Richard Linklater

Richard Linklater, né le 30 juillet 1960 à Houston, au Texas (États-Unis), est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain.

Réalisateur
1985 : Woodshock (court métrage)
1988 : It's Impossible to Learn to Plow by Reading Books (court métrage)
1991 : Heads I Win/Tails You Lose (vidéo)
1991 : Slacker
1993 : Génération Rebelle (Dazed and Confused)
1995 : Before Sunrise
1996 : SubUrbia
1998 : The Newton Boys
2001 : Waking Life
2001 : Tape
2003 : Live from Shiva's Dance Floor (court métrage)
2003 : Rock Academy (The School of Rock)
2004 : $5.15/Hr.
2004 : Before Sunset
2005 : Bad News Bears
2005 : Fast Food Nation
2006 : A Scanner Darkly
2009 : Me and Orson Welles
2012 : Bernie
2013 : Before Midnight
2015 : Boyhood

source: Wikipédia




J'ai vu ce soir Fast Food Nation de Richard Linklater.
Un peu tard pour en parler maintenant...mais très intéressant. J'y reviendrai.
(Je vais me "coller" devant l'émission à Ruquier).

Fast food nation, c'est bien le film avec la superbe actrice de Maria pleine de grâce non ? et Bruce Willis ?

J'ai pas mal aimé ce film lorsque je l'ai vu. Mais il m'a laissé quelques frustrations, parce que chaque petite histoire aurait mérité un film à elle toute seule :
Les émigrés mexicains qui se retrouvent à bosser dans l'usine de viande à hamburgers
Les jeunes étudiants prêt à faire une révolution... et à s'aimer, parce que la vie c'est toujours plus fort.
La mère, jouée par Patricia Arquette (carrément géniale j'ai trouvé), et Ethan Hawke, qui jouait son frère, étaient extraordinaires, vraiment, rien qu'en quelques minutes de films j'ai eu envie de les suivre sur des heures... mais je n'ai eu droit qu'à quelques minutes.
Le vieux cow boy planqué au fin fond de sa ferme, qui garde ses terres desespéremment vides plutôt que pleine d'un bétail entassé pour l'abattoir...

Etc Etc Etc

Après, bien sûr, quand on va au fast food, on mange de la merde (au sens propre comme au figuré apparemment) - mais je dois dire que je suis plutôt du côté de bruce willis qui sort une réplique cinglante sur le fait qu'on a peur de tout, que les microbes y'a pire dans la vie (désolée je ne me souviens plus très bien de ce qu'il dit réellement)

J'ai beaucoup plus aimé ce film pour le côté : petites histoires d'humains un peu paumés mais très attachants, que pour celui : le fast food c'est de la malbouffe et une industrie d'esclavagisme.

Pour Fast food, oui, Queenie, c'est bien le même film que nous avons vu...

Et pour Molière, ta petite phrase va peut-être me donner l'envie d'aller le voir...
J'hésitais, j'avais un peu l'impression qu'on avait tout dit, tout vu sur Molière...

Ce film est tiré d’un best-seller américain portant le même titre et écrit par Eric Schlosser. Le point de départ de ce livre : un reportage d’investigation sur l’industrie américaine du fast-food que Schlosser avait effectué pour le Magazine Rolling Stone.

Ce qui était un article va devenir un le livre, publié en 2001, qui a été pendant deux ans dans la liste des best-sellers aux USA, Canada, Royaume Uni, Japon. Il a été traduit en plus de vingt langues.

Schlosser a refusé toutes les propositions des chaînes de télévision qui voulaient bâtir des documentaires à partir de son livre. Il manquait de confiance dans les télés ou les studios qui étaient derrière ces projets. Il craignait la trahison.

Il va opter en toute indépendance pour une fiction réalisée par Richard Linklater, entièrement basée sur les éléments réels du livre.

« Nous voulions des personnages représentant l’intégralité de l’industrie du fast food : les enfants qui travaillent, les ouvriers qui sont employés dans les usines de conditionnement de la viande, la communauté des ranches et un cadre d’entreprise de fast food de sorte que tous les points de vue soient représentés. »

Linklater et Schlosser inventent une chaîne de fast-food Michey’s et l’UMP, une usine d’abattage d’animaux et d’emballage de viande.

Le film est très imparfait mais il est captivant et atteint son but en dénonçant:

-la mécanisation et la standardisation de l’industrie du fast-food

- la médiocrité des conditions de travail des employés dans les usines (les chaînes de restauration détiennent le record du plus grand nombre d’employés à bas salaires. Leurs employés sont souvent non qualifiés : émigrants , clandestins pour la plupart, étudiants. Tous travaillent dans des conditions dangereuses.

-l’élevage en batterie du bétail et des volailles

- les difficultés du monde agricole face à l’économie imposée par les géants du fast-food

Il n’oublie pas non plus d’évoquer les dangers sanitaires auxquels s’exposent les consommateurs de cette viande de qualité douteuse (aromatisée aux exhausteurs de goût chimiques… et pouvant contenir parfois même une proportion de matières fécales !).

J’aime bien la critique des Cahiers du Cinéma :
« Agréable surprise que cette adaptation light d'un essai anti-malbouffe aux allures de Charlie et la chocolaterie gore (...) »
(Charlotte Garson)
C'est tout à fait ça! :)

Before Sunrise

Citation :

Céline est une étudiante française qui est allée rendre visite à sa grand-mère à Budapest. Jesse est un jeune américain effectuant un périple à travers l'Europe. Tous deux se rencontrent dans un train, entre Budapest et Vienne. Arrivés à Vienne, Jesse doit descendre. Il parvient à convaincre Céline de passer une nuit avec lui dans la capitale autrichienne. Au cours de cette nuit, ils apprendront à se connaître. Le lendemain, ils devront se séparer.

Quand ce film est sorti en 1995, on ne pouvait pas savoir qu’il allait être le premier d’une « série ».
Depuis ses débuts, je suis un peu les films d’Ethan Hawke (encore plus ses exploits comme écrivain, malheureusement il n’a pas poursuivi sur cette route), cette histoire et ce genre de scénario ne pouvait que me plaire, donc, ce n’est même pas une question que ce film figure parmi mes favoris. J’adore… même si cela fait drôle de le voir aujourd’hui avec la connaissance des deux autres.

Cela reste un très bon moment de cinéma.

Faut prévenir quand même qu’on doit aimer des séances avec beaucoup de dialogues… ils ne font pratiquement que cela, parler !

Before Sunset

Citation :

Neuf ans ont passé depuis la rencontre de Jesse et Céline à Vienne
Jesse est devenu un écrivain à succès, Céline une militante écologiste. Alors que Jesse répond à une interview et dédicace ses livres dans une librairie anglophone de Paris (Shakespeare and Company), Céline apparaît. Celle-ci s'est reconnue dans le personnage du dernier livre de Jesse. Ils décident de marcher un peu dans les rues de Paris. On apprend que Céline n'a pas pu se rendre au rendez-vous qu'ils s'étaient fixé six mois après leur rencontre à Vienne. Elle explique à Jesse qu'elle avait dû se rendre à l'enterrement de sa grand-mère. En neuf ans, beaucoup de choses se sont passées, et Jesse est marié et père. Jesse et Céline regrettent beaucoup de ne pas s'être vus pendant tout ce temps, et de ne pas s'être échangé leurs adresses. Après une balade en bateau-mouche sur la Seine, Jesse accompagne Céline chez elle, dans son appartement.

On retrouve donc notre couple après des années, contente de savoir ce qui s’est passé après cette journée passée à Vienne. Et ils ont bien fait de se retrouver, en plus de l’histoire qui tient la route.

Et c’est fabuleux, ils reprennent leur conversation pratiquement à l’endroit où ils l’ont délaissée… et c’est toujours aussi sublime et extra comme dans le premier film. Bien que le ton est devenu un peu plus mélancolique. Lors de leur séjour à Vienne ils étaient des jeunes adultes avec plein de projets et tous les espoirs… entre temps il y a eu des choix faits, pas toujours bien, des routes prises, pas toujours satisfaisantes… mais c’est toujours un bon moment qu’on passe avec eux.

Puisque le film se joue dans un après-midi à Paris, il n’y a qu’un seul choix de vêtement pour les acteurs, à mon avis, ils ont fait le pire des choix pour Ethan Hawke, la vue de sa chemise me fait mal aux yeux à chaque fois que je regarde ce film… mais sinon, c’est tout bon !!

Before Midnight

Citation :

Neuf ans ont passé depuis les retrouvailles de Jesse et Céline à Paris dans Before Sunset. Leurs vacances en Grèce sont l'occasion de disserter sur leur couple et leur avenir.

Maintenant je suis sûre qu’on va avoir tous les 9 ans une suite… ils ne peuvent tout simplement pas faire autrement !!

En tout cas cet épisode avec les vacances en Grèce est très bien. Extra. Tout à fait réaliste, le côté  romantique s’est envolé un peu, mais cela ne nuit pas trop… c’est toujours un film où on parle, parle, parle… et c’est si boooooon

Linklater a suivi et filmé un garçon pendant 12 ans.

Ce film a l'air excellent !

Le trailer me donne furieusement envie ! Et Patricia Arquette aussi !

Boyhood

Citation :

Chaque année, durant 12 ans, le réalisateur Richard Linklater a réuni les mêmes comédiens pour un film unique sur la famille et le temps qui passe. On y suit le jeune Mason de l’âge de six ans jusqu’ à sa majorité, vivant avec sa sœur et sa mère, séparée de son père. Les déménagements, les amis, les rentrées des classes, les premiers émois, les petits riens et les grandes décisions qui rythment sa jeunesse et le préparent à devenir adulte...

Le simple fait de voir ce projet de longue date se concrétiser en film est déjà un accomplissement. Linklater a tenté un pari audacieux, ambitieux et Boyhood sait être bien davantage qu'une somme d'années rassemblées au montage. La durée (près de trois heures) est loin d'être un poids car le rythme des séquences suit une trajectoire à la fluidité lente. Le réalisateur se positionne en tant qu'observateur avec un récit évitant la plupart du temps les péripéties dramatiques, mis à part le contexte d'une famille recomposée et de choix affectifs malheureux parfois pesants. Le quotidien, dans son anonymat apparent, représente le fil conducteur et saisit dans l'instant l'évolution de chacun. Mason et sa soeur ainée sont alors autant acteurs que spectateurs du monde qui les entoure et dont ils apprennent, peu à peu, à cerner les contours affectifs.

J'ai regretté l'utilisation parfois trop évidente d'un contexte (Harry Potter, Star Wars, la guerre en Irak, l'apparition de Facebook et bien d'autres exemples...) même si la présence de repères était sans doute indispensable. Le piège est cependant de se retrouver face à une réalité descriptive qui s'impose au détriment de la singularité des situations personnelles.
Les parcours individuels trouvent cependant un écho émotionnel à travers la perspective du passage du temps. La force de Boyhood dans sa dernière heure est de faire ressentir la transition de Mason vers l'âge adulte à travers le poids de ce qui est désormais perdu. Une sensation d'euphorie, d'indépendance se mêle à la conscience d'une fragilité nouvelle et incertaine.
Linklater livre donc une proposition de cinéma marquante bien qu'inégale, qui séduit malgré des moments de frustration et d'agacement (qui étaient pour moi bien plus inconfortables dans sa "trilogie" Before Sunrise/Before Sunset/Before Midnight).

Boyhood


Quelle petite merveille! Il fait partie de cette rare catégorie de films qui me font l'effet de bombes à retardement. Une émotion qui grandit progressivement et qui poursuit après la projection. Parce qu'il ne cherche pas le mélodrame ou les effets de surprise faciles mais distille une douce mélancolie et une simplicité qui vont droit au coeur. Le père fait écouter à un moment à son fils un air de country. Il lui dit que ce qu'il trouve beau c'est que cette chanson parle de la vie de tous les jours à travers des petits riens de manière "factuelle et non alambiquée". Le film fait exactement ça. Et le fait d'avoir retrouvé ces comédiens chaque année pendant 10 ans n'est non seulement pas un gadget mais une très belle idée qui permet de capter la métamorphose physique et psychique de ce passage du temps, des désillusions des parents (formidables Patricia Arquette et Ethan Hawke) à la découverte de la vie par ces enfants qui deviennent ados puis jeunes adultes. Le petit héros de Boyhood porte son regard lunaire et réservé mais grand ouvert sur le monde qui l'entoure. Il est comme le réalisateur qui capte des moments volés aux hasards de la vie. Une amie lui dira qu'on considère souvent qu'il faut saisir l'instant qui passe pour en profiter mais que c'est en fait l'instant qui nous saisit. A la fin il se lance dans sa propre vie dont il va construire les prochains chapitres. J'aurais bien aimé les découvrir encore un peu.

Défi ambitieux et original rempli. Certes. Mais...

Mise à part le côté intéressant, ludique, culotté et attendrissant, de voir des acteurs grandir et vieillir à l'écran, il manque un vrai quelque chose à ce film.
Ce n'est pas qu'il "ne se passe rien" qui me dérange (j'aime les films de famille, de quotidien, de portraits), c'est que l'émotion semble en être retirée. C'est plat, sans vrai parti pris de mise en scène, ou de scénario.
L'intérêt de suivre les mêmes acteurs pendant une dizaine d'années fait plus gadget marrant que fil intéressant et exploité. Finalement, ça aurait été joué par différents acteurs d'âges différents, ça n'aurait rien changé.
Et j'attendais ça : que le fait que ce soit sur 10 ans, avec les même comédiens, aient un sens autre que le simple défi.

De plus... l'acteur principal je le trouve d'une fadeur assez époustouflante. Il semble ne jamais dégagé un poil de cul de charisme (pourtant il essaye).

Les plus : Linklater ne fait pas dans le mélodrame, il parvient à avoir des scènes très justes, vraiment touchantes, parfois marrantes. Et 3h de film sans ennui, vu le manque d'audace, c'est un exploit ! Le découpage aide à cela (film fait de plein de micro scènes), donc atout... mais en même temps, les scènes ne prennent pas le temps de se développer, d'aller autre part que dans la représentation plutôt superficielle et archétype d'une famille à travers les années. Y'a un côté marrant à voir les évolutions technologiques, les trucs marquants de certaines années (les fringues, les coupes de cheveux, Harry Potter...) mais ça ne dépasse que rarement le côté représentatif.

J'ai aimé, mais je n'ai pas du tout été bouleversifiée.

Ce gamin je le trouve au contraire très touchant. J'aime les personnages plus discrets, observateurs sensibles qui ressentent intimement plus qu'ils ne s'exposent avec relief ou charisme. C'est un jeune qui cherche son identité et qui est témoin du grand bordel de la vie de ses parents. Voir ses métamorphoses physiques comme psychologiques est une belle expérience. A l'arrivée je le trouve rayonnant derrière la banalité  apparente.  Un peu comme le narrateur du Temps ou Nous chantions de Powers qui était l'observateur de sa famille. Il semblait un peu dans leur ombre mais à l'arrivée c'est lui qui avait tout éclairé de sa simplicité et de sa sensibilité.

Je ne sais pas si c'est vraiment lui le "coupable" de cette fadeur (à mon goût) ou la réalisation (qui ne s'attarde sur rien.)

Queenie a écrit:

Je ne sais pas si c'est vraiment lui le "coupable" de cette fadeur (à mon goût) ou la réalisation (qui ne s'attarde sur rien.)

Elle s'attarde malgré tout sur des moments importants d'une vie, même dans leur banalité. La séparation des parents dans des regards d'enfants, le désarroi d'une mère face à un nouveau conjoint pervers et alcoolique, l'apaisement d'un père, grand ado attardé, qui trouve son équilibre avec une fille sympa et davantage en phase avec lui que la mère des enfants qui est trop dans le contrôle (le père la décrit comme castratrice) bien que sensible et juste, le premier désarroi amoureux... C'est fait de mille petites choses qui prennent d'autant plus de relief qu'on voit justement la métamorphose du temps sur les visages et dans les attitudes de chacun. Tu dis que ça serait la même chose si on avait pris des acteurs différents pour chaque tranche d'âge mais c'est justement ce parti pris d'observation des métamorphoses de cet enfant devenant ado qui rend le film troublant. En sortant de la salle je n'ai pas eu l'impression qu'on m'ait "appris" ou raconté quelque chose de fondamental mais par contre j'ai vécu une expérience du temps qui passe en écho à ma propre vie qui m'a beaucoup touché. Tout est question de regard.

Et peut-être question de moment.

J'ai un ami qui l'a adoré... ça m'a laissé perplexe... Il faudrait que je le revois, je crois. J'étais peut-être pas dans le mood.