Eran Riklis

Pas mal non plus!...

Et tu as retrouvé l'affiche coréenne!

Hiam Abbas est magnifique dans cette séquence de La Fiancée Syrienne:

http://fr.youtube.com/watch?v=CGHbW60u_zs

On dirait Irène Papas

markofr a écrit:

Hiam Abbas est magnifique dans cette séquence de La Fiancée Syrienne:

http://fr.youtube.com/watch?v=CGHbW60u_zs

On dirait Irène Papas

Je voudrais vraiment revoir ce film...

A propos d'Irène Papas je cherche toujours "Iphigénie" de Kakoyannis C'est devenu introuvable et ça m'avait laissé un souvenir très fort. Peut-être un jour...

Bien sûr d'accord avec vous sur ce film métaphore , Les citronniers. Rendu très émouvant par ces deux femmes, deux femmes très seules, qui se ressemblent tant. Coincées toutes les deux dans un rôle , celui de veuve palestinienne, ou de femme de ministre israélien.. Et qui , courageusement, toutes les deux, sortent de leur rôle.
Je n'ai pas senti d'espoir du tout, bien au contraire, rien que, dans les dernières images de ce mur bâti devant des citronniers décimés, l'absurdité de tout cela.
C'est plein d'ironie grâce aux personnages secondaires, rien n'est lourd ( si ce n'est que de part et d'autre, les hommes n'ont pas vraiment le beau rôle..).
La seule chose, c'est qu'on se demande bien pourquoi un ministre de la défense israélien irait s'installer dans une maison pile à la frontière ?

Mis dans le fil de cerclage !

Marie a écrit:

La seule chose, c'est qu'on se demande bien pourquoi un ministre de la défense israélien irait s'installer dans une maison pile à la frontière ?

Je m'étais aussi posé cette question...et répondu que c'était le seul moyen de faire se rencontrer, seulement séparées par un grillage, son épouse et la femme des citronniers...

Tu le proposes au cerclage Marie?
Alors nul Parfumé ne doit le laisser passer...

Vous avez tout dit sur ce beau film Les citronniers.Le cinéma israélien sait fort bien se poser des questions.Merci Marie.Disponible au cerclage.

Bellonzo a écrit:

Vous avez tout dit sur ce beau film Les citronniers.Le cinéma israélien sait fort bien se poser des questions...

Non Bellonzo...Tu devrais nous en parler encore, toi qui sais si bien parler de cinéma...

Coline

Citation :

Non Bellonzo...Tu devrais nous en parler encore

A la demande générale de Coline...
Portrait de femme,de femmes,mais ça pourrait être un peu court de circonscrire ainsi ce beau film,sobre et universel.D'ailleurs Riklis le dit dans l'interview.A travers la fable du verger menacé,déjà un paysage ancré dans la réalité du Moyen-Orient,c'est toute la difficulté de cette terre à respirer de sa propre vitalité qui apparaît.Eran Riklis évite plutôt bien les écueils classiques du militantisme,de la démagogie et du manichéisme. Coline l'a écrit:le machisme des Palestiniens n'est pas passé sous silence.
Riklis dit aussi sa symbolique du citron,reprenant à son compte la chanson folk américaine,Lemon tree,very pretty and the lemon flower is sweet.But the fruit,the poor lemon is impossible to eat..Imbroglio éternel de ce coin du monde,Les citronniers ne convaincra évidemment pas les très rudes extrêmes des deux côtés.Mais le film ressemble à l'orchestre créé par Daniel Barenboïm.Ca ne peut que faire du bien à l'âme.Et que dire de Hiam Abbass?

Marko:si tu as des nouvelles d' Iphigénie de Cacoyannis je suis très très intéressé.

Voilà...chacun nos mots pour dire la beauté et l'intérêt de ce film...

Les citronniers-

Beaucoup aimé ce film magnifiquement bien tourné et sans traits trop appuyés ais-je trouvé!

Les deux portraits de femme sont tout en finesse. J'ai été comme vous touchée par le charisme de Salma belle et fière, si farouchement attachée à ses lopins de terres et à ses citronniers, seule lutte qui vaille encore la peine pour cette femme "qui a déjà eu son lot de souffrances" comme elle le dit un moment à son avocat.

Je regrette juste que la relation muette qui s'établit entre la femme du ministre (au jeu tout en subtilité, superbe aussi!) et Salma n'ait pas été encore plus exploitée. C'est dommage mais en même temps cela aurait pu enlever de la crédibilté, c'est vrai. Ces femmes emmurées chacune dans leur solitude et l'incompréhension des autres et pourtant si opposées est vraiment un point important du film!
Mais ce n'est pas le seul bien sûr, et le réalisateur parvient bien à y mêler l'histoire d'un pays derrière, sans trop en faire. C'est subtil, tous les rôles sont aux petits oignons, même celui du ministre qui aurait pu tomber dans la grossière caricature à laquelle on aurait pu s'attendre.

La fin est vraiment forte, avec les volets qui sortent de la pénombre et s'ouvrent sur un mur de béton devant lequel l'oeil se butte (et la musique s'arrête) derrière les champs de citronniers dévastés et Salma hagarde. C'est très émouvant. Et cela symbolise bien cet état sans issue.

Vraiment bravo à Eran Riklis pour ce film courageux qui dénonce mais n'apporte pas trop d'espoirs non plus.
Surtout ne vous privez pas de ce petit bijou cerclé par Marie. Il y a encore beaucoup à dire car le sujet est complexe mais c'est une réussite!
Merci aux Parfumés de me l'avoir fait connaître

C'est pour ce genre de film que j'aime le cinéma. Une merveille. La fiancée syrienne était plutôt réussie mais n'avait pas autant de qualités humanistes que Les citronniers.
Bon parfum de Riklis.

je ne vais pas reraconter l'histoire, juste ajouter mon avis et insister un peu sur des petites choses qui m'ont plues.

malgré un rythme relativement rapide et constant le film sait à la fois s'attarder sur des instants de ressenti, de lumières, d'arbres, d'air, de nuit - les petites choses qui ancrent la vie dans un sentiment de continuité ou de lien - et sur des morceaux d'un mélange culturel très vaste et très ouvert (peut être là qu'il y a un peu d'optimisme).

à part ça c'est un sublime constat de bassesse universelle, les hommes en tête (et les hommes de pouvoir en tête), et le portrait (avec des différences) de deux vies (et beaucoup d'autres finalement, y compris pour les personnages du film) écrasées par les apparences et les règlent qui se doivent de les maintenir.

c'est aussi la force du film d'être d'abord un drame avant un film sur cette cassure problématique qui bouffe la région.

restent les jeunes absents et/ou déracinés... et à l'air un peu formatés dans leur hébétude.

deux vraiment belles actrices montrée d'une intéressante façon en alternant les nécessités d'un paraitre extérieur et d'un autre plus intime.

terriblement triste et émouvant. (et intéressant pour des images mélangées que pour ma part je ne vois que très rarement, merci la foule de petits détails).

edit : et merci du cerclage !!!

Le voyage du directeur des ressources humaines d'Eran Riklis

Citation :

Suite à la mort accidentelle d’une de ses employées, la plus grande boulangerie de Jérusalem est accusée d’inhumanité et d’indifférence par un quotidien local. Le DRH est alors envoyé en mission pour redorer l’image de l’entreprise.

La fiancée syrienne et Les citronniers ont donné à Eran Riklis une reconnaissance internationale. Mais comme nul n'est prophète en son pays, ces deux films ont peu attiré le public en Israël. Le voyage du directeur des ressources humaines, volontairement moins engagé sur le plan politique et bien plus consensuel, a réparé cette injustice. Revers de la médaille, ce dernier film est bien loin de valoir les précédents. Non qu'il soit raté, il est simplement mou, part dans plusieurs directions et se termine dans une certaine confusion, sans que l'on sache précisément quelles étaient les intentions de l'auteur. Montrer l'ouverture au monde de ce DRH austère et qui ne connait même pas ses employés ? Sans doute, mais la conviction n'y est pas et le message est parasité par d'autres thèmes à peine effleurés : l'immigration en Israël, la situation catastrophique en Roumanie (illustrée par une partie façon road-movie qui n'en finit pas de piétiner), entre autres. Riklis a la tentation de mettre un peu d'absurde dans son récit linéaire mais il n'est visiblement pas doué pour l'humour loufoque. Restent quelques scènes réussies, où un certain humanisme, qui est la marque de fabrique du cinéaste, parvient à percer. Trop peu à se mettre sous la dent après les magnifiques Citronniers et une déception globale à l'arrivée.

Citation :

Restent quelques scènes réussies, où un certain humanisme, qui est la marque de fabrique du cinéaste, parvient à percer. Trop peu à se mettre sous la dent après les magnifiques Citronniers et une déception globale à l'arrivée.

Je te trouve sévère , j'avais beaucoup aimé le roman ( le fil est ici), et j'ai trouvé l'adaptation conforme et réussie. Sauf peut être le titre qui était Le responsable des ressources humaines, la notion de responsabilité entrainant le reste de l'histoire de ce DRH qui finit, poussé par des motifs qui n'ont rien de glorieux au départ , et au terme d'un très long et pittoresque voyage , par comprendre un peu mieux ce qu'il est devenu. Oui, ça part un peu dans tous les sens , mais c'est plein de tendresse et même souvent d'humour. Comme le roman.