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| André-Marcel Adamek [Belgique] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: André-Marcel Adamek [Belgique] Mar 2 Déc 2008 - 22:02 | |
| André-Marcel AdamekAndré-Marcel Adamek est né en 1946 à Gourdinne, petit village de l’Entre-Sambre-et-Meuse en Belgique, d’un père flamand et d’une mère normande fille de marin, À l’âge de 17 ans, il publie des poèmes dans différentes revues, des nouvelles dans le journal “La Dernière heure” et installe une imprimerie à Bruxelles. Marié à 18 ans, père de famille à 19 ans, il accomplit de nombreux métiers sans cesser d'écrire. Il vit actuellement en Ardenne où il se consacre à l’écriture. Décédé le 31.08.2011 d'une longue maladie. Parfaitement construits, écrits dans une langue maîtrisée et classique qui laisse la bride au récit, ces romans ne sont pas à proprement parler fantastiques mais plutôt fabuleux. Tenant de la fable moderne, du symbolique et d’un imaginaire proche du quotidien. Bibliographie• 1965 : L'arc-en-cœur, recueil de poèmes • 1970 : Oxygène ou les chemins de Mortmandie • 1974 : Le fusil à pétales (Prix Rossel 1974) • 1977 : La Hyde, conte fantastique pour la télévision • 1984 : Un imbécile au soleil (Prix Jean Macé 1984) • 1992 : La couleur des abeilles • 1993 : Le maître des jardins noirs • 1995 : L'oiseau des morts (Prix triennal du roman de la Communauté française 1997) • 1997 : La fête interdite • 2001 : Le plus grand sous-marin du monde (Prix du Parlement de la Communauté française • 2003 : La grande nuit • 2006 : Contes tirés du vin bleu, recueil de nouvelles • 2008 : Le sang du gourou |
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| Sujet: Le fusil à pétales Mar 2 Déc 2008 - 22:03 | |
| Le fusil à pétales - Citation :
- Raspal me l’avait fait jurer, l’autre jour, un peu avant de mourir :
- Tu l’écriras, ce livre, dis ? J’ai fait le modeste, je lui ai dit que je n’avais pas belle instruction, ni le parler de ceux qui font les livres. - Ca ne fait rien, tu l’écriras à ta manière. - Personne ne croira ce que je dirai… - Je suis témoin ! qu’il a crié, Raspal. Il ne savait pas encore que la mort mangeait lentement ces reins. C’était notre dernière rencontre. Et c’est ainsi que Clothaire, vieil homme solitaire, s’engage à devenir le garant de la mémoire collective du temps passé. C’est qu’il s’en est passé des choses exceptionnelles dans la contrée : pays de légendes, de sortilèges et de maléfices, lieu où la magie est « prête à surprendre les plantes, les bêtes, quelquefois les hommes », territoire tout remuant de mystères où se déroulera l’histoire de Reine, de Tristan, des Berluet et « du petit monde qui s’était dessiné dans un passé pas bien lointain, entièrement disparu aujourd’hui. » Clothaire est en effet plutôt bien placé pour nous raconter cette histoire, car s’il fut le témoin des événements passés, il fut également un de ses acteurs principaux ! Tout commence un bon matin de mai. Tristan, bel éphèbe généreux aux cheveux longs sorti tout droit de la littérature médiévale, s’arrête à Chompes, plus précisément dans la cour de la ferme des Berluet, afin de demander la permission de se servir de son écuelle à l’eau du puits de la ferme. Le propriétaire des lieux, Alphonse Berluet, est une sorte d’inventeur un peu fou des plus habiles. On se demande d’ailleurs bien où il va trouver ses grandes idées : il a déjà réussi à faire fonctionner un tracteur avec de l’alcool de prune, inventé la première machine au monde capable d’éplucher des pommes de terre et même mis sur pied un tribunal en plein air au village. Sa dernière invention en date est la construction d’un avion, avion avec lequel il compte bien prendre son premier envol très prochainement. « C’est donc ainsi que Tristan fut retenu à Chompes pour deux jours. Tout de suite, il avait gagné l’amitié des Berluet qui le traitèrent comme un fils ». Mais lorsque, devant les trente personnes invitées dans la cour, Alphone s’élance pour son premier envol, l’essai ne se passe pas tel qu’il l’avait imaginé… laissé pour mort, inerte et sans conscience, le voilà plongé dans un coma irréversible. La médecine étant impuissante à le guérir, un seul espoir demeure : faire appel à la magnifique Reine, une rebouteuse-guérisseuse des plus talentueuses qui fait chèrement payer ses services. C’est que Reine doit payer un lourd tribut à un être de fumées, une sorte de diable commerçant pour conserver sa beauté… Je n’en dirai pas plus. Sachez simplement qu’Adamek est un conteur et un poète. Le fusil à pétales est tour à tour un conte baroque, un chant courtois médiéval romantique, une farce, une fable féerique, burlesque et rocambolesque. Une très agréable découverte ! Le fusil à pétales a obtenu le prix Rossel en 1974. |
| | | Invité Invité
| | | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| | | | Lili Espoir postal
Messages : 31 Inscription le : 30/09/2009 Age : 34 Localisation : Belgique
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Ven 2 Oct 2009 - 17:35 | |
| L'an dernier, nous avions dû lire La grande nuit, à l'école. Même si ce n'est pas réellement le genre de livre que j'aime lire, j'ai beaucoup apprécié celui-ci. La loi du plus fort, la survie, les sociétés qui se reforment... Les personnages m'ont quand même semblé très particuliers, surtout ceux des jumelles. Mon préféré reste Méduse.
Un ouvrage que j'ai trouvé simple à lire. Les récits coulaient assez bien. Et cette idée d'entremêler chaque parcours des personnages entre eux, pour qu'ils se croisent un jour ou l'autre, m'a beaucoup plue. Et quand on sait que cette histoire se déroule dans nos régions, on se sent encore plus proche des protagonistes. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Lun 5 Oct 2009 - 10:15 | |
| J'ai La grande nuit dans ma PAL, j'espère le lire prochainement rhurhu. Il vient également de publier son dernier roman : Le roman fauve, 1. Les rouges portes de Lorraine. Article paru dans le journal Le Soir : - Citation :
- Adamek fait revivre l'art du XVIIe siècle
PIERRE MAURY
Il ne fait pas bon voyager seul près de Lunéville en l'an de (dis)grâce 1631. Le peintre Pierre Palurme, de retour de Florence où il a étudié les techniques des artistes toscans, en fait la désagréable expérience. repères
Tombé dans une embuscade préparée par deux brigands, il ne doit la vie qu'à la bonté d'âme de l'un d'eux. Encore n'est-il pas vraiment tiré d'affaire : devenu presque aveugle, quasiment ruiné, il ne retrouve son logis que pour y recevoir de mauvaises nouvelles. Un évêque mauvais payeur a reçu la toile commandée sans honorer sa dette.
Ainsi débute le premier volume du Roman fauve à travers lequel André-Marcel Adamek mène à la fois un récit historique et une méditation sur la peinture. Mais une méditation qui s'intègre à une narration bourrée d'événements et riche d'une langue teintée de l'époque. L'écrivain intègre, surtout dans les dialogues, quantité de mots obsolètes sans jamais en abuser. Rien ne s'oppose donc à la compréhension immédiate d'un propos par ailleurs limpide.
Thomas, apprenti auprès de maître Palurme, se destine lui aussi à l'art. Mais un art fervent, vécu comme une vocation, et qui renouvellerait, en les bousculant, les règles de ses contemporains. On imagine bien les difficultés qu'il y a à imposer ce genre d'audace, en particulier dans des temps de troubles. Des armées rivales mettent la campagne environnante à feu et à sang.
Le romancier s'est offert un magnifique rôle secondaire : Georges de La Tour, fort en gueule, est capable d'apprécier les innovations de Thomas. Quant à la soubrette dont Palurme est incapable de voir la beauté, elle ne laisse pas indifférent le jeune peintre en devenir, et donne un peu de piquant à l'ouvrage.
Les rouges portes de Lorraine seront suivies des Oriflammes du nord, puisque c'est à Tournai, d'où il vient, que Thomas s'installe à la fin de ce premier volume. Une belle saga dont on peut encore attendre beaucoup. |
| | | Julia Envolée postale
Messages : 128 Inscription le : 02/03/2008 Localisation : Quelque part dans l'univers
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Lun 5 Oct 2009 - 14:13 | |
| J'ai lu "Le maître des jardins noirs" qui m'a beaucoup plu. (Editions Labor, 141 p.).
En voici le résumé : Un couple de paysans – Simon et Rachel – vivent dans leur ferme, dans un endroit reculé à la campagne. Arrivent un jour Anaïs, Quentin et leurs trois enfants (Yolande, la gamine, est arriérée mentale) qui emménagent dans une vieille maison, en face de la ferme. M. Simon et Rachel, dont le fils est parti habiter en ville, commencent à vivre « par procuration », au travers des faits et gestes de leurs jeunes voisins. Principalement M. Simon qui n’est, manifestement, pas insensible aux charmes d’Anaïs. « Je ne puis plus me passer de les regarder vivre, de mesurer leurs gestes, de surprendre leur moindre déplacement dans le paysage. Leurs journées ont remplacé les miennes et l’écho de leurs voix résonne au fond de mes nuits. J’ai su dès le premier instant qu’une lancinante menace planait sur ce tableau de la jeunesse, de la beauté et du bonheur. Quelque chose va se passer ici, enfin, dont je serai le témoin inéluctable. »
Mon avis : J’ai beaucoup aimé le style d’écriture d’Adamek ainsi que la manière dont est « structuré » le livre : les chapitres alternent les propos de M. Simon et d’Anaïs. Le narrateur nous livre ainsi le ressenti de chacun, les différentes perceptions d’un événement. L’histoire effleure divers sujets tels les croyances et superstitions, l’arriération mentale, … C’est le genre de livre qu’on lit d’une traite, qu’on a envie de ne déposer que la dernière phrase lue.
Et a vous lire, cela me donne envie de me procurer d'autres livres de lui. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Lun 5 Oct 2009 - 16:01 | |
| Merci pour ton commentaire Julia ! Je pense qu'Adamek a un style bien à lui, et si on tombe sous le charme de sa prose, on ne peut qu'apprécier ses autres romans également |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Mar 31 Aoû 2010 - 10:26 | |
| La grande nuit - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Le Château rouge est une grotte souterraine qui vient d'être ouverte au public. Lors d'une visite, un séisme violent emporte les passerelles et les galeries s'effondrent. Seules deux personnes survivent à la catastrophe : Anton Malek, un spécialiste du comportement animalier, et Marie, une vieille dame venue de Bruges. Les rescapés attendent en vain du secours, mais aucun signe de vie ne parvient de la surface.
Né en 1946 André-Marcel Adamek a accompli différents métiers en parallèle de celui d'écrivain : nègre, imprimeur, éditeur. Ses romans ont remporté de nombreux prix et ont été largement traduits : « Le Fusil à pétales » (prix Rossel, 1974), « Un imbécile au soleil » (prix Jean Macé,1984), « La Fête interdite », « Le Maître des jardins noirs », « Le Plus Grand Sous-Marin du monde » (Prix du Parlement de la Communauté française, 2000) et « Retour au village d'hiver ». « La Grande Nuit », qui a remporté le Prix des Lycéens en 2005, est son dixième roman. Nous apprendrons assez rapidement que ce séisme n’est qu’une des conséquences parmi d’autres d’une explosion nucléaire dont nous ne connaîtrons jamais l’origine. Seuls quelques-uns survivront, dont Malek qui remontera à la surface et rejoindra une petite communauté de survivants. Les rescapés feront-ils preuve de sagesse, de discernement et de bon sens ? Un monde à reconstruire s’offre à eux, mais ont-ils vraiment appris de nos erreurs ? Il y aura autant de réponses à cette question qu’il y a de survivants mais sachez qu’il n’est pas facile pour l’homme d’échapper à sa nature animale, et ce n’est pas Malek, spécialiste animalier des loups organisés en meute, qui le démentira. Si le sujet de ce roman ne brille pas par son originalité (« Malevil » de Robert Merle mais aussi « La route » de Cormac McCarthy ont déjà brillamment traité de l’après-nucléaire), il ne faudrait pas pour autant sous-estimer André-Marcel Adamek qui se révèle une fois de plus un excellent conteur. Sans effet de manche, dans un style simple mais au combien prenant et interpellant, « La grande nuit » se lit d’une seule traite tant il est difficile d’interrompre sa lecture avant le mot fin. Un vrai bonheur de lecture malgré quelques passages difficiles (les âmes sensibles sont prévenues). Extrait : - Citation :
- « De cette grande nuit qui s'était abattue sur la terre, ils se réveilleraient un jour, blessés, difformes sans doute, les mains écorchées et les yeux sans couleur, mais éblouis par la pureté regagnée des limons et des sables. Dans les vestiges du monde des apparences, ils reconnaîtraient la vérité d'un regard ou d'une voix. »
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| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Mar 31 Aoû 2010 - 10:38 | |
| Décidément je découvre toujours de nouveaux fils sur Parfum.... Celui-là me tente bien, je note doc de tester Adamek. Merci pour vos commentaires. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: André-Marcel Adamek [Belgique] Jeu 1 Sep 2011 - 15:50 | |
| Décès de l'écrivain belge André-Marcel Adamek - Citation :
- Les éditions Mijade ont annoncé dans un communiqué la disparition de l’auteur Marcel-André Adamek après une longue maladie, mercredi 31 août : “L'équipe des éditions Mijade est très affectée par cette triste nouvelle. Adamek luttait depuis si longtemps avec force et courage que nous le pensions invincible. Durant toutes ces années il n'a cessé d'écrire des romans forts, marquants, d'une rare vérité.” L'éditeur avait publié en janvier Randah : La fille aux cheveux rouges. Par ailleurs, Le roman fauve, volume 2, Les oriflammes du nord était paru en mai chez A vue d’oeil.
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