Arnaldur Indridason [Islande]

Très beau commentaire ! Il me conforte dans l'envie de lire ce livre.
Je ne suis pas amateur de polar "classique", et je m'y retrouve tout à fait dans ce que dis traversay ;
c'est un peu aussi le cas, à un degré moindre, pour les romans de Vargas. L'enquête n'est pas primordiale. Ce qui compte c'est l'atmosphère, l'histoire des personnages, et tous les petits à côtés...

Steven a écrit:

Très beau commentaire ! Il me conforte dans l'envie de lire ce livre.
Je ne suis pas amateur de polar "classique", et je m'y retrouve tout à fait dans ce que dis traversay ;
c'est un peu aussi le cas, à un degré moindre, pour les romans de Vargas. L'enquête n'est pas primordiale. Ce qui compte c'est l'atmosphère, l'histoire des personnages, et tous les petits à côtés...

Je suis comme toi Steven, j'aime les polars avec une gueule d'atmosphère et qui racontent, parfois mieux qu'un roman classique, les "états d'âme" d'un pays. Comme Simenon (le maître) pour la France d'avant et d'après guerre, comme Connelly à L.A, Mankell en Suède, Meyer en Afrique du sud, Marinina en Russie etc. Vargas, c'est un peu différent mais j'aime beaucoup aussi.

pas emballé par la dame en vert j'ai quand même tenté un deuxième essais avec cette fois Hypothermie

Bonne histoire cette fois-ci j'ai bien aimé, on nous casse pas trop les pieds avec les problèmes de familles du commissaire, on reste bien concentré sur l'intrigue, sur les intrigues je devrais dire car non seulement Erlendur arrive à résoudre non pas 1 mais 3 intrigues ce qui met encore plus en valeur ce livre
Alors hypothermie fut pour moi un bon passe temps.

Citation :

j'aime les polars avec une gueule d'atmosphère et qui racontent, parfois mieux qu'un roman classique, les "états d'âme" d'un pays.

Moi de même, mais le moins que l'on puisse dire de mes dernières lectures islandaises ,dont Hypothermie, c'est que c'est loin d'être gai.. Et oui, ce dernier opus est l'un des plus noirs , mais j'espère qu'Indridason va nous récupérer Erlendur ,ce n'est vraiment pas prudent de le lâcher dans la montagne. Et en plus, il y a un volcan en éruption, maintenant, pfff.
C''est vraiment le centre d'intérêt principal d'Indridason, la disparition, le manque et le deuil impossible des familles quand les corps ne sont pas retrouvés,et en parallèle à l'enquête sur le suicide d'une femme, il y a dans ce nouvel opus une histoire très émouvante d'enfants disparus depuis des années ,avec des parents toujours en attente .
Encore une fois traduit avec brio par Eric Boury, parlons des traducteurs sans lesquels l'horizon de nos lectures-enfin surtout des miennes- serait un peu limité.

Hypothermie

Dans ce roman, le commissaire Erlendur se trouve au prise avec deux affaires : un suicide, celui de Marie, dont ce n'est pas le genre d'après une amie qui sollicite le commissaire ; et une disparition, il y a plus de 25 ans, une disparition - un autre suicide ? - qui n'a plus d'importance pour personne hormis le père du disparu, sur le point de mourir et... le commissaire Erlendur. Car c'est ce qu'il aime le commissaire, ces retours dans le passé, à la recherche de vie volée. Et comme la première enquête va l'amener à fouiller très loin dans le passé de la "victime" il est comblé. Ces recherches permettent à Erlendur de mener la véritable recherche qui soustend toute son action : une recherche sur lui même, son obsession du deuil et des disparitions.
Dans ce roman, plus solitaire que jamais, il ne peut s'appuyer sur personne, n'ayant que de vagues intuitions à opposer aux faits. Mais il va au bout de ses intuitions, de ses obsessions pour au final rencontrer la victoire... Ce n'est même pas sûr !
Et ses relatives réussites ne semblent qu'éclairer que très faiblement les zones d'ombres du commissaire Erlendur.

Comme dit Marie, ce roman n'est pas très gai, très noirs ; et pourtant le lecteur y plonge en même temps que le commissaire, sans temps morts ni ennuis.

La femme en vert.

Chatperlipopette et Le Bibliomane en ont fait un résumé exhaustif donc je ne rajoute pas un énième résumé qui n'apportera rien de nouveau.

C'est le roman d'Indridason que je préfère car on y découvre un portrait poignant d'Erlendur qui explique le policier qu'il est devenu : le drame de son enfance, ses premiers pas dans le monde professionnel (d'abord ouvrier avant de tomber par hasard sur une annonce recrutant des policiers), son difficile divorce, l'éloignement de ses deux enfants, ses relations actuelles difficiles avec eux, sa solitude, etc.

C'est le roman qui présente le mieux les trois principaux policiers que nous rencontrons chez Indridason : Erlendur, Elinborg et Sigurdur Oli.

Concernant l'intrigue, Indridason explore plusieurs pistes, permettant de mettre en lumière les failles de tout être humain. Il y est beaucoup question de maltraitance et de ses retombées sur l'avenir de l'homme.

Passionnant, haletant avec un doute sur l'identité du squelette jusqu'aux dernières pages. Impossible de refermer le livre sans savoir à qui appartiennent ces ossements.

Je n'ai jamais lu que L'Homme du Lac qui, d'après les commentaires que j'ai lu ici ou là, serait l'un des meilleurs. Et effectivement, je l'ai beaucoup apprécié. L'histoire est assez conventionnelle mais l'ambiance est fantastique : l'Islande, ses terres glacées, ses grands lacs, ses volcans... Pour moi, lors de cette lecture, le personnage principal était le pays lui-même. L'Islande, j'en rêve depuis tout petit !

J'ai également entendu beaucoup de bien d'Hypothermie et vos commentaires m'incitent à le lire.

rivela a écrit:

pas emballé par la dame en vert j'ai quand même tenté un deuxième essais avec cette fois Hypothermie

Bonne histoire cette fois-ci j'ai bien aimé, on nous casse pas trop les pieds avec les problèmes de familles du commissaire, on reste bien concentré sur l'intrigue, sur les intrigues je devrais dire car non seulement Erlendur arrive à résoudre non pas 1 mais 3 intrigues ce qui met encore plus en valeur ce livre
Alors hypothermie fut pour moi un bon passe temps.

J'ai aimé Hypothermie pour les mêmes raisons que toi : la pluralité des intrigues. Par contre j'ai une nette préférence pour La femme en vert car justement il parle de la vie privée d'Erlendur et cela me l'a rendu plus proche.... Comme quoi, ce qui déplaît à un lecteur peut enchanter un autre lecteur.

La Voix.

Excellent polar, un de mes préférés de cet auteur. C'est un huis clos qui se passe dans un hôtel de luxe. Le portier est poignardé alors qu'il s'apprêtait à faire le Père Noël en cette période de fêtes. Indépendamment de cette quête de l'assassin, Indridason aborde de nombreux thèmes comme la maltraitance des enfants, la prostitution, la dépendance à la drogue (par le biais de sa fille et de différents personnages qui gravitaient autour du "Père Noël"), les souvenirs, la difficile condition d'être un "enfant star" quand on cherche juste à satisfaire les désirs paternaux, etc.

L'intrigue est bien menée, on ne s'ennuie jamais, le dénouement est inattendu, l'auteur sachant nous mettre sur différentes pistes pour finalement clôre le roman sur un autre piste.

Bien écrit, sensible, souvent touchant. Un de ses meilleurs incontestablement.

L'homme du lac.

C'est avant tout un polar politique, avec une très belle critique sensée du socialisme/communisme dans les années soixante en Allemagne de l'Est.

Je n'ai pas particulièrement aimé car j'ai trouvé le stye lourd. Les apartés de Tomas, flashback sur les années 60 à l'Université de Leipzig, m'ont moyennement intéressée. Je ne suis pas entrée dans le roman et j'ai peiné à le terminer. Il n'y a pas de personnage attachant. Je suis restée extérieure à l'intrigue. Peu importait qui avait tué l'homme retrouvé au fond du lac.

A lire en dernier... si on aime Indridason.

Eve Lyne a écrit:

Je n'ai pas particulièrement aimé car j'ai trouvé le stye lourd.

Le style d'Indridason n'est-il pas toujours un peu lourd et/ou maladroit ?
Enfin, je n'ai lu que deux romans de lui, mais franchement... J'avais trouvé rigolo un passage de La Cité des Jarres (page 128 dans l'édition de poche) : Erlendur frappe à la porte d'un gars, Runar. Runar ouvre et se trouve devant notre inspecteur.

Citation :

"Il demanda à Runar s'il se souvenait de lui, ce qui semblait être le cas puisqu'il tenta de refermer la porte immédiatement. Cependant, Erlendur fut le plus rapide et il était entré dans l'appartement avant même que Runar ait eu le temps de lever le petit doigt".

Fascinant, non ? Comment peut-on tenter de "refermer la porte immédiatement", sans avoir le temps de "lever le petit doigt" ? Tenter de faire quelque chose, mais sans bouger... c'est donc qu'il n'a pas pu le tenter... ou bien... Cela m'a laissé dans des abîmes de perplexité (il m'en faut peu).
J'ai imaginé que Erlendur était tellement rapide qu'il est entré, sans même que le gars Runar ne l'ait vu : il a cru qu'il avait réussi à fermer la porte suffisamment vite, mais non, en se retournant, tadam ! l'inspecteur était derrière lui, comme dans un cartoon à la Tex Avery.

eXPie a écrit:

Eve Lyne a écrit:

Je n'ai pas particulièrement aimé car j'ai trouvé le stye lourd.

Le style d'Indridason n'est-il pas toujours un peu lourd et/ou maladroit ?

Ce n'est pas une écriture élégante c'est évident. Cependant ça passe assez bien pour des polars. Là certains passages étaient complexes, pas très clairs. J'ai dû relire à plusieurs reprises alors que je n'étais déjà pas passionnée. Je n'ai pas eu ce problème avec ses autres polars, donc peut-être est-il moins doué quand il aborde un domaine politique.

Je suis d'accord avec vous, je trouve aussi que le style d'Indridason est un peu lourd et/ou maladroit mais il n'empêche que ses romans ont ce petit quelque chose qui m'accroche bien : une nostalgie, une mélancolie, une certaine noirceur ou désespérance ? Je ne sais mais je n'en demeure pas moins fan !
Eve Lyne, L'homme du lac est mon préféré de l'auteur, comme quoi je ne partage pas ton conseil de le lire en dernier

Personnellement je les lis dans l'autre et c'est le prochain sur la liste. J'espère que je vais aimer....

sentinelle a écrit:

Je suis d'accord avec vous, je trouve aussi que le style d'Indridason est un peu lourd et/ou maladroit mais il n'empêche que ses romans ont ce petit quelque chose qui m'accroche bien : une nostalgie, une mélancolie, une certaine noirceur ou désespérance ? Je ne sais mais je n'en demeure pas moins fan !
Eve Lyne, L'homme du lac est mon préféré de l'auteur, comme quoi je ne partage pas ton conseil de le lire en dernier

J'ai souri en te lisant Sentinelle. Si j'avais commencé par celui-ci, je n'aurais pas continué avec cet auteur. Je conseillerai de lire les romans dans l'ordre de leur publication par contre car Indridason parle abondamment de la vie privée d'Erlendur et il n'y a plus de suspens ; je pense notamment au roman dans lequel Eva se trouve dans le coma. Si on a lu le roman suivant on sait alors si elle s'en sort ou pas. J'aime surtout le personnage très humain et si faillible d'Erlendur. On le sent proche de nous. On le retrouve avec plaisir au fil des récits.