Vincenzo Natali

Nothing
de Vincenzo Natali (2007)

Deux amis aux caractères dissemblables (Andrew est un anxieux pathologique qui ne veut plus sortir de chez lui, Dave un extraverti qui se donner des airs de winner mais est en réalité plus proche du looser) habitent ensemble dans une vieille petite bicoque située entre deux autoroutes. Chacun d'eux se retrouve dans une situation catastrophique : le premier est accusé par une gamine aussi mythomane que revancharde d'abus sur mineure, l'autre est soupçonné à tort d'avoir détourner de l'argent de sa boîte. Comme si cela ne suffisait pas, les autorités de la ville ont l'intention de raser leur maison. Trop, c'est trop ! Le monde extérieur est décidément un enfer et les gens qui le composent infréquentables. Si seulement tout cela pouvait disparaître ! se disent les deux compères.
Devinez ce qui arriva ?

Nothing donne une nouvelle fois la preuve de l'inventivité scénaristique mais surtout, dans ce cas-ci, visuelle de Vincenzo Natali. Comme dans Cube, ses personnages se retrouvent à nouveau pris au piège d'un espace délirant qui n'est d'ailleurs pas seulement physique mais aussi mental.
L'étendue blanche dans lequel se retrouve les deux amis - avec la petite maison comme seul repère et refuge - laisse une impression troublante qui m'a fait regretter de ne pas avoir vu le film sur grand écran. Au-delà d'une idée de départ amusante mais dont on se demande si elle ne va pas vite s'essoufler et sombrer dans la monotonie (incompréhension et angoisse, exploration des alentours, perte des repères) le film a au moins l'intelligence de rebondir (et ce n'est pas un vain mot. Vous comprendrez en voyant le film !) en se concentrant ensuite sur la relation problématique, pleine de non-dits trop longtemps refoulés, puis la confrontation entre les deux hommes dont la situation extraordinaire sert en quelque sorte de révélateur. Jusqu'à un final délirant.

Pour autant, le film n'est qu'à moitié réussi. Plaisant, drôle, imaginatif mais aussi répétitif et proche de l'exercice de style, il lui manque cependant la force dramatique de Cube ou le scénario bien plus retors de Cypher.
Mais ces réserves ne doivent pas vous empêcher de voir - si ce n'est pas déjà fait - ce film ludique qui reste tout de même, comme toujours chez Natali, original et hors-normes.
Sans compter le plaisir de retrouver le sympathique David Hewlett (alias Dr McCay dans Stargate Atlantis).

je voulais le voir ce film à sa sortie, et l'avait oublié du coup.

Gracias K.

c'est marrant je n'aurais pas fait l'association avec Cube (Cypher je connais pas)... tu le compares juste pour le cloisonnement dans un univers étrange sans savoir comment on est arrivé là j'imagine. ou y'a autre chose?

Ma comparaison avec Cube vient en effet de son univers cloisonné (encore qu'ici, il donne paradoxalement une impression d'étendue sans limite) mais la différence vient du fait que les personnages, dans Nothing, savent à un moment donné comment ils sont arrivés là. Mais, chut, je te laisse bien sûr la surprise.
L'autre différence, comme je l'ai dit, est que le ton du film est bien plus léger, et même carrément humoristique, comparé au cauchemar de Cube.

j'avais été prévenu mais... c'est clair que ça n'a pas marché pour moi mais alors pas du tout, du tout... du tout.

dans le genre fable loufoque tendance philosophico amusante. pour penser tout en restant "fun"... en fait c'est lourd. mais ça on ne le sait qu'après, au fur et à mesure qu'on découvre que le film n'est toujours pas intéressant et toujours pas drôle. alternance de pseudo blagues ou de bizarreries avec les passages obligés: d'abord on rigole, après on se déteste : réflexion sur l'amitié. y a eu aussi réflexion sur les blocages et la libération de la résolution du blocage. des trucs bidons avec un positivisme à quatre sous. bref, la construction : des cacahuètes.

c'est des trucs qui arrivent. avec le visuel de "kidultes" (comme y en a qui disent), habillés vintage crappy comme t'en croise jamais dans la Vrai Vie, plus la "loufoquerie" toute naze et servie par des effets spéciaux... nazes, c'est moche, ça sert à rien et c'est pas marrant.

je fais le même genre de rejet que pour l'espèce de comédie romantique avec Jim Carrey qui se fait effacé des morceaux de mémoires... mince ça ressemble plus que prévu. je bloque, c'est terrible. bande son moisie aussi.

un zeste de wayne's world avec, même catégorie de films pas drôles, on se dit même qu'ils espéraient de fausses répliques "cultes" (autre truc sur lequel je bloque).

euuuuh. en fait à voir ce n'est pas assez intéressant pour mériter autant de méchanceté (j'en oublie mais j'ai la flemme !).

animal mauvais public

Moi-même (je ne sais pas ce que vient faire ce "même", d'ailleurs) j'étais très partagé sur ce film. Le début, je n'aime pas, mais ensuite j'ai été vraiment intéressé par la façon dont Vincenzo Natali arrive à faire un film (ou un semblant de film) avec rien, mais vraiment rien.
Comme s'il s'était mis une contrainte tendance Oulipo.
La découverte de ce monde vide, à quel point il peut être vide, ça m'a amusé, et en même temps, c'est franchement cauchemardesque...
Bon, du même réalisateur, j'ai préféré Cube et Cypher, mais dans la catégorie blague de potache, film fait avec vraiment pas grand chose, on embauche ses potes, on fait des effets spéciaux avec les moyens du bords et deux semaines de tournage (à peu près), j'aime bien.

Splice, Vincenzo Natali


Deux généticiens de génie combinent des ADN et créent des bestioles hybrides (sortes d'étrons rosés : fallait oser le visuel crado) qui pourraient bien permettre de résoudre des problèmes de nourriture, de maladies... etc...
Leur grand chef leur dit de continuer, de passer à la production de protéine animale, mais Elsa et Clive, le chouette couple de Nerds, veut absolument passer à la phase : combinons l'ADN humain à d'autres !

C'est surtout Elsa d'ailleurs qui veut, et on comprendra plus tard pourquoi (glauque).

Et ils y arrivent.
Mais ils cachent tout ça, parce qu'ils n'ont pas le droit.
Leur création devient plus qu'une simple expérience scientifique.



Film parfait, dans le sens où je n'ai rien à lui reprocher (si ce n'est un léger problème de rythme). Il se regarde bien, nous balade tranquillement dans son histoire. Parvient à surpasser les clichés tout en les exploitant à fond, à faire de la sauce romantico-cracra pour arroser un fond glauco-niais.

Tout se tient, et l'évolution de Dren (l'hybride) est étonnante à chaque plan. L'évolution des personnages est intéressante (et c'est rare cette approche un peu plus fine vers la psychologie).

Ça questionne sur les pouvoirs de la science, sur la maternité, sur le monde pharmaceutique, sur la morale, sur le bien et le mal.

Pas trop quand même, c'est juste une histoire qu'on nous raconte et qui s'écoute bien.

Dren est attendrissante.
Elsa devient flippante (Annie Wilkes serait presque pas loin...)
Clive est paumé.
Tout ce monde reste pourtant très sympathique. Un peu comme des potes qui font de mauvais choix.
Et puis ce n'est pas bien-pensant comme film.


A voir.
Parce que ça joue plus sur l'histoire que sur la surenchère des effets spéciaux.

Nothing.


Je comprends les réticences (agressives... !) d'animal, c'est vrai que c'est ultra potache, à vouloir trop faire caricature "adulescent", à sentir qu'ils ont écrits des répliques pour qu'elles soient dupliquées partout dans la bouche des djeun's, avec un univers de branquignoles, et une naïveté cruelle...

Mais, ça a plutôt pas mal fonctionné pour moi. Sans jouer dans la gamme du grand enthousiasme. J'ai d'abord été juste accrochée à ces deux loosers, bêtement, et simplement. J'ai eu un petit moment où je me suis dit : ouais, et alors ? Mais comme le disent K et eXPie, Natali et son équipe parviennent à rebondir, à diriger le film un tout petit peu ailleurs.

Bon, oui, ok, animal le dit : c'est assez classique de scénario. Ils sont super potes, puis "enfermés", seuls au monde, donc ils finissent par se haïr (mais pas tant que ça...), puis ils s'aiment... etc... Et ouais, y'a des petits bouts d'incohérences faciles à faire disparaître des choses en soi (mauvais souvenirs). Une sorte de psychologie de comptoir naïve, limite idiote même, mais bon... allez, je l'ai pris comme un conte et ça a bien marché.

Et j'ai vraiment trouvé bien le final, comment Natali a géré son univers vide jusqu'au bout.

Je comprends les liens avec l'univers de Cube. Ce vide, cet enfermement, cette relation je t'aime moi non plus, limite paranoïaque.

J'ai bien aimé l'humour débile proche des Monthy Python, des trucs bien anglais en général, comme ceux de Simon Pegg-Edgar Wright-Nick Frost. (Bon, Natali, c'est plutôt canadien, mais j'y connais rien en humour canadien).

C'était franchement un bon moment, avec notamment les petits moments rêvés, gores, délirants, où on ne sait plus ce qui est réel de ce qui est imaginé.

J'arrive pas trop à savoir si ça vaut le coup de le dénicher ou s'il vaut mieux passer son tour...

Marko a écrit:

J'arrive pas trop à savoir si ça vaut le coup de le dénicher ou s'il vaut mieux passer son tour...

Si tu veux, je te le prêterai, je l'ai en DVD...

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

J'arrive pas trop à savoir si ça vaut le coup de le dénicher ou s'il vaut mieux passer son tour...

Si tu veux, je te le prêterai, je l'ai en DVD...

ça marche! Merci