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 Ousmane Sembene [Sénégal]

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Arabella
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Arabella


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MessageSujet: Ousmane Sembene [Sénégal]   Ousmane Sembene [Sénégal] EmptyVen 20 Mar 2009 - 22:04

Ousmane Sembene

Ousmane Sembene [Sénégal] Semben10
Source Wikipédia


Ousmane Sembène est né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, une ville de la Casamance. Ses parents sont des Lébous ayant quitté la presqu'île du Cap-Vert pour la Casamance. À partir de 7 ans, il fréquente l’école coranique et l’école française, apprenant à la fois le français et l’arabe, alors que sa langue maternelle est le wolof.

En 1942, il est mobilisé par l’armée française et intègre les tirailleurs sénégalais.

En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de Marseille pendant dix ans. Il adhère à la CGT et au Parti communiste français. Il milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie.

En 1956, il publie son premier roman, Le Docker noir qui relate son expérience de docker. Puis en 1957 il publie Ô pays, mon beau peuple. En 1960, il publie un nouveau roman, les Bouts de bois de Dieu qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako. L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.

En 1960, l’année de l’indépendance du Soudan français — qui devient le Mali — et du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays : le Mali, la Guinée, le Congo. Il commence à penser au cinéma, pour donner une autre image de l’Afrique, voulant montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.

En 1961, il entre dans une école de cinéma à Moscou. Il réalise dès 1962 son premier court-métrage Borom Saret (le bonhomme charrette), suivi en 1964 par Niaye.

En 1966 sort son premier long-métrage, qui est aussi le premier long métrage « négro-africain » du continent, intitulé La Noire de... (Prix Jean-Vigo de la même année). D'emblée, Ousmane Sembène se place sur le terrain de la critique sociale et politique avec l'histoire d’une jeune sénégalaise qui quitte son pays et sa famille pour venir en France travailler chez un couple qui l’humiliera et la traitera en esclave, la poussant jusqu'au suicide.

Considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et couronné par le Prix de la critique internationale au Festival de Venise, Le mandat (1968) est une comédie acerbe contre la nouvelle bourgeoisie sénégalaise, apparue avec l'indépendance.

En 1969, il fonde le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), un des plus grands festivals africains de cinéma.

En 1979, son film Ceddo est d'ailleurs interdit au Sénégal par le président Léopold Sédar Senghor qui justifie cette censure par une « faute » d'orthographe : le terme ceddo ne s'écrirait (selon lui) qu'avec un seul « d ». Le pouvoir sénégalais ayant en fait à cœur de ne pas froisser les autorités religieuses, notamment musulmanes.[réf. nécessaire] Sembène relate la révolte à la fin du XVIIe siècle des Ceddos, peuple aux convictions animistes qui refuse de se convertir. Il attaque ainsi avec virulence les invasions conjointes du catholicisme et de l'islam en Afrique de l'Ouest, leur rôle dans le délitement des structures sociales traditionnelles avec la complicité de l'aristocratie locale.

En 1988, malgré le prix spécial du jury reçu au Festival de Venise, il est victime à nouveau de la censure[réf. nécessaire], mais en France cette fois-ci, avec Le Camp de Thiaroye, film hommage aux tirailleurs sénégalais et surtout dénonciation d'un épisode accablant pour l'armée coloniale française en Afrique, qui se déroula à Thiaroye en 1944.

En 2000, avec Faat Kiné, il débute un triptyque sur « l’héroïsme au quotidien », dont les deux premiers volets sont consacrés à la condition de la femme africaine (le troisième, La Confrérie des Rats était en préparation). Le second, Mooladé (2003), aborde de front le thème très sensible de l'excision. Le film relate l’histoire de quatre fillettes qui fuient l’excision et trouvent refuge auprès d’une femme, Collé Ardo (jouée par la Malienne Fatoumata Coulibaly), qui leur offre l’hospitalité (le Mooladé) malgré les pressions du village et de son mari. Sembène a récolté à cette occasion une nouvelle kyrielle de récompenses en 2004 : prix du meilleur film étranger décerné par la critique américaine, prix Un Certain Regard à Cannes, prix spécial du jury au festival international de Marrakech entre autres.

Parmi les autres récompenses reçues : le prix Harvard Film Archive décerné par l'Université Harvard de Boston en 2001.
Sembène revendique un cinéma militant et va lui-même de village en village, parcourant l'Afrique, pour montrer ses films et transmettre son message.

Le 9 novembre 2006, quelques mois avant sa mort, il reçoit, à la résidence de l'ambassadeur de France à Dakar, les insignes d'officier dans l'ordre de la Légion d'honneur de la République française1.

Malade depuis plusieurs mois, il meurt à l'âge de 84 ans à son domicile à Yoff le 9 juin 2007. Il est inhumé au cimetière musulman de Yoff.
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Arabella
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MessageSujet: Re: Ousmane Sembene [Sénégal]   Ousmane Sembene [Sénégal] EmptyVen 20 Mar 2009 - 22:25

Les bouts de bois de dieu


Le récit de ce livre s'inspire de faits réels, la grève des cheminots du Dakar-Niger. Le roman d'Ousmane Sembene se passe dans trois endroits, Bamako, Thies, et Dakar. Dans les trois endroits, il y a multiplicité de personnages, les cheminots, bien sûr, mais aussi leurs femmes et enfants, et toute la population locales, commercants, mendients et tous les autres, qui d'une façon ou d'une autre sont forcement partie prenante du conflit, et qui subissent ses conséquences. C'est toute la société coloniale, son fonctionnement, la vie des populations locales dans ce fonctionnement qu'Ousmane Sembene a l'ambition de rendre. Le lien, le révelateur, le déclencheur est Ibrahima Bakayoko, leader syndical inflexible, le moteur de la grève, et en même temps personnalité fascinante, en particulier pour les femmes; il circule entre les différents lieux et donc les relie entre eux.

Ousmane Sembene fait un portrait haut en couleurs, dynamique, et flamboyant de ses personnages, ce qui les rend très attachants. Ils ont chacun leur moment, celui où tel ou tel se retrouve au centre du récit, il nous rend chaque personnaltié, en nous les montrant en action dans leur quotidien, rarement facile. Le fait de passer d'un personnage à un autre, d'un lieu à un autre, fait qu'on ne s'ennuie pas un instant, l'intérêt est toujours relancé. Néanmoins, cela rend forcement les personnages un peu sommaires, ils ne peuvent en particulier pas évoluer, et on ne peut suivre qu'un petit bout de leur histoire ce qu'on regrette parfois, on aimerait savoir ce que devient tel ou tel. Le livre est plein d'optimisme, de foi dans l'avenir de l'Afrique, de son évolution, ce que l'histoire récente n'a malheureusement pas confirmée.
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tom léo
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MessageSujet: Xala   Ousmane Sembene [Sénégal] EmptyVen 11 Juil 2014 - 9:29

Xala

Originale: Xala (Français, 1973)

CONTENU :
El Hadji Abdou Kader Bey célébre un autre mariage et pourra entrer avec une troisième épouse dans la rang de vrais dignitaires. Et puis arrive à ce nouveau quinquagénaire que lors de sa nuit de noces il n'arrive pas à « assumer » sa virilité. Un cas clair de « Xala », ce sort jeté par un proche ! Il va tout essayer pour contrecarrer, faire lever ce sort, mais à la recherche de regagner la puissance il perdra peu à peu ce qu'il a : amis, argent, réputation...

REMARQUES :
Comme nouveau riche, attiré par l'imitation des anciens colonisateurs, ce pélérin de la Mecque (El Hadji étant le titre de celui qui a accompli le pélérinage) qui est Abdou Kader Bey a depuis longtemps tourné son dos – paraît-il – aux anciennes traditions et idées. Il n'est pas partant de participer à toutes les gestes et coûtumes, lors de ce troisième mariage, pour lutter contre les mauvais sorts et chercher le refuge dans les gris-gris etc. Il est un réprésentant d'une couche sociale émergeante et nouvelle qui va relayer ou qui a déjà relayé, les anciens colonisateurs. Il avait commencé comme simple instituteur, mais a monté l'échelle sociale avec une vitesse fulgurante. Et comme on apprendra au courant de ce roman : aussi avec peu de soucis pour son prochain, profitant des magouilles, des jeux du pouvoir.

Arrivé enfin ? Le matin une autre conférence des patrons africains, et puis alors la fête de son troisième mariage avec une jeune femme, sommet de l'ascension sociale, signe de son entrée dans le rang des hauts placés. Ses trois femmes, mariées successivement avec des années d'écart, sont bien de caractères différentes : La première l'a encore connu dans ses débuts, elle est comme la force tranquille, discrète, toujours dispo et peu rebelle. Adja Ava Astou avait été catholique et s'est converti avec ce mariage à l'Islam en se coupant presque de ses liens familiaux, pratiquant maintenant l'Islam avec dévotion.

Puis il y a Ouma N'Doye qui conçoit cette vie à coté de deux coépouses dans la compétition et la rivalité. Elle veut toujours plus, soit une voiture, soit un chauffeur etc. Comme la première femme, elle est déjà mère d'une kyrielle d'enfants.

Arrive alors cette jeune perle, la fraîche N'Goné ; un vrai plaisir pour le vieillissant ! Par l'intermédiaire d'une marraine, parlant tout le temps (la jeune femme ne place quasimment aucun mot dans tout le roman), sa famille exige ses « droits », et surtout, au début, qu'on respecte le droit des nuits passées chez elle. Ces trois femmes réprésentent une forme citadine de polygamie : elles auront chacune leur villa, dans des lieux géographiquemment dispersés dans la ville de Dakar, avec leur ménage etc, et un droit de passage régulier du mari qui, lui, n'a pas vraiment une maison à lui. Certainement on pourra voir et lire ce roman sous l'angle du droit de la femme, de la description aussi d'un système malade produisant la jalousie, la rivalité, l'humiliation... Sembène a souvent mis en avant le droit de la femme africaine.

Mais c'est quand même le « pauvre » El Hadji qui est au centre : il connaîtra alors – selon les avis des experts – le sort du « Xala », profèré contre lui par, semble-t-il, par un « proche » ! Mais qui ? Comment procèder, quoi faire ? D'un coup le sommet de sa vie se transforme en cauchemar et la pente vers le bas arrive : perte de la puissance, mais aussi désorientation, frustration, argent et amis perdus...

Cet homme si moderne cherche d'un coup l'anti-dotte miraculeuse, se laisse faire, devient accro aux différentes tentatives d'échaper au sort. Car quand on perd sa « puissance » concrète et symbolique rien ne reste de l'ancienne gloire, au moins pas longtemps. Il pense que l'argent peut lui acheter les faveurs, mais... on n'est pas dupe. Voici que s'y trouve une critique forte de la nouvelle société ! Et les causes du desastre – voir l'apothèose finale qui me rappelait Freaks de Ted Browning – sont justement pas à chercher dans des sorts jetés par ses femmes, mais ailleurs : dans des anciennes fautes, des magouilles, des oublis envers la cohésion de la société.

Un roman d'une critique sociale, raconté avec un goût du macabre et d'humour. Très bien ! Et si il m'était recommandé par un ami africain c'est aussi qu'il est encore d'une actualité !

(Voir aussi : http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article1342 )
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MessageSujet: Re: Ousmane Sembene [Sénégal]   Ousmane Sembene [Sénégal] EmptyVen 11 Juil 2014 - 10:39

Ce que tu dis de ce livre me donne envie de le lire, d'autant plus que j'avais apprécié, dans un registre différent, Les bouts de bois de Dieu. Merci Tom Léo.
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MessageSujet: Re: Ousmane Sembene [Sénégal]   Ousmane Sembene [Sénégal] Empty

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