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| Joseph Kessel | |
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Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Kessel Ven 19 Mar 2010 - 18:35 | |
| Je suis en train de lire Les cavaliers, je suis vraiment rentré dedans aujourd'hui... dépaysant, puissant et doux aussi dans certaines manières... et quel sens de l'histoire ! c'est bien et ça fait du bien ce genre de lectures ! de la lecture qui transporte. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Kessel Sam 27 Mar 2010 - 21:06 | |
| Les cavaliers - quatrième de couverture a écrit:
- Kessel a situé en Afghanistan une des aventures les plus belles et les plus féroces qu'il nous ait contées.
Les personnages atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l'enfer... Le grand Toursène fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux... Mokkhi, le bon sais, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme... Zéré qui dans l'humiliation efface les souillures d'une misère qui date de l'origine des temps... Et puis l'inoubliable Guardi Guedj, le conteur centenaire à qui son peuple a donné le plus beau des noms : "Aïeul de tout le monde"... Enfin, Jehol "le Cheval Fou", dont la présence tutélaire et "humaine" plane sur cette chanson de geste... Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiments abrupts et primitifs. Et pourtant le souffle de la fable et du mythe les anime et nourrit le roman. C'est rassurant de constater en cherchant deux petites choses pour préparer ce message et en relisant la présentation de l'auteur que ce livre est considéré comme un chef d'œuvre. Dans le cas contraire il aurait fallu revoir beaucoup d'écrits à la baisse. C'est une des lectures qui donnent toute la démesure de cet acte qu'est la lecture, toute la force imposée par une œuvre qui prend le pas sur nos émotions et notre réalité de l'instant, c'est un transport fulgurant et intense... et l'épopée, incroyable, étourdissante dans des paysages d'un grandiose magique ne serait pas grand chose, si elle se bornait au presque documentaire, à l'histoire racontée... Le conte de Kessel rend honneur aux deux objets qui sont peut-être l'âme profonde du conte, l'amour de l'histoire et l'homme, la relation conflictuelle qu'il entretient avec lui-même. Peu d'histoires vous emporteront aussi loin ou vous laisseront frémissant et exténués dans l'attente de la suite, peu d'histoires aussi vous émerveillerons par ses richesses les plus grandes et les plus pauvres. Et peu de conteurs auront le talent et la sagesse de l'auteur pour vous parler des hommes de cette manière. Ouroz champion frustré de bouzkachi est blessé, il partira alors pour un long et périlleux voyage vers lui-même et vers son père. Son père, Toursène, ancien champion, apprend la vieillesse et fait un voyage immobile vers son fils.... d'autres cheminent jusqu'au plus ancien, l'Aïeul de tout le monde, Guardi Guedj, le conteur. Kessel réussit à faire accepter, et ressentir, le tourment de ces hommes fières, il réussit à rendre attachant Ouroz, suprêmement orgueilleux et même mauvais... même son saïs (palfrenier) et ami, le grand et fort Mokkhi au cœur d'or, tournera mal... la grandeur du conte n'empêche pas d'aller loin dans la noirceur, lucide... c'est étonnamment vivant, émouvant, remuant, haletant. Se mêlent conditions et obligations sociales, fierté, conduite, envie et faiblesse... les choses ne sont pas sans raisons les bonnes comme les mauvaises et dans toute l'aura du conte, du déchirement entre le bien et le mal, les choses ne sont pas si claires et les conclusions rarement définitives. C'est d'une grande humanité, bien observée, et exposée avec une certaine réserve. On garde tout dans un dangereux équilibre, le réel et la tradition comme le progrès vers une humanité plus grande, c'est magnifique tout simplement, quelque soit l'âge du personnage observé. Et de quelle manière la réalité se mêle de fantastique dans une juste intensité du récit... Une incroyable découverte, un choc. Un beau roman sur les tourments de l'homme et sur le rapport père-fils. Les femmes sont présentes aussi, en retrait, beaucoup, reflet du pays, et Zéré la "petite nomade" n'a pas vraiment un très beau rôle... mais elles sont présentes dans leur fascination et aussi dans le rapport de l'homme à sa condition. 580 pages extraordinaires. une preuve supplémentaire que la beauté et la puissance ne sont pas contraires de la sensibilité et de la sagesse. Je n'en dis pas assez sur le coeur et l'âme de la chose, je ne pourrai pas et ça ne servirai pas à grand chose. Pensez à votre orgueil, votre fierté... votre besoin de vous sentir vous mêmes, d'acceptation et à ces paysages hors du monde, de plateaux, de steppes et de montagnes... et lisez ce livre, même si il a l'air un peu épais et différent de lectures plus actuelles, c'est un Livre à lire. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Kessel Sam 27 Mar 2010 - 21:51 | |
| - animal a écrit:
- C'est rassurant de constater en cherchant deux petites choses pour préparer ce message et en relisant la présentation de l'auteur que ce livre est considéré comme un chef d'œuvre. Dans le cas contraire il aurait fallu revoir beaucoup d'écrits à la baisse.
Oui, c'est un livre qui a bonne réputation. Il était déjà inscrit sur ma liste virtuelle de livres à lire... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mar 12 Oct 2010 - 15:41 | |
| lecture en commun sur Belle du jour ici | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mar 1 Nov 2011 - 21:42 | |
| La Passante du Sans-Souci
Un écrivain et journaliste passe ses nuits dans la "nuit" parisienne et fini au petit matin dans un petit bar de Paris, le Sans-Souci. Dans sa fièvre, l'alcool et l'insomnie il est rapidement hanté par la silhouette d'une femme qui passe dans la rue. Un jour il la suit, elle le relève... plus tard il a revoit, le début d"une étrange relation avec cette femme, Elsa Wiener non moins étrange et d'un enfant Max, étrange lui aussi. Le mari d'Elsa est interné en Allemagne, l'enfant qui n'est pas le sien est handicapé suite à une agression parce que juif. Et les choses sont bien plus compliquées encore.
Je me souvenais de vos réactions un peu tièdes à Belle de jour mais j'ai été d'emblée pris par cette écriture assez puissante et enfiévrée à la fois pudique et incisive. Quelque chose d'une ancienne manière mais particulièrement efficace et au point. Surtout que cette histoire pas simple tourne autour des troubles amoureux et d'une certaine descente aux enfers. Le narrateur qui ressemble à l'auteur est le premier sauvé. Ensuite il se refait en aidant cette femme dont il est à sa manière amoureux alors qu'elle s'enfonce de plus en plus bas. Elle s'enfonce pour son mari captif et malade en Allemagne, mari qu'elle n'aime pas mais qui lui est très amoureux. Le rapport à l'enfant Max, intelligent et volontaire mais très sensible est trouble aussi. Il est témoin, protecteur, messager et parfois ou peut-être victime des non-dits de ces relations blessées. L'étude est complexe et a pour toile de fond le rapport d'instinct au corps, les descriptions de la, des ! déchéances sont brèves mais pertinentes et se ressentent avec une violence justifiée. Les blocages et transgressions du physique et du moral se mélangent donc impitoyablement, une tempête entre un élan instinctif et des conditions peu évidentes, avec l'accent mis sur la pitié, le rachat à travers le sacrifice à l'autre et le besoin au moins de reconnaissance si ce n'est d'une certaine admiration. Les relations ne trouvent jamais d'équilibre ou de simultanéité véritable. C'est donc une réflexion relativement violente qui parcours le livre. Mais sans jamais perdre ce fil conducteur de l'apparition belle mais déjà brisée en quelque sorte, la mélancolie souterraine et embuée de l'obsession profonde. Quelque chose de très juste. Les caractères d'ailleurs sont marqués mais pas vraiment caricaturaux ai je trouvé. Et la relation si elle est forte est aussi distante, une fuite, une distance nécessaire, une impossibilité en partie factice...
Lecture facile mais remuante, j'ai retrouvé avec plaisir la force de Joseph Kessel et vu plus loin en même temps son regard sur les tourments de la condition humaine ramenés à une très simple expression double. Il y a quelque chose qui mérite réflexion. Éclairant ? également de lire un livre de 1936 qui ne cache rien d'une situation qui a déjà dérapé.
Impressionnant et très physique décidément. | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Kessel Sam 4 Mai 2013 - 11:42 | |
| Merci animal pour tes commentaires enthousiastes ! J'ai été tenté par Les Cavaliers que je rajoute derechef dans ma LAL Est-ce-que quelqu'un a lu L'armée des ombres ? Le film de Melville a laissé une telle marque en moi ... | |
| | | Aaliz Main aguerrie
Messages : 424 Inscription le : 07/11/2012 Age : 44 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Kessel Lun 20 Mai 2013 - 19:42 | |
| Les cavaliers
Participer au bouzkachi royal de Kaboul, chevaucher à travers les hauts sommets et les vallées de l’Hindou-Kouch, parcourir les allées du bazar et rester bouche-bée devant les gigantesques statues de Bouddha à Bamiyan, croiser la longue caravane des nomades Pachtous, se régaler les yeux du jeu de miroir des 5 lacs de Band-Y-Amir, courir au grand galop cheveux au vent à travers les steppes du Nord de l’Afghanistan, vivre une incroyable aventure humaine où se combattent fierté, honneur, cupidité, voilà ce qui vous attend à la lecture du magnifique roman Les cavaliers de Joseph Kessel.
Ouroz, fils du grand tchopendoz Toursène à la renommée sans égale, veut marcher sur les traces de son père. Accompagné de Jehol le plus beau et le plus fort étalon de toute la région, Ouroz participe à un événement unique dans l’histoire de l’Afghanistan : le premier bouzkachi royal se tenant à Kaboul devant le roi lui-même.
Plus qu’à un simple jeu, c’est à un combat contre lui-même qu’Ouroz doit se livrer, une lutte contre son appétit de gloire, une lutte contre le déshonneur. Son orgueil, cette tenace volonté de se surpasser et de prouver sa valeur vont le conduire très loin, par un long et périlleux voyage à travers le pays, repoussant davantage ses propres limites physiques et morales.
Ouroz a un caractère très dur mais j’ai l’impression que c’est une caractéristique propre aux hommes des steppes. En tant que lecteur, tantôt on l’admire et l’encourage, tantôt on le hait et on le méprise. Son comportement parfois abject et égoïste va même corrompre la plus charitable et dévouée des âmes.
De son côté, le grand Toursène effectue un même itinéraire intérieur. Son honneur et sa dignité lui font mal accepter sa vieillesse et le fait que son fils puisse le remplacer.
Les cavaliers, c’est aussi un beau roman sur la relation d’un père à son fils, le premier jalousant le second, le second cherchant à surpasser le premier. Il faudra les sages conseils de Guardi-Guedj L’Aïeul de Tout Le Monde pour les guider sur la bonne voie.
Mais le véritable héros de cette incroyable épopée reste Jehol, le courageux et vaillant étalon qui prouvera à plusieurs reprises à quel point il concentre à lui seul bien plus de qualités humaines que tous les personnages du livre réunis.
Bref, j’ai adoré ce roman, je suis complètement envoûtée et emportée par ce souffle épique d’une force incroyable. Les descriptions sont grandioses servies par une plume magnifique et poétique. Joseph Kessel immerge complètement son lecteur dans l’ambiance par des détails sur les coutumes, traditions, légendes, superstitions, sur la culture, la cuisine, le mode de vie afghans. Il nous en décrit toute la richesse, la diversité, toute la subtilité. Il dépeint ses personnages avec force, nous livre leurs introspections, leurs plus profondes pensées, leurs hésitations, leur rage. Le lecteur se laisse emporter, se fait berner par l’un, par l’autre, assiste médusé à certains revirements. A aucun instant, on ne s’ennuie, on tourne les pages avec avidité poursuivant notre propre quête avec autant de frénésie qu’Ouroz nous entraîne dans sa folie.
C’est à coup sûr le plus beau voyage littéraire qu’il m’est été donné de faire jusqu’à ce jour. Un roman dépaysant et grandiose à lire sans attendre !
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Joseph Kessel Lun 20 Mai 2013 - 19:59 | |
| Joli commentaire qui renforce mon avis de lire Kessel ... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Kessel Lun 20 Mai 2013 - 21:02 | |
| ce beau commentaire ravive des souvenirs qui restent forts...
(et ne pas oublier de jeter un oeil au film La passe du diable si l'occasion se présente, le lien en première page du fil). | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mer 5 Juin 2013 - 10:22 | |
| C'est l'histoire vraie du Dr Felix Kersten, spécialisé dans les massages, formé par un docteur tibétain. Il va acquérir des dons remarquables qui lui valurent d'être mandé par Himmler en personne, chef de la police allemande et des SS, lui même souffrant d'atroces douleurs à l'estomac. D'origine estonienne, puis au gré des événemets historiques, Kersten prend la nationalité finlandaise et s'établit finalement en Hollande à La Haye, avec sa famille. Il possède également un domaine agricole en Allemagne (il a été formé à sa thérapeutique à Berlin). Cette complexité géographique et son parcours à travers différents pays vont l'amener à user de son influence pour faire plier Himmler sur de nombreux projets diaboliques dont le principal: la déportation de tout le peuple hollandais vers la Pologne.... La Finlande l'autorisera à soigner Himmler et à entretenir des liens étroits avec celui-ci en échange de renseignements de la plus haute importance. C'est donc dans un climat de tension permanente que le débonnaire Dr Kersten, amoureux de la bonne chère et des plaisirs tranquilles va s'impliquer durant 4 ans et faire en sorte, dans la limite de son pouvoir, d'épargner des vies condamnées, prisonniers politiques, juifs, hollandais, norvégiens entre autres. Sa plus grande crainte sera Heydrich à qui succédera Kaltenbrunner, 3ème personnage du 3ème Reich après Hitler et Himmler, soupçonnnant sans cesse Kersten d'être un agent à la solde des ennemis. Kessel insiste longuement sur la personnalité de Kersten qui usera de tous les pouvoirs dont il dispose, tour à tour thérapeutiques, psychologiques, tactiques, pour approcher et influencer un Himmler torturé par des crampes et une grande anxiété. Tout malade a-t-il le droit à des soins ? comme tout accusé a-t-il le droit d'être défendu ? C'est la grande question du livre, qui peut être débattue sans cesse. Profond témoignage sur cette période funeste et ces sombres personnages que furent les dignitaires nazis, Kessel met en avant un événement peu connu et soulève encore de nombreuses questions.
Dernière édition par darkanny le Mer 5 Juin 2013 - 12:44, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mer 5 Juin 2013 - 10:29 | |
| J'ai vu il y a quelques années un reportage passionnant sur ce médecin dont Himmler ne pouvait se passer et qui a tenté d'aider, dans la mesure de ses moyens. Si je me souviens bien, alors que la fin de la guerre approchait, il est parvenu à convaincre Himmler d'épargner un train entier. Un véritable héros méconnu. Heydrich voulait effectivement sa peau, et l'aurait peut-être obtenue si Himmler n'avait pas eu désespérément besoin des mains de cet homme pour le soulager.
Tu me donnes envie de lire le livre pour aller plus loin. |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mer 5 Juin 2013 - 11:01 | |
| Oui Armor il faut que tu le lises.
Kaltenbrunner (qui avait succédéà Heydrich) avait fomenté un complot pour assassiner le Dr Kersten. Mais celui-ci échoua car Kersten avait de bonne sources de renseignements.
Kersten et son entourage allèrent jusqu'à négocier avec Himmler les point suivants, à la toute fin de la guerre:
- Les camps de concentration ne seraient pas dynamités (comme l'avait planifié Hitler si les Alliés s'approchaient à moins de 8km des camps) - Le drapeau blanc y flotterait à l'arrivée des Alliés - On n'exécuterait plus un seul Juif et les Juifs seraient traités comme les autres prisonniers. - La Suède pourrait envoyer des colis individuels aux prisonniers juifs.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joseph Kessel Mer 5 Juin 2013 - 11:48 | |
| Très intéressant darkanny, je le note également. De même Les cavaliers dont je viens de lire les billets ci-dessus. Je viens de m'apercevoir que Kaltenbrunner est aussi le nom du personnage principal du roman Le seigneur des porcheries, à savoir John Kaltenbrunner. Je n'avais pas fait le lien avec Ernst Kaltenbrunner, l’un des principaux responsables du système policier nazi et condamné à mort pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (source wiki). C'est troublant. Et ouvre d'autres perspectives à ce roman. |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Kessel Ven 28 Juin 2013 - 20:22 | |
| Je vais quand même dire quelques mots du roman Les cavaliers.
Evidemment, je reconnais le grand talent de conteur de Kessel, le souffle épique qui habite le livre. De même que la fabuleuse façon de recréer de grandioses paysages, d'amener la magie du conte, d'évoquer quelque chose de séculaire, une trace archaïque de récits d'une mémoire collective.
Mais j'ai eu énormément de mal à ne pas être gênée par l'idéologie de la société qu'il évoque. La fierté et l'orgueil des mâles, il faut être le meilleur, le plus fort, le plus riche ou le plus retors, dominer les autres et les mépriser pour leurs faiblesses. Ou s'amuser à les détruire. Quand à la place faite aux femmes, il vaut mieux ne pas en parler. Et l'évocation au passage des Bouddhas de Bâmayân, alors qu'on sait ce qu'ils sont devenus...D'une certaine façon à la lecture de ce livre, on se dit que cela ne pouvait qu'arriver un jour ou l'autre.
Une lecture qui m'a laissé une impression des plus inconfortables. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Kessel Ven 28 Juin 2013 - 22:59 | |
| il évoque une violence enivrante mais à double tranchant, ça fait partie du trouble de l'atmosphère cette violence écrasante. de même l'orgueil et la fierté exacerbé sont plutôt destructeurs j'ai trouvé. non ? | |
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| Sujet: Re: Joseph Kessel | |
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| | | | Joseph Kessel | |
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