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 Milan Kundera [République tchèque]

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Esperluette
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyLun 3 Déc 2012 - 20:54

sentinelle a écrit:
eXPie a écrit:
Je ne sais pas si c'est un hommage, en fait. J'ai un doute. Et comme c'est écrit par un écrivain qui raconte l'histoire de quelqu'un qu'il ne connaît pas directement... comment savoir ce qu'en pense vraiment Philip Roth, ou ce qu'il a voulu dire...
Oui, j'ai comme un doute également. C'est plus caustique qu'autre chose à mon avis.

Tout n'est peut-être pas à lire mais il me reste encore quelques-uns à découvrir visiblement (La valse aux adieux, La plaisanterie, L'insoutenable légèreté de l'être), c'est plutôt une bonne nouvelle !

Bonne lecture alors, Sentinelle. Mais prends ton temps!
Wink
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Epi
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyLun 3 Déc 2012 - 20:57

Esperluette a écrit:

A première vue, j'ai la même impression mais il a quand même revue et corrigé ses premiers livres traduits ...
C'est la traduction française qu'il a revue, il y a déjà bien longtemps de ça mais le fond lui ne change pas, heureusement.
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Esperluette
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyLun 3 Déc 2012 - 21:07

Epi a écrit:
Esperluette a écrit:

A première vue, j'ai la même impression mais il a quand même revue et corrigé ses premiers livres traduits ...
C'est la traduction française qu'il a revue, il y a déjà bien longtemps de ça mais le fond lui ne change pas, heureusement.

Oui mais pour l'histoire il a entrepris ce vaste travail car il n'était pas satisfait de la traduction de son oeuvre. Il a continué à écrire son oeuvre en exil en France, en tchèque (je ne sais plus à partir de quel moment) sans pour autant être édité dans sa langue ...

D'après des souvenirs un peu anciens ...
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traversay
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyLun 3 Déc 2012 - 22:51

Comme certains d'entre vous, j'ai tellement aimé Kundera à un certain moment de ma vie que j'aurais peur d'y revenir avec la déception au rendez-vous. Sentinelle, continue, tu n'a pas lu le meilleur.
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyMar 4 Déc 2012 - 12:31

traversay a écrit:
Comme certains d'entre vous, j'ai tellement aimé Kundera à un certain moment de ma vie que j'aurais peur d'y revenir avec la déception au rendez-vous. Sentinelle, continue, tu n'a pas lu le meilleur.

@Traversay @eXPie @Epi @Arabella, vos réflexions m'interpellent alors je crois que je vais essayer de trouver en quoi cet auteur a ce triste potentiel de la déception. Ce sentiment m'a gagnée à un moment mais je reste tout de même admirative devant son oeuvre.

Et je rejoins Traversay, @Sentinelle, tu as encore de belles lectures devant toi.

Wink
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyMar 4 Déc 2012 - 14:06

Je vais suivre votre conseil Esperluette et Traversay, je tacherai de piocher dans ses meilleurs romans oui
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colimasson
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyJeu 18 Avr 2013 - 19:53

L’insoutenable légèreté de l’être (1982)


Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 Insout10

Tout commence avec Parménide. Au 6e siècle avant Jésus-Christ, le philosophe établit une classification d’éléments contraires dont chaque membre est lié soit au positif, soit au négatif. Dans cette vision manichéenne qui se reconnaît ouvertement simplificatrice, le chaud est considéré comme positif et le froid comme négatif ; la lumière est positive lorsque l’obscurité est négative ; l’être est positif tandis que le non-être est négatif. Milan Kundera intervient quelques siècles plus tard et pose une colle à Parménide : dans le couple légèreté-pesanteur, quel est le membre positif ? quel est le membre négatif ? C’est la définition de la légèreté qu’il faut revoir : frivolité ou grâce ? et quid de la pesanteur : profondeur ou balourdise ? Rien de tel, pour le savoir, que de vivre l’expérience de ces deux états. Milan Kundera met en place des intrigues et des personnages dont les existences s’entrecroisent et se répondent, de l’Europe de l’est jusqu’à la Suisse des années communistes, à cette époque où la politique prend encore une place prégnante dans la vie privée. Il se permet des intrusions et des digressions fréquentes dans lesquelles il exprime, à la première personne du singulier, son point de vue d’homme et de romancier. Ses personnages semblent exister comme prototypes d’une expérience qui lui permettrait de résoudre la question de la dualité du couple légèreté-pesanteur.


L’art du romancier lui donne également la possibilité de concrétiser le concept de l’éternel retour pour mieux le dépasser. Toujours lié à cette question de la légèreté et de la pesanteur, cette fois appliquée aux actes, Milan Kundera se pose la question de la responsabilité de chacun devant la trajectoire donnée à son existence. Peut-on condamner quiconque lorsqu’il n’est donné à personne la possibilité de connaître les univers parallèles liés à la diversité des choix qui se sont offerts à lui à un moment donné de son existence ? Et qui peut s’arroger le droit de juger d’un regard neutre, lorsque même l’époque dominée par Hitler se teinte de la douce mélancolie des années qui ne reviendront plus ?


« Cette réconciliation avec Hitler trahit la profonde perversion morale inhérente à un monde fondé essentiellement sur l’inexistence du retour, car dans ce monde-là tout est d’avance pardonné et tout y est donc cyniquement permis. »



L’idéal serait de disposer de plusieurs mondes sur lesquels on renaîtrait, riche à chaque fois de l’expérience et des connaissances accumulées au cours de l’existence sur les mondes précédents. L’homme s’améliorerait-il à mesure qu’il renaîtrait ? ou resterait-il aussi insouciant et inconscient de ses actes, faisant preuve d’une faillibilité sans failles ? Le roman permet à Milan Kundera d’expérimenter virtuellement des trajectoires différentes. Comme il l’avoue, chacun de ses personnages représente une part de ses potentialités. La représentation morcelée, fragmentaire, évoluant en monades séparées qui se rejoignent parfois dans des confrontations plus ou moins heureuses, offre une réflexion étayée qui se montre bien plus pertinente que la construction d’un système basé sur la seule écriture philosophique. Mais elle présente également un danger… Ce danger se nomme « kitsch » :


« […] le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde ; au sens littéral comme au sens figuré ; le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l’existence humaine a d’essentiellement inacceptable. »



Le kitsch comme négatif n’apparaît qu’une fois qu’a été surmontée la vision du kitsch comme positif, comme élément fédérateur des hommes entre eux, s’unissant et se laissant aller au plaisir des émotions simples dans une illusion de cohésion sociale durable. Le kitsch est un danger qui, derrière des abords sympathiques, joue au service d’un totalitarisme des opinions intransigeant. En réduisant l’Être à l’être (comme le fait remarquer François Ricard dans son essai sur l’Idylle), il réduit l’individu au néant et nie tous les aspects dérangeants de son existence.


« A l’instant où le kitsch est reconnu comme mensonge, il se situe dans le contexte du non-kitsch. Ayant perdu son pouvoir autoritaire, il est émouvant comme n’importe quelle faiblesse humaine. »


Et c’est fort de cette reconnaissance que Milan Kundera fait vivre ses personnages en-dehors de tout carcan. Cherchant à échapper aux normes pour mieux laisser s’épanouir ce qu’ils croient être leurs désirs véritables, ils évitent les stéréotypes ; et lorsqu’ils commencent à ressentir la réduction de leur être au type, ils se demandent quelle est la valeur véritable de leur existence passée, et quelle quantité d’honnêteté a pu être la leur jusqu’alors. Dans le contexte de la domination communiste des pays de l’Est, ces questions prennent une ampleur considérable. Personne ne peut rester indifférent : il faut se révolter, il faut coopérer, il faut consentir ou il faut se résigner. Quelle part de soi peut-on accepter de mettre de côté dans ces conditions ? Au bout de cette voie se trouve peut-être la réponse à cette question de la légèreté de l’être comme membre positif ou négatif du couple légèreté-pesanteur. La politique n’est toutefois pas le seul domaine dans lequel il est exigé de se positionner de manière durable (ceci inclut également toute capacité de trahison et donc de versatilité) : le rapport amoureux, le rapport familial, le rapport à l’animal et le domaine professionnel sont tout aussi éloquents.


L’insoutenable légèreté de l’être suit un mouvement en tous points semblables à celui de ses personnages. Commençant avec un aplomb et une gravité qui font reculer le moment où entrent en scène les personnages du roman, l’intrigue se poursuit en amenant sans cesse au premier plan des réflexions qui guident leur parcours et transforment la lecture en expérimentation d’un univers où plusieurs mondes et différents niveaux de connaissances se superposent. Ceci faisant, les personnages finissent bientôt par être livrés uniquement à eux-mêmes dans le final du livre, au moment même où le renoncement à une partie de leurs idéaux (légèreté = lâcheté ?) leur permet de vivre dans une apparence d’harmonie (conformité = kitsch ?) qui n’est, en réalité, que l’échec de l’être à se confronter au néant sur lequel aboutit toute existence. C’est peut-être à ce point ultime que se rejoignent légèreté et pesanteur, le premier étant l’angoisse profonde tandis que le deuxième ne serait que le comportement névrotique de surface. Mais ceci n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres, à laquelle nous soumet majestueusement Milan Kundera.


Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 Portra15
Portrait de jeune fille, Picasso

Citation :
« Tu ne veux donc pas lutter contre l’occupation de ton pays ? » Elle voulait leur dire que le communisme, le fascisme, toutes les occupations et toutes les invasions dissimulaient un mal plus fondamental et plus universel ; l’image de ce mal, c’était le cortège de gens qui défilent en levant le bras et en criant les mêmes syllabes à l’unisson. Mais elle savait qu’elle ne pourrait pas le leur expliquer. Elle se sentit gênée et préféra changer de sujet.


L'expérience de pensée de Kundera. Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ?


Citation :
Supposons qu’il y ait dans l’univers une planète où l’on viendrait au monde une deuxième fois. En même temps, on se souviendrait parfaitement de la vie passée sur la Terre, de toute l’expérience acquise ici-bas.
Et il existe peut-être une autre planète où chacun verrait le jour une troisième fois avec l’expérience de deux vies déjà vécues.
Et peut-être y a –t-il encore d’autres et d’autres planètes où l’espèce humaine va renaître en s’élevant chaque fois d’un degré (d’une vie) sur l’échelle de la maturité.
C’est l’idée que se fait Tomas de l’éternel retour.
Nous autres, sur la Terre (sur la planète numéro un, sur la planète de l’expérience), nous ne pouvons évidemment nous faire qu’une idée très vague de ce qu’il adviendrait de l’homme sur les autres planètes. Serait-il plus sage ? La maturité est-elle seulement à sa portée ? Peut-il y accéder par la répétition ?
Ce n’est que dans la perspective de cette utopie que les notions de pessimisme et d’optimisme ont un sens : l’optimiste, c’est celui qui se figure que l’histoire humaine sera moins sanglante sur la planète numéro cinq. Le pessimiste, c’est celui qui ne le croit pas.
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptySam 4 Mai 2013 - 13:18

Le rideau

Dans ce bref essai, Kundera tente de définir, de saisir, l’essence du roman. En traquant sa naissance qu’il recherche chez Rabelais et Cervantes. Il le fait à sa façon, érudite, certes, mais très accessible, avec cette aisance d’écriture qu’il possède, en émaillant son livre d’anecdotes et d’exemples. Et les auteurs et livres qu’il cite sont surtout des œuvres connus, voire très connus, à défaut de les avoir touts lus, le lecteur en a au moins entendu parlé. Pour les quelques œuvres plus rares, il les situe et décrit. Aucune raison donc de se sentir perdu, nous ne sommes pas devant un écrit très savant, demandant des connaissances très pointues, ni devant un livre d’un niveau d’abstraction poussé qui nécessite une énorme concentration. Plutôt devant une brillante causerie, dans laquelle celui qui parle veille à ne pas égarer celui qui écoute. Kundera nous promène avec un visible plaisir dans les écrits des auteurs qu'il apprécie.

Avec Fielding, il pose que le but du roman est de traquer « la nature humaine ». Il défend l’idée de la nécessité de transformation de la forme, comme dans tout art, et s’intéresse avant tout aux écrivains qui lui paraissent avoir été des jalons dans cette transformation. Et qui évitent de se concentrer sur ce qu’il appelle « la story », qui n’est pas le plus important selon lui. Il appelle de ses vœux le dépassement des littératures nationales, qui ont de moins en moins de sens, et une histoire mondiale de la littérature, dans laquelle les auteurs se répondent selon les affinités et correspondances, bien plus que par une langue et un contexte local. Il donne aussi à l’auteur le droit de choisir, voir de détruire ses écrits et s’insurge contre la collecte, la conservation et la mise à disposition de différentes versions et documents lié à la production de l’œuvre : ce qui compte, c’est le résultat final, choisi et assumé par l’auteur. Et le roman permet d’échapper au pouvoir de l’oubli.
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyLun 7 Avr 2014 - 8:06

A noter la sortie de La fête de l'insignifiance, le premier roman de Kundera depuis L'Ignorance, en 2003.
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MessageSujet: La fête de l’insignifiance   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyMar 22 Juil 2014 - 7:16

La fête de l’insignifiance

Originale : Français, 2014

CONTENU :
Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de «non-sérieux» n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plusieurs chapitres, bavardent et s'amusent. Et dans La Lenteur, Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : «Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent.» Or, au lieu de faire attention, Kundera réalise enfin pleinement son vieux rêve esthétique dans ce roman qu'on peut ainsi voir comme un résumé surprenant de toute son œuvre. Drôle de résumé. Drôle d'épilogue. Drôle de rire inspiré par notre époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. Que peut-on encore dire ? Rien. Lisez !
(Quatrième de couverture)

REMARQUES :
Sept parties entre 14 et 21 pages, se déroulant pour une large partie à Paris entre amis et connaissances (tous des hommes) , entre rencontres à deux ou plusieurs ou, un moment donné, lors d’une fête d’un des protagonistes (les héros principaux de ce livre sont tous des hommes). Celui-ci, d’Ardelo, a prononcé vis-à-vis d’une de ses connaissances (Ramon) et au détour d’une conversation le constat (pour se rendre important?) qu’il était atteint par le cancer. Des personnages entre questions futiles et essentielles, entre pathos et mensonge, pas classables.

A l’image de phrases comme :
« Les gens ne peuvent pas se ruer les uns sur les autres dès qu’ils s’aperçoivent. Au lieu de cela, ils essaient de jeter sur l’autre l’opprobre de la culpabilité. Gagnera qui réussira à rendre l’autre coupable. »

Dans un autre fil de narration – et ils vont se réjoindre vers la fin – on est devant Staline et son Politbureau : impossibilité de rire d’un mot avant que le rire soit autorisé, obligation de rire quand le maître en donne l’exemple. Une societé qui a désappris de rire, de faire et comprendre des blagues... (est-ce mon cas aussi??? se demande le lecteur qui hésite à approuver entièrement!)

… on pourrait méditer quelques profondeur de propos, ou alors se désoler d’une certaine forme de cynisme, d'un grand vide. Il s’agit, comme dit un protagoniste, de « ne pas prendre au sérieux le monde » « et « d’un ton léger et amusant ». Selon le texte de la couverture, ce choix est fait : le choix de rire, d’applaudir devant l’auteur. Vraiment ? Je n’y arrive pas pleinement : je trouve cela à l’image du titre (et où est-il dit qu’il voulait faire autre chose?) : insignifiant. Et comme certains spectateurs dans le livre je me demande si je dois « siffler ou applaudir ».

Avec une mise en page très généreuse (taille des caractères et pages libres entre les chapitres), on a peu de texte et un prix pas mal.

Comme dans le passé j’ai plutôt de la peine avec Kundera. J’avoue donc ma limitation et je vous invite de vous former votre propre opinion pour élargir ce fil.

Détails sur le produit

Broché: 144 pages
Editeur : Gallimard (3 avril 2014)
Collection : Blanche
Langue : Français
ISBN-10: 2070145646
ISBN-13: 978-2070145645
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyMar 22 Juil 2014 - 8:16

tom léo a écrit:
Comme dans le passé j’ai plutôt de la peine avec Kundera. J’avoue donc ma limitation et je vous invite de vous former votre propre opinion pour élargir ce fil.
Mmm... il faudrait que j'en tente un autre, après La Lenteur, que j'avais lu sans déplaisir mais dont j'avais trouvé le pH assez neutre...
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyJeu 24 Juil 2014 - 20:30

Très intéressant comme ressenti.
Kundera peut être très imprévisible je crois... je l'avais adoré dans L'insoutenable légèreté, mais il m'avait gavé dans un de ses recueils de nouvelles consacrées au sentiment amoureux... il s'y montrait, comme tu le décris, cynique et creux à la fois.
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyVen 15 Aoû 2014 - 13:45

L'insoutenable légèreté de l'être

Quand on me met dans les mains un livre avec l'amicale injonction « Lis-le ! », même si je n'aime pas, je fais  toujours un effort pour trouver quelque chose qui rattrape le reste. Mais là... je dois dire que c'est au-dessus  de mes forces.
Cherchant à rester polie, je dirai que j'ai dû zapper des choses, ne pas comprendre ou... je ne sais quoi.

J'ai trouvé ce livre excessivement cérébral. Kundera a des idées, pose en permanence ses théories , souvent vaseuses, comme autant de vérités, une espèce de truc qui se veut philosophique et prend le dessus sur le roman (vivrait-on pareil si on avait une deuxième chance, cette fameuse opposition entre légèreté et pesanteur, qui se continue dans l'opposition entre la merde et le kitsch, le rôle du hasard dans nos vies, l'animal n'est-il pas meilleur que l'homme...) On alterne entre le primaire et l'incompréhensible vaguement provocateur.

Il crée des personnages pour illustrer ces théories, montrer tout le poids de ces interrogations profondes . Seulement ses personnages sont des fantoches dont les rêves sont lourdement démonstratifs . Ils sont aux aussi  totalement cérébraux et leurs sentiments ne sont que des théories . Par exemple pour justifier que Tomas multiplie les aventures alors que sa femme, le grand amour de sa vie, le voudrait fidèle, Kundera justifie les choses ainsi :
Citation :
C’était donc non pas le désir de volupté (la volupté venait pour ainsi dire en prime) mais le désir de s'emparer du monde (ouvrir au scalpel le corps gisant du monde) qui le jetait à la poursuite des femmes.

Elle ne peut pus rien lui reprocher : c'est tellement plus classe que de dire qu'il baise à droite et à gauche, non ?

Kundera se prend considérablement   au sérieux dans une certaine philosophie de bazar où il se fait souvent péremptoire.

Citation :
Le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition .

Citation :
Car les questions vraiment graves sont celles – et celles-là seulement -  que peut formuler un enfant.

Ah, bon ? J'aurais bien mis ça dans mon carnet de citations au collège.

Il décrit des situations sans construire un vrai roman, tout cela m'ennuie et m'irrite alternativement, me lasse définitivement, d'autant que la distance factuelle de son écriture donne souvent un texte d'une platitude qui frise  le médiocre.

Deux  autres citations où il échappe à cette platitude, touche au pompeux - mais, est-ce meilleur?

Citation :
Les cuvettes des waters modernes se dressent au-dessus du sol comme la fleur blanche du nénuphar.

Citation :
Le héros beethovénien est un haltérophile soulevant des poids métaphysiques.
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyVen 15 Aoû 2014 - 18:48

topocl a écrit:
Quand on me met dans les mains un livre avec l'amicale injonction « Lis-le ! » [...]
Une de mes amies s'est trouvée dans cette situation récemment... Résultat : "pH assez neutre", comme dit eXPie. Perso, je n'ai encore rien lu de cet auteur. Mieux vaut ne pas me retrouver dans ta situation, comme je suis plutôt du genre bourrique, j'ai tendance à ne plus avancer quand on me pousse.innocent  
Cela dit, j'aurais presque envie de le lire juste pour pouvoir apprécier pleinement ton commentaire. Tu aurais pu l'intituler : "L'insoutenable légèreté de Kundera". Wink
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MessageSujet: Re: Milan Kundera [République tchèque]   Milan Kundera  [République tchèque] - Page 7 EmptyVen 15 Aoû 2014 - 19:49

Si on regarde les commentaire sur ce fil, le livre ne laisse pas indifférent, dans un sens ou dans l'autre. Il faut donc, en effet, peut-être tenter et se faire sa propre opinion.
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