Lao She [Chine]

Quatre générations sous un même toit

J'approche de la fin du premier volume. Une superbe lecture et je rejoins complètement les commentaires précédents : à peine un mois après avoir terminé Le rêve dans le pavillon rouge de Cao Xueqin, je retrouve avec plaisir une unité de lieu, le ressenti d'une proximité avec les personnages même si les époques ne peuvent être comparées.
L'écriture de Lao She marque par sa concision, par sa capacité à esquisser le caractère et les failles de chaque individu....l'attitude face au conflit est le produit de choix, de perspectives idéalisées ou non. Chacun tente de suivre une ligne de conduite alors que les lendemains creusent une ombre incertaine.
Si les émotions bousculent par leur spontanéité avec des échanges souvent très vifs, la volonté de trouver un recul par rapport aux drames qui se jouent apparait omniprésente. Le passage du temps est l'occasion de rechercher une sérénité qui échappe au présent trop fragile.

Le pousse-pousse, que nous avions fait en "lecture commune" m'avait un peu déçu (j'en attendais beaucoup à la suite d'une nouvelle que j'avais lue précédemment, dans un recueil de nouvelles chinoises, et qui était vraiment très bien).
Tu vas peut-être me motiver à m'y remettre...

Je pense en effet que c'est un livre qui peut te convenir.

Je viens de terminer le roman et il est toujours difficile de se séparer de personnages qui peu à peu sont devenus chers. La description minutieuse du contexte est vraiment marquante : Lao She s'attache aux espoirs et aux désillusions, en montrant comment un choix de vie (la collaboration avec l'occupant japonais) est uniquement motivé par la recherche d'un avantage personnel, d'un avenir naïf et presque pathétique. Certaines scènes semblent presque théâtrales et outrées avant de replonger dans la tonalité d'une violence sombre et sèche.
Ailleurs, la résistance est portée par une tristesse et des regrets, par une solitude faite de compromis. Les existences peuvent basculer à chaque instant.