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- Citation :
- C'est vrai que l'imaginaire cinématographique a un peu tout balayé sur son passage. Imagine-t-on Frankenstein autrement qu'avec les traits de Boris Karloff ?
On s'éloigne du fil Stoker mais peut -être ce film
Ni dieux ni démons intéressera-t-il les amateurs.
Boulevard du crépuscule pour ce joli film qui brode une variation sur les derniers jours de James Whale,metteur en scène fin et esthète lui aussi brisé par Hollywood.James Whale,réalisateur des deux plus beaux films sur la Créature:
Frankenstein et
La fiancée de Frankestein,délaissé par le cinéma n'est plus qu'un vieil homosexuel malade et nostalgique de sa grandeur.Sa rencontre avec un jardinier réveille des ardeurs toutes platoniques et des souvenirs de jeunesse,de guerre et de films.
James Whale finira dans sa piscine pleine d'eau dans
Ni dieux ni démons alors qu'il est mort dans sa piscine vide en réalité.Légende,réalité.Peu importe puisqu'on est là dans le double imaginaire du Septième Art avec les fantasmes de Whale (saisissant et grandiose Ian McKellen) d'une part et d'autre part la fiction de Bill Condon,réalisateur de ce film passé inaperçu en 99.
Ni dieux ni démons n'a rien d'une biopic appliquée et sentencieuse.C'est seulement quelques jours dans la vie de James Whale au long desquels on approche le spectacle de la création au travail à travers les émotions du personnage ni vraies,ni fausses,mais qui peut-être ont pu exister.
(James Whale et Ian McKellen).
Autant je suis méfiant devant les lourdes biographies qui peinent à restituer un portrait d'artiste dans sa longueur et sa subtilité,autant je me laisse emmener dans un voyage intérieur plein de finesse et de poésie comme celui-ci.L'amour des artistes n'est pas si loin d'un
Ed Wood de Tim Burton.Compliment.
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