Patrick Rambaud [Humour]

le frère est rentré à la maison à la fin du quatrième.

J'ai fini la deuxième chronique de Patrick Rambaud.
L'exercie de style est toujours aussi réussi, Patrick Rambaud maîtrise à merveille le style parodique, grossit les traits de notre vénérée lumière et de son entourage. Les trouvailles sont inspirées, réjouissantes par moment, et malgré tout ça je n'ai pas accroché ; sans doute parce que j'ai eu du mal à me détacher de la réalité et à rire de ce personnage si pesant.
Par contre, ce tome m'a donné très envie d'aller vers des Virginie Q, Mururoa mon amour ou La grammaire en s'amusant.

Epi a écrit:

Mais, il ne s'arrête plus ! Même si je ne les lis pas, je trouve réjouissant que ces livre existent.

Patrick Rambaud a dit qu'il écrirait un ouvrage pour chaque année de règne de Notre Très Emoustillant Souverain. J'espère donc qu'il n'y en aura pas trop.

Deuxième chronique du règne de Nicolas 1er:

Encore un régal ! Patrick Rambaud nous conte avec humour, de nombreux de détails de la vie de notre Souverain qui, hélas, sont loin d'être marrants.
J'aime toujours autant les termes employés pour désigner notre majesté :Votre Compulsive Grandeur, Notre Prince Fougueux, Notre Rayonnante Majesté, Notre Grand Actif ...

Il est très difficile de choisir un extrait. Il y a tellement de passages intéressants.

A propos de Carlita :

Citation :

La comtesse Bruni était extrêmement longue, la gorge nulle, des cheveux longs et plats, le visage poli comme une pierre, sans la moindre imperfection, presque effrayant tant la peau était lissée.

Casse-toi ...

Citation :

Brusquée par l'opinion, sa Majesté eut des vertiges. On lui reprochait encore d'avoir insulté vertement un malotru; son "casse-toi, pauv'con !" n'en finissait point de lui revenir en boomerang. Tout semblait bon pour l'exaspérer. Quelques hostiles avaient fouillé les archives pour ressusciter les répliques des prédécesseurs de Sa Majesté en de semblables circonstances. Lorsque le roi Chirac se fit traiter de connard par un excédé, il lui tendit la main : "Enchanté ! moi c'est Jacques Chirac." Autre repartie qui cinglait, celle du roi Mitterrand; un homme braillait "Mitterrand, fous l'camp !"; se tournant, le roi ne lâcha que deux mots en forme de commentaire : "Rime pauvre." Notre Furieux Leader n'avait pas davantage la classe que la cote, aussi s'emportait-il souvent à huis clos : "Y m'trouvent vulgaire, hein, c'est ça ? Comme je suis pas riche, j'aurais pas l'droit au luxe et aux grosses montres ? ça les dérange, avec leurs châteaux hérités, leurs hôtels particuliers et leur magot bien planqué !" Disant cela, Le Prince ne se rendait pas compte qu'il traçait le portrait de Madame, laquelle avait hérité, possédait de l'argent, des biens de famille, mais il ne s'agissait pas de lui faire remarquer sinon il vous fusillait, d'abord du regard.

A lire pour ne pas oublier !

Troisième chronique du règne de Nicolas 1er




J'adore cette image !
On prend le même et on continue !
Encore et toujours les aventures de notre Asticotant Souverain. Lors de cette troisième année, notre Celeste Leader se déplace beaucoup et l'on découvre l'envers du décor :

Citation :

Sa Majesté partit donc en tournée dans ses provinces, avec dix-sept voitures blindées que survolaient des hélicoptères. Il donna un premier discours à Saint Lô, mais l'accueil le déconcerta puis le poussa hors de lui. Trois mille manifestants l'attendaient, des jeunes mal contenus par la police, qui obligèrent les autorités à fermer en plein jour les volets de l'école maternelle où Notre Souverain s'exprimait, afin qu'on n'entendît point les sifflets en fond de discours. Lorsque le Prince sortit pour changer de salle et donner une seconde allocution, il y eut des lancements de cailloux et des insultes de lèse-majesté :
- Fumier !
- pourri !
- Nos gosses crèvent de faim !
- Naboléon !
Des militants impériaux, coincés derrière les chahuteurs, furent remplacés immédiatement par du personnel dévoué de la préfecture qui servit de claque.

C'est bien dommage si je viens de sortir Patrick Rambaud du portail des Oubliés. Je viens de conclure la lecture de Bernard Pivot reçoit... Je vous livrerai mon appréciation du livre à ce sujet.

Après avoir lu l'apologie des chroniques sur le règne de Nicolas Sarkozy, je m'étais laissé convaincre de pénétrer dans l'univers décapant de Patrick Rambaud. Je dois dire que les deux émissions qu'il a réalisées dans le cadre de Bernard Pivot reçoit... m'ont permis de voir l'étendue de son talent. Bien sûr, il est tout à fait humble et restitue l'importance des sources d'information qu'il a pu constituer sur les oeuvres des écrivains dont il est question dans les simulations d'entrevue avec Bernard Pivot.

Ainsi, nous pouvons étudier les postures que prennent les Céline, Breton, Cendrars, Queneau, Vian, Mauriac, Camus, Malraux, Sartre et Cocteau au moment d'interagir avec leurs interlocuteurs. Nous avons pu apprécier les longs exposés de certains. D'autres auteurs se laissaient tenter par le silence et plaçaient une réplique au moment opportun. Dans l'ensemble, je ne pourrais certifier de la véracité des interventions, mais l'ensemble semble correspondre à la coloration des personnalités en question. Nous pouvons notamment voir le grand personnage solitaire Céline et Cendrars le pourfendeur. Nous comprenons mieux la personnalité qui tolère mal la dissidence - Breton -, Mauriac qui prend le devant de la scène et Malraux qui se place dans le droit fil d'une histoire qui se forge sous le feu de l'action. Nous pouvons donc sourire à cette allusion du Général De Gaulle comme interlocuteur de la prochaine émission de Pivot.

Pour fins d'informations je reproduis ici un échange paru sur les lectures du mois de janvier 2013. Il peut sûrement ajouter un éclairage à la perspective adoptée par Patrick Rambaud dans Bernard Pivot reçoit...

Citation :

jack-hubert bukowski a écrit:
Je viens de conclure Bernard Pivot reçoit... de Patrick Rambaud.

Tiens, JHB, ça m' interesse de savoir ce qu' il pense de Pivot, Rambaud ?

bix229, sur le coup il m’aurait semblé que Rambaud avait tendance à imiter les manies de Pivot, un peu la même chose qu’il faisait avec les écrivains. Chose certaine, il faisait ressortir les oppositions entre les protagonistes et Pivot n’échappait pas aux ires soulevées de part et d’autre. Nous pouvons ainsi dire que Rambaud utilisait le grand personnage que Pivot constituait et ajoutait d’autant à l’effet de toge avec la table mise pour De Gaulle.