Julian Schnabel

j'aime bien l'affiche..
Un film de Julian Schnabel
Avec
Mathieu Amalric, Emmanuelle Seignier, Marie-Josée Croze, Anne Consigny, Patrich Chesnais, Max Von Sydow, Marina Hands...

Hasard, coincidence, je l'ai vu hier soir. Tout le monde connait l'histoire de Jean Dominique Bauby victime d'un accident vasculaire cérébral gravissime , et , avec un cerveau complètement normal, ne pouvant plus bouger qu'une paupière. Ce qui lui permettra de communiquer et de dicter le livre du même nom.
Alors là, l'euthanasie... La question se pose dès le début, c'est le premier mot qu'il arrive à dire: mourir.
Je trouve que c'est un film bien fait, fidèle au livre, difficile de faire autrement. Les acteurs et actrices sont tous excellents, et certaines scènes, notamment les deux scènes avec son père , sont bouleversantes.
Je lui reprocherais peut être quand même cet excès d'esthétisme dans certaines scènes oniriques, qui cadrent mal, à mon avis, avec le sujet.
Et je ne me souviens pas du tout si elles étaient dans le livre, ou non..
Quelqu'un sait?

Marie a écrit:

Je lui reprocherais peut être quand même cet excès d'esthétisme dans certaines scènes oniriques, qui cadrent mal, à mon avis, avec le sujet.
Et je ne me souviens pas du tout si elles étaient dans le livre, ou non..
Quelqu'un sait?

Je n'ai pas vu le film...par crainte de trop de pathos sur un tel sujet!
Beaucoup aimé le livre par contre, qui m'avait scotchée par sa sobriété et son extrême pudeur cachée sous une bonne dose d'ironie.
Il me semble Marie, peu de place pour l'esthétisme ou l'excés d'onirisme en tous les cas...
Un très beau livre que je conseille à ceux qui ne l'ont pas encore lu!

J'ai vu le film hier malgré mes réticences antérieures vis à vis et du livre et de cette adaptation. Je ne regrette pas. Il faut dire que j'apprécie particulièrement Amalric. Sans sa prestation je m'y serais refusée. C'est assez douloureux tout en conservant une certaine pudeur.
Et la révélation par le sujet d'avoir conservé, en plus d'un œil actif, la capacité de son cerveau à se souvenir et imaginer, est le prétexte à cet esthétisme. Qui nous permet aussi de plonger par moment dans son passé en mettant en parallèle ce qu'il fut, et ce qu'il est devenu.
Bauby n'avait-il écrit auparavant que des articles? Pas de livres?

J'ai hésité...et puis je ne l'ai pas regardé...

Nouvel essai ce soir...Mais je n'arrive pas à tenir devant un tel film...
Trop médical, j'ai la phobie des hôpitaux, des opérations...J'en ai trop subi je crois...

Babelle a écrit:

Bauby n'avait-il écrit auparavant que des articles? Pas de livres?

Non Babelle, je ne crois pas.
Mais je vous conseille une fois de plus de lire ce livre magnifique et pas du tout désespérant ou sinistre (moi c'est le film que je n'ai pas eu le courage de voir) mais fort et pudique sans aucune trâce de pathos, je vous assure!
Au contraire un humour constant et un amour de la vie qui ne peut que nous faire dire: Respect pour cet homme-là

¨PS: je vais d'ailleurs vous copier un passage histoire de confirmer mes dires

Oui, c'est ça qui est troublant : il n'y a pas le pathos auquel on pourrait s'attendre. Visible par Coline.

Babelle a écrit:

Oui, c'est ça qui est troublant : il n'y a pas le pathos auquel on pourrait s'attendre. Visible par Coline.

Le moins du monde!
Pour bien que vous vous en rendiez compte, je vous ai mis un lien sur le fil La cuisine dans la littérature: Ici!
Moi je dis chapeau

Babelle a écrit:

Visible par Coline.

Non, j'ai essayé, deux fois...la première demie-heure...je n'y arrive pas...

Je comprends. Et la lecture du livre? -L'extrait choisi aeriale est révélateur de cette sorte d'autodérision ou de détachement total avec tout pathos, toute plainte, auquel le film reste fidèle.

Babelle a écrit:

Je comprends. Et la lecture du livre?

Je ne l'ai pas lu...
Babelle...je suis un peu "spéciale"... je fuis le plus possible ce qui parle de médecine ...Pas toujours mais le plus souvent...

Vu il y a quelques semaines et lu il y a quelques années.
Dans les deux cas, j'ai été émue mais peut-être pas autant qu'il l'aurait fallu; en effet, j'ai lu et vu Le scaphandre du papillon plus comme un documentaire qu'autre chose, en rapport avec ma profession.

Cela dit je tire mon chapeau à Mathieur Amalric; et j'étais "fière" que l'orthophoniste soit jouée par Marie-Josée Croze, une jolie actrice que j'aime beaucoup.

Pas besoin d'en rajouter lorsqu'il s'agit de filmer le point de vue d'un homme réduit à l'état végétatif. C'est ce qu'à comprise Julian Schnabel, qui axe son oeuvre sur la poésie et la beauté des images pour illustrer son propos plutôt que de sombrer dans un pathos inutile. L'humour, les quelques moments de bonheur, loin de nous faire oublier la tristesse, canalisent la subtile émotion qui s'enlise en nous durant le film. Palme d'or méritée.

Chinaski a écrit:

Pas besoin d'en rajouter lorsqu'il s'agit de filmer le point de vue d'un homme réduit à l'état végétatif. C'est ce qu'à comprise Julian Schnabel, qui axe son oeuvre sur la poésie et la beauté des images pour illustrer son propos plutôt que de sombrer dans un pathos inutile. L'humour, les quelques moments de bonheur, loin de nous faire oublier la tristesse, canalisent la subtile émotion qui s'enlise en nous durant le film. Palme d'or méritée.

Juste le prix de la mise en scène mais c'est déjà pas mal! La palme c'était 4 mois 3 semaines 2 jours.

Miral de Julian Schnabel

Citation :

Jérusalem, 1948. Alors qu’elle se rend à son travail, Hind, une jeune femme palestinienne, recueille un groupe d’enfants victimes d’une attaque israélienne. Ainsi naît l’institut Dar Al Tifel, un pensionnat pour enfants palestiniens. En 1978, Miral, fillette de 7 ans, est conduite par son père Jamal à l’institut après le suicide de sa mère.

Au bout des presque 2 heures de projection de Miral, une question brûle les lèvres : quel était le sujet du film ? Montrer en raccourci 60 ans d'histoire palestinienne ? Rendre hommage à Hind, cette femme qui créa un pensionnat pour orphelins et enfants délaissés, tout en militant pour la tolérance et l'éducation ? Evoquer les tourments adolescents de Miral, tiraillée entre la lutte armée et l'espoir d'une solution pacifique ?

En vérité, Julian Schnabel, qu'on a connu plus inspiré (Avant la nuit, Le scaphandre et le papillon), traite tous les sujets à la fois, en les survolant. La seule qualité que l'on peut attribuer à Miral, est sa plastique (Schnabel n'est pas peintre pour rien), mais c'est très insuffisant. Le film est assez léger sur le plan historique, engagé -et c'est son droit le plus strict- mais sans guère de nuances.

L'utilisation de l'anglais, en lieu et place de l'arabe, co-production oblige, est en soi déjà gênante, mais on en veut surtout à Schnabel d'avoir rendu Hiam Abbass plutôt quelconque (comment est-ce possible ?) et d'avoir donné le rôle de Miral à Freida Pinto, très belle c'est un fait, mais dont l'accent indien enlève encore un peu plus de crédibilité au film (le personnage le plus intéressant est manifestement Hind, il est hélas sacrifié au bénéfice de Miral).

Soyons charitables : Miral n'est pas une oeuvre décevante, elle est (presque) totalement ratée.