Murakami Haruki

(du coup La course au mouton sauvage remonte dans ma PAL)

1Q84

2/3 soirées passées sur ce livre et j'abandonne.
Je ne retrouve pas l'auteur que j'aime.

Rien ne m'interpelle, même pas les mystères des 2 personnages dont la jonction future parait évidente.
Aucun des deux n'est crédible, ce qui ne serait pas grave si on retrouvait l'extraordinaire magie des mots, de l'ambiance. Mais dans le genre langue plate et insipidité stylistique, HM a tapé fort.
Je ne rentre pas dedans. Tout me semble décousu, non pensé, simpliste (ainsi toutes les réflexions sur la réécriture du manuscrit, merci, mais ce sont des lapalissades !).

Il y a aussi tout un prosaïsme qui me gêne. Genre : quand l'héroïne n'en finit pas de descendre les fameux escaliers pour passer de l'autoroute à la gare, on en a vite ras le bol de ses interrogations sur ses bas.
Vont-ils filer ?

Je jette l'éponge, après avoir la sensation que cette trilogie n'est rien d'autre que du délayage.

Mince, après avoir adoré Kafka sur le rivage, je tombe de haut.

:chok:

tina a écrit:

Mince, après avoir adoré Kafka sur le rivage, je tombe de haut.

Alors si ça se trouve, Harelde ne l'aimera pas non plus... Etonnant, alors, l'immense succès au Japon ?
Je ne sais pas s'il y a eu une bonne campagne de lancement...
En tout cas, le livre sortant en poche ces jours-ci, on va le voir un peu partout à côté d'autres stars qui vendent (et, si je critique un peu Murakami dans ses dernières productions - à moins que, à force, on se lasse ? Je vérifierai avec La fin des temps - le voir sur les étalage à côté de Musso-Lévy, quand même, c'est un peu dur pour lui).

Tina esaie "La ballade de l'impossible", tu retrouveras peut-être le Murakami que tu as aimé.

eXPie a écrit:

tina a écrit:

Mince, après avoir adoré Kafka sur le rivage, je tombe de haut.

Alors si ça se trouve, Harelde ne l'aimera pas non plus...

On va savoir ça très vite. Je viens de récupérer le Livre 1. Ce sera mon prochain livre. En fin de semaine. Ou pour le week-end à venir. Je pourrais certainement vous livrer une première impression au début de la semaine prochaine.

darkanny a écrit:

Tina esaie "La ballade de l'impossible", tu retrouveras peut-être le Murakami que tu as aimé.

Bien noté, merci !

Je remets ici un petit compte-rendu de mon échec pour en garder une trace sur le fil de Murakami.


1Q84 – Livre 1 : Avril-juin

Deux personnages évoluent de concert : Aomamé, une jeune femme de 29 ans et Tengo, un jeune homme du même âge. Madame refroidit des hommes ayant battu leur épouse et monsieur est prof de math. Je n’en saurais pas beaucoup plus, le livre m’étant tombé des mains après les 75 premières pages. Un livre dans lequel l’auteur délaye, tel un peintre avare tirant au maximum sur sa gouache pour remplir la plus grande surface possible avec un minimum de peinture. Noircir des pages semble être la seule fin de ce livre insipide, fade, terne et sans aucune saveur. Murakami fait feu de tout bois (un paragraphe sur la biologie des arachnides quand l’héroïne aperçoit une toile d’araignée, un autre dresse un catalogue des différentes armes à feu existantes lorsque cette même héroïne croise le chemin d’un policier…) Pas ou peu d’action : il ne se passe rien et ce rien est artificiellement étiré à l’infini. Où est passé l’incroyable dynamisme qui m’avait tant captivé dans Kafka sur le rivage ? Est-ce bien le même auteur ?
Désillusion et désenchantement ! Et pour finir, abandon par KO.

Citation :

"La vie réelle et les mathématiques, ce n’est pas pareil. Dans la vie, les choses ne se limitent pas à couler suivant le chemin le plus court. Pour les mathématiques, les choses sont là. Quand j’écris un roman, je cherche, grâce à mes mots, à transformer le paysage environnant pour qu’il me devienne plus naturel. »

Mathématiques, lecture, écriture, monde mystérieux, réflexion sur la relation à l’autre et sa différence, ses différences, la violence, les violences, le silence, les non-dits …. C’est avec une écriture douce et poétique que Haruki Murakami m’a emportée sur ses chemins de traverse …. J'ai été conquise, séduite, fascinée, comme hypnotisée par ce que je lisais ....

Aomamé, la jeune femme, et Tengo, le jeune homme, dans deux cheminements parallèles, nous donnent l’impression de lire deux histoires distinctes mais on sent, entre les lignes, un fil mystérieux qui les relie, on pense que les choses vont se mettre en place petit à petit et qu’on comprendra ce qui les rattache ….

Citation :

« Le problème n’est pas en moi, mais dans le monde qui m’entoure. Ma conscience ou mon jugement ne se sont pas déréglés. »

Le rythme n’est pas rapide mais les situations évoluent, l’auteur manie la plume avec élégance, le verbe avec brio …. Je serai tentée de dire que c’est une expression très « asiatique »… Rien n’est vraiment sûr, la réalité est peut-être là où on ne l’attend pas, entre les lignes, dans le ciel orné de deux lunes, dans les soupirs ….

1Q84, la référence a Big Brother et au livre d’Orwell est évidente …. Qu’en est-il de ces mondes qu’un seul homme domine?

Aomamé, secrète et sûre d’elle ; Tengo, qui voudrait écrire mais qui rencontre des difficultés; Fukaéri, écrivain prometteuse mais maladroite dans la réalisation….
Trois personnages que je retrouverai avec bonheur dans le tome deux….

ah c'est chouette d'avoir deux avis si radicalement différents. Cela donne à réfléchir sur ce que l'on cherche à travers un livre et sur ce qu'on veut bien y mettre de soi-même et puis aussi l'aspect magique, irrationnel de la lecture qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas selon chacun...

C'est un auteur absolument pas pour moi, je trouve d'autant plus troublant de lire des gens pour qui cette lecture semble vraiment une expérience marquante. Merci de partager tes sensations avec nous Cassiopée.

J'ai l'impression qu'avec ce livre, on adore ou on déteste. Pas de demi-mesure !
L'avis de Cassiopée est très riche.
Je suis passée à côté de tout ça, mais alors, totalement.
Alors que le même auteur, avec la même magie, disons avec la même technique, m'a tellement transportée dans d'autres écrits.

C'est finalement fascinant.

A noter que 10/18 sort la trilogie en poche, c'est bien pour les amateurs.

Je suis très attirée pour lire aussi : La fin des temps. Dès que je pourrai.

tina a écrit:

A noter que 10/18 sort la trilogie en poche, c'est bien pour les amateurs.

Enfin, pour le moment ce n'est le cas que les deux premiers, car le troisième était sorti en grand format avec un décalage de quelques mois (et beaucoup plus au Japon).

Du coup, en novembre, hop, coffret des trois... mais en grand format à 70 euros (ça sent le positionnement pour Noël).
Il y a vraiment une exploitation à fond de Murakami... combien de fois, déjà, pour certains de ses livres, son éditeur français s'est arrangé pour faire disparaître les exemplaires en poche, pour pouvoir ressortir en grand format... (La Ballade de l'Impossible, notamment, est sorti à trois reprises en grand format, je crois).

La fin des temps reparaît en poche le 8 novembre, de même que Danse, danse, danse, et que Les attaques de la boulangerie (grand format, ce coup-ci).

J'ai vu sur internet que certains s'attendent même à un tome 4 de la trilogie.

tina a écrit:

J'ai vu sur internet que certains s'attendent même à un tome 4 de la trilogie.

J'aime beaucoup l'idée d'une trilogie en 4 volumes !