Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Don DeLillo

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willself
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyMer 25 Aoû 2010 - 22:18

colimasson a écrit:


willself a écrit:
Je viens de commencer Americana, premier roman de Don de Lillo, auteur important selon beaucoup mais que je n'ai pas encore réussi à appréhender. Une littérature politique ou sociologique avec une écriture très complexe et déroutante. Easton Ellis lui doit beaucoup.

Ah, je lis Easton Ellis en ce moment, mais encore jamais lu de Don de Lillo... Il a influencéEaston Ellis dans les thèmes ou l'écriture ?

Je réponds tardivement. J'accroche enfin au style De Lillo, peut-être parce que ce roman est un rien plus conventionnel.

Dans l'écriture surtout. Des récits à la première personne étrangement dépersonnalisés. Des images, des sensations parasitant sans cesse l'intrigue, des ruptures dans la chronolgie, dont on se demande si elles obéissent à un dessein ou ne sont le fruit que d'associations d'idées.

L'interchangeabilité des personnages, signifiée par certains paramètres : vêtements, vocabulaire, lieux fréquentés, emplois occupés. Des rencontres qui ne semblent jamais les atteindre, l'impossibilité d'établir de véritables contacts, d'aller au-delà de la surface. L'obsession de ne jamais paraître naïf, ce qui les rend imperméables aux "bons sentiments.

Une critique post-moderne de la consommation, en ce sens qu'elle n'est jamais frontale ni symbolique, ne cherche pas à convaincre. On pourrait y voir un trait balzacien, cette idée que le décor dans lequel ils évoluent nous informe mieux sur les personnages que leurs paroles ou leurs actes. Sauf que ce décor est moins personnel, plus uniforme, malgré leurs efforts touchants et pathétiques pour se distinguer.

"La première fille fut Jennifer Fine. Je me rends compte qu'il n'y a rien de plus morne que la chronique des infidélités d'un autre et, par bien des aspects, cette première aventure fut un rêve de crétin; elle ne différait de la plupart des autres que par un seul trait : n'étant pas banlieusard, je n'étais pas obligé d'adapter mes orgasmes à la discipline d'un horaire de train."

"Au bureau, je m'habillais suivant les conventions de la bonne bourgeoisie qui, je l'admets, n'étaient pas entièrement dénuées d'une touche de couleur, la bonne bourgeoisie ayant appris que toutes les couleurs sont essentiellement grises, tant que tout le monde les porte. Je n'hésitais donc pas à aller au bureau avec une cravate orange, mais jamais plus orange que l'orange arboré par les autres."

Une atmosphère de mystère, d'autant plus glaçant dans cet univers hautement rationnel : mémos incompréhensibles et vaguement menaçants circulant dans les bureaux, personnes qui disparaissent ou apparaissent inexplicablement.

L'idée que par une fatalité désespérante, on s'attache toujours à la mauvaise personne, dont on attend qu'elle nous sauve, reprise et développée dans Les lois de l'attraction.

Cette vision des cadres supérieurs, qui ne travaillent jamais réellement mais sont constamment sous pression et en représentation.

Bref, énormément d'emprunts de la part d'Ellis. Mais Americana est bien plus dense, vaste, délicat que tout ce que j'ai pu lire de lui. Il exige aussi beaucoup plus du lecteur.

Ceci dit De Lillo a aussi beaucoup d'humour. Voici un dialogue entre le héros et sa secrétaire, qu'il convoite parce qu'elle est la maîtresse de son supérieur :

-Mr. Beastly m'a dit de te dire qu'il n'avait pas appelé.
-Comment ça ?
-Cétait son message. Il n'a pas appelé. Mais il rappellera.
-Je crois que je vais reprendre un verre. Tu m'accompagnes ?
-Qu'est-ce que tu as ?
-Scotch.
-Après des Bloody Mary ?
-Ne sois pas maniaque. Ce sont des instants d'urgence où il faut savoir attraper le plaisir, tu ne sais peut-être pas que nous sommes en guerre ?






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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 23 Oct 2010 - 12:49

Le dernier roman de Don DeLillo, Point Oméga, est une splendeur.
C'est un auteur que j'ai toujours aimé, Americana, si plein du cinéma d'Antonioni, Body Art, Cosmopolis, Mao II et ses premières pages hallucinantes, épiques, de mariages à la chaîne dans un stade de foot. J'aime chez lui ses dialogues, toujours étonnants, et le rythme de son écriture, haletant et d'apparence glacée.
Point Oméga commence par la journée d'un homme face à l'oeuvre de Douglas Gordon, 24hPsycho, où le film de Hitchcock est ralenti jusqu'à devenir un film de 24 heures. Il y a un homme là qui observe ça, et les visiteurs qui viennent.
Et puis soudain le livre devient l'histoire de deux de ces visiteurs.
Et finalement revient à la journée suivante, du premier homme, toujours devant l'oeuvre de Douglas Gordon.
Il me semble que Don De Lillo explore les interstices de la pensée et de l'imaginaire, ce qui se glisse dans l'esprit, ce qui éclot, de peur, de désir, de romance. C'est l'un des plus courts livres de son auteur et à mon sens aussi le plus parfait.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 23 Oct 2010 - 13:12

j'ai vraiment dû passer à côté de quelque chose, il faudrait que je retente une lecture...
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 23 Oct 2010 - 13:18

@krys : vous avez lu point oméga et vous ne l'avez pas aimé ? vous en aviez lu d'autres, de delillo, avant celui-ci ?
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 23 Oct 2010 - 13:20

je n'ai pas lu point omega, j'ai commencé un autre livre mais j'ai oublié le titre, et je n'ai pas du tout accroché. C'était brouillon, je ne comprenais rien. Mais à voir ces descriptions enthousiastes, forcément, je me dis que ce n'était peut être pas le bon livre, pas le bon moment, ou je ne sais quoi.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyDim 24 Oct 2010 - 0:21

Attention il faut s'accrocher avec le point omega, c'est à dire le point aveugle.

Froid, dérangeant, lassant, est-ce un roman métaphysique ? En tout cas il pose une question vertigineuse : la réalité existe-t-elle ? Non, tout est illusion et nous ne sommes que vide !

Si j'avais compris quelque chose à ce livre, il m'aurait traumatisé. Heureusement, ce n'est pas le cas !

Je vois des mots, toujours", dit Finley l'un des personnages.

Ouf ! Reste donc la réalité littéraire !

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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyDim 24 Oct 2010 - 21:05

je n'ai lu que Cosmopolis, que j'ai bien aimé ; à retenté donc !

merci de ton commentaire
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyMer 18 Mai 2011 - 21:24

L'homme qui tombe

lillo - Don DeLillo - Page 5 415qtn11

Une fois n’est pas coutume, je ne donnerai pas d’avis. En effet, je ne pense rien de ce livre, parce que je n’y ai rien compris. Il ne m’a ni plu ni déplu. Je n’ai pas compris ce que l’auteur voulait dire, et de quoi il voulait parler.

C’est bien écrit, mais tellement déstructuré qu’on ne comprend rien. Les personnages arrivent comme ça, sans crier gare. On ne sait que tardivement qui ils sont et ce qu’ils font…ce qui obligent à retourner inlassablement en arrière pour tenter d’y voir clair.
C’est le chaos, le désordre…et je ne m’y retrouve pas, je perds pied.
J’en ai lu 130 pages…presque la moitié, et je suis incapable de dresser une trame à ce que j’ai lu.
En somme je n’ai pu qu’aligner des mots les uns derrière les autres sans pouvoir y donner un sens.
Dommage, j’y ai mis du temps, et de l’énergie.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyVen 20 Jan 2012 - 23:53

Cosmopolis

Un roman fascinant, à défaut d'être emporté ou touché. L'univers construit par DeLillo est glaçant, presque abstrait, avec l'impression d'une dimension qui nous échappe à la première lecture.
Cosmopolis évoque une jungle urbaine et une réalité fantasmée, le récit formant une boucle se refermant sur elle-même. Le portrait d'Eric Packer est celui d'une jeunesse aveuglée, élite financière réduite à l'immobilisme. Cette lassitude prend alors la forme d'une attente perpétuelle, suite de rencontres à la fois familières et anonymes comme reflets d'une absence à soi-même.
Le propos est très dense mais parfois délicat à appréhender...comme souvent chez DeLillo, on ressent une froideur qui par instants semble gratuite. L'écriture conserve tout de même une sécheresse hypnotique, qui reste en mémoire.
Que Cronenberg se soit intéressé à l'oeuvre n'est pas une surprise, tant certains aspects peuvent rappeler Ballard. L'omniprésence de la voiture (ici la Limousine qui conduit, protège et "enferme" Packer) est un motif particulièrement important.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 21 Jan 2012 - 10:20

j'ai essayé de le lire il y a un an ou deux mais je l'ai rapidement abandonné tant toute cette froideur ne me donnait rien à quoi m'accrocher un tant soit peu. Je suis curieuse de voir ce qu'en fera Cronenberg !
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptySam 21 Jan 2012 - 14:03

sentinelle a écrit:
j'ai essayé de le lire il y a un an ou deux mais je l'ai rapidement abandonné tant toute cette froideur ne me donnait rien à quoi m'accrocher un tant soit peu. Je suis curieuse de voir ce qu'en fera Cronenberg !
J'avais commencé à lire aussi mais je n'ai pas terminé par manque de temps et fallait le remettre à la biblio. Mais je vais en faire l'emprunt une seconde fois éventuellement. Pour ma part, j'étais bien accroché à ce que j'ai lu. Il ne faudra pas que je tarde trop pour le terminer par contre, que je puisse me souvenir du début sans avoir à le reprendre.
J'ai mis ce livre en standby pour mieux y revenir.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyDim 22 Jan 2012 - 19:26

C'est vrai qu'il faut pouvoir rentrer dedans. Mon commentaire est peut être un peu flatteur, dans le sens où la lecture a nécessité des efforts pas toujours récompensés. L'agencement des phrases peut souvent agacer chez DeLillo, avec une difficulté pour accrocher un fil conducteur. Mais en acceptant la frustration, on peut en retirer une réflexion plutôt ample.
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyMar 3 Déc 2013 - 18:47

lillo - Don DeLillo - Page 5 L_homm10

Le 11 septembre. Keith est dans une des tours quand ça arrive. Il en ressort avec un bras en écharpe et la mallette de quelqu’un d’autre. Au lieu d’aller se faire soigner à l’hôpital, Il se fait conduire chez son ex-femme. Les deux reprennent leur vie commune. Il y a cette homme qui tombe et qui devient pour Leanne le symbole de l’horreur de ce 11 septembre. On a une petite plongée dans la vie d’un des terroristes.  

Ce que veut transmettre Delillo dans l’homme qui tomb,e ce sont les retombées de l’effondrement des deux tours. Le traumatisme et les découlées que cela engendre.  Les choses banales de la vie de tous les jours qui deviennent importantes et qui comptent, qui se détachent comme des événements séparées les uns des autres. Comme une redécouverte de ces moments-là.  le rapprochement d’avec les autres. Soit pour ne pas être seul, soit parce qu’ils sont les seuls avec qui on peut en parler, soit pour ne pas disparaitre ou mourir. Les conflits deviennent moins grave à l’ombre de l’effondrement des deux tours. Et puis les changements en soi-même. Comment cela déforme les choses de la vie.  le fils de keith et de Leanne qui emmène des jumelles chez ses amis pour scruter le ciel et surveiller les avions qui pourraient arriver. Les parents qui ne comprenne pas sur le coup que Ça puisse Ce être une manifestation de l’inquiétude de cet enfants et préfèrent croire en premier lieu à une imagination tordue. cet enfant qui refuse de croire que les tours se sont écroulées et maintient qu’elles n’ont été que touchées. Des conversations sans aucune structure. La conversation comme des faits énoncés qui n’ont pas d’échos puisque tout est remis en question et tout est méconnu. Ce couple est comme dans un vacuum dans lequel ils se rapprochent l’un de l’autre comme dans un état d’urgence, une réaction instinctive, hors du quotidien.

Puis l’histoire des terroristes. Les idées propagées par le leader qui évite le contact avec les femmes et les chiens ?? L’étouffement de la culture Américaine qu’un des terroriste ressent et qui fait que cet  homme qui se cultive, qui étudie est prêt à faire de ces idées  triviales une vraie philosophie pour laquelle il est prêt à devenir un martyr et à mourir.  L’idée de Dieu est  toujours mise en lumière comme une quête de la véracité. Puis il y a ceux qui se disent que ce n’est que de l’obscurantisme et d’autres qui d’une façon impartiale tente de comprendre et de peser le pour et le contre.

Malgré tout ce livre ne m’a pas vraiment plu. Il ne m’a pas touchée. L’écriture est froide, sans émotions et les dialogues sont peu vraisemblables comme si l’auteur avait voulu donner un sens caché à chaque phrase.  
Sa façon de présenter ce fait du 11 septembre et ses découlées est assez cliché et sans originalité. Le questionnement sur Dieu comme seule spiritualité possible de l’Américain. La haine des manifestations de la culture qui a mis en danger.
Et l’homme que devient Keith après  ce traumatisme. Cette porte qui s’est fermée et qui doit ouvrir sur une fenêtre, un changement de vie, une prise de conscience et qui aboutit à quelque chose qui me semble fade.  Leanne et sa parano du terrorisme. Je me suis ennuyée. Désolée pour ceux qui ont apprécié malgré tout !jypeurien
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyMar 3 Déc 2013 - 20:14

pia a écrit:
Je me suis ennuyée. Désolée pour ceux qui ont apprécié malgré tout !jypeurien
Et moi qui commençais à envisager la découverte à force de voir son nom partout sur le forum...

Je vais me laisser du temps. dentsblanches 
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MessageSujet: Re: Don DeLillo   lillo - Don DeLillo - Page 5 EmptyMar 3 Déc 2013 - 20:22

Don DeLillo c'est très spécial, il est normal que certains accrochent beaucoup et d'autres pas du tout. Rien que le style peut sembler difficile à appréhender et à apprécier.
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