Arnaldur Indridason [Islande]

Hiver arctique

Comme le dit Marie, avec ce roman, on prend des nouvelles du commissaire Erlendur. Sa vie personnelle, la perception de son passé, et les évolutions futures de sa vie (entrevues) sont toujours la toile de fond principale du roman.
L'enquête ? Elle se passe au milieu de la communauté immigrée islandaise où un jeune garçon, d'origine Thaïlandaise a ét assassiné.
Crime raciste ? Pédophilie ? Règlement de compte ? Ou circonstance encore plus sordide ? L'enquête permet au lecteur d'accéder aux rouages de la société islandaise et à son comportement face à l'immigration.
Et on progresse dans la compréhension du drame qu'Erlendur a vécu dans sa jeunesse.
Indridason installe un climat très pesant dans son livre (il a vraiment un grand talent pour ça). Même les relations entre policiers semblent affectées par le côté sordide du crime.

J'ai presque terminé ma lecture. Ce que tu en dis traduit bien mon sentiment : quelle tristesse et quelle pesanteur dans cette cinquième enquête de notre inspecteur préféré

Aujourd'hui je suis allé a ma librairie préférée. En me promenant entre les rangées de livres j'ai capté une conversation qui se situait à environ 2 mètre de moi.
- Je vous conseille ces livres c'est formidable.
Je me retourne je regarde, et je vois 2 personnes âgées, 2 dames.
C'est la plus âgée, je dirai entre 75- 80 ans qui conseillait à l'autre dame 65-70.
-Ce sont des livres passionnant quand je les commencent je ne peux plus arrêter tellement c'est bien écrit et les histoires sont formidables.
-Merci je vais surement suivre votre conseille.
Une fois ces dames éloignées je m'approche des livres décrits et je vois aligné les formats poche de Arnaldur indridason.
Bien, elle ne se laisse pas aller cette dame vu son âge. Je ne pensait pas qu'elle s'intéresserait à de la littérature policière assez noir.
Et moi, étonné d'être dans la catégorie des gens qui ont un préjugé sur les préférences suivant l'âge, je continue mon chemin dans la librairie.

Ah j'aime bien ton anecdote Rivela, merci de l'avoir partager avec nous
Mais tu ne nous dis pas si cela t'a convaincu de lire Indridason

J'ai terminé ma lecture d'Hiver Arctique. Pas grand chose à ajouter aux commentaires de Marie et Steven : atmosphère froide et pesante, teintée de désespoir et de mélancolie. L'intrigue est moins sophistiquée que son précédent roman, L’homme du lac, mais il n’en demeure pas moins de bonne facture. Pour les fans de polar intimiste, dans lequel le réalisme social et la psychologie des personnages prennent largement le pas sur l’action, Arnaldur Indridason lève une fois de plus le voile sur l’absurdité des hommes et le malaise de notre civilisation. J'aime beaucoup, comme toujours, et j'attends la traduction de son prochain roman avec impatience !

sentinelle a écrit:

Ah j'aime bien ton anecdote Rivela, merci de l'avoir partager avec nous
Mais tu ne nous dis pas si cela t'a convaincu de lire Indridason

J'avais l'esprit occupé par autre chose et j'ai pas pensé à prendre un livre de lui. Pourtant j'aime bien les polars, ce sera pour la prochaine fois.

Comme tu aimes le polar social à la Simenon, tu devrais vraiment y trouver ton compte dans les romans d'Indridason

La femme en vert

Je m’attendais à une histoire policière, et je ne qualifie pas ce roman de roman policier
Car j’ai lu un livre sur des drames familiaux du début à la fin.
Je reconnais que la construction du roman mêlant les deux histoires, la découverte du squelette, la recherche de l’identité du squelette, et l’histoire qui s’est passée il y a 60 ans et qui se rejoignent à la fin pour le dénouement sont très bien construits. Là est la grande qualité du livre. Mais pourquoi en rajouter une couche avec tous ces drames en y incluant les malheurs du commissaire. Drames sur drames malheurs sur malheurs sortez les mouchoirs.
C’est un livre pour faire pleurer dans les chaumières. J’aurais préféré que l’auteur intègre plus d’énergie, de suspens et d’action dans le scénario.
Alors pour ceux qui privilégie le psychologique à l’action, les relations humaines (tragiques) à l’enquête policière. C’est un bon livre pour vous.
Moi je suis à moitié emballé je donne 5 sur 10.

sentinelle a écrit:

Comme tu aimes le polar social à la Simenon, tu devrais vraiment y trouver ton compte dans les romans d'Indridason

Justement Simenon le fait avec maestria sur environ 200 pages, c'est le reproche que je fais à Indridason son livre est trop long, et faire de la vie privée du commissaire une vie aussi tragique que les histoires sur lesquelles il enquête ça devient lourd à lire à la longue.

La femme en vert.

J'ai été accrochée par le "on sait comment ça va finir, mais comment ils y parviennent, et comment, une fois arriver au bout du bout de l'inéluctable vont-ils s'en sortir"

Un peu déçue finalement que la fin s'enchaîne si vite, alors qu'il s'étale longtemps sur les étapes qui y mènent.

ça fait dans le psychologique, et pourtant, à chaque fois il se saborde un peu tout seul l'Indridason... Le vieux flic qui traîne son malheur, sa culpabilité, et sa solitude partout (et qui, mais oui, EVIDEMMENT, se confie à sa fille dans le coma... Pffff), le "jeune" flic aux problèmes de couple qui tiennent plusieurs pages et dont la résolution est torchée en deux lignes...

Pour les victimes : des femmes essentiellement, qui 'videmment sont violées, battues, droguées, confrontées à la violence, à la peur, à la perdition...
J'ai plutôt bien accrochée à l'histoire "principale" de Margaret et Grimur, à leurs trois enfants, parce que quand même c'est sordide et que j'ai eu bien envie qu'elle zigouille Grimur sadiquement.

Fait étrange : Indridason en met des tonnes sur ces pauvres bonnes femmes malheureuses (avec plein de redondance et de raccourcis), et pourtant la femme flic... ben rien... une femme n'est "intéressante" que lorsqu'elle est perversement mise à mal ?
C'est étrange non ? On en sait plein sur la vie d'Erlendur et de Sigurdur, et rien sur Elinborg...

L'enquête en elle-même, c'est pas trop trop la peine d'en parler. Ce qu'il y a d'interessant c'est l'imbroglio des situations et comment il va tout démêler, il m'a parfois fait vaguement douter sur des trucs, mais pas tellement, au final, donc pas de palpitations du : mais je VEUX SAVOIR! (on sait pratiquement dès le début).

ça m'a bien tenu en tout cas, même si je trouve que l'équilibre Psychologie-Policier est pas hyper bien mené : parce que le psychologique est forcément raccourci (y'a des fois où ils résoud un problème de 50 pages en 1 page), parce que le côté policier est complètement "à côté", ça fait un beau "plouf". Il donne trop de pistes, trop de certitudes.

Mais ça m'a tenu grâce à ces trois tonnes de lignes sur Margaret et ses gosses.

'ai découvert depuis peu cet auteur et j'en suis ravie ; j'aime bien l'ambiance un peu sombre, les personnages pas toujours très clairs...je viens de lire La Cité des Jarres, qui est le premier de la série; j'ai lu les suivants sauf le dernier ! Mais je vais le chercher ! Je suis fan !! j'ai eu un peu de mal au début avec les noms islandais, je l'avoue...et en effet, la psychologie, les réflexions persos, sont plus importantes que l'action, et c'est ce qui me plaît.

krys a écrit:

je viens de lire La Cité des Jarres, qui est le premier de la série; j'ai lu les suivants sauf le dernier !

Euh... en fait, non. La Cité des Jarres date de 2000, mais avant il y a eu Synir duftsins (Fils de poussière, 1997), et puis Dauðarósir (1998). Ces deux romans font partie du cycle du commissaire Erlendur Sveinsson (je fais genre, là, en fait on m'avait dit que c'était son troisième roman, et effectivement wikipedia me l'a confirmé).

Le problème, c'est qu'ils n'ont pas été traduits en français. Je ne sais pas pourquoi. Par contre, les germanophones peuvent lire Menschensöhne et Todesrosen...

ah non, lire en allemand, ça ne sera pas possible, ni en VO d'ailleurs... dommage.

L'homme du lac:

Lecture intéressante, un style vraiment tout en retenue comme précisé sur la 4è de couverture (à l'image d'Erlendur).
J'ai eu un peu de mal au début à retenir les prénoms islandais mais au fur et à mesure je m'y suis habituée.

Le suspense est maintenu jusqu'aux dernières pages et l'accent est plutôt mis sur les histoires personnelles ainsi que sur la description de l'ambiance qui régnait en Allemagne de l'est sous le régime communiste.

L'enquête quant à elle, est peu détaillée et au fond assez simple.

Hypothermie

Citation :

Maria, une femme d’une cinquantaine d’années, est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac du Thingvellir par Karen, sa meilleure amie. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite de Karen qui lui affirme que ce n’était pas "le genre" de Maria de se suicider. Elle lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria est allée consulter afin d’entrer en contact avec sa mère décédée deux ans plus tôt, qui lui avait promis de lui envoyer un signe de l’au-delà.

Le commissaire Erlendur est de retour et, cette fois-ci, son enquête, il la joue en solo à propos d'un suicide pour le moins suspect. Drôle d'histoire d'ailleurs, qui n'est manifestement pas le thème majeur d'Hypothermie si ce n'est pour noircir encore le paysage avec des portraits saisissants d'individus aux coeurs aussi froids que les hivers islandais.

Ce cher Arnaldur Indridason profite de la solitude de son policier pour lui faire déterrer de vieilles histoires non résolues de disparitions (encore des suicides ?) et surtout fouiller encore plus profond dans le passé personnel et tragique d'Erlendur, par ailleurs de plus en plus dans le dur dans ses relations avec sa progéniture et surtout son ex-femme.

Les amateurs de polar pur et (Erlen)dur seront peut-être déçus par l'intrigue mais ceux qui aiment les atmosphères glaciales, d'un pessimisme intégral, y trouveront leur compte. C'est que Indridason s'y entend comme personne pour installer une ambiance polaire à peine relevée d'une ironie cinglante comme un vent du nord (sardonique, on peut le dire).

Malgré la multitude de sujets qui émaillent ce nouveau polar (la vie après la mort, les place des fantômes dans les légendes islandaises, entre autres), notre Arnaldur ne perd jamais le fil, dans ce qui est, sans nul doute, le plus désespéré de tous ses livres parmi ceux qui ont été traduits jusqu'alors.

Les dernières phrases d'Hypothermie (mais non, elles ne dévoilent rien !) ? "Il avançait à grands pas, cerné par le silence de la nature qui s'était endormie pour l'hiver. Bientôt, il avait disparu dans la brume glaciale."

Blizzard, vous avez dit blizzard ?