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| Eric Laurrent | |
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Auteur | Message |
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bertrand-môgendre Sage de la littérature
Messages : 1299 Inscription le : 03/02/2007 Age : 69 Localisation : ici et là
| Sujet: Eric Laurrent Mar 8 Avr 2008 - 16:51 | |
| Renaissance italienne de Éric Laurrent Broché: 158 pages Éditeur : Minuit (6 mars 2008) Collection : ROMANS ISBN-10: 2707320315 Présentation de l'éditeur : De retour de Florence, où j’étais allé passer une dizaine de jours pour oublier Clara Stern, je ne pouvais imaginer que le destin me ramènerait en Toscane quelque neuf mois plus tard - et encore moins que j’y trouverais l’amour. Portrait d’Éric Laurrent par Jean-Claude LebrunÉric Laurrent s’est déterminé pour une écriture qui cherche moins à aborder de front les problèmes du monde qu’à opposer des visions originales de ce monde et des êtres qui le peuplent. Un projet qui recèle une incontestable dimension poétique. De la même façon que ses livres abritent des tableaux cachés, ils tiennent en effet dissimulés un certain nombre de formes métriques, singulièrement des alexandrins repérables au rythme qu’ils donnent à la phrase. Bien plus que dans une littérature documentaire aujourd’hui proliférante, ce pourrait bien être chez des écrivains ayant fait le choix du travail sur la langue et la composition de leurs textes que se trouveront, dans quelques années, les échos les plus représentatifs et les plus fiables des sensibilités et des modes de pensée contemporains. Les œuvres les plus éclairantes sont en effet aussi celles qui ont su rompre avec les éclairages traditionnels, n’hésitant pas à paraître prendre leurs distances avec la réalité. Mon commentaire :Longues, longues sont les phrases de cet auteur en mal d'action. Écrivain à son temps perdu, amant comme sont dévolues à sa cause, les femmes, belles, souples, évoluant dans ce monde particulier du parisianisme caricatural, bon chic bon genre, dont les distractions pathétiques passent obligatoirement par la consommation de drogues douces ou non, arrosées d'alcools forts, noyés dans une musique de conversations creuses, concentrées sur les seuls signes distinctifs attitrés à cette société bourgeoise, à savoir, les auteurs à la mode dont il faut absolument savoir parler de leur dernière parution, même non lue, les bons mots en vogue à transmettre par sarcasmes interposés distillés sur fond de cocktails absorbés, les théâtreuses sorties à faire "absolument", avant que la mise en pâture à la liesse populaire dénature le propos, le tout assorti d'épiques aventures vécues dans le seul endroit au monde non encore découvert à l'autre bout de la terre, au milieu des sauvages d'Afrique, ceux d'Indonésie ou d'Amazonie. Mais dîtes moi mon cher, à quand vous attaquerez-vous au marché du sans domicile fixe ? Vous pourriez vendre le concept à prix d'or. Vous seriez bien inspiré qu'une idée aussi géniale, intéressa les nantis que nous sommes. Ce personnage pu dans sa vie, pu dans ses pensées, pu dans ses non-actions, dans ses non-choix et dans ses non-dits. Le summum de l'incommunicabilité pour cause de nombrilisme exacerbé, transpire au fil des pages. Une telle aversion pour la plus simple des différences, tient lieu d'un égoïsme totalitaire en proie à la plus crapuleuse des indifférences possible. Et puis arrive tout cabriolet vombrissant qu'il soit, la version touristique du narrateur genre grand consommateur d'oeuvres picturales à voir "absolument", sur fond de musique classique à posséder négligemment. Épatons la société parisienne précieuse. Combien sont ridicules ces pauvres riches qui s'ennuient d'eux-mêmes qui se fuient jour après jour, étalage vaniteux de leurs connaissances superficielles, dont l'imperfection amuserait un enfant de dix ans déjà aguerris aux moteurs de recherche internet découvrant de sa chambre en un clic de souris, les mêmes oeuvres répertoriées dans les guides touristiques hypradocumentés, le tout forfait compris, chaleur en moins. L'étalage de non-connaissance, catalogue complet des références à citer, des musiques à écouter, des lieux à s'approprier, des personnes à inviter pour entretenir la farce de cette communauté désopilante. Sous couvert d'un amour naissant, une passion fusionnelle occupe l'esprit, le temps que la lassitude profonde s'installe à nouveau, le temps que se lassent les corps mous. Extrait tentant de rendre à César, ce qui lui appartient : “Tu ne t'es pas contenté en effet de défendre et d'illustrer le français : par les phrases complexes et les mots rares qui abondent dans tes livres (lesquels, il faut bien le reconnaitre, en rendent la lecture difficile pour la plupart des gens (mince je ne fais pas partie de la plupart des gens, pas de chance)), tu t'es tout simplement attaqué à ses locuteurs mêmes en faisant en sorte que leur propre langue maternelle leur apparaisse soudain comme une langue étrangère”. L'auteur s'autocritique-t-il ? Se moque-t-il ? Certes bien écrit, car il provoque mon rejet catégorique de cette forme de vie, certes bien composée, de tournure exceptionnellement louables et travaillées, ce livre pu l'abjecte, de tout ce que je rejette : le non-humain. Une machine, un robot sans coeur ni tripes, aurait autant de sentiments à distiller entre l'ennui vécu par manque d'inspiration et la désinvolte lassitude d'une angoissante panne de courant. La réaction hyperallergisante provoquée envers mon humanisme de basse zone, passée, je trouve que l'auteur à un certain talent. J'attends de lire une autre version de ses écrits pour mesurer la palette de ce travail d'auteur. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mar 8 Avr 2008 - 17:48 | |
| Je te remercie pour cet aperçu qui ne va pas m'encourager de me procurer ce livre, ce que j'avais envisagé parce que je voulais donner encore une chance à cet auteur après une expérience assez négative. - bertrand-môgendre a écrit:
- J'attends de lire une autre version de ses écrits pour mesurer la palette de ce travail d'auteur.
Je peux t'envoyer - et tu peux même le garder, je n'en veux pas - Clara Stern que j'ai abandonné à la page 25 après qu'il en a écrit 24 pages sur son mal de dents - comme je ne suis pas masochiste, je n'avais pas envie de ses défoulements de douleur mis sur papier.. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 21 Mai 2008 - 19:56 | |
| - Renaissance italienne-Bertrand en colère! - Citation :
- Ce personnage pu dans sa vie, pu dans ses pensées, pu dans ses non-actions, dans ses non-choix et dans ses non-dits. Le summum de l'incommunicabilité pour cause de nombrilisme exacerbé, transpire au fil des pages.
Une telle aversion pour la plus simple des différences, tient lieu d'un égoïsme totalitaire en proie à la plus crapuleuse des indifférences possible.
Et plus loin... - Citation :
- Certes bien écrit, car il provoque mon rejet catégorique de cette forme de vie, certes bien composée, de tournure exceptionnellement louables et travaillées, ce livre pu l'abjecte, de tout ce que je rejette : le non-humain.
Ouhla la ..la tuerie! Moi (oserais-je le dire? ) il m'a plu... Et pourtant j'ai entamé ce roman assez agacée (mais pas autant! ) Un vocabulaire excessivement précieux, des phrases qui n'en finissaient pas et un personnage placide voire falot, plus que poseur même... Mais assez vite, je me suis prise au jeu et ai fini par m'en délecter! Surtout cette question - bertrand-mogendre a écrit:
- L'auteur s'autocritique-t-il ? Se moque-t-il ?
Pour moi oui, complètement! J'y ai vu au contraire une caricature de la branchitude, un rejet de ce monde surfait et parisianiste où les mots sonnent creux et la culture reste de façade. Notre faux libertin (il n'aime pas vraiment l'amour facile-ses histoires avec des suédoises de passages sont à crever de rire-) lui, se présente plutôt comme un anti-héros plus proche d'un Woody Allen en proie au tumulte de la passion -qui n'hésite pas à se ridiculiser s'il le faut: épisode du costume en feu- Un rêveur toujours en quête d'amour, contemplatif et amoureux des belles lettres, autant de peinture italienne, qui masque son doute (et sa peur de l'Amour) sous des allures de dandy . J'ai eu l'impression que l'auteur, Eric Laurrent, se parodiait lui-même sous cet amoncellement de phrases ininterrompues, de subjonctifs délirants, et de mots des plus redondants (parfois au point de ne pas les trouver dans le dico) Des mots et des questionnements qui le protègent en somme des risques de la vie (comme se ramasser une pelle pour parler simple) Bref, il est tout ça à la fois, mais surtout pas ceci (à mon humble avis ) - Citation :
- Une machine, un robot sans coeur ni tripes, aurait autant de sentiments à distiller entre l'ennui vécu par manque d'inspiration et la désinvolte lassitude d'une angoissante panne de courant.
Il y a dans ce roman des passages franchement désopilants, où la préciostité du langage contraste parfaitement avec l'incongruité de la situation (épisode de l'altercation avec Zephir, l'homme qui brasse du vent) et où le côté désemparé du narrateur face aux turbulences de l'amour, lorsqu'il est fantasmé, sont de véritables pépites! J'ai aimé cet humour décalé, parade malicieuse qui cache (sous des aspects pouvant passer-volontairement-pour de la pédanterie) toute la complexité des rapports amoureux lorsqu'ils sont idéalisés et contenus, cette montée du désir que suit parfaitement le rythme de l'écriture qui se perd et se déploie à l'excés jusqu'à la chute finale et qui nous tient en haleine tout du long... Car la question du lecteur-voyeur, depuis le debut reste-quasi-en suspens! Y parviendra-t'il? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 21 Mai 2008 - 20:03 | |
| - aériale a écrit:
- Moi (oserais-je le dire? ) il m'a plu...
Aériale at her best! Merci! Après la critique de Bertrand je n'avais vraiment pas envie d'un autre livre de cet auteur - mais là.. tu le vends très, très bien... je me sens tentée | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 21 Mai 2008 - 20:07 | |
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 21 Mai 2008 - 20:09 | |
| Renaissance italienneLes premières pages: ici... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| | | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 21 Mai 2008 - 20:18 | |
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| | | bertrand-môgendre Sage de la littérature
Messages : 1299 Inscription le : 03/02/2007 Age : 69 Localisation : ici et là
| Sujet: Re: Eric Laurrent Jeu 22 Mai 2008 - 7:18 | |
| Attention Aériale, je suis remonté contre le personnage central de ce roman bien écrit (qui est lui-même écrivain). D'Eric Laurent, je ne peux qu'apprécier son travail en le lisant sur un autre thème. Kenavo, tu peux toujours me l'envoyer, la rage de dents, je connais. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Jeu 22 Mai 2008 - 9:57 | |
| - bertrand-môgendre a écrit:
- Kenavo, tu peux toujours me l'envoyer, la rage de dents, je connais.
si tu m'envois ton adresse en mp - ce sera fait! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Eric Laurrent Sam 20 Sep 2014 - 17:08 | |
| LES DECOUVERTES. - MinuitDans ce roman, le narrateur nous est présenté avec une ironie autodérisoire, comme snob, pédant (Il utilise couramment l'imparfait du subjonctif et un langage désuet et chantourné). Un peu sot, mais conscient de l' etre. Obsédé sexuel, à cause d' un mileu social et familial confit en bigoterie.
Longtemps frustré sexuellement, il renonce à présenter ses amies à ses parents. Du coup, ils pensent qu' il est homo. Ils le convoquent un jour pour le sommer de leur expliquer son comportement. Après moult "euphémismes et circonlocutions."
Il considère l' érotisme -pas celui de Bataille ni de Mishima- comme un art- et un corps de femme comme une oeuvre d' art à contempler et un objet de désir à consommer ! Et vice versa...
Bref, il est pret pour une histoire d' amour ! Une vraie !
C' est un livre vraiment très drole, très réussi. Meme si l' auteur est frappé du "syndrome de Minuit" -qui consiste à aligner des mots et des phrases galopant au grand galop jusqu' à un point [.] éloigné dans l' espace/temps. Mais il en tire le meilleur parti.
Meux vaut ne pas citer de phrases, très droles dans le contexte mais qui pourraient passer pour pédantes. Ce qui n' est pas du tout le cas.
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| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Lun 23 Mai 2016 - 19:46 | |
| -Un beau début-Récit d'une jeune fille, Nicole Sauxilange, née d'amours incestueuses dans une famille brinquebalante, un temps tournée vers les bondieuseries qu'elle délaisse rapidement devenue adolescente, pour une quête effrénée de célébrité et finir par poser nue dans des magazines pornos. Bof. Je l'ai fini, mais comme le titre l'indique, après un beau début, ce fut pour moi une arrivée plutôt laborieuse. Si le style, très travaillé, voire même toujours brillant, séduit au départ, les phrases alambiquées, s'étendant parfois sur 4 pages (j'ai compté) et le report fréquent à Google pour déterminer le sens d'un mot, m'ont assez vite lassée. A croire que l'histoire, plutôt simple, n'est tout juste qu'un support à un étalage de connaissances louables mais non indispensables à la bonne marche de l'intrigue. Dommage, il y avait de quoi faire, avec ce clin d'oeil à la popularité express et tout ce qu'elle engendre. Je n'ai pas accroché ce coup ci, malgré des passages assez drôles! . | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mar 24 Mai 2016 - 9:52 | |
| Un fil très intriguant... qui donne des pistes (Renaissance italienne ou Les Découvertes...). Je ne connais pas Laurrent, mais je n'ai toujours pas lu Ravey, que tu aimes bien aussi Aeriale, il me semble... (édité par Minuit également). | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Eric Laurrent Mer 25 Mai 2016 - 14:02 | |
| J'aime bien l'élégance de Ravey, son style est autrement plus fluide, moins chargé que celui d' Eric Laurrent. Après, ce qui les réunit est peut être ce côté surréaliste propre aux Editions de Minuit, mais à part cela, ils sont tout de même bien différents. Tu devrais commencer par Ravey, Shanidar ;-)
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| Sujet: Re: Eric Laurrent | |
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| | | | Eric Laurrent | |
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