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| Kawakami Hiromi | |
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+10Yuna Marko bix229 kenavo Scarabée kathel eXPie Arabella coline Chatperlipopette 14 participants | |
Auteur | Message |
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Yuna Plume timide
Messages : 12 Inscription le : 13/05/2009
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 25 Oct 2009 - 14:20 | |
| Je me suis laissé tentée par Manazuru lors de ma dernière visite à la librairie, et j'ai passé un très bon moment à découvrir cette auteur. A la vue de vos commentaires sur ses précédents livres, je ne sais pas trop si je lirais d'autres histoires de sa plume... Néanmoins j'ai trouvé qu'il se dégageait une belle poésie de Manazuru, et au fil des phrases, j'ai trouvé sa façon d'écrire simple et élégante... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 25 Oct 2009 - 14:26 | |
| Ne tiens pas compte des avis négatifs, Yuna ! Au contraire, si tu as un avis différent, exprime le ! | |
| | | kathel Main aguerrie
Messages : 349 Inscription le : 16/01/2008
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Mer 4 Nov 2009 - 11:00 | |
| Manazuru
Kei est une femme encore jeune, qui vit avec sa mère et Momo, sa fille de seize ans. Depuis dix ans que son mari Rei a disparu, du jour au lendemain, sans donner aucune nouvelle, elle n’arrive pas à reconstruire vraiment quelque chose de sa vie, elle reste en attente, en cherchant à s’expliquer les raisons de cet abandon. Plusieurs fois, seule, avec sa fille ou avec son amant, elle va se rendre dans la station balnéaire de Manazuru, qu’une intuition confuse lui désigne comme étant rattachée au départ de son mari. A chaque fois qu’elle retrouve le bord de mer, d’étranges sensations la poursuivent, des souvenirs lui reviennent aussi, qui pourraient peut-être éclairer les raisons de la disparition de Rei.
Comme dans le précédent roman d’Hiromi Kawakami, La brocante Nakano, je me suis glissée confortablement entre les pages, grâce aux courtes scènes de la vie quotidienne, entrecoupées de souvenirs, de réflexions sur la famille et les générations, d’observations de la vie urbaine à Tokyo. J’ai aimé le décalage avec notre façon occidentale de penser, les petits détails très japonais : envoyer un colis de champignons secs en cadeau, se promener dans la campagne vêtu du peignoir d’un hôtel. J’ai apprécié aussi la plus grande maturité des personnages, qui d’un peu inconsistants dans La brocante Nakano, sont devenus plus profonds ici, notamment la narratrice, mère de famille qui, sans avoir eu une vie très difficile, a du faire face à une situation pour le moins déstabilisante. L’auteur réussit particulièrement bien à faire sentir des impressions de rêves éveillés, le sentiment qu’un lieu, un objet cherchent à faire passer un message. Ces passages oniriques, à la frontière du fantastique, sont beaux mais parfois un peu longs, c’est le seul reproche que je ferai à ce roman. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Mer 4 Nov 2009 - 11:06 | |
| - kathel a écrit:
- Ces passages oniriques, à la frontière du fantastique, sont beaux mais parfois un peu longs, c’est le seul reproche que je ferai à ce roman.
merci pour ton commentaire.. c'est bien ce que je me suis dit - quelqu'un qui apprécie ces passages du fantastique va plus aimer que moi même | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Mer 4 Nov 2009 - 11:09 | |
| - kathel a écrit:
- J’ai apprécié aussi la plus grande maturité des personnages, qui d’un peu inconsistants dans La brocante Nakano, sont devenus plus profonds ici, notamment la narratrice, mère de famille qui, sans avoir eu une vie très difficile, a du faire face à une situation pour le moins déstabilisante.
Eh bien, si elle réussit à créer des personnages plus adultes, c'est une bonne nouvelle ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Ven 18 Déc 2009 - 18:35 | |
| Abandons Huit courtes nouvelles composent ce recueil. Dans chacune d'elle il y a un couple. Enfin si on peut dire. Parce que souvent les choses ne se passent pas bien dans le couple. Elles ne se passent pas très bien tout court d'ailleurs. Par exemple dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, Abandons, un couple est en fuite. Difficile de comprendre ce qu'ils fuient, mais en tous les cas, ils se déplacent sans savoir vraiment où. Le personnage masculin, explique qu'il s'agit "D'échapper à l'insensé". Et donc ils vont de plus en plus loin, font des petits boulots, changent de chambres d'hôtel, et regardent la mer. Et parlent de mourir. Un peu, sans insister. Et les autres nouvelles sont un peu du même type, il ne se passe pas grand chose, plutôt des ambiances. Plutôt glauques, les ambiances, somnolentes, paresseuses, un peu malsaines sur le bord, les personnages féminins semblent avoir des attirances masochistes, et sont enclines à la passivité, et à la soumission. Quelque chose comme un semblant d'humour relève parfois la chose. Pas désagréable comme lecture, pas vraiment essentielle non plus. C'est vite lu et vite oublié. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Sam 19 Déc 2009 - 1:40 | |
| - Arabella a écrit:
- Pas désagréable comme lecture, pas vraiment essentielle non plus. C'est vite lu et vite oublié.
Ah... on m'avait dit que ça faisait partie de ce qu'elle avait fait de mieux, de plus intéressant... J'y jetterai mes deux yeux l'occasion, quand même. Ambiance glauque et somnolente, ça peut me tenter... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Sam 19 Déc 2009 - 8:31 | |
| C'est vraiment court, et donc tu n'y mettras pas trop de temps. Et ce n'est pas mauvais. Mais personnellement je n'ai plus vraiment envie de continuer avec cet auteur. Si cela fait partie de ce qu'elle a écrit de plus intéressant, je ne vois pas pourquoi lire le reste.... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Mar 9 Fév 2010 - 22:41 | |
| Abandons (Oberoru,1999 nouvelles traduites par Sophie Refle ; 153 pages. Paru en 2003). Ce recueil est donc antérieur aux différents romans critiqués dans ce fil. Logiquement, étant donnée la pente descendante en terme de qualité constatée chez l'auteur, il aurait dû être meilleur. La suite me prouva que non. Le recueil comporte huit nouvelles. Leur point commun, c'est le caractère de la femme, la narratrice, qui se laisse faire, sans volonté propre. "Abandons", ce n'est pas un abandon lascif. C'est un abandon de la vie, du sens de la vie, de la volonté. Le début du vide. Par exemple, voici le début de la deuxième nouvelle, qui porte le titre du recueil, Abandons : - Citation :
- "Depuis quelque temps, je fuis.
Pas seule, nous sommes deux. Je n'en ai jamais vraiment eu l'intention, si bien que maintenant je n'arrive toujours pas à me rappeler immédiatement pourquoi je fuis, mais puisque j'ai commencé, je continue. - Mori, que fuyez-vous, lui ai-je demandé peu de temps après notre départ. En tournant peu la tête, il a répondu : - C'est assez complexe. Et a ajouté : Avant tout, je cherche probablement à échapper à l'insensé. [...] Et vous Komaki, que fuyez-vous ? J'étais incapable de répondre. Mori m'avait proposé de fuir et je l'avais suivi. Au début j'avais eu l'impression de savoir exactement ce que je faisais, mais, au fur et à mesure de notre fuite, tout était devenu de moins en moins net. (pages 27-28). A part ça, pas grand chose. Une autre nouvelle, Le Dindon, se finit ainsi (je ne gâche pas de suspens, je crois) : "Je disais oui à tout ce qu'il disait. Mes jambes étaient lourdes comme du plomb, nous marchions mais nous avancions à peine. Nous marchions inlassablement pour aller quelque part. Je pensais que j'avais peur, que tout me faisait peur et je marchais sans savoir où nous allions." (page 98). Les femmes suivent les hommes, comme ça. L'homme veut mourir ? Elles meurent avec. Il les plaque ? Elles se laissent plaquer. La dernière nouvelle, un peu différente, fait penser à du théâtre absurde, du genre En attendant Godot. Le bon côté de ces nouvelles, en comparaison des romans de l'auteur, c'est l'absence de niaiseries. Mais, en échange, on a du sérieux, du mou, des femmes dont on ne comprend pas les motivations, sans doute parce qu'elles n'en ont pas, et qui suivent des ratés - uniquement parce qu'ils s'intéressent à elles - pour aller dans un endroit qui ne les intéresse même pas ("Blottie contre Mori, je réalisai avec surprise que je ne savais rien de l'endroit où nous étions", page 42). Leur vie n'est rien ("Mes amants disaient tous qu'être avec moi ne présentait aucun intérêt. Sakaki avait été le premier à ne pas male dire.", page 104), leur compagnon n'est pas intéressant, elles n'ont pas d'avenir, leur passé est globalement terne. Dans ce néant de volonté et de but, elles ressentent toutefois une angoisse diffuse, et elles suivent le premier nul venu. Huit nouvelles, donc, cent cinquante pages... et une certaine idée de la vacuité. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 12:14 | |
| Manazuru (2006, roman traduit en 2009 par Elisabeth Suetsugu ; 230 pages. Editions Philippe Picquier). Pourquoi commencer à lire la nouvelle production de Kawakami Hiromi ? Pour vérifier si la pente descendante se poursuit ? Simplement parce qu'une histoire de disparition mystérieuse, de fantômes, ça peut donner quelque chose. - Citation :
- "Tandis que je marchais, j'ai senti que je n'étais pas seule." (page 5).
C'est ainsi que commence le roman. La narratrice est à la péninsule de Manazuru, donc au bord de la mer. - Citation :
- "Je n'avais pas prévu que je passerais la nuit ici. [...] Je voulais prendre la ligne Chûô, mais sans que je m'explique pourquoi, c'est ver la ligne Tôkaidô que je me suis dirigée et je me suis retrouvée dans le train." (page 9).
Elle finit par descendre à un arrêt, Manazuru. Bref, si elle y est allée, et si elle y retournera, ce sera avant d'avoir remarqué ce nom dans le journal de son mari disparu (ce qu'elle ne fait qu'à la page 63, contrairement à ce qui est écrit en quatrième de couverture). A moins que ce ne fût inconscient, puisqu'elle l'avait déjà lu, ce journal. Rei, le mari de la narratrice a donc disparu, comme ça, un jour, douze ans auparavant. A-t-il fui quelque chose ? Est-il mort ? Tout ceci est presque mystérieux. Rei laisse derrrière elle notre trépidante héroïne, ainsi que sa fille de trois ans. La mère de notre héroïne va vivre avec elle ainsi que sa fille, et on va nous répéter, souvent, très souvent, qu'il y a trois femmes dans la maison, et pas d'homme. Pour s'occuper un peu, notre héroïne va se lier avec un homme marié, Seiji, qu'elle a rencontré dans le cadre de son travail (elle écrit). - Citation :
- "Chaque fois que je vais faire des courses, des formes me suivent. [...] Les formes n'ont pas de densité. Inconsistantes, elles me suivent si je m'éloigne, s'éloignent si je m'approche. Il m'est impossible de distinguer si ce sont des hommes ou des femmes." (page 31).
Même pas peur. Voilà, les formes sont là, et puis elles ne sont plus là. Elles vont bientôt se faire plus précises, enfin une forme, celle d'une femme, va se détacher. Notre héroïne, incitée par cette femme qui lui apparaît à aller une nouvelle fois à Manazuru, va se remémorer deux trois choses à propos de son mari, que bizarrement elle avait tenté d'oublier, et puis voilà. Ce qui donnera lieu à des scènes fantasmagoriques vraiment très longues et passablement ennuyeuses. A part ça, elle ne va pas arrêter de se dire qu'elle aime Rei (son mari, donc), mais qu'elle aime Seiji, aussi. Mais que Seiji a l'air de penser qu'elle pense toujours à Rei (ce qui n'est pas faux). Mais quand même, elle aime bien coucher avec Seiji, etc. Comme d'habitude chez l'auteur, il y a des discussions café du commerce (Kawakami n'est vraiment pas douée pour les dialogues), et du remplissage fascinant : - Citation :
- "J'ai posé la marmite dans l'évier, j'ai tourné le robinet et fait couler l'eau. Je vais la laisser tremper, me suis-je dit. En même temps, j'ai fermé le robinet. Lorsque je fais quelque chose, il m'arrive d'évoquer les mots qui se rapportent à l'action en train de se faire, comme je peux tout aussi bien me représenter la scène, ou encore ne rien penser du tout." (page 22).
Parfois, c'est carrément stupide : "Qu'une voiture s'approche ou s'éloigne, elle finit toujours par passer en augmentant sa vitesse, c'est impossible de juger, non ?" page 50). Sinon, un petit jeu de mots du texte français (volontaire ?) : "Seiji m'avait demandé d'écrire un roman. J'étais toujours sans nouvelles de lui [...]" (page 171). Mais le mot de la fin est dit à la page 199 : "C'est sans intérêt, me dis-je encore une fois." Exact. Un roman avec beaucoup de longueurs (presque tout le livre, en fait), au style vraiment quelconque, qui débouche sur rien. Le mieux, c'est la couverture. Il faudra vraiment des arguments forts pour me faire lire sa prochaine production. Espérons que, dans la littérature japonaise contemporaine, il y a mieux à traduire. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 12:21 | |
| Tu devrais lire Tokyo, ville flottante, de l'ethnologue François Laplantine, qui analyse très bien de ce thème de la disparition récurrent chez les auteurs japonais, et cette apparente insipidité de certains romans, dont Manazuru. Mis à part cela c'est une étude très très intéressante du Japon moderne. |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 12:39 | |
| - Nezumi a écrit:
- Tu devrais lire Tokyo, ville flottante, de l'ethnologue François Laplantine, qui analyse très bien de ce thème de la disparition récurrent chez les auteurs japonais, et cette apparente insipidité de certains romans, dont Manazuru.
Mis à part cela c'est une étude très très intéressante du Japon moderne. Oui, c'est vrai que tu avais déjà fait mention de ce livre, je l'ai noté. C'est effectivement un thème qui revient souvent. Concernant le Kawakami, j'ai quand même l'impression que ce livre est également insipide en profondeur. | |
| | | Anna Envolée postale
Messages : 183 Inscription le : 29/08/2010 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 15:55 | |
| Si je ne me trompe pas, le prochain livre de cette auteur paraît fin octobre aux éditions Picquier : "La ville lointaine". | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 15:59 | |
| - Anna a écrit:
- Si je ne me trompe pas, le prochain livre de cette auteur paraît fin octobre aux éditions Picquier : "La ville lointaine".
Merci pour l'information, mais tout comme eXPie je suis, après une lecture plutôt décevante de son dernier roman, assez réticiente concernant une prochaine lecture | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawakami Hiromi Dim 29 Aoû 2010 - 17:38 | |
| - kenavo a écrit:
- Anna a écrit:
- Si je ne me trompe pas, le prochain livre de cette auteur paraît fin octobre aux éditions Picquier : "La ville lointaine".
Merci pour l'information, mais tout comme eXPie je suis, après une lecture plutôt décevante de son dernier roman, assez réticiente concernant une prochaine lecture Ah oui, je ne savais pas... Ca figure effectivement sur le site de la Fnac, mais pas sur celui de Picquier ni sur Amazon... | |
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| Sujet: Re: Kawakami Hiromi | |
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| | | | Kawakami Hiromi | |
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