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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Un peu comme Rimbaud et Artaud ont pu donner leur corps à la poésie, les mystiques donnèrent leur corps à l'expérience intérieure. Jean Noël Vuarnet (Le dieu des femmes)
6 immenses supports ressemblant à des feuilles de parchemin qui se reflètent dans l'eau sombre du bassin circulaire dans lequel ils plongent. 6 dessins splendides dans la grande tradition qui représentent quelques grandes "mystiques" (Marie-Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avilla, Marie de l'incarnation, Madame de Guyon). Des corps de femmes à la fois abandonnées de manière très charnelle et érotique en même temps qu'en transe à travers des mouvements du corps qui rappellent les extases hystériques des patientes de Charcot.
Cette oeuvre est exposée dans la pénombre au centre de la chapelle de l'hospice Comtesse dont on découvre en même temps des détails architecturaux et quelques sculptures par un jeu d'éclairages alternants.
Le commentaire d' Ernest Pignon-Ernest:
Pour les mystiques - plus encore que pour mes collages urbains -, j'ai, dès mes premiers dessins, pensé que le papier s'imposerait comme un matériau plastique essentiel, à l'égal du dessin, jouant avec lui, le contredisant, le distordant. Il fallait jouer avec l'idée de surface, modeler des courbes pour affirmer le corps du papier, se servir de ce labyrinthe de parois, de volutes, de plis.
Aspirant à la lévitation, de telles images ne peuvent se donner qu'avec symétrie et profondeur de champ. Il faut que la vision elle aussi s'anime et se démultiplie. C'est pourquoi, mon installation repose sur un miroir d'eau sombre où se mêlent les signes que font les dessins et les signes que forment les reflets de la chapelle. On assiste à une liquéfaction spatiale et spirituelle, (...) comme si ces images étaient nées de cette architecture et de son histoire. De plus, de nombreuses métaphores liées à l'eau, aux ténèbres, au ruissellement sont présentes dans les témoignages de ces femmes.
Ces portraits ont été imaginés à partir des écrits des mystiques elles-mêmes. Bien qu'ils résultent d'un long, d'un incertain, d'un acharné travail de dessins, ils s'inscrivent aussi et surtout dans un processus que j'ai mené, des années durant, avec la danseuse Bernice Coppieters. Ce qu'elle proposait à partir des esquisses et des lectures que je lui soumettais, anticipait le dessin à venir et le fondait.
L'eau: fiction du transvasement entre l'être autre et l'innommable intime, entre le milieu extérieur et l'"organe" d'un intérieur sans organes, entre le Ciel du Verbe et le vide d'un corps féminin avide. Julia Kristeva (Thérèse mon amour)
Un exemple de chorégraphie (en tant que danseuse) de Bernice Coppieters:
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne