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| | Moritz Thomsen | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Moritz Thomsen Lun 18 Aoû 2008 - 19:03 | |
| Moritz Thomsen né en 1915 et mort en 1991 aux Etats Unis. Thomsen n'est pas un inconnu aux Etats Unis, mais on a tardé à le découvrir en France. En tout cas à l'éditer. Comme Norman Lewis ou Wallace Stegner qui eux, reconnurent Thomsen comme un des leurs. C'est à Philippe Garnier, grand connaisseur de la littérature américaine qu'on doit ce plaisir. La vie de Thomsen ne ressembla jamais à un lit de roses, ni même à quelque chose de tout à fait décent. Sa vie ne fut qu'une errance malheureuse sans qu'il parvienne à se fixer nulle part. En tous cas pour longtemps. Il ne quitta son père que pour s'engager comme pilote pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il écrit à ce propos : "Ce livre -Mes Deux guerres- traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père.Il s'agit là des deux grandes guerres de ma vie, perdues sans doute comme toutes les guerres."Il voyage, rencontre des gens, vit des péripéties plus ou moins tragiques,mais dont il préfère en rire.S'il n'adhéra pas à une idéologie, il affiche une compassion profonde pour la détresse humaine. Et notamment celle qu'il rencontre en Amérique Latine, tellement dépossédée de ses richesses.C'est peut etre pour cela qu'il s'engage dans le Peace Corps et part en mission en Equateur.Et qu'il devient fermier dans ce même pays, où il va vivre une expérience désenchantée et souvent amère. Cette expérience, il en parlera dans ses deux grands livres : La ferme sur le Rio Esmeraldas et Le Plaisir le plus triste.Toute sa vie, il fera preuve de lucidité, de courage, mais à la fin du voyage, il y a de la lassitude, de la tristesse, une sorte de désespoir sourd et contenu.Ce type là a reçu trop de coups et pendant trop longtemps et il est très abimé.Lire son oeuvre c'est comme écouter une histoire monotone et foutue,une sorte de blues rauque, comme enroué sur l'art et la manière de rater sa vie, Et c'est déchirant.Bibliographie1978 La Ferme sur le Rio Esmeraldas, 1990 Le Plaisir le plus triste, 1996 Mes deux guerres, | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Lun 18 Aoû 2008 - 19:48 | |
| Je croyais avoir parlé de Mes deux guerres, lu il y a peu de temps..Je n'ai pas du avoir le temps! Ah, le père..le père qui quand le fils Moritz part faire la guerre, lui montre, très fier de lui, ce que sera sa tombe... Un très grand livre. Un petit extrait, un de ceux qui me parlent:
C'était ainsi dire la première fois de ma vie que je rencontrais des familles harmonieuses, et les voir fonctionner était comme d'assister à une chorégraphie complexe interprétée à la perfection par les Ballets russes- chacun à sa place, chacun exécutant avec grâce les évolutions requises...Voila que je rencontrais des groupes étendus de gens qui s'aimaient les uns les autres. Ce fut pour moi la plus confondante des découvertes.. Cette amère définition de la famille- groupe d'individus apparentés dominé par son membre le plus névrosé- m'avait toujours semblé parfaite. Et voilà qu'en l'espace de quelque jours ma haine de l'hypocrisie familiale se dissipa complètement: je découvris, en prenant douloureusement conscience de ma carence affective, que la cellule familiale était la base de la grandeur américaine et que, à l'instar de la théorie de l'évolution, elle conférait une profonde cohérence à certains aspects fondamentaux du monde. Et la plus stupéfiante révélation entre toutes: la cohésion du monde trouve ses racines dans la morale." | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 51 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Lun 18 Aoû 2008 - 19:49 | |
| J'aime beaucoup Moritz Thomsen, ses déchirures qui apparaissent si bien dans Mes deux guerres, mais également son style. La ferme sur le rio Esmeralda" m'a énormément plu. - Citation :
- Il aura été, parmi les écrivains de son temps, le champion de l'élégance morale : un homme capable de vous déchirer le coeur en trois mots et l'instant d'après de vous faire mourir de rire. Voué sa vie durant à une pauvreté ascétique haut revendiquée, cet éternel enfant aura usé son temps à ciseler ses phrases, apprécié par une étroite coterie d'écrivains et de lecteurs éblouis par son génie discret...
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| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Mar 9 Mar 2010 - 2:09 | |
| Le plaisir le plus tristetraduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Gérard Henri Phébus Présentation de l'éditeur : - Citation :
La Ferme sur le rio Esmeraldas (Phébus, 2002) et Le Plaisir le plus triste, les deux chefs-d'œuvre de Moritz Thomsen (mort en 1991), sont-ils des romans ou de simples récits autobiographiques ? Sans doute l'auteur se met-il en scène sous un autre prénom,mais toutes les aventures - ou plutôt les mésaventures - qu'il évoque ici sont vraies. Martin le Gringo (soit l'auteur) constate la ruine de l'utopie qui l'a aidé à vivre pendant des années : une ferme sous les tropiques où tous cohabiteraient dans une aimable fraternité (pas d'exploitant, pas d'exploités...). La force de l'habitude a eu raison de ce beau rêve. Martin ne s'insurge pas, accepte même d'être plus on moins flanqué à la porte de chez lui et décide, pour soigner sa déprime, de traverser le continent sud-américain (Amazonie comprise) avec les moyens du bord... c'est-à-dire sans moyens du tout. Drôle de thérapie, car le voyage en question, riche de rencontres et de péripéties tragi-comiques, finit par infuser dans le sang du voyageur - et bientôt dans celui du lecteur - une forme de tristesse lucide qui tourne bientôt à la rage... surtout lorsque le passé s'amuse à joindre ses grimaces à celles du présent. Martin, d'une étape à l'autre, ne peut faire autrement que de placer en miroir la vacuité de son existence à lui - de tout temps vouée à la chimère - et l'inanité d'un continent dépossédé de lui-même comme aucun autre... Qu'on se rassure, Thomsen ne se veut ici ni meneur d'idées, ni dénonciateur, ni analyste de ce qu'il voit : tout juste le bluesman désenchanté d'un monde qu'il a trop aimé, et auquel il s'ingénie à donner, avant qu'il soit trop tard, une voix inoubliable. Après l'excellent Mes deux guerres, je suis passée à ce récit de..de quoi au juste? De voyage, de bilan de vie,d'autoanalyse, de vagabondages, de rencontres, de réflexion? Un peu de tout cela, et c'est ce qui fait la force du livre. C'est encore une fois passionnant à lire,et j'espère que quelqu'un d'autre le fera. Fils de milliardaire, né à Seattle, 1915 , tu dis, Bix, qu'il est mort en 91 aux Etats Unis? D'après ce que j'ai lu, il est mort du choléra en Equateur, où il était retourné. Peu importe? Oui et non. Il y a une certaine ironie dans ce destin quand même, d'un homme en permanence en questionnement sur lui-même et ce qui l'entoure, en révolte mais conscient que quoi qu'il fasse, et même de toutes ses forces et très honnêtement, il ne sera jamais à sa place nulle part. Parce qu'il ne l'a pas été enfant. - Citation :
Ma colère, alors que je conduisais, avait son origine dans la prise de conscience brutale que je n'avais jamais été libre de choisir ma façon de vivre et que, par dépit, afin de me venger de mon père, j'avais foulé aux pieds mes qualités propres pour me contenter d'être un pantin grotesque dans un spectacle de guignol, hurlant oui quand le père disait non et non quand il criait oui. Si je vivais maintenant dans une jungle paludéenne, au milieu des Noirs, soumis aux conditions les plus primitives, la raison n'en était pas une grande passion pour la forêt tropicale humide, les recherches ethnologiques ou la population noire; c'était par opposition à mon père, une façon de le défier , lui qui disait volontiers quand il voulait me mettre en rage: " Si cet enfant de salaud de Lincoln n'avait pas tout fichu en l'air et libéré les esclaves, je pèserais dix millions de dollars aujourd'hui" | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Mar 9 Mar 2010 - 13:44 | |
| Si j' ai bien compris Marie, il te reste à lire La Ferme sur le Rio Esmeraldas, c' est avant Le Plaisir le plus triste, mais c' est tout assi beau. Tout aussi pitoyable... Mais quel talent avait cet homme malheureux, mais inventif ! | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Dim 3 Mar 2013 - 20:34 | |
| La Ferme sur le Rio Esmeraldas Thomsen raconte l'installation d'une ferme aux ambitions "occidentales" dans un coin paumé de la forêt amazonienne. Sa vision des choses, sans être cynique, entre dans le cœur de l'affaire. Le climat ne pardonne rien, les natifs non plus. Pour qui voudrait une approche naturaliste des conditions de vie sur les berges de ce rio, ce livre est un véritable chef d’œuvre. La finesse d'analyse de l'auteur est remarquable. Des considérations économiques où l'on comprend bien la mécanique des vases communicants qui font que si d'un coté l'on s'enrichit par exemple du commerce de la banane, cela veut dire qu''à l'autre bout règne une misère noire. Une réflexion historique qui tendrait à élaborer la thèse que tout aurait commencé là, dans la moiteur et l'exubérance végétale. Et des portraits minutieux et précis des gens, des familles et jusqu'aux animaux tous avec bienveillance. Cependant, domine l'idée de l'échec de cette entreprise avec malgré tout une profonde humanité. Je ne suis pas sûr d'arriver au bout, ayant récemment vécu avec Doug Peacock le crépuscule des grand ours, je vais lâchement rechercher quelque chose de plus léger...
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Dim 3 Mar 2013 - 21:52 | |
| Quand on regarde ke visage de Thomsen, toute son histoire apparait dans son visage : Un paysage détruit... La vie lui est passé dessus et sans anesthésie... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Sam 27 Avr 2013 - 19:15 | |
| Je viens de terminer "la ferme sur le Rio Esmeralda"
Un livre qui me marquera durablement.
Quelle lucidité quand il se découvre alors que l'oléoduc de Texaco explose. Explosion dans son esprit pour ce qui le concerne ; nouveau départ pour son aventure en solitaire, sa 2ème installation dans une ferme. Nouvel échec !
je crois que le passage qui suit peut résumer ce récit.
"Avec le temps, je commençai cependant de comprendre ce que Ramon avait probablement toujours su : qu'étant un Nord-Américain blanc de classe moyenne je représentais un corps étranger, un organe tel un coeur ou un rein qui une fois greffé est rejeté par le corps, ce corps en souffrance de la terre équatorienne."
Je pense que l'auteur partait dans cette aventure avec un handicap, celui de croire qu'il pouvait et/ou que des personnes pouvaient vivre dans une "pauvreté décente". La pauvreté est à mon sens toujours "indécente".
merci Bix d'avoir choisi cet auteur pour le portail.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Dim 28 Avr 2013 - 15:42 | |
| Merci à toi Bédou ! Ce qui perce chez Thomsen en dehors de son talent d' écrivain, c' est sa sensibilité d' écorché et son humanité, sa compasion sans faille et qui l' a fait se sentir coupable en tant qu 'Américain envers les pauvres et les démunis. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 38 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Mer 16 Avr 2014 - 23:57 | |
| Mes deux guerres
Moritz Thomsen retrace dans ces mémoires deux traumatismes, symbolisés par la relation à son père et la Seconde guerre mondiale. La tonalité de l'ouvrage est passionnante tant son récit marque par sa sincérité : l'amertume et la colère sont omniprésentes mais Thomsen ne cède pas à l'ironie ou à la complaisance. Il exprime une prise de distance, une maturité souvent bouleversante dans sa lucidité. La cellule familiale est perçue comme entièrement dysfonctionnelle. L'ambition personnelle et la volonté d'enrichissement des pères ont construit un mépris, une défiance vis à vis des fils. Un divorce puis le krach de 1929 achèvent de briser un lien entre Moritz et ses ascendants, tant il est confronté à une haine de soi et une forme d'auto-destruction. Dans ces conditions, l'armée à travers le conflit mondial entraine la possibilité d'une fuite, chaotique et nécessaire. Pearl Harbor et l'entrée en guerre des Etats-Unis contribuent à façonner un destin de pilote bombardier, qu'il évoque avec une formidable intensité. Thomsen compose ainsi une sorte de ballet irréel, où la violence et la souffrance sont à la fois omniprésentes et enfouies, au milieu d'une démesure fascinante entre rêve et cauchemar. Cette séquence de vie sera décisive dans le sens où il aura pu, enfin, se construire une identité...même si celle-ci est hantée par le mort, le souvenir de camarades disparus et le poids de son témoignage. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Jeu 17 Avr 2014 - 15:47 | |
| Merci Avadoro !
Je crois qu' il est nécessaire de lire ce livre d' abord -autobiographique- pour mieux comprendre et apprécier les deux romans -eux aussi très personnels- de Thomsen. Et l' homme, hypersensible, très tot marqué dans son enfance puis par la guerre, et qui ne pourra jamais se départir de sa culpabilité, de son honneteté ni de son idéalime fondamental. ... Ni de son talent. Heureusement pour nous !
J' ai beaucoup de sympathie et de tendresse pour lui. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 55 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Jeu 17 Avr 2014 - 21:14 | |
| Je peux comprendre la tendresse que tu ressens Bix et pourtant je ne l'ai jamais lu mais un homme qui est capable d'écrire une telle phrase:
"Ce livre -Mes Deux guerres- traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père. Il s'agit là des deux grandes guerres de ma vie, perdues sans doute comme toutes les guerres."
a vraiment quelque chose d'attendrissant. Merci pour ton commentaire Avadoro. Je le note!
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 38 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Ven 18 Avr 2014 - 23:57 | |
| Il est vrai que ce roman est une porte d'entrée idéale dans l'oeuvre de Thomsen. Il évoque d'ailleurs, à plusieurs reprises, son itinéraire personnel après la guerre (y compris son choix de partir en Amérique du Sud) puisque ces mémoires sont rédigées à posteriori. Sa réédition récente et son accessibilité en librairie sont une très bonne nouvelle. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Mar 4 Aoû 2015 - 19:46 | |
| Mes deux guerres Comme l'a déjà dit Pia, Moritz Thomsen commence son récit par cette phrase : - Citation :
- Ce livre traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père.
Et presque tout est dit, la concision, la colère, l'intelligence alliée d'humour. Il dit plus loin : - Citation :
- Plus que de consolation l'homme est en quête de sens.
Et cette quête de sens se fait au fil d'un récit passionnant de bout en bout, qui laisse une large place aux aléas de la mémoire, avec ce que cela implique de trous, de flous et de pièges. Mais ces absences mêmes participent à l' analyse rétrospective que Thomsen fait de ces deux traumatismes qui ont fait son éducation, avec comme clés de voûte leur ambiguïté perpétuelle. Ce père égocentrique et rejetant, mais porteur d'un héritage qui ne se refuse pas, cet homme qui confond amour et haine. Et la guerre dans ce qu'elle a tout à la fois de trivial et de noble, de honteux et de glorieux, cette extraordinaire aventure mortifère. Une guerre aérienne qui se veut propre, loin de l'ennemi et de la boue des tranchées. Deux catastrophes à deux têtes qui ont construit tout autant que détruit Moritz Thomsen, ce jeune homme plein d'idéaux qui, s'il s'est laissé miner, grâce à la colère, n'en est pas ressorti pourtant anéanti. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Moritz Thomsen Mar 4 Aoû 2015 - 19:56 | |
| Merci pour lui, Topocl ! Son visage... La vie est passée sur lui et ça se voit ! | |
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| Sujet: Re: Moritz Thomsen | |
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| | | | Moritz Thomsen | |
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