Jean Racine

ArturoBandini a écrit:

Je suis en train de lire Esther. Peut-être pas sa meilleure pièce, MAIS... quel talent! C'est parce que je m'aperçois de la difficulté à respecter les règles classiques que je suis d'autant plus ébahi par l'oeuvre majestueuse de Racine, qui a un style d'une pureté incroyable.
Comme le dit plus haut Lara, la lecture à voix haute fait toute la différence. On ressent vraiment la musicalité de l'alexandrin, le rythme adéquat.

Proust l'aimait aussi, il la cite souvent dans la Recherche

C'est justement cette perfection formelle de Racine qui me met à distance. Je peux l'admirer mais pas vibrer avec lui. Ce côté parfait, hiératique ne me convient pas trop. Je préfère par exemple Corneille, qui a plus de mal à rentrer dans le moule des règles classiques, mais qui du coup me touche et m'émeut plus, cela me semble plus vivant, plus humain.
Question de sensibilité...

Aimer l'un n'empêche pas d'aimer l'autre pour ma part. Je suis en admiration devant ces oeuvres qui traversent les siècles, et qui en dépit d'un langage parfois suranné, continuent de fasciner par leur maîtrise et virtuosité.
Pour ma part, j'ai une préférence pour Molière

ArturoBandini a écrit:

Aimer l'un n'empêche pas d'aimer l'autre pour ma part.

Tu as le coeur large.

Molière, c'est encore autre chose. Moi aussi je préfère.

Non mais Phèdre, c'est juste...

Quel brio, et puis des vers magiques. Il faudrait presque citer toute la pièce.
La tragédie ultime ? De l'inceste, des quiproquos, des passions enflammées, une tension terrible et un dénouement accablant.
Je dois dire que le personnage de Phèdre m'a limite agacé, mais en fait c'est plus complexe qu'il n'y paraît, elle en serait presque attachante.
Ma pièce préférée de Jeannot, jusqu'à présent, mais il m'en reste pas mal à découvrir.

et tu te permets le diminutif !

Eh ouais, Jeannot c'est mon poto !

Si bien que je poursuis avec Bérénice.

Cette reine qui rend fous les Titus et Antiochus !

Titus enfreindra-t-il la sacro-sainte règle romaine ? (suspense !!)

Citation :

Elle a mille vertus ; mais, Seigneur, elle est reine.
Rome, par une loi qui ne se peut changer,
N'admet avec son sang aucun sang étranger
Et ne reconnaît point les fruits illégitimes
Qui naissent d'un hymen contraire à ses maximes.

Quel incroyable génie, quelle maîtrise et inventivité dans la versification ...

Citation :

De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ?
Tes yeux ne sont-ils pas tous pleins de sa grandeur ?