Journal à quatre mains De Flora et Benoîte Groult
Mise en scène de Panchika Velez
Avec Aude Briant, Lisa SchusterC'est toujours extraordinaire de partager, et surtout dans le même enthousiasme, un spectacle avec ses amis. Là, j'ai eu la chance d'aller voir cette pièce avec Aériale et j'imagine que, comme moi, elle brûle de vous en parler (laissons-la rentrer, j'en fais le pari!
)
« 'Donc il y avait une fois, au 44 de la rue Vaneau, une brune et une blonde. C'était en 1940. »Ainsi commence cette pièce qui est à l’origine un journal, adapté pour le théâtre par Lisa Schuster et Panchika Velez . Celui qu’écrivaient de 1940 à 1945, les deux sœurs, Benoîte et Flora Groult donc.
«Nous sommes comme deux vieilles filles, Flora et moi, dans notre lit, à écrire fébrilement sur nos carnets qu’il ne se passe rien dans nos vies. »Deux tempéraments bien trempés, deux jeunes filles brillantes, deux caractères très différents, et entre elles beaucoup de complicité, d’humour et d’amour sur fond d’occupation et de guerre.
La brune, Benoîte, dix-neuf ans au début.
La blonde Flora, quatre ans de moins que Benoîte.
Elles sont issues de la bourgeoisie intellectuelle parisienne.
Flora est bien à cet âge-là « la fille de sa mère » qu’elle imite à merveille. Benoîte est déjà la rebelle féministe qu’on connaîtra.
« forte en thème, mais faible en vie ».
Le texte se fait souvent grave mais le spectacle est léger, doux-amer quoi…Et il nous fait traverser pas mal de sujets de réflexion et toute une palette d'émotions.
Une mise en scène minimaliste laisse toute la place à ce texte intelligent, sensible et drôle, au discours presque avant-gardiste pour cette époque. Deux lits installés symétriquement sur la scène comme le seraient les lits ou les chambres contiguës de deux adolescentes qui échangent leurs confidences. Leurs monologues, savoureux, se croisent…
Les deux soeurs sont incarnées par deux comédiennes, opposées physiquement comme les caractères des sœurs Groult.
Opposées aussi dans un parti pris de jeu.
Flora, la charmante, la jolie, l' insouciante (
Lisa Schuster) minaude à outrance (et pour moi, surjoue, ce qui me dérange).
Benoîte (immense
Aude Briant !
Molière de la révélation théâtrale 2009) «
est » tout simplement. Un physique pas spécialement avantageux (une « gueule » et une voix à la Girardot un peu, en mieux encore) mais une présence inouïe et une sensibilité de jeu, une palette de jeu très étendue. Elle m’éblouit, elle est magnifique. D’ailleurs, à la fin, je ne regarde plus qu’elle !
Au Théâtre de Poche
75, bd. du Montparnasse 75006 Paris
01 45 48 92 97
Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi à 21H00 Dimanche à 15H30.
Tarifs : 36,5 € tarif plein ou 30-36,5 € tarif adhérent
Programmation:
Prévue initialement du 10 janvier 2009 au 28 juin 2009, je crois (vérifiez si vous êtes intéressés) qu’elle se prolonge jusqu’au14 juillet .