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| Virginia Woolf | |
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Auteur | Message |
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Noémie Sage de la littérature
Messages : 1290 Inscription le : 24/11/2010 Localisation : Au pied des Pyrénées...
| Sujet: Re: Virginia Woolf Dim 19 Déc 2010 - 17:07 | |
| Dans le cadre "Nos 11 auteurs du mois",je viens de lire Flush : une biographie. J"ai beaucoup aimé cette biographie de l'épagneul cocker de Mrs Barrett-Browning. Sûrement en partie parce que j'adore les animaux(en tout cas,cela m'avait aidé à choisir la première lecture de cet auteur) mais aussi parce que la vie décrite par Flush ne manque pas d'intérêt: Londres, l'Italie,la vie dans ces lieux,les joies de Flush,les dangers qu'il y court,la perception qu'il en a. Tout est merveilleusement décrit dans une écriture très précise,très détaillée,très riche. C'est un petit bijou à lire,c'est un bien agréable moment que m'a fait passer Flush et je reviendrai,c'est certain,vers les livres de Virginia Woolf. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 10:12 | |
| Mrs Dalloway - Spoiler:
je signale que sur la page précédente vous trouverez le début du commentaire de Lara sur ce roman, un commentaire qu'il faut lire absolument... en attendant la suite... et j'espère d'ailleurs ne pas trop empiéter sur ce futur Je n'y allais pas la fleur aux dents, j'y allais même à reculons dans ce livre de Woolf, parce que je gardais de mes vieilles lectures ( Orlando et La traversée des apparences) un désagréable goût d'ennui. Il m'aura fallu attendre la page 150 pour que le ciel s'éclaire, que les nuages fuient, que l'ennui distillé par cette lecture devienne enfin plaisir. Et quel plaisir ! Je me doutais bien qu'il fallait s'accrocher, que sous les descriptions lénifiantes des pensées de chaque personnage, disséquées comme seul un chirurgien de l'âme pouvait le tenter, se cachait une pépite, car on ne devient pas Virginia Woolf par hasard. Quel talent ! Quelle audace dans l'utilisation des répétitions, dans l'enchâssement des lignes mélodiques (on pense à Beethoven) ! Quelle immense leçon de style dans le travail sur le rythme et ce recours incessant, calculé, quasiment débilitant au point-virgule et qu'est-ce que ce point virgule si ce n'est une cravache qui impose la cadence. Mais pas une cravache qui blesse, non, Woolf se sert du point-virgule comme un écuyer n'a besoin que de poser la cravache sur l'encolure du cheval pour que ce dernier sache qu'il doit tourner à droite, changer de pied, reculer ou partir au galop. "Dans les yeux des gens, dans leur démarche chaloupée, martelée ou traînante ; dans le tumulte et le vacarme ; les attelages, les automobiles, les omnibus, les camions, les hommes-sandwiches qui se frayent un chemin en tanguant ; les fanfares ; les orgues de barbarie ; dans le triomphe et la petite musique et le drôle de bourdonnement là-haut d'un avion, dans tout cela se trouvait ce qu'elle aimait : la vie ; Londres ; ce moment de juin." p.63 Quel travail sur l'écriture du temps et sur cet immense travelling qui commence à la première page et s'achève à la dernière, chaque mouvement permettant de passer d'un personnage isolé à un autre (Walsh croisant l'ambulance qui emmène le corps de Septimus au moment même où il pense à Clarissa Dalloway...) (ce qui me fait dire que Tarantino a lu Woolf... et ce qui me fait penser au Altman de Short cuts). D'ailleurs le roman n'en n'est pas un puisqu'il est la combinaison de plusieurs nouvelles cousues les unes aux autres. Cousues c'est bien cela l'immense talent de Woolf, nous proposer non pas une structure linéaire mais une véritable architecture, capable qu'elle est de jouer avec les temps (passé/présent se fondant dans les souvenirs). Travail dont elle dit : "Il m'a fallu une année de tâtonnements pour découvrir ce que j'appelle mon procédé de sape, qui me permet de raconter le passé par fragments, quand j'en ai besoin." Incroyable maîtrise du procédé qui m'a forcé avant même d'avoir fini ma lecture à repartir du début (j'ai vu que Coline avait lu trois fois de suite Les Vagues, ce qui n'est pas étonnant si on considère que le procédé de Woolf est de répéter ad libitum la même phrase, non pas jusqu'à la nausée mais jusqu'à l'acmée du sentiment, exactement comme le rythme marin : trois petites vagues, une grosse, trois petites, une grosse et soudain l'éblouissement...). Recommencer au début à cause d'une phrase : " Parce que ce n'est pas à ça qu'elle ressemblait Sally Seton, lorsque Clarissa, le broc d'eau chaude à la main, se disait : penser qu'elle est sous ce toit, sous ce toit ! Pas du tout à ça !" page 290 renvoie à la page 104 : " (...) et elle se revoyait debout dans sa chambre, tout en haut de la maison, le broc d'eau chaude à la main, disant tout haut : "Elle est sous ce toit... elle est sous ce toit !" " Pratiquemment la même phrase avec entre les deux 190 pages qui font qu'on ne les entend pas du tout de la même manière. Un temps de lecture qui est le temps d'une vie (en une journée réaliser un tel exploit voici qui est phénoménal), car la première Clarissa est jeune et belle et vierge et la seconde est mûre, un peu fanée, vieillissante, usée. Toute la vie de cette femme tient soudain dans ce rapprochement de deux phrases identiques qui ne peuvent pas se lire de la même façon parce qu'elles sont écrites à deux moments diamétralement opposés et en miroir de son existence (le début et la fin). Quelle charge contre les médecins ! Quel humour tout britannique porté sur sa propre classe (les mondains) ! Quel livre sur la folie (et s'il n'y avait que Septimus à garder, le roman serait déjà une sorte de chef-d'oeuvre) ! Une chose encore (avant de passer aux déceptions) : la scène du baiser. La scène du baiser est d'une telle ellipse qu'on pourrait croire qu'elle n'a jamais existé, qu'elle n'a jamais été écrite : " Et alors eut lieu le moment le plus exquis de sa vie ; alors qu'elles passaient devant une vasque en pierre remplie de fleurs, Sally s'arrêta ; elle cueillit une fleur ; elle l'embrassa sur les lèvres. C'était comme si le monde entier avait basculé la tête en bas ! Les autres disparurent. (...)" Nous atteignions ici ce qu'il y a de plus intime chez Woolf, ce souffle fragile, cette communion magique de deux corps féminins à peine sortis de l'adolescence et qui s'abbouchent. Cette scène (qui pourrait presque passée comme anecdotique) est d'une pudeur qui se dit par l'absence de mots. Il s'agit véritablement de magie, parce que tout à coup dire serait trop, trop lacérant, trop éblouissant. Deux ombres dans ce superbe tableau : Quel dommage que tant d'art soit mis au service d'une narration si ennuyeuse (parce que tout de même les 100 premières pages furent proches de la torture). Et puis parfois le style tend à une forme de lyrisme un peu désuet qui agace légèrement. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 10:24 | |
| En fait, je me dis que l'ennui vient peut-être du fait que tous les personnages de Mrs Dalloway sont morts.
Ils ont tous plus ou moins renoncé à la vie, Clarissa a renoncé à l'amour en épousant un gentil conservateur, Walsh a renoncé à l'écriture, Septimus se voit gagner par la folie et la tentation du suicide, même Elizabeth (la fille de Clarissa, jeune, belle, qui commence seulement à vivre) est sans passion...
Le constat est tout de même profondément triste. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 15:23 | |
| Ton commentaire est comme toujours très élaboré et très juste Shanidar... J'ai souvent trouvé moi aussi des moments d'ennui à la lecture de Virginia Woolf, pour les raisons que tu donnes, ce qui rebute plus d'un et c'est dommage car, à persister, l'admiration nous vient et elle n'a plus de bornes... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 15:31 | |
| - coline a écrit:
- Ton commentaire est comme toujours très élaboré et très juste Shanidar...
J'ai souvent trouvé moi aussi des moments d'ennui à la lecture de Virginia Woolf, pour les raisons que tu donnes, ce qui rebute plus d'un et c'est dommage car, à persister, l'admiration nous vient et elle n'a plus de bornes... tout à fait exact Coline, je crois que c'est le premier auteur qui me fait un tel effet. Ennui et pourtant un talent fou. Je n'ai pratiquement pas parlé des thèmes du roman car il me semble vraiment que la magie vient de la construction du livre. Et cette construction (un peu comme la Tour Eiffel, pas franchement jolie, ni très utile mais emblématique) est inattaquable... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 15:58 | |
| - shanidar a écrit:
- coline a écrit:
- Ton commentaire est comme toujours très élaboré et très juste Shanidar...
J'ai souvent trouvé moi aussi des moments d'ennui à la lecture de Virginia Woolf, pour les raisons que tu donnes, ce qui rebute plus d'un et c'est dommage car, à persister, l'admiration nous vient et elle n'a plus de bornes... tout à fait exact Coline, je crois que c'est le premier auteur qui me fait un tel effet. Ennui et pourtant un talent fou. Je n'ai pratiquement pas parlé des thèmes du roman car il me semble vraiment que la magie vient de la construction du livre. Et cette construction (un peu comme la Tour Eiffel, pas franchement jolie, ni très utile mais emblématique) est inattaquable... L'ennui peut naître du fait qu'elle ne répond pas vraiment aux critères habituels d'une narration romanesque et de ses péripéties. C'est introspectif et flottant. Mais si on se laisse flotter elle donne vraiment le sentiment d'être au plus près du flux de conscience et du côté friable de l'identité, des souvenirs, de la réalité elle-même. C'est très beau. Mais c'est aussi entrecoupé de réflexions à caractère plus social ou philosophique. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 19:23 | |
| Les romanciers qui cherchent à créer de nouvelles structures narratives se trouvent forcément confrontés au problème d' adapter leur style à leurs recherches... Et par là-meme s' exposent parfois à l' échec. C' est le cas des Années et peut etre d' Orlando, que j' ai parcouru sans le lire vraiment. Sur ce que j' ai lu et que je me souviens Les vague me semble etre le plus réussi. Par contre les essais, d' une lecture plus aisées sont vraiment interessants. Je pense à Instants de vie, Une chmbre à soi Et surtout au COmmun des lecteurs que j' ai lu récemment. Ce qu' écrit Hermann Broch me semble en partie adapté à Virginai Woolf, sauf que Broch parle de l' évolution artistique plus que de la création et de l' inovation. : ... L' artiste, lié à la logique de ses moyens de représentation (qui récèlent également le principe de toute évolution artistique) est sans cesse poussé toujours d' avantage dans l' ésotérisme et finalement en vertu de la plus pure honneteté artistique, parle un langage subjectif qui n'est compréhensible que de lui seul.
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 21:35 | |
| - Marko a écrit:
- C'est introspectif et flottant. Mais si on se laisse flotter elle donne vraiment le sentiment d'être au plus près du flux de conscience et du côté friable de l'identité, des souvenirs, de la réalité elle-même. C'est très beau. Mais c'est aussi entrecoupé de réflexions à caractère plus social ou philosophique.
Comment mieux dire?... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 22:19 | |
| Je n'ai pas vraiment envie de 'lâcher l'affaire', j'aimerai comprendre la magie. Je ne suis pas sûre qu'une jeune femme du XXIème siècle lisant Mrs Dalloway puisse s'identifier au personnage principal, je ne suis pas sûre qu'elle soit sensible à la psychologie du personnage et pourtant je suis à peu près persuadée qu'elle pourrait y trouver une puissance d'évocation, une rigueur, une franchise qui l'atteignent. Des questionnements aussi, sur l'impact de la mort quand elle vous frôle, quand le temps vous rattrape, quand la vie vous ignore. Et cet abîme lancinant : que faisons nous de notre vie ? je lirais sans doute Les Vagues, mais pas tout de suite, pas tant que cette lecture me hantera. Je vais plutôt suivre les indications de Bix et regarder du côté des essais, j'y trouverai sans doute quelques explications à tant de fascination. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Ven 14 Jan 2011 - 23:39 | |
| Je viens de lire tous ce que j'ai raté de Woolf sur parfum depuis ces longues semaines. Malheureusement Shanidar l'esprit de Mrs Dalloway m'a abandonné, je serais incapable de continuer mon commentaire entrepris. Il me faudrait ressusciter des émotions passées, elles sonneraient faux, à moins que je ne relise le livre. Je vais tout de même tenter de m'en ré-imprégner ne serait-ce que pour te répondre! Je viens de mettre ma chambre sans dessus dessous pr retrouver ce livre! - shanidar a écrit:
- En fait, je me dis que l'ennui vient peut-être du fait que tous les personnages de Mrs Dalloway sont morts.
Ils ont tous plus ou moins renoncé à la vie, Clarissa a renoncé à l'amour en épousant un gentil conservateur, Walsh a renoncé à l'écriture, Septimus se voit gagner par la folie et la tentation du suicide, même Elizabeth (la fille de Clarissa, jeune, belle, qui commence seulement à vivre) est sans passion...
Le constat est tout de même profondément triste. Virginia Woolf n'est pas facile à lire, c'est indéniable. Comme toi certains passages m'ont moins intéressés que d'autres, je les ai lus assez vite sans m'y arrêter, mais bizarrement il me semble impossible de les supprimer. Leur absence détruirait cette édifice dont tu parles, Shanidar. Tu as parfaitement et profondément raison quand tu écris ceci: - Citation :
- Et cette construction (un peu comme la Tour Eiffel, pas franchement jolie, ni très utile mais emblématique) est inattaquable.
. Sur le moment certes certains passages peuvent ennuyer quelques peu. Mais le livre refermé, après réflexion, il est impossible d'en supprimer aucun. Non! Ils font partis de ce sentiment flottant qui nous habite lorsqu'on lit Woolf, de ce brouillard de la conscience que parfois vient illuminer un sentiment vif et grand! Jamais Virginia ne m'a agacée, étourdie parfois, mais jamais agacée! Oh que non! Et le première page n'ont pas été les moins intéressantes! Il faut suivre Virginia même dans sa narration, qui est en faite elle aussi une extension de sa pensée, et dans ses méandres semi-narratifs, au milieu d'un étrange brouillard on trouve des pépites d'or qui nous brûlent entre mains! Tu sembles parler d'un ennui général, là où moi je n'ai vu qu'un ennui ponctuel. Je ne pense pas, comme tu le dis, que tous les personnages de Mrs Dalloways sont morts. Je pense que Virginia était d'une justesse immense quand elle décrivait l'homme et le décalage entre son souhait de vie et sa vie. Entre ce qui brûle en lui et ce qu'il fait de ce feu! La plus part d'entre nous l'étouffe par convention, par obligation, par paresse- voir même certains ne le possèdent pas... ce qui est d'une infinie tristesse. Dire de tous les personnages de ce livre qu'ils sont morts, parce qu'ils ont trahi ce feu, l'ont vendu par conformisme ou par la force des choses me semble trop radicale. Qui est vivant dans ce cas? Qui? Quel humain? refuser de domestiquer cette flamme intérieure, se laisser consumer par elle, que ce soit l'amour, l'écriture ou autre, amène là aussi à une mort certaine! Une mort plus éclatante peut-être, mais une mort tout de même, et bien peu de gens choisissent cette option là. Je pense que Woolf analyse cette antinomie avec une réelle justesse! Et le personnage de Mrs. Dalloways me semble paradoxalement le plus vivant de tous! Il se réveille à sa mort! Cette simple journée est le réveil de toute une existence! - coline a écrit:
- l'admiration nous vient et elle n'a plus de bornes...
Oui.... - Marko a écrit:
- L'ennui peut naître du fait qu'elle ne répond pas vraiment aux critères habituels d'une narration romanesque et de ses péripéties. C'est introspectif et flottant. Mais si on se laisse flotter elle donne vraiment le sentiment d'être au plus près du flux de conscience et du côté friable de l'identité, des souvenirs, de la réalité elle-même. C'est très beau. Mais c'est aussi entrecoupé de réflexions à caractère plus social ou philosophique.
oui! - bix229 a écrit:
- Par contre les essais, d' une lecture plus aisées sont vraiment interessants. Je pense à
Instants de vie, Une chmbre à soi Et surtout au COmmun des lecteurs que j' ai lu récemment. Une chambre à soi m'intéresse beaucoup! - shanidar a écrit:
- Je n'ai pas vraiment envie de 'lâcher l'affaire', j'aimerai comprendre la magie. Je ne suis pas sûre qu'une jeune femme du XXIème siècle lisant Mrs Dalloway puisse s'identifier au personnage principal, je ne suis pas sûre qu'elle soit sensible à la psychologie du personnage et pourtant je suis à peu près persuadée qu'elle pourrait y trouver une puissance d'évocation, une rigueur, une franchise qui l'atteignent.
Identification complète non, mais partielle oui! Après il s'agit de cas personnels! - Citation :
- Des questionnements aussi, sur l'impact de la mort quand elle vous frôle, quand le temps vous rattrape, quand la vie vous ignore. Et cet abîme lancinant : que faisons nous de notre vie ?
Je pense qu'il faut que tu lises To the Light house. Les thématiques sont exactement celles-ci! Mon coeur s'est contracté à m'en faire mal lorsque mes yeux ont lu ce passage: "Quel est le sens de la vie ? Voilà tout – c'est une question bien simple ; une question qui tend à nous hanter à mesure que les années passent. La grande révélation ne vient peut-être jamais. Elle est remplacée par de petits miracles quotidiens, des révélations, des allumettes inopinément frottées dans le noir." - Citation :
- je lirais sans doute Les Vagues, mais pas tout de suite, pas tant que cette lecture me hantera. Je vais plutôt suivre les indications de Bix et regarder du côté des essais, j'y trouverai sans doute quelques explications à tant de fascination.
Les vagues est tout simplement magnifiques... je l'ai prêté... quand je l'aurais récupéré j'essayerai de vous en dire deux mots... Après La promenade au phare (qui m'a beaucoup touché...), je lis à présent la correspondance de Virginia avec Vita. Je cherche à savoir qui était cette femme, et généralement les correspondances aident à nous faire une idée plus juste de l'auteur. Car je ne suis pas dupe, Virginia est de tout ses livres. Et c'est pr ça que plus que ses personnage c'est elle que j'aime. Je vais vous faire parts de mes impressions quant à La promenade au phare dans le week-end, et si mes impressions sur sa correspondance vous intéresse, je serais enchantée de les partager également! |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Virginia Woolf Sam 15 Jan 2011 - 0:25 | |
| Tu lis bien Lara ! Tu lis avec sentiment et émotion... Lentement ou plus vite selon le cas, c' est cela aussi, bien lire ! L 'analyse a posterori n' est meme pas toujours nécessaire... On n' a pas à justifier ce qu' on aime ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Virginia Woolf Sam 15 Jan 2011 - 0:34 | |
| - Lara a écrit:
- Je vais vous faire parts de mes impressions quant à La promenade au phare dans le week-end, et si mes impressions sur sa correspondance vous intéresse, je serais enchantée de les partager également!
Ah mais sacrément que j'attends tes impressions! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Sam 15 Jan 2011 - 0:43 | |
| Je m'attacherai alors à les retranscrire au plutôt, les fautes de grammaire et d'orthographe en moins je l'espère! Pardonnez moi je tombe de fatigue ce qui n'arrange en rien ma propension naturelle à la faute. Mille excuses. |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Virginia Woolf Sam 15 Jan 2011 - 10:13 | |
| merci pour ce commentaire éclairant, Lara. A l'absolu, Woolf semble choisir l'intermittence. A l'Idéal, elle mêle la tempérance. Au désespoir, elle ajoute la folie et la mort et c'est là peut-être que se trouve le point de bascule. Tu as raison de me reprendre, tous les personnages ne sont pas morts, ils 'vivotent' et cette vie-là est sans doute plus proche de la 'vraie' vie que les grands élans de l'âme (je pense à Hugo en écrivant cela). La littérature ne se fait pas qu'avec de Grands Sentiments, c'est une belle leçon que nous donne Virginia. J'attends la suite de tes commentaires avec... gourmandise. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Virginia Woolf Sam 15 Jan 2011 - 20:21 | |
| - shanidar a écrit:
- A l'absolu, Woolf semble choisir l'intermittence. A l'Idéal, elle mêle la tempérance. Au désespoir, elle ajoute la folie et la mort et c'est là peut-être que se trouve le point de bascule. (...) tous les personnages ne sont pas morts, ils 'vivotent' et cette vie-là est sans doute plus proche de la 'vraie' vie que les grands élans de l'âme (je pense à Hugo en écrivant cela). La littérature ne se fait pas qu'avec de Grands Sentiments, c'est une belle leçon que nous donne Virginia.
C'est tellement juste ce que tu écris!! Et c'est ce qui me touche tant chez Woolf! Je la trouve plus vivante, plus profonde que bien d'autres écrivains car plus vraie! Ce sont de loin ses sentiments à elle qui sont les plus grands car prise dans cette antinomie terrible son âme se déchire et s'auto-analyse avec lucidité! De ce combat entre l’absolu et le fait, elle ressort blessée, meurtrie, son sang s’échappe en goutte d’or et vient noircir la page blanche que l’on serre avec passion à chaque mot ! |
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