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 Ken Saro-Wiwa [Nigeria]

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Le Bibliomane
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MessageSujet: Ken Saro-Wiwa [Nigeria]   Ken Saro-Wiwa [Nigeria] EmptyDim 25 Jan 2009 - 12:19

Ken Saro-Wiwa [Nigeria] Ken_sa10



Biographie : (source: African Success)

Date de naissance : 10/10/1941 (format : jour/mois/année)

Son parcours :

"L’écrivain et opposant nigérian Ken Saro-Wiwa, 54 ans, a été pendu vendredi à Port-Harcourt ainsi que ses huit compagnons du MOSOP, Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni ».
C’est par ces mots que la dépêche 101945 de l’Agence France Presse annonçait la mort de Ken
Saro-Wiwa, le 10 novembre 1995.

Ken Saro Wiwa

Kenule Beeson Saro Wiwa est né en 1941 et décédé en 1995. Il était un leader politique Nigérian.


Kenule Beeson Saro-Wiwa, auteur, producteur nigérian, écologiste, et leader politique du peuple Ogoni, une minorité ethnique occupant la région nigériane riche en pétrole, est né le 10 octobre 1941 à Bori, sur la côte méridionale du Nigéria. Il faisait partie d'une grande famille et son père était fortement impliqué dans la communauté. Il a été instruit à l'université d'Ibadan et au Collège du Governement, à Umuahia, où il a enseigné plus tard. Dans le milieu des années soixante, il est devenu un aide gradué à l'université du Nigéria, et puis conférencier auxilliaire à l'université de Lagos.

En 1968, durant la guerre civile nigériane, il est nommé administrateur du port pétrolier de Bonny et plus tard il devient le ministre de l'état de Rivers. Il a également occupé des postes comme commissaire pour le Ministère des travaux publics, terrains et transports, au Ministère de l'éducation et de l'information, et au Ministère des affaires intérieures.

Après avoir été démis de ses fonctions en 1973, il se  concentre  sur l'écriture et en 1983 il  publie son premier roman. En 1987, il publie  "On a Darkling Plain (1987)", un livre qui traite de la guerre civile du Biafra. Il  écrit aussi  les textes pour une comédie populaire à la télévision appelé "Basi et Co". La série la plus regardée de toute l'afrique,de 1985 à 1990. Son oeuvre le plus respecté était sans doutes "Sozaboy: A Novel in Rotten English". (racontant l'histoire d'un garçon recruté par l'armée pendant la guerre civile du Nigéria (1967 à 1970). "Sozaboy" est un roman qui ressemble à son auteur tant il témoigne des mêmes engagements. Il laisse une oeuvre qui mêle témoignage et fiction ,un roman qui plonge dans les entrailles des horreurs de la guerre, celle des humbles,des faibles et des oubliés de la vie.Dans le désordre maîtrisé et revendiqué d'une langue "pourrie", Sozaboy inaugurait ainsi l'entrée en littérature de la longue colonne blessée des enfants -soldats.

il était également un militant politique écologiste qui défendait avec force la minorité dont il était issu. Appartenant à la communauté ogoni (un demi-million de personnes dans l’état enclavé de Rivers au sud-est du Nigeria) qui pour son malheur recèle sur ses terres des réserves pétrolières, la principale richesse du pays, Ken Saro-Wiwa revendiquait de façon pacifiste pour son peuple, «une autonomie politique, une juste part des richesses pétrolières et le droit de contrôler son environnement écologique dévasté par les compagnies pétrolières internationales, notamment le groupe  Shell, après plus de trente cinq années d’exploitation ». Et il tenait Shell pour responsable de la majorité de la destruction écologique de son pays, en même temps, il était un farouche critique du gouvernement Nigérian, les accusant de génocide.

C'est dans cette optique qu'en  1991,il  fonde le mouvement pour la survie du peuple Ogoni (MOSOP) et  commence une campagne internationale contre les dommages environnementaux causés par l'exploitation du pétrole par des multi-nationales.
En dépit d'une campagne gouvernementale contre le peuple Ogoni, Ken Saro-Wiwa a toujours préconisé des démonstrations paisibles et non-violentes. Cependant, le 21 juin 1993, il est  arrêté pour son rôle dans l'organistaion de démonstrations le jour des élections nationales. Il passa plus de 4 semaines en prison. Ken Saro-Wiwa est par la suite libéré à cause d'intenses pressions internationales. Il  écrit un livre au sujet de sa période en détention, "Un mois et un jour", où il décrit en détails les conditions dans lesquelles il a vécu. En 1994 il  reçut le prix "International Right Livelihood"-le Prix Nobel alternatif pour son travail pour le peuple Ogoni.

En mai 1994, Ken Saro-Wiwa, et huit autres personnes, furent arrêtées de nouveau, cette fois-ci pour les meutres de quatre aînés Ogoni, qui étaient soupçonnés de collaborer avec les autorités militaires. A la suite d'un simulacre de procès  le 2 novembre 1999, Ken Saro-Wiwa et ses co-défendants ont été trouvés coupables et condamnés à mort. En dépit d'une campagne publicitaire internationale, les exécutions ont été effectuées à Port-Harcourt au Nigéria le 10 novembre 1995 par les autorités militaires. En raison des exécutions, le Nigéria a été suspendu du Commonwealth et condamné par les Nations-Unies après un vote de l'Assemblée générale.
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MessageSujet: Re: Ken Saro-Wiwa [Nigeria]   Ken Saro-Wiwa [Nigeria] EmptyDim 25 Jan 2009 - 12:21

"Lemona"

Dans une cellule de la prison de Port-Harcourt, Lemona vit ses dernières heures. Cette femme d'une cinquantaine d'années, encore belle, va être pendue. Condamnée à mort pour trois meurtres, elle s'apprête sereinement à passer sa dernière nuit quand une jeune inconnue vient lui rendre visite.
Ola est étudiante en psychologie. Elle a fait le voyage depuis les États-Unis pour rencontrer Lemona. D'origine nigeriane, elle a vécu toutes ces années loin de ses parents, restés au pays, et c'est à la mort de ceux-ci, dans des circonstances dramatiques, qu'elle est revenue. Son tuteur ne lui a pas expliqué pourquoi elle se devait de rendre visite à cette femme qu'elle ne connaît pas, cette femme qui va mourir le lendemain matin.

C'est dans le bureau du Contrôleur général des prisons que l'entretien va avoir lieu. Les deux femmes – après s'être présentées et après les premiers moments de gêne où chacune semble se demander quelle est la raison de cet entretien – vont peu à peu tenter de se découvrir. Mais lors de cette rencontre, c'est surtout Lemona qui va prendre la parole. Elle va remonter loin dans ses souvenirs et raconter son histoire, depuis son enfance dans un petit village de la brousse jusqu'aux dernières années passées derrière les barreaux. Et c'est toute une vie qui défile, la vie d'une femme qui, pour son malheur, était trop belle.

Placée très tôt en qualité de domestique dans une famille aisée de Port-Harcourt, Lemona, du fait de sa beauté, va très rapidement susciter les convoitises des hommes. Peu soucieuse des émois qu'elle déclenche chez la gent masculine, aspirant à une vie simple et ordonnée, la jeune femme va pourtant être obligée de se plier aux exigences des hommes lorsque après la mort de sa mère elle sera livrée à elle-même. Afin d'échapper à la misère et à la déchéance, il lui faudra bon gré mal gré se résigner à devenir un bel objet que les hommes aiment à exhiber dans les restaurants et les boîtes de nuit avant d'assouvir sur elle leurs petits besoins entre deux réunions de travail.

Lemona va ainsi devenir la maîtresse d'hommes d'affaires, une femme entretenue qui n'est sollicitée que lorsque l'emploi du temps de ces messieurs le permet, mais en aucun cas une femme que l'on respecterait pour elle-même et que l'on envisagerait d'épouser.
Pourtant Lemona rêve de rencontrer un homme qui verrait en elle autre chose qu'un objet sexuel. Elle pensera trouver par deux fois le bonheur, la stabilité, et une existence digne, mais le destin et la bassesse masculine vont contrecarrer toutes ses espérances et la pousser vers la conclusion tragique de son existence.

Ken Saro-Wiwa – dont le sort a voulu qu'il connaisse le même sort que son héroïne: il a été pendu à Port Harcourt en 1995 sous la dictature du général Abacha – livre avec « Lemona » un roman qui, s'il a pour cadre un pays d'Afrique, dépasse largement les frontières géographiques et culturelles pour nous offrir un portrait de femme intemporel et universel.

Car l'histoire de Lemona pourrait aussi bien être celle d'une jeune femme du XVIIIe siècle ou de l'époque victorienne, victime de la concupiscence des hommes et de leur dédain. Il n'est donc pas question dans ce roman de s'apitoyer plus que de raison sur le sort échu aux femmes d'Afrique,car c'est ici le sort des femmes dans son ensemble, et d'où qu'elles soient, qui est décrit avec talent (et un brin de mélodrame) par Ken Saro-Wiwa.
Mais par delà ce portrait de femme, c'est avant tout, et comme vue en négatif, l'oppression masculine qui est ici dénoncée, l'attrait du pouvoir et de l'argent, pouvoir qui ne se peut démontrer qu'en affichant à son bras et comme trophée une femme au physique gracieux qui fera pâlir de jalousie les concurrents moins chanceux.
Car le pouvoir, les honneurs et les richesses – loin d'être une fin en soi – ne sont-ils pas, après tout, chez l'homme, que le moyen de déclarer à la face du monde leur position de petits mâles dominants ? Là où les animaux paradent à grands renforts de plumages extravagants et d'excroissances biscornues, les mâles humains eux, se parent de montres et de voitures de grand prix, exhibent portefeuilles bien remplis et compagnes au physique avantageux.
Alors que chez les animaux, la conquête de la femelle est le but de toutes ces démonstrations de puissance, une belle femme, pour certains membres de l'espèce humaine, n'est finalement que le symbole d'une réussite sociale, un trophée ou un sceptre que l'on peut agiter aux yeux des autres. Dans ce jeu, les femmes sont bien à plaindre, réduites à n'incarner qu'une allégorie de la puissance des mâles. Quant à ceux-ci, dans leur course effrénée du pouvoir, ils ne peuvent qu'apparaître que comme des êtres immatures et égoïstes.

Malgré une fin un tantinet convenue et des rebondissements parfois à la limite du vraisemblable, malgré un récit qui, on l'a vu, rappellera bon nombres d'ouvrages relatant les heurs et malheurs de jeunes filles vertueuses livrées aux appétits de la gent masculine, l'histoire de Lemona s'avère être un récit passionnant qui se lit d'une traite et qui nous invite à réfléchir sur les caprices malencontreux du destin.
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