Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Polémique système

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MessageSujet: Polémique système   Polémique système EmptyLun 5 Mai 2008 - 22:30

Polémique système 00111

Polémique système
de Rick Caine et Debbie Melnyk (2007)

Manipulateur, égocentrique, mégalomane, malhonnête, paranoïaque. Voilà le portrait peu flatteur que dresse ce documentaire instructif et à contre-courant d'un personnage connu dans le monde entier pour ses prises de positions a priori salutaires. Mais si, sur le fond, la croisade de Michael Moore envers une Amérique conservatrice, ultra-libéral et va-t-en guerre a de quoi inspiré la sympathie, il n'en va pas de même de ses méthodes et de la personalité controversée du bonhomme.
Ce documentaire réalisé par des journalistes canadiens nous montre, sans aucun préjugé, un homme à qui on a sans doute trop vite offert une confiance et une légitimité qu'en dernière analyse il ne mérite pas vraiment.
Explications en 4 points :

1. Michael Moore, et ce dès son premier film (Roger and me), semble davantage soucieux de se mettre en avant et de s'attribuer tous les mérites au détriment des autres, guidé par un ego hypertrophié et une soif de reconnaissance quasi pathologique. Mais c'est encore le point le moins discutable. Après tout, qu'importe les défauts de l'individu s'il les mets aux profit d'une grande cause. Sauf que...

2. Michael Moore n'hésite jamais à prendre des libertés avec la vérité, sacrifiant celle-ci à sa vision pour le moins partisane. Cherchant avant tout à ce que ses documentaires - par l'humour et la provocation - soient les plus efficaces possibles et frappe l'opinion publique, tous les moyens sont bon pour y arriver : déformation des faits ou utilisation de ceux-ci hors de leur contexte grâce à un montage astucieux mais suspect et, bien plus grave, pures inventions présentées comme des faits avérés.
Contrairement à un réalisateur de fiction, un documentariste se DOIT de respecter la vérité. Dans le cas contraire, il trahit la confiance que le public lui accorde d'emblée. En introduisant des éléments fictifs dans son travail, Moore commet une impardonnable faute de déontologie et perd toute crédibilité.

3. Michael Moore est un paranoïaque dans le plein sens du terme. Lui qui n'hésite jamais à provoquer ses adversaires avec un sens évident de la manipulation supporte mal qu'on puisse lui poser des questions délicates et surtout remettre (justement) en cause ses méthodes et autres bidouillages.
Dans ce cas précis, notre sympathique nounours humaniste en tenue populo se transforme en individu déplaisant, voir franchement inepte, faisant preuve d'une mauvaise foi, d'une agressivité (mal) contenue derrière une attitude faussement désinvolte et d'une suspicion confinant, comme on l'a dit, à de la parano pure et simple. (les exemples montrés dans ce documentaire sont édifiants).
Constamment sur la défensive - ce qui coupe court à tout vrai débat - il va jusqu'à taxé toute personne à l'esprit critique envers ses films de "sympathie républicaine" (comprenez : "sympathie avec l'Ennemi") une fois poussé dans ses derniers retranchements. Voilà un bien pauvre argument de la part d'un homme qui semble pourtant ne jamais en être à cours. On croit rêver !
Une des personnes interviewées (non, pas un républicain !) dira à ce propos : "Voilà le vrai Michael Moore !".
Détail ironique : durant de nombreux mois (des années peut-être ?), la journaliste canadienne n'aura de cesse de demander un entretien à Moore, que celui-ci lui refusera systématiquement, sous des prétextes fallacieux ("je suis trop occupé. On en reparlera dans un an."), bien protégé par ses gardes du corps.
Ironique, disais-je, car cette situation rappelle curieusement les tentatives que faisait Moore lui-même dans Roger and Me pour rencontrer le PDG de General Motors. Etonnant retournement de situation qui en dit long sur l' "évolution" de Mike.
Certes, on peut comprendre la méfiance d'une personnalité aussi exposée dans les médias mais dans le cas présent, il s'agit ni plus ni moins de mépris et même, disons-le tout net, de lâcheté.

4. Michael Moore en plein meeting (c'est le mot qui vient à l'esprit quand on le voit sur scène) ressemble beaucoup à ceux qu'il vilipende dans ses films. Jouant les stars, les tribuns, les gourous avec un art consommé de la démagogie (un interviewé - non ce n'est toujours pas un républicain - y verra un prédicateur) devant un public fanatique et conquis d'avance qui, face au grand numéro que leur sert le tribun, en oublie tout esprit critique et rit à gorge déployée aux vannes de leur héros.
Mais il y a pire : alors que les journalistes canadiens de notre film (toujours eux, quelle ténacité, comme le leur fera remarquer un Moore plus ennuyé qu'admiratif) parviennent à entrer dans la salle, ils se font évacuer manu militari peu de temps après par les chiens de garde du magnanime Mike.
La journaliste canadienne aura ce commentaire mi-ironique, mi-désabusé à la sortie : "Nous nous faisons jeter dehors par Michael Moore, qui est censé représenter la liberté d'expression dans ce pays !". Imparable.
Inutile de dire que la journaliste ne parviendra jamais à obtenir son interview.

Pour finir, quelques exemples de "bidonnages" ou imprécisions présentés comme faits authentiques dans les documen(teurs ?) de Moore.

Roger and Me

1. Bien avant que Mike ne s'intéresse au marasme économique de Flint, des comités de citoyens bénévoles s'étaient déjà rassemblés pour exiger des comptes au PDG de General Motors. Moore était au courant de ses rassemblements qui avaient été d'ailleurs filmés. Mais il s'est bien gardé de les inclure ou simplement de le mentionner dans son film, préférant se réserver la place d'un Don Quichotte parcourant seul ce monde d'iniquité. Sur ce point, en tout cas, il est bien en accord avec son titre : c'est bien Roger and ME.

2. Moore prétend tout au long du doc qu'il n'a jamais pu rencontrer le PDG. Il s'en est d'ailleurs servi comme film conducteur de Roger and Me. Le problème ? C'est faux. Moore a eu l'occasion de parler avec le grand patron à deux reprises et de lui poser des questions.
Mais il était préférable de faire croire le contraire au public, pour bien montrer à quel point les puissants se fichent bien du sort des petits employés. C'est souvent vrai, d'accord, mais dans ce cas-ci, la vérité n'a pas été dites.

Ce ne sont que deux exemples (mon texte commence à être long).

Bowling for Columbine

Un mot sur la célèbre scène où Moore ouvre un compte dans une banque et en ressort avec un fusil (offert gratuitement à tout nouveau client). Une scène très interpellante sauf que :
1. Cette scène a été entièrement "fabriquée" par le réalisateur avec la complicité des employés de la banque. Pas grave, dira t-on, si les faits sont authentiques. Il n'est pas toujours possible de filmer une situation spontanément. Sauf que...
2. Mike, comme à son habitude, prend des libertés avec la réalité. Il oublie de mentionner, entre autres petites choses, que le fusil n'est pas livré au client dès sa sortie de la banque mais envoyé chez lui (par courrier je suppose). Petite nuance.
Ensuite, contrairement encore à ce que montre le réalisateur, les armes ne se trouvent pas dans la banque mais dans un dépôt qui se trouve à plusieur kilomètres de là.
Mais, bien sûr, la version bidouillée et montrée par Moore frappe davantage les esprits (un Mike goguenard sortant de la banque, fusil à l'épaule). C'est bien le principal.

Moore prétend que Charlton Heston s'est rendu à un congrès de la NRA peu de temps après la fusillade de Columbine (image insérée au montage). En réalité, Heston s'était rendu à une soirée politique pour soutenir un candidat républicain.
Il ne s'agit pas ici de défendre l'acteur et président réac de la NRA (certainement pas) mais encore une fois de montrer comment Moore manipule les faits et/ou les invente pour obtenir un plus grand impact. Et ceci en toute innocence, bien sûr.
Là aussi, ce sont deux exemples parmi d'autres. Ces méthodes ont bien sûr été utilisées aussi pour les films suivants (Farenheit 9/11, Sicko).

Conclusion

Michael Moore semble faire sien l'adage bien connu : "la fin justifie les moyens", pour peu que l'homme soit convaincu d'agir pour le bien de la communauté (ce qui renvoie à un autre adage que Moore ferait bien de méditer : "l'enfer est pavé de bonnes intentions").
Ce compte-rendu n'est qu'un aperçu du contenu de Polémique système, écrit avec la rapidité et toute la spontanéité de celui qui a la désagréable sensation de s'être fait b... enfin disons mener en bateau, pour être poli. Je conseille fortement de voir ce documentaire qui a le mérite de rester objectif (non, Mr. Moore, il ne s'agit pas d'un film de propagande républicaine !).
Histoire de ne pas mourir idiot.
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MessageSujet: Re: Polémique système   Polémique système EmptyLun 5 Mai 2008 - 22:37

je note, je n'avais pas entendu parlé avant. ni fan de moore ni fan des "docs à effet choc". j'avais par contre entendu parlé des libertés prises par le personnage pour construire ses films à l'occasion de bowling for columbine. pas mal pour du fait dans la rapidité et la spontanéité bonjour
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MessageSujet: Re: Polémique système   Polémique système EmptyLun 5 Mai 2008 - 23:13

je suis débilement contente qu'un tel docu fasse surface. Je ne peux pas me le piffrer moore. Uniquement pour la raison qu'il se met un peu trop en avant dans ses films. Maintenant, si j'ai le courage d'aller me taper un film sur lui, j'aurais d'autres arguments pour le fusiller en soirée, lors des discussions boboesques qui me donnent la nausée.
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MessageSujet: Re: Polémique système   Polémique système EmptyMar 6 Mai 2008 - 9:35

J'avoue que moi aussi je n'aime pas Michel Moore en tous cas depuis "bowling for Columbine", (j'avais apprécié "Roger and me").
Je doit dire que le voir exploiter la mort d'une fillette à des fins politiques (la scène ou il brandit son portrait en affichant un demi sourire faussement contrit est particulièrement abjecte) donne la nausée.

A noter que Moore a commit un film de fiction "Canadian Bacon" à l'humour éléphantesque (non je ne l'attaque pas sur son physique).
Et pour ceux qui douterais de son égocentrisme et de sa mégalomanie, je leur conseille de voir "The big one" qui comme son nom l'indique est un documentaire centré sur lui sourire et son courageux combat de "seul homme de gauche" aux états unis.
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