colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Don DeLillo Mer 19 Aoû 2015 - 22:15 | |
| C'est convaincant ! J'avais adoré Bruit de fond, pudique aussi, avec un narrateur qui se cache derrière cynisme & humour noir teinté de mélancolie... Outremonde me semble bien pour poursuivre. | |
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Hanta Agilité postale
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| Sujet: Re: Don DeLillo Ven 25 Sep 2015 - 17:12 | |
| Point Oméga : - Citation :
- Richard Elster, universitaire à la retraite, accueille sans enthousiasme le jeune cinéaste Jim Finley qui souhaite le filmer pour lui faire dire ce qu'il en a été de sa collaboration scientifique avec le Pentagone pendant la guerre d'Irak.
Tous deux sont bientôt rejoints par la fille d'Elster, Jessie, qui un jour disparaît pour ne plus revenir, rendant les deux hommes à une étrange solitude...
Récit court mais très intéressant et surtout extrêmement riche. La richesse ne se situe pas dans la trame de l'histoire mais dans les différentes réflexions philosophiques et esthétiques du narrateur qui est aussi le héros du livre. Un questionnement sur le temps, sur la place de l'individu, sur la nature des rapports affectifs, des questions esthétiques sur la nature de l'oeuvre d'art et sur l'intentionnalité de l'artiste. Ce pourrait être pompeux, mais le style lapidaire et fluide de Don DeLillo surmonte cet obstacle sans souci. Les personnages paradoxalement ne sont pas plus approfondis que cela, ils semblent davantage servir le propos même de l'auteur, et ne sont que des facettes de ses interrogations, ce qui rend notre identification à ces problématiques très efficaces. Les dialogues sont fins, ils sont subtiles et rythmés, on ne s'ennuie pas et l'on aime les traits d'esprit distillés ça et là. J'ai vraiment beaucoup aimé, il est court comme il faut, davantage il nous aurait lesté, moins il nous aurait frustré, il nous laisse cependant en suspens avec nos questions, il ne tient qu'à nous de trouver des réponses. Une réussite. - Citation :
- Le haïku ne signifie rien au-delà de ce qu'il est. Un étang en été, une feuille au vent. C'est de la perception humaine en milieu naturel. C'est la réponse à tout sous forme d'un nombre fixe de vers, d'un compte prescrit de syllabes.
Je voulais une guerre haïku, dit il. Une guerre en trois vers. Aucune rapport avec l'état des forces en présence, ou avec la logistique. Ce que je voulais, c'était un ensemble d'idées ayant à voir avec des objets éphémères. Telle est l'âme du haïku. Tout dénuder, tout rendre visible. Voir ce qui est là. A la guerre les choses sont éphémères. Voir ce qui est là puis se tenir prêt à le voir disparaître. - Citation :
- Pourquoi est il si difficile d'être sérieux, et si facile d'être trop sérieux ?"
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