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| Ernest J. Gaines | |
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+9mimi54 Heyoka Queenie topocl domreader coline Bellonzo kenavo tom léo 13 participants | |
Auteur | Message |
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tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Ernest J. Gaines Ven 26 Déc 2008 - 15:10 | |
| Ernest J. Gaines, né en 1933 sur une plantation en Louisiane, y travailla dès ses 9 ans. A 15 ans il va déménager avec sa famille en Californie et intensifia des études et ses lectures. Il regrette que son « monde à lui » n’a pas encore beaucoup d’accès à ces sphères et commença alors d’écrire des nouvelles et des romans. Il est considéré comme un des auteurs majeurs du "roman du Sud" des Etats-Unis. Il a reçu le National Book Award en 1994 pour « Dites-leur que je suis un homme ». Plus d’informations biographiques BibliographieRomans1999 Catherine Carmier, 1991 D'amour et de poussière, 1996 Par la petite porte, 1971 Autobiographie de Miss Jane Pittman, 1993 Une longue journée de novembre, publié aussi sous le titre Ti-Bonhomme, 2010 Colère en Louisiane, 1994 Dites-leur que je suis un homme, 2002 Quatre heures du matin, Nouvelles2006 Mozart est un joueur de blues, Oeuvres qui furent adaptées en films:A Lesson Before Dying, HBO (1999); winner, Emmy Award for Outstanding Made For Television Movie A Gathering of Old Men, CBS Television (1987) The Sky Is Gray, American Short Story Series, PBS (1980) The Autobiography of Miss Jane Pittman, CBS Television (1974) | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Ernest J. Gaines – Dites-leur que je suis un homme Ven 26 Déc 2008 - 15:23 | |
| Dites-leur que je suis un homme
Originale: A lesson before dying (anglais, E-U., 1993)
Dans les années quarante, en Louisiane, Jefferson, un jeune Noir démuni et ignorant, est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis : l’assassinat d’un Blanc. Au cours du procès, il est bafoué et traité comme un animal par son propre avocat commis d’office devant la cour et, pour finir, condamné à mort. La marraine du jeune homme décide alors que ce dernier doit, par une mort digne, démentir ces propos méprisants. Elle supplie l’instituteur, Grant Wiggins, de prendre en charge l’éducation de Jefferson. Le face à face entre les deux hommes, que seule unit la couleur de la peau, commence alors… (Présentation de l'éditeur)
Ce que Gaines écrit dans son premier chapitre de ce roman, constituerait chez d’autres toute l’histoire: crime, procès d’un innocent, condamnation ! Alors on se demande bien comment il va remplir les autres 280 pages restantes ! Mais en fait, ce n’est que la fin ET le début de la vraie histoire : L’humiliation vécue dans ce procès de marionnettes n’est que le pic visible d’une histoire d’humiliations d’un peuple depuis presque trois siècles. Et la victime est en Jefferson tout un chacun, d’abord évidemment de son peuple : il est comme le bouc émissaire. Mais comment ce mécanisme de victime va pouvoir se transformer ? Comment le désir de sa marraine va s’accomplir que Jefferson mourra dans la dignité, bien droit sur ses deux pieds, et ne point sur quatre pattes ? Alors Gaines décrira ce processus d’apprentissage de Jefferson, mais aussi chez le jeune professeur, le narrateur de l’histoire, lui-même aussi de couleur noir et refusant d’abord à s’approcher de Jefferson.
Un roman magnifique du Sud profond des Etats-Unis qui est situé dans les années 40, mais qui pourtant – écrit alors au début des années 90 ! – contient un message fort pour la vie ensemble des uns avec des autres et qui, surtout, invite chacun de marcher la tête haute à travers la vie et de laisser derrière soi l’esclavage intérieure !
Splendide, une vraie découverte !
Poche: 304 pages Editeur : Liana Levi (27 mai 2004) Collection : Piccolo Langue : Anglais ISBN-10: 2867463440 ISBN-13: 978-2867463440
Edition en anglais: Paperback: 272 pages Publisher: Vintage Books; 1st Vintage Contemporaries Ed edition (31 Dec 1994) Language English ISBN-10: 0375702709 ISBN-13: 978-0375702709 | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Ven 26 Déc 2008 - 15:32 | |
| Merci pour ce fil.. et ton commentaire.. très tentant!! Je note | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Ven 26 Déc 2008 - 16:28 | |
| Je salue l'initiative de Tom Leo car E.J.Gaines est un Grand du Sud dont j'ai apprécié Par la petite porte et l'adaptation ciné de Schloendorff sur Une réunion de vieillards curieusement devenue Colère en Louisiane. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Ven 26 Déc 2008 - 18:39 | |
| - tom léo a écrit:
- Dites-leur que je suis un homme
Originale: A lesson before dying (anglais, E-U., 1993)
Splendide, une vraie découverte !
Que j'essaierai de faire aussi en inscrivant d'ores et déjà ce titre dans ma LAL... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Ven 26 Déc 2008 - 18:53 | |
| - Bellonzo a écrit:
- l'adaptation ciné de Schloendorff sur Une réunion de vieillards curieusement devenue Colère en Louisiane.
je pensais que je ne connaissais pas cet auteur - mais en fait, je n'avais tout simplement pas fait attention - parce que ce film je l'ai vu.. très bon moment de cinéma. Et je veux vraiment découvrir l'homme qui est derrière tout cela | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Ven 9 Avr 2010 - 22:03 | |
| D'amour et de poussière - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Une plantation aride de Louisiane, théâtre de tous les déchirements. C'est là que se nouent les amours du contremaître cajun Bonbon et de Louise, une esclave noire. Et celles, plus coupables encore, du farouche Marcus, tout juste sorti de prison, et de Louise, la femme blanche du contremaître. Sous le regard réprobateur de toute une communauté, tabous et non- dits volent en éclats. Mais comme dans une tragédie antique, leurs destins prendront peu à peu valeur d'exemple. J'aime la littérature du sud des Etats Unis et j'adore encore plus si c'est écrit par quelqu'un qui fait part au lecteur d'un monde dont il a fait partie, qu'il connait. Ernest J. Gaines a le talent de raconter une histoire de façon intéressante et passionnante. Très bon moment de lecture. Je vais continuer avec cet auteur. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Sam 10 Avr 2010 - 18:53 | |
| Je ne sais pas pourquoi cet auteur ne faisais pas partie de ma liste des auteurs à lire, mais ça y est c'est fait, voilà plusieurs références à lui que je vois ces derniers jours....j'adore moi aussi les auteurs du sud des états-unis. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Sam 10 Avr 2010 - 20:30 | |
| - domreader a écrit:
- Je ne sais pas pourquoi cet auteur ne faisais pas partie de ma liste des auteurs à lire
tout comme toi, je ne connaissais pas du tout.. je dois sa découverte à ce fil (même si je connaissais le film, je n'avais jamais cherché à trouver le nom de l'auteur ) - domreader a écrit:
- j'adore moi aussi les auteurs du sud des états-unis.
je pense que tu vas alors adorer.. c'est une très belle écriture.. je viens de passer commande pour un 2e livre de lui ce matin | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Mer 14 Nov 2012 - 22:02 | |
| Autobiographie de Miss Jane Pittman La vie de Jane Pittman se passe en Louisiane, et s’étale sur plus d’un siècle . Née esclave dans une plantation, elle a dix ans quand l’esclavage est aboli, mais gardera toute sa vie la cicatrice des coups de fouet sur son dos.. Elle nous rapporte ses errances d’enfant, puis sa vie de femme au sein d’une plantation où elle continue à habiter « les quartiers », à servir les Blancs , à la cuisine ou au champs, s’imposant à tous par sa sagesse. Et 100 ans plus tard, quand les lois antiségrégationnistes s’imposent peu à peu, elle est encore là, et, avant beaucoup d’ autres, elle comprend que cette liberté dont elle a cru profiter toutes ces années, n’était qu’une misère et qu’un nouvel espoir est en train de naître. C’est Jane qui raconte à un jeune professeur qui ne veut pas laisser se perdre son témoignage. Une conteuse hors pair, pleine de détermination et d’ humour, entre croyances, certitudes et espérances, dans son langage imagé, d’une grande vivacité . Un excellent roman du Sud qui nous fait vivre les infortunes et petits bonheurs de cette femme volontaire et attachante et de la communauté noire qui l’entoure. Ce roman n’est pas aussi percutant que Colère en Louisiane (que je considère comme son chef d’œuvre), on y retrouve cependant avec grand plaisir les thèmes chers à Gaines. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: D'amour et de poussière Sam 5 Jan 2013 - 23:12 | |
| D'amour et de poussière
Original: Of Love and Dust (Anglais/E.-U. 1967)
CONTENU: Une plantation aride de Louisiane, théâtre de tous les déchirements. C'est là que se nouent les amours du contremaître cajun Bonbon et de Louise, une esclave noire. Et celles, plus coupables encore, du farouche Marcus, tout juste sorti de prison, et de Louise, la femme blanche du contremaître. Sous le regard réprobateur de toute une communauté, tabous et non- dits volent en éclats. Mais comme dans une tragédie antique, leurs destins prendront peu à peu valeur d'exemple. (Source: Présentation de l'éditeur)
REMARQUES: Le roman est divisé en trois grandes parties de 22,17 et 16 chapitres. Vu la longeur du roman, alors des chapitres assez courts.
C'est sur une plantation non loin de Baton Rouge, la capitale de la Louisiane, qu'atterrit un jour de 1948 le jeune Marcus, homme de couleur: il fut libéré sous caution, en attendant son procès, et le Maréchal l'emploie alors comme ouvrier peu couteux sur son exploitation de coton, de maïs etc. Sur l'ordre du Maréchal le cajun Bonbon, le contre-maître, prend Marcus dans son viseur, le prend durement. Bonbon, tout en étant marié avec Louise, vit alors une relation avec la belle Pauline. C'est d'abord pour se venger pour les humiliations que Marcus va essayer de s'approcher de Louise qui s'ennuie tout seule dans la maison.
Le narrateur est James „Jim“ oder Jime Kelley, mécanicien et conducteur de tracteur. C'est lui qui est demandé d'accueillir Marcus dans sa maisonette dans „les quartiers“, et que la marraine du jeune garçon demande de bien vouloir jeter un coup d'oeil bienveillant sur son filleul. Difficile, car celui-là vient comme enfant de ville, si possible avec chaussures cirées et chemise en soie, en recherche d'une fille facile et après avoir tué pour pas grande chose un concurrent.
Raconté par Kelley, celui-ci n'a pas vécu tous les événements relatés: donc il doit récourir à la citation, à ce qu'il a entendu etc. Cette technique rend des fois la narration un peu compliqué ou même construit (artificiellement). Mais cela n'empêche pas en général une narration avec des vrais coup de génies, comme par exemple une récolte des épis de maîs qui est narré sur pas mal de pages: on essaie de mâter Marcus en augmentant lentement le rythme de la vitesse de récolte. Ou il y a cette beuverie et bagarre mémorable dans une hutte entre la moitié des gens du quartier...
Mais l'essentiel du récit est l'atmosphère d'une époque où l'esclavage avait bel et bien disparu, mais ou un esprit de séparation de classes et de races domine encore tout. Dans le centre d'intérêt on trouvera la juxtaposition d'un coté de la relation plus que charnelle (tolerée), mais même d'amour entre Bonbon et Pauline et, d'autre coté de cette relation naissant d'abord d'un acte de vengeance, mais qui se transforme en histoire d'amour entre la „blanche“ Louise et le „negro“ Marcus. Et là, franchement, c'est l'interdit absolu! On se trouve dans le grand sud, et seulement d'envisager une fin de ce tabou est impossible à s'imaginer. Et pas seulement pour la population blanche, non, aussi pour les genes de couleurs eux-mêmes. Marcus suscite ainsi la peur!
Et pendant presque toute la narration domine cette impression du tranquillement admis d'un coté, et de l'impossible de l'autre. Jusqu'à ce qu'à la fin des questions se lèvent...
Mais quel courage faudrait-il pour vaincre les tabous intérieurs, les anciens peurs? Reste un énorme impression d'un drame, oui, d'une tragédie: les personnes, Blancs et Noirs, sont des prisonniers d'un système et chacun dans sa part un pion dans les manigances d'autres. Et où en est la liberté?
Un roman à des multiples facettes qui va plaire aux amateurs de la bonne littérature du Sud des Etats-Unis, et spécialement à ceux qui ont déjà fait connaissance d'Ernest Gaines. Il évite l'unilatéralité, et voit derrière les choses simples la complexité de l'homme, mais derrière les questions apparemment si insolubles aussi les réponses simples, même s'ils sont pas encore universellement admises...
Splendide! Magnifique auteur! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Dim 6 Jan 2013 - 10:04 | |
| - tom léo a écrit:
Splendide! Magnifique auteur! Un auteur qui ne déçoit pas! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Lun 27 Mai 2013 - 12:53 | |
| A lesson before dying - Dites-leur que je suis un homme - Un livre qui parle de l'injustice, d'abord. Mais surtout de l'humiliation face à la dignité. Comment se considérer soi-même comme un homme lorsque les autres vous traite comme un animal ? Histoire dans les Etats-Unis des années 40, lorsqu'il y avait encore des lieux distincts pour les noirs et les blancs, où il y a avait encore des notables blancs avec des domestiques noirs, et un comportement pas très éloigné du colon et de son esclave. Ce livre parle de la soumission au quotidien, et de la complexité dans la transition. Parce que ce monde est en train de changer. Le narrateur, Grant Wiggins, est allé à l'université, puis est revenu dans la plantation de canne à sucre, pour devenir maître d'école. Il apprend aux jeunes noirs à lire, écrire et compter. Mais il est désabusé. Il sait déjà que son travail ne servira à rien, ces jeunes vont partir, finir en prison ou mourir. Mais rien ne changera dans la communauté Cajun, près de Bayonne. L'ancien maître d'école le lui a déjà bien dit, sur son lit de mort. Mais Jefferson est en prison, dans le couloir de la mort. Ce qui est déjà terrible (surtout qu'il est innocent), mais qui devient vraiment tragique lorsque sa marraine entend qu'il est appelé porc, un animal sans défense, idiot. Absolument pas un homme. Miss Emma va donc demander (exiger, en réalité, par la pression de la tante de Grant, Lou, et par toute la communauté qu'il y a derrière) à Grant de faire en sorte que Jefferson aille sur la chaise électrique sur ses deux jambes, droit comme un homme. Et non pas à quatre pattes comme une vulgaire bête. Grant n'aime pas cette mission. Il veut sa tranquillité, il se sent impuissant, ne croit plus en grand chose, sauf en l'amour qu'il a pour Viviane, avec qui il veut partir loin de tout ce carcan communautaire. Mais il n'a pas le choix. Au-delà d'un "simple" roman sur la ségrégation, c'est tout un récit sur la notion d'humanité, le combat pour regagner son amour propre, de la dignité. Malgré le quotidien et les humiliations. Gaines donne vie à tous ses personnages, et n'est pas spécialement tendre avec eux. Un regard droit, froid comme un calcul, parce que chaque geste, chaque positionnement du corps, chaque vêtement sont autant d'éléments détaillés avec précision, qui s'additionne et donne un résultat en négatif de l'humanité. Une écriture au millimètre, qui ne fait pas dans des descriptions à rallonge, mais toujours dans des mises en situations qui glacent le sang par la banalité du Mal qu'elles mettent en lumière. Pourtant ce livre est plein d'espoir, aussi. Et heureusement. Une belle leçon. D'histoire, d'humanité, de littérature. "Straight he walked." | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Lun 27 Mai 2013 - 13:09 | |
| Pfiou...pfiou...pfiou... ma LAL va encore s'alourdir. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Ernest J. Gaines Jeu 4 Juil 2013 - 0:00 | |
| Par la petite portePar la petite porte, Ernest J.GainesLiana Levi, 1996/Piccolo ,2010 110/112 pages 4ème de couverture : Copper, le fils métis et illégitime du maître blanc, revient dans la plantation où il est né. Appelé à rendre visite à son oncle, il refuse de passer par la petite porte à l’arrière de la maison, comme l’impose pourtant la tradition ségrégationniste de Louisiane. Son refus est le point de départ d’un bras de fer lourd de sens. Petit, mais costaud !! Erneste Gaines, réussit en peu de mots, là où d’autres se seraient éternisés, à poser de manière claire et sans appel, ce que fut la ségrégation; cette vie dans les états du sud, où conformément aux usages les " nègres" passaient par la petite porte. Qu’à cela ne tienne, Copper, ne l’entend pas de cette oreille. Il est bien décidé à faire valoir ses droits du sang. Certes, les choses ne bougent pas d’un coup de baguette magique, mais la résistance prend forme dans les jeunes générations, alors que les plus anciennes acceptent leur sort. La différence est nette dans ce roman. Si Cooper ne craint pas d’affronter son maitre, Félix, ne veut pas faire de vague et comprend mal cette prise de conscience et ce vent de révolte qui gronde. Dans une langue conforme à celle des plantations, et une style narratif se rapprochant du langage parlé (qui au départ peut surprendre, et se laisse finalement adouber), Ernest Gaines. Le face à face entre les deux hommes est empreint à la fois de dignité et d’audace, de calme et de haine à peine contenue. « Et puis vous avez utilisé autre chose-une de vos créations-cette chose que vous avez appelée la loi. Elle est écrite par vous et pour vous et ceux de votre espèce, et tout homme qui n’est pas de votre espèce devait l’enfreindre tôt ou tard… Je n’ai utilisé qu’une petite partie de vos créations. » Merci Topocl Je ne vais sans doute pas tarder à y revenir | |
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