Aravind Adiga [Inde]

Et bien quand je vois cette liste, cela me donne encore moins envie

Je reconnais quand même que je n'en ai pas lu beaucoup.

Arabella a écrit:

Et bien quand je vois cette liste, cela me donne encore moins envie

Je reconnais quand même que je n'en ai pas lu beaucoup.

en ce qui me concerne.. à part quelques exceptions, je les ai lu (ou d'autres du même auteur) et j'en redemande

Ce que j'ai trouvé de plus navrant dans ce roman,c'est cette inexplicable lettre a premier ministre Chinois.Cela n'a vraiment aucun intérêt.
Part contre,ce qui est assez original quand on a lu quelques romans Indien,c'est cette vengeance de caste(qui n'en est pas vraiment une d'ailleur).C'est quand même très rare qu'une personne d'un caste inférieur ne se laisse pas joyeusement piétiné.
J'ai lu Tigre blanc après l'équilibre du monde de Misrty et je dois dire que j'était assez content de la tournure de l'histoire.Si la qualité littéraire est incomparable,le fait que quelqu'un appartenant a une sous classe s'en sorte pour une fois m'a fait plaisir.

Son nouveau bouquin est sorti en Anglais ,Betwin assassinations,je l'ai mais je suis pas trop pressé de le lire.

J'ai beaucoup aimé ce livre. Je crois qu'ils traduiront rapidement son dernier roman en portugais, comme ça je pourrai le lire.
Ce n'est pas de la lecture lyrique, donc, c'est mon genre de livre préféré.
Thomas, la lettre à l'ambassadeur, est disons, tout le livre.
À partir d'une hypothétique visite d'entrepreneurs chinois en Inde, le personnage de Adiga prouve, en nageant à l'encontre de la marée officielle, que malgré la bombe, malgré les call-centers, malgré Delhi, malgré Bollywood etc... l'Inde est encore la misère de Mumbai.
L'imposture de ceux qui cherchent la "mystérieuse" Inde, l'Inde "l'exotique", l'Inde "mystique", ce qu'il y a c'est les enfants de rue servant de cible aux chauffeurs, la faim, les conflits de religion, le manque de politiques sociales réelles.
Une chose qui m'a attiré l'attention dans tous les romans indiens que j'ai lus, c'est la dénonce contre les horreurs pratiqués par le gouvernement Indira Gandhi. Au point de me faire comprendre autrement son assassinat.
Je ne trouve pas acceptable, mais maintenant je peux comprendre les envies meutrières des uns et des autres.
Dans son roman Adiga montre très très bien l'énorme décalage entre le "progrès technologique" et la société. C'est un canion profond comme l'Himalaya sens dessus-dessous.

Indira Gandhi ? Mais c' était la Mme Thatcher de là-bas, la femme la plus haie de l' Inde.

Pire que Tatcher à en croire à tous les écrivains indiens! Que je sache Tatcher n'a pas promu la vasectomisation à force, fer et sang des citoyens britaniques (même pas des Irlandais catholiques) ni consenti à des gros massacres ethniques avec incendies de cités, bidonvilles, linchements de musulmans etc...
Comme je n'accompagnais pas la politique indienne, je n'ai jamais nourri aucun interêt spécial, je m'étais bornée à lire Cette nuit la liberté et j'étais assez satisfaite. Alors j'ai vu quelques filmes bollywoodiens au long d'un cours avec un spécialiste indien, dont le nom j'ai évidement oublié
Et j'ai pensé, c'est chouette, on s'amuse bien, j'ai appris un peu plus d'anglais au passage, à cause de sous-titres, of course, et quand j'ai vu le roman de Umrigard, Tous ces silences entre nous, j'ai pensé, bon, c'est bon marché, ça semble intéressant, j'achète. Et c'était bien effectivement, malgré ce côté un peu trop romanesque, dont Adiga est complètement dépourvu.

Amapola a écrit:

Thomas, la lettre à l'ambassadeur, est disons, tout le livre.

C'est le prétexte sous lequel il ecrit le livre mais pas tout le livre. Et j'ai trouvé , vu la qualité du reste, celui ci un peu artificiel.

Citation :

À partir d'une hypothétique visite d'entrepreneurs chinois en Inde, le personnage de Adiga prouve, en nageant à l'encontre de la marée officielle, que malgré la bombe, malgré les call-centers, malgré Delhi, malgré Bollywood etc... l'Inde est encore la misère de Mumbai.

En gros ,Slumdog quoi.
Son livre est plus fin que cela, c'est avant tout un livre sur les castes et un assassin qui aidé et plus ou moins accueilli par quelqu'un d'une classe supérieures choisi quand même de le trahir.
C'est la rébellion de l'intégration,un peu comme l'attentat de Khadra. Quelque chose d'assez incompréhensible
.

Citation :

L'imposture de ceux qui cherchent la "mystérieuse" Inde, l'Inde "l'exotique", l'Inde "mystique", ce qu'il y a c'est les enfants de rue servant de cible aux chauffeurs, la faim, les conflits de religion, le manque de politiques sociales réelles.

J'ai vécu 3 ans en Inde et les deux existent, l'Inde mystique et misérable. C'est un milliard d'habitant l'Inde, un pays de contraste et de paradoxe, on ne peu la réduire au éternelle cliché qui lui sont attribué. C'est aussi un pays qui s'en sort pas mal, petit a petit, tout en concernant une identité propre.
Ce qui ma frappé, c'était l'énorme poids de l'influence Americaine au Bresil, et je dois dire que la misère était aussi assez présente.

Plus fin encore sur l'inde je trouve est L'equilbre du monde de Rohiton Mistry

Mistry est extraordinaire! C'est le meilleur écrivain de tous ceux que j'ai lus, mais Adiga s'en approche. Et je ne classe pas Naipaul cehz les Indiens, mais chez les antillais.
Quoi?! Mais non! Aucune influence américaine chez nous! La replique de Mme Liberté devant un mall nomée New York quelque chose, le coloré cucarachique Miami Beach de Barra da Tijuca à Rio c'est de l'ironie!
Mémé dirait que c'est des manies farfelues des parvenus. Mais elle avait des indigestions avec son blason, donc je ne fais pas trop d'attention.
Et cette année, lorsque j'étais à Rio pour la défense de thèse de doctorat d'un ami, j'ai eu l'impression que j'étais à Calcuta, quand je traversais la place devant l'université. C'est encore pire qu'en 1980, même si les statistiques sociales indiquent beaucoup de progrès, surtout au long de 8 ans de gouvernement Lula. Mais la concentration des gens aux métropoles et nous n'avons que deux, rend invisibles les efforts (déjà piètres) des gouvernements.
Mais je suis sûre qu'à chaque fois que des entrepreneurs (ah le capital étranger!!!) font des apparitions ici, les ministres et ses amis font le même genre de discours des beautés et merveilles que Adiga semble prendre en dérision.
Dans ma lecture c'est surtout ce point politique qui m'a attiré l'attention et les maux habituels des pays du Tiers Monde, corruption endémique, éhontement épatant: la une ici ce sont des députés pris en délit scandaleux de recevoir de l'argent de provenance douteuse. Un d'eux a distribué les paquests de billets dans les chaussettes, dans les culottes etc... La vidéo est un peu partout et malgré tout cela, les scélerats se déclarent absolument tranquilles, car ils n'ont absolument rien fait de ce que tout le monde et son chien peuvent voir et entendre.
Le top c'est quand un groupe de politiciens bandits se réunit pour prier et remercier Dieu des grâces reçues...
Tu sais Thomas, on appelait le Brésil de Belinde. Moitié Belgique, moitié Inde...

J'avais aussi rencontré un gars a Pipa (près de Natal) qui était allez a Goa, et après ce très long voyage avais l'impression de n'être jamais parti. La végétation(arbre a caju), les gens ,les maisons... exactement comme chez lui.
Le nouveau livre de Adiga s'appelle en Anglais, betwin assassinations , je l'ai mais ne m'y suis pas encore plongé.
Certaine mauvaise langue dise que c'est une recueilles d'histoire court ressemblé en un roman pour pouvoir être présenté au diffèrent prix!!?? ce qui parait bizarre vu qu'il est déja booker?

Je vais me renseigner. Et peut-être il ne fera plus rien de bon. Nous vivons le monde des entreprises des bouquins qui pensent qu'un écrivain est une machine à écrire. Il y a les Norma Truc etc... ces américains entraînés dans les ateliers d'écriture à produire des best-sellers à la chaîne. Mais la vérité c'est que, à part quelques être vraiment trop bavards, un écrivain, même excellent, ne produit qu'un nombre limité de vraiment grands livres.
Et les grands manguiers? Ils sont encombrés de fruits cette année. Les tamariniers aussi, et, ici il n'y a pas, ni tamariniers ni de jacquiers, mais à Rio, ils doivent être glorieux!
Personellement je déteste les jacques, ça pue loin... bleargh... mais je suis solitaire dans mon dégoût. C'est un fruit très populaire. Mon père le préparait en sirop.
Les mangues je les aime dans un bon chutney. Sont trop indigestes.
Mais les cajus... ah que c'est bon!

Et je suis bien content de l'avoir lu, avalé, plutôt. C'est un Slumdog Millionaire qui ne tiendrait pas du conte de fées mais de la chronique réaliste amorale de l'Inde des ténèbres. Le tigre blanc, c'est le crime sans le châtiment, un roman plein de rage, abrasif et, pour ce qui concerne ma petite connaissance de l'Inde, extrêmement juste, socialement parlant. Intéressant, qui plus est, parce qu'il décrit le pays à un moment charnière de son histoire, avec l'émergence d'une sorte d'Indian Dream qui n'est plus Bollywoodienne mais écrit dans les bouleversements économiques. Shangsie l'évoque à sa manière dans Les derniers flamants de Bombay mais avec infiniment moins de force et de persuasion.

J'ai été complètement hapée par cette histoire d'indien "à demi cuit" comme le dit le personnage-il faut entendre par là un homme qui est peu allé à l'école et qui s'est forgé tout seul.
Comme le disait Thomas, je trouve que la longue lettre qu'il envoie au premier ministre chinois (sur laquelle se fonde la construction du livre) est artificielle. A part cela, on suit, fasciné, la trajectoire du personnage qui peut sembler immoral (mais l'est-il vraiment dans cette Inde corrompue?).

Les ombres de Kittur

Citation :

Kittur est une petite ville imaginaire de l’Inde du sud située sur la côte du Karnataka - entre Goa et Calicut - dont l’auteur du Tigre blanc fait le théâtre de ses dernières histoires. Avec ses castes supérieures et inférieures, ses religions multiples, ses immigrés tamouls, ses enfants des rues, ses rikshawallahs, ses fonctionnaires corrompus, Kittur contient l’Inde tout entière.

Ce n'est pas un roman. Un recueil de nouvelles, plutôt, enchâssées dans de brèves descriptions touristiques d'une ville du sud de l'Inde, au bord de la mer d'Oman. Une cité qui n'existe pas, censée symboliser le pays tout entier. Les ombres de Kittur s'intéresse avant tout aux petites gens, à leur destin, qui semble tout tracé depuis l'enfance, quels que soient leurs efforts pour se sortir de leur condition. Une vision noire, bien dans la manière d'Aravind Adiga, découvert avec Le tigre blanc. L'ensemble est assez inégal, certains récits semblent suspendus dans le temps et inachevés. D'autres, en revanche, ont une puissance peu commune, comme l'histoire de ce serviteur au service d'une grande dame et qui, peu à peu, se rend indispensable au point de croire qu'il peut s'élever jusqu'au rang de sa patronne. Il tombera de très haut. La misère, les castes, la corruption, les haines religieuses, la diversité des langues : c'est tout l'Inde que Adiga tente de concentrer en 350 pages. Sans nier son talent, la mission est impossible, c'est un pays qui ne se met pas en conserve, trop complexe, trop difficile à comprendre. Reste la qualité de la narration et tous ces personnages qui touchent par leur énergie et leur rébellion. Paradoxalement, si le propos est ambitieux, c'est dans l'humilité que l'auteur est le plus convaincant.

Traversay a écrit:

Citation :

L'ensemble est assez inégal, certains récits semblent suspendus dans le temps et inachevés. D'autres, en revanche, ont une puissance peu commune

malgré tout, cela me tente bien.

Si tu aimes la littérature indienne comme moi, n'hésite pas.