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| Jean Paul Goux | |
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+8animal Antinea Marko Pichnette13 Nathria kenavo Eve Lyne coline 12 participants | |
Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Sam 6 Juin 2009 - 18:49 | |
| Je viens de parler sur le fil "voix des auteurs" du site Le choix de Libraires que j'aime bien.. et j'en ai trouvé hier cette Lettre à mon libraire de Jean- Paul Goux.. et je la trouve trop sympa pour ne pas la partager avec vous Je pensais que je ne vous verrais pas pendant quelque remps : vous savez bien que j'évite toujours de venir chez vous quand j'ai un livre qui sort. J'aurais l'impression bien gênante de vous forcer la main pour que vous vous occupiez de mon livre. Mais tout même, à propos de ces Hautes Falaises, je voulais vous dire : je suis très heureux de la couverture. N'est-ce pas qu'elle est très belle ? Je voulais appeler mon livre La Falaise morte : c'était une mauvaise idée, car c'est un livre heureux, lui aussi. Une histoire d'amitié, cette amitié que nous avons sans doute tous connue, nouée dans l'enfance et continuée dans l'adolescence, et puis interrompue brutalement, mais, ici, renouée bien des années plus tard. Une vraie amitié, avec les réconforts qu'elle apporte, les découvertes fondatrices qu'elle permet, mais où peut jouer aussi - et c'est le cas pour Simon qui évoque ses retrouvailles avec Bastien, quarante ans après l'avoir perdu de vue - ce sentiment très particulier de l'ascendant que l'un peut exercer sur l'autre et qui exige l'espace d'un livre pour être approfondi. Et puis, il y a plein d'autres choses qui surgissent de la mémoire de Simon, à l'occasion de ses retrouvailles avec Bastion : sur la beauté, le masculin et le féminin, l'architecture, les paysages, les années politiques, le sentiment du temps... Je crois finalement que je vais venir vous voir : comme c'est un livre heureux, je serai heureux de vous en parler. Jean-Paul Gouxsource | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Sam 6 Juin 2009 - 18:52 | |
| Ah s'il pouvait écrire la mêrme à ma libraire!... | |
| | | Antinea Espoir postal
Messages : 28 Inscription le : 15/09/2010 Age : 46 Localisation : Orléans
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Mer 15 Sep 2010 - 20:33 | |
| Moi aussi, je l'ai eu comme prof à la fac, sauf que moi, à l'époque, je ne savais pas qu'il écrivait. Misère... Je ne le découvre que depuis quelques années. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Mer 15 Sep 2010 - 23:56 | |
| - Antinea a écrit:
- Moi aussi, je l'ai eu comme prof à la fac, sauf que moi, à l'époque, je ne savais pas qu'il écrivait. Misère... Je ne le découvre que depuis quelques années.
Aimes-tu ce qu'il écrit? | |
| | | Antinea Espoir postal
Messages : 28 Inscription le : 15/09/2010 Age : 46 Localisation : Orléans
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 16 Sep 2010 - 9:39 | |
| Oh que oui, il a une prose longue, sinueuse, littéralement envoûtante.
Dernière édition par Antinea le Jeu 16 Sep 2010 - 13:29, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 16 Sep 2010 - 12:39 | |
| - Antinea a écrit:
- Oh que oui, il a une prose longue, sinueuse, littéralement envoutante.
Je me suis aussi laissé envoûter... | |
| | | Antinea Espoir postal
Messages : 28 Inscription le : 15/09/2010 Age : 46 Localisation : Orléans
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 16 Sep 2010 - 13:36 | |
| J'ai lu il y a quelques mois "Les hautes falaises". J'ai commandé récemment un de ses essais "La voix sans repos", mais je me laisserai bien tentée par "Le jardin de Morgantes" ou "La maison forte" et son essai "La fabrique du continu". Il fait partie des auteurs défendant une certaine idée de la littérature, l'idée qu'il y a un art du roman. En somme, la littérature non pas comme un simple plaisir de lecture, mais la littérature comme "plaisir esthétique". Je me demande si je suis claire, moi | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 16 Sep 2010 - 13:41 | |
| absolument claire. ça me titille, je vais noter dans un coin | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Antinea Espoir postal
Messages : 28 Inscription le : 15/09/2010 Age : 46 Localisation : Orléans
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Ven 17 Sep 2010 - 10:41 | |
| Je pense sans me tromper beaucoup, que c'est un auteur qui traversera les siècles. Ses romans sont intemporels et à l'écart des modes. N'est-ce pas ce genre de littérature-là qui perdure ? | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Mer 11 Avr 2012 - 15:52 | |
| - Antinea a écrit:
- Je pense sans me tromper beaucoup, que c'est un auteur qui traversera les siècles. Ses romans sont intemporels et à l'écart des modes. N'est-ce pas ce genre de littérature-là qui perdure ?
Je partage cet avis...dans le regret que son oeuvre soit aujourd'hui si confidentielle...J'aimerais tant qu'un forum comme le nôtre contribue à mieux le faire connaître... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Mer 11 Avr 2012 - 16:08 | |
| Le séjour à Chenecé« Je suis Alexis Chauvel, pauvre d’esprit comme ils disent, depuis plus de quarante ans gardien de l’Epine, comme nous disions, gardien de Chenecé ou gardien de l’Abbaye, comme je préfère dire, comme je me le dis à moi-même, puisqu’ici nous sommes dans l’ancienne abbaye de Chenecé, […] achetée en grande partie ruinée par notre ancêtre Chéronnet à la liquidation des biens nationaux et depuis lors appelée l’Epine sous prétexte, selon ce qu’ils disent, qu’elle est posée sur une sorte d’île en forme de fuseau, aux falaises coupées net, comme surgie d’un bloc à vingt mètres au-dessus des vagues moutonnantes des prés et des bois. »« Qui donc a jamais passé tant d’années ici depuis que l’Abbaye n’est plus une abbaye ? qui donc a pu la connaître comme je la connais, moi qui m’en soucie et qui m’en occupe depuis maintenant quarante ans ? »Alexis Chauvel s’est toujours distingué au sein de sa famille…Tous des brillants, des fortunés!…Médecins (chirurgiens ou cardiologues de préférence), universitaires (juristes ou hellénistes ou latinistes de préférence), avocats (bâtonniers de préférence ), hommes publics, hommes investis dans le grand commerce (ports, matières lourdes, minerais ou ciment)… Alexis lui, depuis sa toute petite enfance, est confronté à ses difficultés à étudier, à communiquer avec les autres…Toute la famille, considérant qu’il est dépourvu d’intelligence et de courage, le tient dans son mépris. Alors dès l’âge de 6 ou 7 ans, Alexis s’isole sans que personne ne s’en préoccupe, dans une pièce délaissée de la grande maison familiale des vacances, pièce à l’accès malaisé, une demie porte sous un escalier. « D’où m’était venue l’audace de m’y installer pour m’isoler ? […]comment comprendre qu’alors j’aie pu passer inaperçu, sans jamais être surpris, ni à l’entrée ni à la sortie ? comment comprendre qu’en dépit de mes évasions bientôt fréquentes, à des heures où les activités communes devaient requérir ma présence, personne, pas même les petits cousins autour de mon âge, personne n’ait jamais remarqué ma disparition, oui, comment comprendre qu’on puisse passer inaperçu au milieu de ses proches si l’on ne suppose pas que l’on n’est pas exactement visible, qu’on est comme invisible ? »« J’étais invisible parce qu’ignoré, et ignoré parce que méprisé et à ce point méprisé qu’il était superflu de me le signifier »La grande pièce est garnie d’armoires… Ici, il va « armoirer » et découvrir ce qu’il reconnaîtra plus tard comme du matériel de photographie ayant appartenu à un de ses ancêtres. Ici, il va « nébuler », son activité favorite : « Nébuler, c’était s’abandonner au courant ininterrompu, vraiment continu, des pensées, mais ce n’est pas le mot juste ; des impressions, mais les impressions sensibles étaient bien uniformes dans la pièce close environnée de placards. »Alexis garde son secret. Il échoue au bac sans surprise et, sur les conseils d’un de ses cousins plus aimables que les autres, il trouve un emploi de coursier-manutentionnaire dans une librairie, à Roncenay, la petite ville voisine de la grande propriété familiale, l’abbaye de Chenecé, transformée en lieu d’habitation, et investie par la grande famille dès lors que commencent les vacances, tout au long de l’année…Noël, Pâques, l’été… Pour prendre cet emploi, auquel il se rendra à vélo, il décide de rester à l’abbaye et cela paraît évident à tous, il en deviendra ainsi le gardien. Au libraire, il ne dit rien de ses origines et il poursuit une vie de silence, d’obéissance, et d’humilité : « dans mon humble activité, les rapports qu’autrui entretenait avec moi se bornaient à des consignes d’exécution auxquelles je n’avais qu’à acquiescer. »Là encore, lui plaisait son secret : « il aurait suffi que je dise à Souchal d’où je venais pour qu’aussitôt lui-même et bientôt ses clients me regardent et me traitent tout autrement, dans la consternation de leur bévue. »Une jeune cliente, toutefois, révoltée par sa servilité silencieuse, tente de le faire réagir : « Comment supportez-vous qu’on vous traite ainsi ? Pourquoi acceptez-vous sans broncher ? Pour qui les prenez-vous ces bouffis d’eux-mêmes ? »Et c’est la naissance progressive d’une tendre amitié… Alexis révèle à Julie ses secrets, lui parle de Chenecé. Julie vient chaque jeudi, « à l’heure creuse des débuts d’après-midi », et Alexis guette sa venue. Julie travaille à une thèse sur « la critique de la physique d’Aristote chez Aristarque de Samos » dont elle fera ensuite la traduction. Alexis goûte au bonheur de vivre seul à Chenecé : « j’avais vécu dans la solitude de Chenecé, avec l’immense silence autour de moi, allant parmi l’île et les chênes toujours verts, passant des heures que je ne comptais pas à regarder méthodiquement les plaques de verre et les machines photographiques, allant à la pointe de l’éperon découvrir selon les heures les vagues vertes roulant sur les pentes proches, dans la plénitude du contentement que j’avais attendu et parfois éprouvé avant l’heure. »Peu à peu, ce lieu et cette vie vont le révéler à lui-même et le conduire à faire œuvre(s). Je n’ai pas envie de vous dire comment… plutôt vous inviter avec insistance à déguster ce roman, tout en lenteur et en impressions délicates, tout en surprises qui se dévoilent, non de façon fracassante, mais dans une remarquable subtilité poétique… « l’empreinte de l’image existe sur la plaque mais elle n’est pas visible, ce n’est qu’au bout d’un certain temps qu’elle peut apparaître ; ce qui existe n’est pas visible tant que le temps n’a pas accompli son œuvre ; ce que j’étais demeurait caché jusqu’à ce que le temps ait pu agir. J’étais moi-même l’image latente »Attention ! Livre bijou !...et livre-hommage aux livres! Saint Alexis sous son escalier. (Legende Dorée. J. de Voragine) | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 12 Avr 2012 - 12:58 | |
| NB: Bien que Tome 3 d'une trilogie, Le séjour à Chenecé se lit tout à fait bien tout seul, sans avoir lu les précédents ( L'embardée et Les hautes falaises)
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 12 Avr 2012 - 14:32 | |
| - coline a écrit:
- NB: Bien que Tome 3 d'une trilogie, Le séjour à Chenecé se lit tout à fait bien tout seul, sans avoir lu les précédents ( L'embardée et Les hautes falaises)
c'est bien que tu le mentionne.. j'ai lu Les hautes falaises mais réalisé seulement maintenant que cela fait partie d'une trilogie dont il me manque le premier.. je l'ai commandé et pour la lecture de Le séjour à Chenecé, tu m'as bien motivé avec ton commentaire.. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Paul Goux Jeu 12 Avr 2012 - 23:59 | |
| - Antinea a écrit:
- J'ai lu il y a quelques mois "Les hautes falaises". J'ai commandé récemment un de ses essais "La voix sans repos", mais je me laisserai bien tentée par "Le jardin de Morgantes" ou "La maison forte" et son essai "La fabrique du continu". Il fait partie des auteurs défendant une certaine idée de la littérature, l'idée qu'il y a un art du roman. En somme, la littérature non pas comme un simple plaisir de lecture, mais la littérature comme "plaisir esthétique". Je me demande si je suis claire, moi
Tu étais vraiment claire Antinea...et juste!...( et ton post m'avait échappé...) - kenavo a écrit:
- coline a écrit:
- NB: Bien que Tome 3 d'une trilogie, Le séjour à Chenecé se lit tout à fait bien tout seul, sans avoir lu les précédents ( L'embardée et Les hautes falaises)
c'est bien que tu le mentionne.. j'ai lu Les hautes falaises mais réalisé seulement maintenant que cela fait partie d'une trilogie dont il me manque le premier.. je l'ai commandé et pour la lecture de Le séjour à Chenecé, tu m'as bien motivé avec ton commentaire.. Tu peux y aller Kenavo...Je crois qu'il te plaira... Et pour ceux qui seraient tentés de découvrir l'univers de Jean Paul Goux, je crois que Le séjour à Chenecé est idéal pour y entrer...d'autant que ce roman n'est pas très long (107 pages)... | |
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| | | | Jean Paul Goux | |
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