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 Maupassant Guy (de)

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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyLun 21 Déc 2009 - 11:54

J'ai lu pas mal de Nouvelles de Maupassant, ainsi qu'une Vie, Bel-Ami, etc...
J'adore son style d'écriture, et c'est un des rares auteurs qui m'inspire lorsque j'écris. Je trouve que son style est très agréable, les émotions et les sentiments y sont très bien représentés. A relire avec plaisir Very Happy
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MessageSujet: Une vie   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyMer 23 Déc 2009 - 14:22

Une vie

Maupassant Guy (de) - Page 3 41gus710

Nous sommes en 1819, à Rouen. Jeanne, une jeune aristocrate de 17 ans, vient juste de sortir du couvent dans lequel elle avait été tenue cloîtrée depuis ses 12 ans.

Citation :
« Elle semblait un portrait de Véronèse avec ses cheveux d’un blond luisant qu’on aurait dit avoir déteint sur sa chair, une chair d’aristocrate à peine nuancée de rose, ombrée d’un léger duvet, d’une sorte de velours pâle qu’on apercevait un peu quand le soleil la caressait. Ses yeux étaient bleus, de ce bleu opaque qu’ont ceux des bonhommes en faïence de Hollande. »

Son père, le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds, voulait « qu’on la lui rendît chaste à dix-sept ans pour la tremper lui-même dans une sorte de poésie raisonnable ». C’est que monsieur le baron est un disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau et son principal objectif est celui d’ouvrir l’âme pure de sa fille aux joies de la nature, de la contemplation enchantée des champs et des bois à la tendresse simple des animaux. Aussi Jeanne - enfin libre, radieuse et pleine de sèves - se sent prête à saisir tous les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps. Et ce bonheur, elle compte bien y accéder dans la propriété familiale des Peuples, un vieux château de la famille planté sur la falaise auprès d’Yport, espérant y découvrir l’amour, le seul et l’unique :

Citation :
« Comment serait-il ? Elle ne le savait pas au juste et ne se le demandait même pas. Il serait lui, voilà tout. »
Mais que valent les rêves et les idéaux d’une jeune fille sans expérience face aux turpitudes de la vie ?

Roman sur les désillusions, la déchéance et la perfidie des hommes. A travers le destin de Jeanne, Maupassant témoigne de la condition assez déplorable de la femme au XIXe siècle : de la jeune femme tenue dans une méconnaissance totale des choses de la vie à l’épouse soumise à l’égoïsme et l’autoritarisme de son époux, il n’y a qu’un pas que de nombreuses femmes franchissent allégrement. Se retrouvant sans beaucoup de possibilités de s’affranchir de son mariage malheureux, peu d’échappatoires s’offrent à Jeanne si ce n’est fermer les yeux sur les infidélités et les ignominies de son époux et jeter son dévolu sur les joies de la maternité. Jeanne tente bien à un moment donné de trouver un soutien auprès de la religion mais là aussi, ce ne seront que désillusions et désenchantements qui l’attendent lorsque l’église elle-même se retrouve entachée par le fanatisme et la démesure du nouveau curé de la paroisse. Certains lecteurs reprocheront à Jeanne son indolence et sa passivité, mais j’ai été quant à moi plus touchée par sa naïveté, sa pureté et sa crédulité.

Une histoire simple et peut-être sans grands reliefs si ce n’est que l’écriture de Maupassant arrive sans aucun mal à transcender les banalités du quotidien. J’ai particulièrement aimé les passages sur les joies simples qu’offre la nature et l’amour de la terre natale, se révélant finalement les seuls réconforts lorsque tout part à vau-l’eau…

Citation :
« La vue d’une marguerite blottie dans une touffe d’herbe, d’un rayon de soleil glissant entre les feuilles, d’une flaque d’eau dans une ornière où se mirait le bleu du ciel, la remuait, l’attendrissait, la bouleversait en lui redonnant des sensations lointaines, comme l’écho des ses émotions de jeune fille, quand elle rêvait par la campagne. »

Mais laissons le mot de la fin à la domestique Rosalie :

Citation :
« La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. »
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MessageSujet: Bel-Ami   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyMer 23 Déc 2009 - 14:32

Bel-Ami

Maupassant Guy (de) - Page 3 414cjs10

Citation :
Quatrième de couverture

Alors que Georges Duroy erre dans la capitale sans un sou en poche, il rencontre un ancien camarade de régiment, qui lui propose de devenir journaliste à La Vie française... Ainsi commence Bel-Ami (1885), l'histoire d'une ambition assouvie à travers l'argent et les femmes dans le Paris fastueux des années 1880. Cynisme d'une presse en plein essor, corruption politique, stratégie amoureuse, vanités mondaines : cette plongée impitoyable dans la société parisienne de la fin du XIXe siècle fait de Bel-Ami le roman le plus balzacien de Maupassant.
Bel-Ami retrace l’ascension d’un homme qui n’avait aucune carte en main à sa naissance mais qui, par force de séduction, cynisme, ambition, opportunisme et arrivisme, accède aux plus hautes places de la société parisienne du XIXe siècle.

Un aventurier privé de conscience et sans aucun talent si ce n’est celui de gravir les marches du pouvoir par les femmes qu’il soumet à ses ambitions. Car cette ascension, il la doit exclusivement à son pouvoir de séduction auprès de la gent féminine : prostituée, bigote, ambitieuse, frivole, jeune ingénue, aucunes ne résistent à ses appâts :

Citation :
« - Dis donc, mon vieux, sais-tu que tu as vraiment du succès auprès des femmes ? Il faut soigner ça. Ca peut mener loin.
Il se tut une seconde, puis reprit, avec ce ton rêveur, des gens qui pensent tout haut :
- C'est encore par elles qu'on arrive le plus vite. »

Maupassant nous décrit également avec causticité et sagacité la faune parisienne du XIXe siècle : nous passons des milieux journalistiques, politiques et économiques aux milieux interlopes de l’époque sans oublier l’importance des dîners mondains dans la progressions sociale de la petite bourgeoisie.

Cet éloge de la réussite parvenue n’arrive toutefois pas à dissiper les craintes et angoisses majeures de l’auteur : en lui faisant prendre les traits d’un homme solitaire et hanté par la mort, Monsieur Norbert de Varenne, Maupassant nous rappelle la futilité de la vie face à son inéluctabilité :
Citation :

« Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c’est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit. […] Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bête rongeuse. Je l'ai sentie peu à peu, mois par mois, heure par heure, me dégrader ainsi qu'une maison qui s'écroule. Elle m'a défiguré si complètement que je ne me reconnais pas. Je n'ai plus rien de moi, de moi l'homme radieux, frais et fort que j'étais à trente ans. Je l'ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et méchante ! Elle m'a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu'une âme désespérée qu'elle enlèvera bientôt aussi. Oui, elle m'a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m'approche d'elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir. Vivre enfin, c'est mourir !

Oh ! Vous saurez cela ! Si vous réfléchissiez seulement un quart d'heure, vous la verriez.

Qu'attendez-vous ? De l'amour ? Encore quelques baisers, et vous serez impuissant.

Et puis, après ? De l'argent ? Pour quoi faire ? Pour payer des femmes ? Joli bonheur ! Pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte ?

Et puis encore ? De la gloire ? A quoi cela sert-il quand on ne peut plus la cueillir sous forme d'amour ?

Et puis, après ? Toujours la mort pour finir. »
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyMer 27 Jan 2010 - 23:26

Une Vie (publié en 1883). Folio classique. Edition d'André Fermigier.
La quatrième de couverture fait parler Tolstoï (Léon, je suppose) :
Citation :
"Une vie est un roman admirable ; ce n'est pas seulement le meilleur roman de Maupassant, mais peut-être même le meilleur roman français après Les Misérables de Hugo".
Ca place tout de suite la barre très haut.
La première page de la Préface nous remet les pieds sur terre.

A propos de Maupassant, André Fermigier écrit :
Citation :
"On peut trouver, hier comme aujourd'hui, qu'il est assez facilement brutal, un peu gros, un peu court, un peu bas de plafond, plus journaliste qu'écrivain ; on ne conteste pas qu'il a « ramené en France le goût violent du conte et de la nouvelle », comme lui-même le dira plus tard. Invente-t-il ? Guère et d'ailleurs à quoi bon ? La vie a tellement plus d'imagination que les hommes de lettres." (page 9).
Singulière édition. Généralement, la présentation, les notes sont dithyrambiques. Rien de tel ici, André Fermigier mettra en évidence les facilités, les clichés du texte. Rarement, il en dira du bien (et, dans ce cas, le jugement positif n'en ressortira que plus fortement).

Nous sommes en 1819.
Citation :
"Jeanne, sortie la veille du couvent, livre enfin pour toujours, prête à saisir tous les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps, craignait que son père hésitât à partir si le temps ne s'éclaircissait pas ; et pour la centième fois depuis le matin elle interrogeait l'horizon." (page 27).
Son père, justement, le voici : "Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et bon. Disciple enthousiaste de J.J. Rousseau, il avait des tendresses d'amant pour la nature, les champs, les bois, les bêtes. [...]
Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne, droite et tendre.
Elle était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au Sacré-Coeur. " (page 28).
On verra que l'éducation en question consiste en vraiment peu de choses... avec des conséquences.
Bien sûr, notre tendre héroïne "se mit à rêver d'amour.
L'amour ! Il l'emplissait depuis deux années de l'anxiété croissante de son approche. Maintenant elle était libre d'aimer ; elle n'avait plus qu'à le rencontrer, lui !" (page 39).
A un moment, notre héroïne nage admirablement bien. Note :
Citation :
"Les prouesses nautiques de Jeanne se sont pas très vraisemblables [...] Maupassant évoque ici ses propres expériences d'excellent nageur et il a voulu peut-être insister sur le contraste entre l'exceptionnelle vitalité physique de Jeanne et sa nullité psychologique et intellectuelle". (page 300).
Aïe. Fille cruche, père doux rêveur...
Rapidement, un bellâtre pointe le bout de son nez.
Citation :
"Il possédait une de ces figures heureuses dont rêvent les femmes et qui sont désagréables à tous les hommes. [...]
Le charme langoureux de cet oeil faisait croire à la profondeur de la pensée et donnait de l'importance aux moindres paroles " (pages 52-53).
Il y a de bons passages, "à la Flaubert", par exemple une énumération de clichés, lorsque nos deux tourtereaux parlent du monde :
Citation :
"Alors ils parcoururent l'univers, discutant les agréments de chaque pays, depuis les pôles jusqu'à l'équateur, s'extasiant sur des paysages imaginaires et les moeurs invraisemblables de certains peuples comme les Chinois ou les Lapons : mais ils en arrivèrent à conclure que le plus beau pays du monde, c'était la France, avec son climat tempéré, frais l'été et doux l'hiver, ses riches campagnes, ses vertes forêts, ses grands fleuves calmes et ce culte des beaux-arts qui n'avait existé nulle part ailleurs, depuis les grands siècles d'Athènes." (page 61).
Bon passage immédiatement gâchée par le coucher de soleil qui suit :
Citation :
"[...] tandis que, cambrant sous le ciel son ventre luisant et liquide, la mer, fiancée monstrueuse, attendait l'amant de feu qui descendait vers elle. Il précipitait sa chute, empourpré comme par le désir de leur embrasement. Il la joignit ; et, peu à peu, elle le dévora." (page 62).
Là, Maupassant en fait des tonnes. Curieusement - et heureusement !- cela ne se reproduira pas. On aurait pu penser que cet excès correspondait à un état d'esprit de Jeanne, mais même pas. Le style des descriptions ne semble pas suivre son état d'esprit.

Il y a d'autres bons passages : une noce, bien écrite, vivante, et surtout un voyage en Corse - pour moi, le meilleur morceau du livre, même s'il y a des invraisemblances : le Corse qui parle un "patois corse, bouillie de français et d'italien" (page 99), mais qui, juste après, s'exprime en un français impeccable.

Très vite, après des pages ensoleillée et où certaines personnalités se dessinent de manière très évidentes, on a : "Alors elle s'aperçut qu'elle n'avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire." (page 104). Note d'André Fermigier : "C'est une phrase clef du roman : elle définit le mariage, la situation personnelle de Jeanne et résume la nullité d'une classe sociale." (page 304).
Le roman est centré sur Jeanne. On sait ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent. Les pensées des autres, nous ne les pénétrons pas vraiment.

Quant à l'histoire dans ses grandes lignes, André Fermigier en explique le sens historique, elle épouse l'histoire.
Citation :
"Il y a d'abord l'ancien régime, ceux qui l'ont connu ou lui ont survécu." On dépense sans compter. "On s'entend bien avec ses paysans et ses domestiques dont on ne conçoit pas qu'ils puissent espérer, en fait et en droit, un sort différent du leur [...] On lit les philosophes, on se moque des prêtres. [...]
La Révolution arrive, on émigre, ou l'on meurt (pas tellement), ou l'on se bat (moins encore), ou l'on fait le gros dos, ou l'on se rallie à l'Empire. En 1815, on revient [...]. On sait en particulier que l'argent et le pouvoir sont des biens qu'il convient de ne pas gaspiller, de ne pas laisser passer en d'autres mains, et que cela implique quelques sacrifices par rapport à la frivolité d'antan. [...]
Arrive 1845, les chemins de fer, les Rotschild, les saint-simoniens, les parvenus de l'Empire, les délices de la banque [...]" (pages 19-20)

Pour finir, le roman, qui a bien sûr des qualités, est globalement énervant. Car Jeanne, il faut bien le dire, est une chiffe molle. Elle peut être très, très énervante. Franchement. On a envie de la secouer. Et on en arrive à penser que s'il lui arrive des misères, c'est bien de sa faute. Difficile de compatir. Quand on cherche les emmerdes et qu'on les récolte, il ne faut pas venir se plaindre.
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 0:04

pauvre Jeanne!!

Vision féminine:
Citation :
Roman sur les désillusions, la déchéance et la perfidie des hommes. A travers le destin de Jeanne, Maupassant témoigne de la condition assez déplorable de la femme au XIXe siècle :

Masculine:
Citation :
Car Jeanne, il faut bien le dire, est une chiffe molle. Elle peut être très, très énervante. Franchement. On a envie de la secouer. Et on en arrive à penser que s'il lui arrive des misères, c'est bien de sa faute. Difficile de compatir. Quand on cherche les emmerdes et qu'on les récolte, il ne faut pas venir se plaindre.

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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 8:01

Marie a écrit:
pauvre Jeanne!!

Vision féminine:
Citation :
Roman sur les désillusions, la déchéance et la perfidie des hommes. A travers le destin de Jeanne, Maupassant témoigne de la condition assez déplorable de la femme au XIXe siècle :

Masculine:
Citation :
Car Jeanne, il faut bien le dire, est une chiffe molle. Elle peut être très, très énervante. Franchement. On a envie de la secouer. Et on en arrive à penser que s'il lui arrive des misères, c'est bien de sa faute. Difficile de compatir. Quand on cherche les emmerdes et qu'on les récolte, il ne faut pas venir se plaindre.

..... Cool
C'est le problème du livre. S'il est censé démontrer quoi que ce soit, il est du genre à prendre un cas particulier et à le généraliser pour dire que tout était comme ça.
On pourrait même trouver misogyne la vision de Maupassant, non ? Chez Flaubert, au moins, elle fait quelque chose, Emma. Si la réalité ne correspond pas à son rêve, elle tente de changer la réalité, de faire ce qu'il faut pour ça. Elle aurait pu ruer dans les brancards, Jeanne.
Même pas.
Ca me rappelle quantité de films dans lesquels tous les malheurs du monde s'abattent sur des jolies orphelines, comme un nuage de sauterelles sur un champ. Au bout d'un moment, rien à faire, le fou rire l'emporte (aidées par les notes de folio, pour Une vie).
On peut considérer que le livre est une critique d'une certaine éducation (en fait : d'une quasi absence d'éducation) et de J-J Rousseau.
Peut-être.
Mais plus, j'ai des gros doutes.
Maupassant aurait pu prendre une fille intelligente et volontaire. Il a préféré prendre une bécasse.
Sa vision de la femme ?
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 8:35

J'ai tendance à partager le point de vue d'eXpie, Jeanne manque de volonté et d'intelligence à un tel point qu'il ne peut lui arriver que des malheurs, une telle personnalité ne peut qu'être victime, quel que soit le siècle, et elle pourrait aussi bien être victime des hommes que d'autres femmes. Voire même d'enfants. C'est presque une caricature. Cela n'a rien a voir avec son sexe presque.
Et en plus, aucun des personnages n'est en tant soit peu sympathique ou intéressant, ils sont tous quasi caricaturaux, le mari en premier. Difficile de s'intéresser à eux.
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 9:33

eXPie a écrit:
[...]

Nous sommes en 1819.
Citation :
"Jeanne, sortie la veille du couvent, livre enfin pour toujours,[...]
[...]

Hum.
eXPie tu te mets à faire des fautes de frappes toi aussi ? A force de les déceler partout dans les pages que tu parcoures, elles te contaminent.


Dernière édition par Queenie le Sam 3 Sep 2011 - 11:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 10:32

Queenie a écrit:
eXPie a écrit:
[...]

Nous sommes en 1819.
Citation :
"Jeanne, sortie la veille du couvent, livre enfin pour toujours,[...]
[...]

Hum.
eXPie tu te mets à faire des fautes de frappes toi aussi ? A force de les déceler partout dans les pages que tu parcoures, elles te contaminent.
Argh, j'en laisse toujours, je les corrige au fur et à mesure. Il se faisait tard, ou alors c'est que mon subconscient (qui est plus intelligent que moi) a pensé que les livres, c'est le début de la liberté. dentsblanches
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 10:39

Queenie a écrit:
eXPie a écrit:
[...]

Nous sommes en 1819.
Citation :
"Jeanne, sortie la veille du couvent, livre enfin pour toujours,[...]
[...]

Hum.
eXPie tu te mets à faire des fautes de frappes toi aussi ? A force de les déceler partout dans les pages que tu parcoures, elles te contaminent.
Argh, j'en laisse toujours, je les corrige au fur et à mesure. Il se faisait tard, ou alors c'est que mon subconscient (qui est plus intelligent que moi) a pensé que les livres, c'est le début de la liberté. dentsblanches

Je l'attendais cette petite pirouette!
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 12:12

Citation :
Roman sur les désillusions, la déchéance et la perfidie des hommes.
Marie, je parle de « la perfidie des hommes » dans son sens générique, à savoir des personnes de sexe masculin mais également féminin : la domestique et la propre mère de Jeanne la déçoivent également, les hommes n’ont donc pas vraiment la prérogative à ce niveau là.

Je vous trouve sévère avec Jeanne. En parlant de Flaubert, vous ne trouvez pas que Charles – le mari d’Emma – est justement un peu le pendant masculin de Jeanne de Maupassant ? Et bien cet homme là, je le plains plus que je ne l’accuse, en dépit de sa naïveté, son amour aveugle et son peu d’intelligence.

Arabella a écrit:
Jeanne manque de volonté et d'intelligence à un tel point qu'il ne peut lui arriver que des malheurs, une telle personnalité ne peut qu'être victime, quel que soit le siècle, et elle pourrait aussi bien être victime des hommes que d'autres femmes. Voire même d'enfants. C'est presque une caricature. Cela n'a rien a voir avec son sexe presque.
Tout à fait d’accord, ce qui a à voir avec son sexe est le peu de moyens qui s’offrent à elle pour échapper à sa condition sociale et maritale, et non son caractère.


eXPie a écrit:
On pourrait même trouver misogyne la vision de Maupassant, non ? Chez Flaubert, au moins, elle fait quelque chose, Emma. Si la réalité ne correspond pas à son rêve, elle tente de changer la réalité, de faire ce qu'il faut pour ça. Elle aurait pu ruer dans les brancards, Jeanne.
Je ne pense pas que Flaubert puisse être qualifié de plus ou moins misogyne que Maupassant : n’oubliez pas que Mme Bovary paie de sa vie ses frasques et ses tromperies. Et Flaubert insiste plus d’une fois en accusant son éducation dans le couvent des Ursulines de Rouen d’être responsable de sa propension à laisser enflammer son imagination et de vouloir plus que sa condition sociale d’origine ne lui permettait : Emma étant d’origine paysanne, Flaubert semble nous dire que c’est une folie de vouloir donner une éducation à une femme au-dessus de sa condition sociale d’origine. C’est d’ailleurs par ce biais là qu’il sera acquitté lors de son procès : ce ne serait point une histoire immorale d’une femme de province adultère mais l’histoire d’une femme ayant reçu une éducation au-dessus de sa condition sociale, l’auteur voulant exposer de ce fait les dangers résultant d’une éducation non appropriée au milieu dans lequel on doit vivre lorsqu’on épouse une personne de même extraction sociale d’origine mais différant dans l’éducation reçue. Vous avez dit misogyne ? Mais c’est toute l’époque qui l’était à ce moment là, puisque les juges ont estimé cette défense tout à fait recevable. Comme quoi Mesdames, il vaut mieux être idiotes pour mieux accepter une vie humble et un mari grossier plutôt qu’être cultivées et éduquées car vous risqueriez de ne plus vous en satisfaire, avec tous les désagréments que cela pourrait générer… la mort par absorption de cyanure étant une des voies royales qui s’offrent à vous si vous ne vous en sortez plus de toutes ces contrariétés jemetate
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 14:51

sentinelle a écrit:
Comme quoi Mesdames, il vaut mieux être idiotes pour mieux accepter une vie humble et un mari grossier plutôt qu’être cultivées et éduquées car vous risqueriez de ne plus vous en satisfaire, avec tous les désagréments que cela pourrait générer… la mort par absorption de cyanure étant une des voies royales qui s’offrent à vous si vous ne vous en sortez plus de toutes ces contrariétés jemetate
Oui, mais dans Une Vie, justement, elle n'est pas spécialement cultivée, Jeanne, c'était même une des conceptions d'une bonne éducation de son père.
Pour Emma, je suis bien d'accord, elle était supérieure à son mari d'une certaine façon. Mais Jeanne, pas cultivée, un peu idiote, s'est (à cause de son peu de culture et de son caractère pas fufute ?) mise en tête de rencontrer le Grand Amour.
Alors, si Madame Bovary montre que l'éducation chez les femmes leur mets de mauvaises idées, et si Une Vie montre que l'absence d'éducation leur mets aussi de mauvaises idées, que faut-il faire ? jemetate

Ah, je ne vois pas Flaubert misogyne. Le désir d'ailleurs, d'autre chose de Madame Bovary, c'est un peu ce qui pousse des navigateurs à découvrir de nouveaux mondes...
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 15:28

Citation :
Alors, si Madame Bovary montre que l'éducation chez les femmes leur mets de mauvaises idées, et si Une Vie montre que l'absence d'éducation leur mets aussi de mauvaises idées, que faut-il faire ?
Et si nous partions du postulat que la femme - éduquée ou non - rêve toujours de connaître le grand amour ? attentif

Je ne dis pas que Flaubert était misogyne (il était surtout très moraliste dans Madame Bovary, un comble puisqu'il fut accusé d'atteinte aux bonnes moeurs), j'explique en quoi il ne me semble pas plus ou moins misogyne que pourrait l'être Maupassant. Ceci dit, après un détour sur le net, on parle pas mal de la misogynie de Flaubert mais n'ayant que peu lu de romans de cet auteur, je ne saurais me prononcer à ce sujet jypeurien
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 15:53

Un peu qu' il était mysogine Flaubert !
Non seulement il a écrit que "l' amour ne doit pas etre mis au premier plan de la vie", mais Louise Collet, son amie en titre, le pensait certainement !

En fait, l' amitié, l' amitié masculine l' a toujours emporté chez Flaubert.
Louis Bouilhet d' abord, Maxime du Camp toute sa vie.
Certains ont écrit qu' il était homosexuel. On n' en sait pas davantage.
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 EmptyJeu 28 Jan 2010 - 15:55

Ah merci pour ce commentaire Bix Very Happy
Je viens de lire quelques extraits de ses correspondances (je ne sais malheureusement pas faire de copier/coller) et l'ami Flaubert est loin d'être tendre envers la gent féminine jemetate
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MessageSujet: Re: Maupassant Guy (de)   Maupassant Guy (de) - Page 3 Empty

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