Murakami Haruki

Je vous aime!
Haruki MURAKAMI est l'un de mes auteurs contemporains japonais préféré
J'ai lu, relu tout ses livres
Bonne nouvelle pour les afficionados : normalement les Editions Belfond vont réédités "L'éléphant s'évapore" des nouvelles épuisées aujourd'hui et introuvables fin février ;-)

Murakami Haruki n'est-il pas moins japonais dans ses écrits que beaucoup d'autres écrivains nippons ?
Il y a une grosse influence américaine, non ?

L'éléphant s'évapore, je l'ai lu il y a... euh, oui, quelques années. Pas mal, d'après mon souvenir, des nouvelles inégalement intéressantes (normal), mais n'ayant pas gribouillé de critiques, je vous épargne un copier/coller !

Acta est fabula a écrit:

J'ai lu, relu tout ses livres

Ouah, eh bien... ça prend du temps !
Tu as même mis la main sur Tony Takitani ?

C'est la soirée Haruki Murakami à ce que je vois, ça tombe bien, je viens justement de terminer Le passage de la nuit, que j'ai bien aimé, tout comme Kafka sur le rivage et Après le tremblement de terre.

Mais j'ai un grand problème avec cet auteur : je suis incapable de faire un résumé et j'ai bien du mal à exprimer ce qui m'a plu dans ma lecture

Car lire Haruki Murakami me procure avant tout des sensations et des émotions. J'aime beaucoup par exemple sa façon de mettre en place deux mondes parallèles à la frontière poreuse et floue, j'aime me laisser imprégner par son univers sans trop vouloir me poser de questions et décortiquer le comment du pourquoi (ce qui est extrêmement rare chez moi que pour être souligné), un peu comme si je me laissais bercer par ses mots en laissant toute rationalité de côté. C'est assez étrange comme sensation mais ce que je vis en lisant Haruki Murakami peut se rapprocher à une sorte de bien-être lié au lâcher prise que me procure la lecture de ses romans. Je sais qu'il touche à de nombreux thèmes et qu'il y a beaucoup de résonances dans les faits en apparence légers qu'il nous expose mais je survole tout cela avec une sorte de légèreté et une certaine insouciance, et c'est bien agréable à vivre ces moments là

eXPie a écrit:

Murakami Haruki n'est-il pas moins japonais dans ses écrits que beaucoup d'autres écrivains nippons ?
Il y a une grosse influence américaine, non ?

Je dirais plutôt qu'on sent ses influences occidentales mais qu'il demeure malgré tout un écrivain japonais

Avec Haruki Murakami, la frontière entre le réel et l'imaginaire est terriblement tenue.
C'est un fil, le fil d'un rasoir.
Parfois même on en vient à se demander en le lisant si ce surrélisme n'est pas réaliste...et s'il n' pas fumé trop de thé ;-)
D'où une certaine difficulté de mettre des mots, d'expliquer ses romans.
Je pense qu'il n'y a pas de demi-mesure : soit on aime, soit on n'aime pas.

PS: H. Murakami aime bien Radiohead c'est déjà un bon point pour lui ;-)

Mordicus a écrit:

Acta est fabula a écrit:

PS: H. Murakami aime bien Radiohead c'est déjà un bon point pour lui ;-)

C'est sûr que Tokyo Hotel ça l'aurait moins fait.

eXPie a écrit:

Murakami Haruki n'est-il pas moins japonais dans ses écrits que beaucoup d'autres écrivains nippons ?

Reste à définir ce que veut dire "être japonais dans ses écrits".
Thèmes traités ? Ecriture (qu'en reste-il après le filtre de la traduction) ? Peinture des personnages? Evocation de nourriture, habits et habitat traditionnels (je plaisante...) ?

J'ai pensé comme ça, mais plus ça va, moins je crois à l'existence de spécificités nationales très marquées chez les auteurs contemporains, de quelque nationalité que ce soit.
Chaque auteur est certes marqué par sa culture nationale, mais il est aussi une somme d'influences littéraires et stylistiques diverses, locales comme étrangères, classiques comme modernes. Son univers est bien plus composite qu'avant.
Est-ce la présence d'une sensibilité "française", ou "allemande", ou "slave" qui nous intéresse chez les auteurs européens contemporains? Va t'on souvent la mentionner dans nos commentaires de lecture ? Je ne pense pas...
Pourquoi les Japonais n'échapperaient-ils à la règle et s'interroge t'on encore et toujours sur l'influence de leur nipponitude sur leurs écrits ?
Derniers écrivains contemporains découverts: Ikezawa Natsuki, Natsuo Kirino. Leur spécificité japonaise ne m'a pas frappée, mais plutôt leurs univers personnels très différents...

Bon, ce n'est que mon avis, hein...

Je vais écrire un cliché, mais avec les nombreuses traductions qui font que dans quasiment tous les pays du monde on peut lire les écrivains (au moins marquant) des autres pays du monde, ces influences estompent les spécificités nationales, enfin je crois.

Mais quand même, connaissez-vous d'autres pays où la littérature "courte" (pas des nouvelles, je parle de récits ou de romans courts) est autant mise en valeur qu'au Japon ?
Murakami Haruki est sans doute l'un des rares écrivains japonais - qui s'exporte - à écrire un grand nombre de pavés.

Alors, est-ce uniquement parce que traduire un pavé coûte plus cher et que l'éditeur pense qu'il en vendra moins d'exemplaires en moyenne ? (on n'a pas vu arriver en France le pavé de Hirano...).
Alors, certes, Natsuo Kirino n'écrit pas des livres de 100 pages, mais elle est catégorisée littérature "populaire" (je sais également : les catégories s'estompent...).

Ce que je voulais dire, c'est que Murakami Haruki me semble totalement à part parmi les traductions qui arrivent chez nous. Les format de ses romans rappelle plus les romans Américains que la taille des autres livres nippons ; et son amour du jazz, etc. renforce chez moi cette impression.
Il a vécu pas mal d'années aux USA... voilà, je dis ça, et aussitôt on pourra me dire : Marguerite Yourcenar aussi, pourtant ça ne se voit pas dans ses écrits.

eXPie a écrit:

Mais quand même, connaissez-vous d'autres pays où la littérature "courte" (pas des nouvelles, je parle de récits ou de romans courts) est autant mise en valeur qu'au Japon ?

Je n'ai pas lu assez de littérature japonaise pour me prononcer, mais le format du récit court ou "novella" n'est pas une exclusivité japonaise. Il est très présent aussi dans la littérature anglophone, c'est même un terme anglais (Steinbeck, Hemingway, Dickens, Faulkner, Orwell... ont utilisé ce format). Le Japon a subi une influence culturelle anglo-saxonne pas négligeable à l'époque de Meiji, donc il y a peut-être un lien.
Peut-être aussi, comme tu le dis, ce sont surtout des formats courts qui arrivent chez nous pour des raisons éditoriales, et qui nous font associer concision et littérature japonaise.

J'ai peut-être mal compris ta remarque sur Murakami. C'est que, au fur et à mesure que je découvre l'univers littéraire japonais, je me rends compte de sa variété, et je doute de l'existence d'une "marque de fabrique japonaise" , qui nous pousserait à ignorer les spécificités de chaque auteur...
Sôseki me semble parfois plus proche de Dickens ou Proust que de Tanizaki, par exemple.

N'hésite pas, eXPie, à intervenir dans le fil que j'ai ouvert .

Info:
Du nouveau du côté de Murakami...La fin des temps...
à partir du 28 février 2008


Mot de l'éditeur
savant dont le laboratoire se situe dans les sous-sols obscurs d’un immeuble. Mission dangereuse,
car des êtres maléfiques, les ténébrides, règnent désormais sur la vie souterraine de Tokyo. En
guise de remerciement, le héros intrépide reçoit le crâne d’un animal intrépide, unicorne. Dès lors,
il est entraîné dans une aventure terrifiante, en compagnie d’une adolescente plutôt ronde, mais
charmante. Il découvre le rôle qu’il joue dans une colossale guerre informatique, mais il apprend
aussi qu’il est engagé dans une entreprise sans retour.
Ce récit en croise un autre, chapitres alternés : le narrateur est prisonnier d’une ville onirique,
peuplée de licornes au pelage doré, et habitée par des hommes privés de mémoire et dépossédés
de leur âme. Séparé de son ombre par les autorités de la ville, l’anti-héros est chargé de lire les
rêves contenus dans les crânes des animaux morts entreposés à la Bibliothèque, où siège une
jeune fille plutôt mince, mais charmante. Malgré les objurgations de son ombre, il choisira un exil
sans retour.
De même que son personnage flirte avec d’anodines jeunes filles, Haruki Murakami courtise le
mythe – ce qui nous vaut une fable d’une prennante étrangeté.
Ce roman a obtenu au Japon le prix Tanizaki.

Ses nouvelles, introuvables en poche, L'éléphant s'évapore viennent d'être réédité chez Belfond (grand format)

Acta est fabula a écrit:

Ses nouvelles, introuvables en poche, L'éléphant s'évapore viennent d'être réédité chez Belfond (grand format)

Merci pour les infos, Coline et Acta.

Mais je trouve assez scandaleux, pour ceux qui veulent découvrir Murakami sans forcément vouloir (ou pouvoir) investir dans un grand format, que celui-là et la Ballade de l'impossible ne soient plus édités en poche...

La fin des temps est en fait un "vieux" Murakami, datant de 1985 et publié pour la 1e fois en France en 1992.

Nezumi a écrit:

La fin des temps est en fait un "vieux" Murakami, datant de 1985 et publié pour la 1e fois en France en 1992.

Est-ce que tu l'as lu Nezumi?

Oui, je l'avais trouvé un peu ennuyeux d'ailleurs, c'est assez différent des autres Murakami, le côté onirique est trop présent. Mais il y a d'autres romans de lui que j'avais moins appréciés, comme Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil et que j'ai mieux compris à la relecture.
Donc peut-être je retenterai avec celui-ci.