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 Ronald Wright

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Cachemire
Sage de la littérature
Cachemire


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MessageSujet: Ronald Wright   Ronald Wright EmptyVen 11 Avr 2008 - 17:16

Ronald Wright

Ronald Wright 1807111

Né en Angleterre où il a grandi, Ronald Wright s'exile par la suite en Colombie-Britannique. Son roman 'A Scientific Romance' obtient le prix David Higham et est élu livre de l'année par le Sunday Times, le Mail on Sunday et le New York Times. Ronald Wright est également réputé pour ses livres de voyage et, notamment, pour 'Stolen Continents', une histoire de l'Amérique vue non plus à travers les yeux des explorateurs et des conquérants mais de ceux que ces derniers 'découvrirent'. L'oeuvre de Ronald Wright est traduite dans plusieurs langues. En 2007, il revient avec le roman 'Chronique des jours à venir'.


Dernière édition par Cachemire le Ven 11 Avr 2008 - 17:22, édité 1 fois
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Cachemire
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MessageSujet: Re: Ronald Wright   Ronald Wright EmptyVen 11 Avr 2008 - 17:21

Chroniques des jours à venir
(Actes Sud, 2007)
(A scientific Romance, 1997)
Ronald Wright 97827410
Résumé:
Ayant pris place en 1999 à bord de la machine à remonter le temps de H.G. Wells, un archéologue se retrouve, un demi-millénaire plus tard, seul dans un monde dépeuplé, toute civilisation détruite. Qu'a-t-il pu se passer durant ces cinq cents ans ? Roman d'aventures, récit de voyage, questionnement 'écologique', méditation scientifique et philosophique, réflexion sur la religion et le temps, le livre de Ronald Wright embrasse de multiples genres.

Critiques:
L'excursion de Ronald Wright dans un monde à venir que l'on découvre transformé par les folies de l'espèce humaine - réchauffement de la planète, extinctions d'espèces, altérations génétiques - semble dangereusement actuelle. Rien dans cette histoire ne paraît insensé ni impossible : connaissant les étés de plus en plus chauds du nouveau millénaire, les modifications climatiques, les orages meurtriers, la fonte des glaces de l'Arctique, le lecteur se sent désagréablement chez lui dans le sombre et pessimiste paysage de Wright."Alfredo Manguel (extrait de la postface)
Les conclusions de Ronald Wright semblent assez pessimistes : l’homme, au tournant du XXIe siècle, n’a pas été en mesure de retourner son ingéniosité technique pour assurer sa propre survie. Ayant poursuivi sa course folle vers l’accumulation, il a finalement provoqué sa propre perte. Il est allé droit dans le mur, gaiement, alors qu’il avait les moyens technologiques de maîtriser son environnement et de revenir en arrière avant qu’il ne soit trop tard. La force du roman est de nous transporter dans ce monde d’après, nous mettant en présence d’un futur vertigineux et apocalyptique qui pourrait bien être le nôtre. ( A Rebours)

Mon commentaire:

J'ai beaucoup aimé ce roman d'aventure bien construit, qui fait réfléchir sur certains sujets brûlants, l'écologie, la technique, le devenir de l'humanité et dont on sent qu'il a pour but de nous secouer pour nous faire prendre conscience de l'importance de nos actes. Même si il y a parfois quelques longueurs et quelques références pédantes, le récit introspectif du narrateur solitaire découvrant un monde déserté m'a impressionné, d'autant que il est également un long cri d'amour « élégiaque » pour une femme que le héros a profondément aimée et qui a disparue. Ce livre est beaucoup plus qu'un roman de science-fiction, il contient une belle réflexion sur le temps! Je trouve incompréhensible qu'un éditeur français n'ait choisi de le traduire que dix ans après sa sortie, malgré l'actualité de ses thèmes et les récompenses qu'il a obtenues dans le monde anglophone.(Le titre est mal traduit d'ailleurs et ne rend pas le titre anglais ni ce qu'est l'oeuvre.)

Une citation : «On n’a pas besoin d’être archéologue pour savoir que rien ne dure et que personne n’est éternel.»
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K
Main aguerrie
K


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MessageSujet: Re: Ronald Wright   Ronald Wright EmptyMar 7 Oct 2008 - 2:45

Ronald Wright 000510

Pour la partie bio-biliographique, j'ajouterai ceci (en plus d'une photo) : en 2005, Actes Sud avait publié La sagaie d'Henderson, roman d'aventure conradien qui, de l'époque victorienne à nos jours, montrait les ravages causés par le colonialisme britannique. En 2006 paraissait (aux Editions Naïve) un essai, La fin du progrès ?, où l'auteur interrogeait les raisons qui avaient mené les plus grandes civilisations à la chute et faisait un parallèle évident avec la nôtre et son (sinistre) destin probable.
Chronique des jours à venir (premier roman écrit par l'auteur en 1997 mais paru seulement dix ans plus tard en France) pourrait à ce titre se lire comme l'illustration romancée de cet essai, en dépeignant un monde futur en grande partie détruit par une humanité qui ne cesse de répéter les mêmes erreurs...avec des conséquences toutefois plus dramatiques encore.


Chronique des jours à venir

Ce roman s'inscrit bien dans la tradition catastrophiste de la SF anglaise et ne nie pas sa filiation avec H.G. Wells (auquel il se réfère même ouvertement avec la machine temporelle) et les premières oeuvres d'un James Ballard pour la description d'une Angleterre post-cataclysmique où ne demeurent que les vestiges d'une civilisation détruite. J'ajouterai aussi sa parenté avec Le jeune homme, la mort et le temps de Richard Matheson pour son personnage condamné par la maladie qui voit dans son voyage une sorte d'échapatoire, sauf que contrairement au roman de Matheson où Richard Collier remontait dans le passé, le personnage de Ronald Wright choisi la fuite en avant dans un futur éloigné. L'amateur qui connaît ses classiques sera donc en terrain connu mais cela ne signifie pas pour autant que Chronique des jours à venir est un roman prévisible incapable de satisfaire le lecteur blasé. Du reste, malgré des thèmes fort classiques, le roman colle au plus près des préoccupations de notre présent et dresse le constat accablant et totalement crédible d'une planète qui, après l'épuisement de ses ressources naturelles, la surpopulation, la pollution, la surconsommation, et quelques autres tares propres à notre époque, paie le prix de ses excès et de ses inconséquences.

L'histoire
David Lambert, un archéologue anglais, doit faire face à deux événements dramatiques intimement liés : la mort précoce de sa femme Anita, emportée par la maladie de Creutzfeld-Jacob, et sa propre condamnation puisqu'il a lui aussi contracté la maladie. De plus, David a perdu de vue son meilleur ami, Bird, avec lequel il s'est querellé au sujet d'Anita. Esseulé, traumatisé entre le souvenir de son amour perdu et un avenir sans espoir, David songe au suicide.
C'est alors qu'une lettre lui parvient au mois de décembre 1999, envoyée par un notaire, et qui a été rédigée par Herbert George Welles en personne en 1946 ! Celui revient dans la lettre sur sa liaison avec une certaine Tania, assistante de l'inventeur Nikola Tesla. Celle-ci aurait réussi à construire une machine à voyager dans le temps et compte l'utiliser pour retourner à l'époque de son enfance. Malgré les avertissements de Wells, elle disparaît donc dans sa machine un jour de décembre 1899 pour ne plus réapparaître. Mais Wells informe son destinataire que la femme avait prévu un système de sécurité permettant à la machine de revenir à l'endroit exact où elle se trouvait alors (si les choses venaient à mal se passer) mais dans un siècle exactement. Aussi, David est prié de se rendre à l'adresse indiquée par la lettre pour assister peut-être à la réapparition de la machine et de Tania. Croyant d'abord à un canular mais n'ayant de toute façon rien à perdre, David Lambert est fidèle au rendez-vous et la machine à voyager dans le temps de Tania lui apparaît bel et bien, mais vide de toute occupante.
David décide alors d'utiliser la machine pour faire un bond de cinq siècles dans le futur, avec le vague espoir que la technologie très évoluée de l'époque puisse le guérir de la maladie.
Las ! Lorsqu'il parvient à destination, en l'an 2500, le paysage de l'Angleterre s'est considérablement modifié, transformé en paysage tropical, mais surtout semble garder les traces d'une catastrophe déjà lointaine pour l'humanité. Retourné à l'état sauvage, les derniers signes de civilisations n'étant plus que ruines, le pays semble de surcroît vidé de toute présence humaine, excepté David. Quel événement (ou série d'événements plutôt) a pu être responsable d'une telle destruction ? Notre homme parvient - en bon archéologue - à réunir quelques indices dans ce qui fut autrefois Londres. Catastrophe soudaine ou lente désagrégation d'une civilisation à bout de souffle, menacée à la fois par ses propres excès et des phénomènes naturelles tels que la fonte des glaciers qui a redessiné la topographie du monde ? On parie plutôt pour la seconde hypothèse.
Quittant ce qui fut autrefois la capitale, David remonte vers le nord, découvrant sur son trajet un pays dévasté et méconnaissable, jusqu'à ce qu'il arrive en Ecosse. Là, sur les rives du Loch Ness, il rencontre enfin des survivants : une société primitive d'individus à la peau noire, très religieuse, qui s'est (re)créé une mythologie avec les restes de l'ancien monde (prières récitées dans un anglais élisabéthain, individus se faisant appeler MacBeth, parodie de certains rituels comme la Passion, etc...). Moins qu'une tentative de renouveau possible de l'humanité, il s'agit plutôt d'un détournement pathétique obtenu à l'aide de tristes reliques dénaturées.
Parallèlement à la description de cet avenir sans issue, le roman de Ronal Wright est aussi le ressassement en guise de témoignage douloureux d'une passion amoureuse et d'un deuil (certains de ses passages occasionnant parfois un certain ennui pour le lecteur, il faut bien le dire). Le roman est d'ailleurs construit en une série de lettres écrites par David et dont les destinataires sont tantôt Anita, tantôt son ami Bird.

Chronique des jours à venir ne manque donc pas d'atouts pour plaire à tous les publics. De la bonne SF - blanchie sous le harnais littéraire si j'ose dire - spéculative et philosophique, qui n'oublie pas pour autant d'être aussi un bon roman d'aventure, davantage tournée vers les sciences humaines que la science pure, sans artifices high-tech (outre les auteurs anglais déjà cités, on pourrait ajouter Pierre Boule et sa Planète des Singes) Une écriture de qualité, une construction solide, une vision socio-historique clairvoyante, une bonne dose de culture littéraire et de mythologie, voilà de quoi satisfaire le lecteur le plus exigeant.
On regrettera quelques longueurs (comme le fait justement remarquer Cachemire) pour un roman qui aurait gagné à s'alléger de quelques dizaines de pages d'introspection encombrantes censées donner peut-être un vernis littéraire supplémentaire dont l'oeuvre (suffisament riche) aurait très bien pu se passer. Mais ne soyons pas trop tatillon au vu de la très bonne tenue de l'ensemble.
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Sophie
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Sophie


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MessageSujet: Re: Ronald Wright   Ronald Wright EmptyMar 7 Oct 2008 - 3:14

Encore un auteur dont je n'ai rien lu mais dont je possède un livre: La sagaie d'Henderson, parce que ça se passe à Tahiti.
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MessageSujet: Re: Ronald Wright   Ronald Wright Empty

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