Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Pierre Charras

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Marie
coline
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channe
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MessageSujet: Pierre Charras   Pierre Charras EmptySam 17 Mar 2007 - 18:06

Pierre Charras Pierre11C'est un bouquin qui me tombe dans la main comme certaines rencontres fortuites tombent à pic.
Dans le tissage des bavardages du "Thé aux livres" un comité de lectures auxquels je participe, j'entends ce titre comme un murmure à mon oreille : "Bonne nuit, doux prince". Et ce sont les mots que j'avais sur le bout de la langue pour dire adieu à mon père.... qui venait tout juste de partir pour son ailleurs.
Quand bien même je pouvais m'y attendre puisqu'il avait presque 94 ans, je me sentais orpheline, un peu vide de mes bouts d'enfance.
Le hasard parfois, un petit miracle...
"Bonne nuit, doux prince" de Pierre Charras aux éditions Mercure de France.
J'ai dévoré le livre le soir même.
Ce livre qui parlait de la mort d'un père, des non dits, des nons écoutés, des mal dits, des rencontres loupées et des sourires attrapés...
J'ai eu la chance de pouvoir faire la paix avec mon papa. C'est d'ailleurs pour cela que j'écris "papa" et non, mon père. Parce que ces dernières années, il était redevenu mon "papa"... Malgré toutes les incompréhensions et les blessures d'enfance qui restent des blessures.

L'auteur du livre n'a pas eu ma chance. Il n'a pas osé aller au devant de cette paix. Mais à travers ce livre, il parvient à la sérénité.
Il se trouve que son père est né la même année que ma maman, en 1911 et que sa maman est décédée à l'âge de mon père. Vies croisées. Son père est mort à l'âge de 69 ans comme ma mère...
L'auteur parle des années cinquantes, des blessures vives de la guerre, des guerres qui ont comptés pour les générations de nos parents.
L'auteur et moi, comme si nous étions frères de vie.
Je vais le prêter à mon frère.... Pas sûr qu'il comprenne.
Comme le dit l'auteur : "j'ai mal à mon père... à cause de tout ce qui n'a pas eu lieu... Les occasions manquées."
J'en ai manqué aussi mais j'ai eu le temps de rattraper... Alors, je peux lui dire avec sérénité, bonne nuit, doux prince, va cultiver les roses qui te faisaient rêver...

La vie vous fait aller et venir sur des montagnes russes, des larmes aux rires, en repassant par les sourires et la tendresse. J'ai beaucoup de chance. Il me reste la tendresse en grand.
Je vous conseille ce livre si vous avez perdu quelqu'un de cher à qui vous n'avez pas eu le temps de dire combien il comptait pour vous malgré tout ce qui pouvait vous séparer.
Je sais, ça n'est pas une critique très littéraire.
A remarquer que c'est très bien écrit. Mais c'est avec mon coeur que j'ai lu ce livre.
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coline
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptySam 17 Mar 2007 - 19:14

channe a écrit:
.
Je sais, ça n'est pas une critique très littéraire.
A remarquer que c'est très bien écrit. Mais c'est avec mon coeur que j'ai lu ce livre.

Très émouvant le sujet de ce livre...et le commentaire que tu en fais...
"Pas très littéraire" dis-tu ?
En est-il moins intéressant?...A mes yeux, non...Je comprends très souvent moi aussi avec mon coeur, avec mes émotions...
Merci CHanne!
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Marie
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptyDim 18 Mar 2007 - 1:44

Mais chaque lecture est individuelle, Channe, et répond à une sensibilité individuelle....Et en plus, ici, à un moment bien particulier de ta vie.
Merci pour cette émotion partagée.
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sousmarin
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptyDim 18 Mar 2007 - 11:41

C’est toujours avec notre cœur que nous lisons, la technique n’est là que pour l’emballage.
Du bon vin est tellement meilleur dans un superbe verre mais la piquette reste de la piquette…même si l’écrivain a « de la plume »

Une histoire qui nous touche avec un écrivain qui nous parle avec talent, voilà ce qui nous transporte… sunny
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bertrand-môgendre
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptyDim 18 Mar 2007 - 11:52

channe avoue
Citation :
Je sais, ça n'est pas une critique très littéraire.
Tu as raison, une critique n'est jamais très littéraire.
En attendant, tu donnes le goût d'ouvrir ce livre, puisqu'il existe au coeur de ses pages une émotion cachée qui ne demande qu'à être découverte.
L'auteur a donc gagné son pari.
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Chatperlipopette
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptyJeu 6 Déc 2007 - 16:31

"Dix-neuf secondes"


quatrième de couverture:

"19 secondes, 18 secondes, 17 secondes: un compte à rebours énigmatique accompagne la course du train. 12 secondes, 11 secondes: la tension croît, palpable, laissant planer l'imminence d'un drame. Que va-t-il se passer dans cette rame de RER nommée "Zeus"? Vers quel destin inconnu emporte-t-elle ses voyageurs?"

Le roman s'ouvre sur un couple qui est en train de se défaire: Sandrine et Gabriel se quittent mais le désirent-ils vraiment? En effet, le RDV donné, comme un glas, par Gabriel à Sandrine sur un quai de station RER semble être la perche tendue à de possibles retrouvailles. La crise peut être arrêtée si Sandrine est dans le bon wagon de la bonne rame et si elle en descend pour rejoindre Gabriel. Si, si, si....beaucoup de paramètre imprévisibles pimentent l'attente de Gabriel. En attendant, il se souvient de leur amour, il tente d'analyser la situation présente et passe de la certitude, un brin machiste, à l'appréhension la plus terrible.
Puis arrive le moment du compte à rebours, saisissant, tenant en haleine, l'atmosphère devient pesante, les points d'interrogation se multiplient: et après, et après et après que se passe-t-il? Pierre Charras module ce décompte par une histoire à plusieurs voix: celles de Gabriel, Sandrine, l'inconnu au blouson jaune, Sophie l'adolescente amoureuse, Christelle qui quitte aussi son compagnon pour vivre enfin sa vie, Emmanuel le prof de fac se mêlent, se succèdent pour s'évanouir au moment du dénouement.
Ensuite, le lecteur suit le blouson jaune fier d'avoir réalisé une belle oeuvre. Il est heureux car il sait que la récompense sera à la hauteur de ses espérances. Mais la réalité parfois fait des pieds de nez au moment le plus inattendu, amère expérience pour notre blouson jaune.
Enfin, le délire de Gabriel qui s'effondre peu à peu avant d'avancer dans un épais brouillard: celui de l'incompréhension, de l'émotion la plus vive que l'on ne peut juguler et qui conduit droit au mur.

Pierre Charras met en scène une vie normale, quotidienne qui bascule, l'espace d'une seconde, l'espace de la déflagration d'une bombe, dans l'horreur la plus noire, la plus dévastatrice: celle qui brise les destins, celle qui brise les vies qui ne demandaient qu'à s'épanouir, celle qui conduit à la folie. Le compte à rebours prend alors toute sa dimension apocalyptique: le lecteur, en apprenant les menus faits et gestes des passagers du deuxième wagon de la rame, a fait connaissance avec ces hommes, ces femmes et cette jeune fille pleine de son amour et de sa jeunesse. La vie ne tient qu'à un fil, à un "si...". Le frisson parcours le dos du lecteur surpris par la déflagration et l'accélération du récit: certes, le décompte appelait un évènement grave, mais l'espoir de voir les morceaux de l'histoire de Sandrine et Gabriel se recoller pour mieux continuer était toujours présent, tapi dans l'ombre des secondes égrenées.

Un roman qui prend sa consistance au cours du récit, à mesure que celui-ci devient plus inquiétant: l'histoire d'amour et de RDV qui pourrait être manqué est transcendée par l'explosion d'un sac de sport qui aurait pu ne pas exister. Le drame est bien orchestré également par la dénomination des grands chapitres: "Zeus", "Styx" et "Hadès"... de l'Olympe, séjour heureux et insouciant, aux Enfers en passant par le pénible Purgatoire de l'entre-deux, de la transition entre l'avant et l'après explosion.
Ce roman qui au départ ne me semblait pas très prometteur, m'a agréablement surprise et j'en suis sortie absolument ravie!
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptySam 1 Aoû 2009 - 20:03

Le requiem de Franz
(parution le 20 août 2009)

A travers quatorze chapitres(Introït, Kyrie, Dies irae, Tuba mirum, Rex tremendae,… ); Franz Schubert se raconte, il se sait malade, doute de lui et de son travail. Il accepte de vivre chez son frère, le temps de guérir. Il parle de ses rencontres féminines, de l’ombre omniprésente de son amour de jeunesse, de l’admiration qu’il éprouve pour le génie des artistes rencontrés, de la difficulté de créer, de se juger…
Un court texte (120 pages) du ressenti de Franz sur la fin de sa vie.
Franz Schubert (1797 – 1828)

Extraits :

P72 : « Même lorsqu’on quittait la cité proprement dite pour se rendre dans le parc de l’un ou de l’autre afin de s’y ébattre plus à son aise, on emportait Vienne sous les semelles, on restait vibrants de sa palpitation, de ses voix. De son chaud ramage. De son chœur. Il m’a bercé dès ma première promenade, ce chant. C’était le concert inspirant de la grosse cloche envoûtante de Saint-Étienne avec, en répons, les sabots des chevaux et les roues de fer des charrettes tintant sur le pavé en accord avec la largeur des rues ou la hauteur des maisons ; des éclats de boutiquiers hélant les chalands, du bourdonnement secret des habitants que colportait l’haleine flûtée du Danube, des mélodies qui s’échappaient des maisons telle une manne et les rendaient si attirantes. »

P86 : « A cet instant, j’étais tout plein. J’étouffais même. La musique poussait, s’affolait, cherchait une issue. Elle voulait s’exprimer. Exister. Hors de moi. Malgré moi. Je n’étais plus qu’un passeur. Qu’un outil. Pas un artiste, non, pas même un artisan. Juste un véhicule. Un relais. Elle m’innervait, jaillissait de moi, en vagues inégales. C’était difficile. Il fallait faire vite, déjà, je n’entendais plus très nettement les harmonies qui m’avaient paru, à mon réveil, si évidentes. »
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MessageSujet: Re: Pierre Charras   Pierre Charras EmptyDim 2 Aoû 2009 - 21:08

Nathria a écrit:
Le requiem de Franz
(parution le 20 août 2009)



Extraits :

P72 : « Même lorsqu’on quittait la cité proprement dite pour se rendre dans le parc de l’un ou de l’autre afin de s’y ébattre plus à son aise, on emportait Vienne sous les semelles, on restait vibrants de sa palpitation, de ses voix. De son chaud ramage. De son chœur. Il m’a bercé dès ma première promenade, ce chant. C’était le concert inspirant de la grosse cloche envoûtante de Saint-Étienne avec, en répons, les sabots des chevaux et les roues de fer des charrettes tintant sur le pavé en accord avec la largeur des rues ou la hauteur des maisons ; des éclats de boutiquiers hélant les chalands, du bourdonnement secret des habitants que colportait l’haleine flûtée du Danube, des mélodies qui s’échappaient des maisons telle une manne et les rendaient si attirantes. »

P86 : « A cet instant, j’étais tout plein. J’étouffais même. La musique poussait, s’affolait, cherchait une issue. Elle voulait s’exprimer. Exister. Hors de moi. Malgré moi. Je n’étais plus qu’un passeur. Qu’un outil. Pas un artiste, non, pas même un artisan. Juste un véhicule. Un relais. Elle m’innervait, jaillissait de moi, en vagues inégales. C’était difficile. Il fallait faire vite, déjà, je n’entendais plus très nettement les harmonies qui m’avaient paru, à mon réveil, si évidentes. »

Tu fais bien de citer ces deux extraits Nathria, on ne les croirait pas sortis du même ouvrage...Le style en est tout différent... content
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