Sigrid Undset [Norvège]

markofr a écrit:

Je viens de me procurer Kristin Lavransdatter à l'occasion de l'exposition sur les peintres nordiques à Lille. Ils ont préparé un rayon spécial sur la littérature de ces pays et les 3 tomes sont réunis en 1 chez Stock dans un réédition récente. Ils évoquent une des plus belles figures de femmes de la littérature et je suis impatient de le lire.

Ah oui, exact, j'y étais hier. J'ai failli me laisser tenter... et j'ai failli !

Il s'agit d'un roman de jeunesse. Il est inspiré par les sagas islandaises, Sigrid Undset en a traduit certaines en norvégien. L'action se passe autour de l'an mille. Le récit comprend les péripéties habituelles des sagas, assassinats et vengeances, expéditions de vikings, combats etc. Mais le personnage principal est une femme, et nous avons aussi un peu accès aux sentiments et aux ressenti des personnages, qui ont une grande importance dans la narration, ce qui n'est pas du tout le fait des sagas. Il s'agit d'une association, entre un roman d'amour et de haine, entre Vigdis la norvégienne et Ljot l'islandais, histoire pleine de péripéties, de violence, un tant soit peu arificiellement compliquée et d'une sorte d'imitation de saga traditionnelle, avec ses passages obligés et sont style lapidaire si particulier.

Un objet hybride donc, plutôt agréable et facile à lire, on ne s'ennuie pas un instants avec tous les rebondissements et toute exaspération des sentiments. L'apect imitation des sagas est par moments très réussi, cela a un côté assez amusant quand on connaît les sages, de lire ce style typique reproduit. Cela reste néanmoins un objet un peu étrange, pas réellement convaincant, l'histoire d'amour et la description du personnage de Vigdis souffrent d'être inclus dans une histoire qui essai d'imiter une saga, avec ses phrases courtes et percutante et le refus d'expression directe des sentiments, l'action est terriblement compliquée.

Olav AudunssØn de Sigrid Undset vient d'être réédité en octobre 2008 aux éditions Stock.



Vous pouvez écouter un extrait lu par Micky Sebastian dans le cadre de l'émission radiophonique Le choix des livres de France Culture : cliquez ici.

Citation :

Tout comme Kristin Lavransdatter, roman très connu de Sigrid Undset, Olav Audunssøn se déroule en Norvège, au Moyen Age. Olav est un garçon timide, promis dès l’enfance à Ingunn, la fille de Steinfinn, un grand propriétaire terrien. Mais avant leur mariage, mus par un grand désir, ils vont commettre l’irréparable, et cet acte bouleversera à jamais leur destin à tous deux… Roman historique, récit initiatique, histoire d’amour et de mort, Olav Audunssøn, aujourd’hui réédité, décrit admirablement les désirs et les passions d’hommes et de femmes aux prises avec les codes d’honneur et la morale de leur temps, mais aussi avec la force de la nature.

Je l'ai acheté et je vais le commencer avant la fin du mois, je ne sais pas si j'aurais le temps d'aller jusqu'au bout, il fait tout de même dans les 1200 pages.......

Arabella a écrit:

Je l'ai acheté et je vais le commencer avant la fin du mois, je ne sais pas si j'aurais le temps d'aller jusqu'au bout, il fait tout de même dans les 1200 pages.......

Eh bien, si tu COMMENCES celui-là, tu vas très probablement aussi vouloir aller au bout!

Chef d'oeuvre, un de mes livres préférés!

Je ne le connais pas ce dernier....mais il a vraiment l'air d'un pavé. Je le garde cependant en mémoire pour plus tard. J'avais un souvenir sympathique de mes lectures de Sigrid Undset (Kristin Lavandsdatter, Vigdis La Farouche) et de leur rappel des sagas nordiques. Ce côté saga est quelque chose que l'on retrouve chez plusieurs auteurs que j'ai lus plus récemment comme: Herbjorg Wassmö, ou encore William Moberg. Je suppose les familiers des auteurs du grand nord en connaissent encore d'autres exemples. On se laisse d'ailleurs entraîner avec plaisir dans ces histoires sans fin.

Arabella a écrit:

Je l'ai acheté et je vais le commencer avant la fin du mois, je ne sais pas si j'aurais le temps d'aller jusqu'au bout, il fait tout de même dans les 1200 pages.......

C'est une lecture que je repousse...en raison seulement du nombre de pages!...
C'est un peu ridicule mais les gros pavés me font tout de même peur...

C'est vrai que c'est un pavé, mais Kristin fait à peu près le même nombre de pages, et je l'ai lu en quelques jours. Je voulais justement profiter de la période de fin d'année où j'ai plus de temps pour le lire assez vite. Le nombre de pages n'est pas vraiment un problème si le livre est bon et que la longueur du texte se justifie par le contenu.

Comme Coline, je suis très tentée mais le nombre de pages me fait peur également, j'attends donc ton commentaire avec impatience Arabella

Kristin Lavransdatter

Un roman qui m'a émerveillé de bout en bout ! La fascination de Sigrid Undset pour l'époque médiévale (plus précisément la Norvège de la première moitié du XIVème siècle) est une évidence dès les premières pages, à travers la richesse des descriptions, la profusion des détails et l'immersion dans un quotidien si lointain et pourtant très vite familier. Un souffle de vie d'une grande puissance émotionnelle irrigue chaque moment de la vie de Kristin Lavransdatter, de l'émerveillement et l'idéalisme de l'enfance à la recherche d'apaisement, de sérénité et de sens de ses dernières années.

Comme Arabella, j'ai été très touché par le style sobre, fluide et très accessible. Undset ne brusque pas le lecteur, ne l'écrase pas sous un flot d'informations et adopte le rythme d'une existence humaine, avec d'immenses déceptions et des joies extrêmes, et une vision du temps qui semble malléable au fur et à mesure que les souvenirs s'accumulent et que les êtres aimés s'éloignent. J'ai d'ailleurs rarement été aussi ému que lorsque le texte évoque le décès d'un parent, d'un enfant : face à la rudesse d'un climat, à la fragilité d'une situation matérielle et aux angoisses d'un avenir incertain, la présence des liens intergénérationnels est l'expression poignante d'une continuité.

Si la religion est très présente dans l'oeuvre (et la conversion au catholicisme d'Undset intervient peu après la parution de Kristin Lavransdatter), elle apparait toujours liée à un doute, un questionnement. Loin d'une forme de rigidité, elle incarne une ouverture à l'autre dans l'acceptation d'une fragilité et d'un renoncement. Kristin veut ainsi saisir la promesse d'un épanouissement personnel, d'une affirmation tout en protégeant ses proches et en cherchant à faire accepter ses choix. Elle tient debout malgré ses erreurs, ses échecs, des illusions perdues en conservant une humilité et une sensibilité intactes, vers une acceptation de soi.

Merci de ce beau commentaire, Avadoro. J'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi Sigrid Undset est si peu lue en France, et ce livre en particulier.

Je tiens à dire au passage que je ne suis en aucun responsable du Danemark qui suit son nom, et que je trouve cette localisation carrément folklorique. Elle figure partout, en particulier sur la liste des Noble dans la case Norvège.

hop, édition du titre du fil. (comment tu ne te souviens pas de la règle absolue du pays de naissance ?)

Merci. Il n'y avait que sur Parfum qu'elle était située comme ça, celait faisait vraiment bizarre.

Arabella a écrit:

J'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi Sigrid Undset est si peu lue en France, et ce livre en particulier.

Deux pistes :
1/ Pas facile de se souvenir du titre du livre.
2/ Le bouquin fait plus de 1000 pages.

Ouias. Cela n'empêche pas que ce soit plus connu ailleurs.