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 Fabrice Melquiot

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MessageSujet: Fabrice Melquiot   Fabrice Melquiot EmptyJeu 30 Juil 2009 - 20:40

Fabrice Melquiot 47763_10

Biographie

Le dramaturge Fabrice Melquiot est né à Modane, en Savoie, en avril 1972
Il fut d’abord acteur avec Emmanuel Demarcy-Mota et la compagnie Théâtre des Millefontaines.
Parallèlement il écrit. En 1998 ses premiers textes pour enfants Les petits mélancoliques et Le jardin de Beamon sont publiés à l’Ecole des loisirs et diffusés sur France Culture. Il reçoit le Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française et, à Bratislava, le Prix européen de la meilleure œuvre radiophonique pour adolescents.
Depuis quelques années, il se consacre entièrement à l’écriture.
Si l’essentiel de son écriture est tournée vers le théâtre, une autre passion l’anime : la poésie. Un recueil, Veux-tu ? a été publié à l’Arche et a donné lieu à une lecture-concert présentée à Paris, Reims, Turin… Un second recueil de poèmes est publié en 2005 : Graceful dont une version musicale a été présentée à la Comédie de Reims et au Théâtre de l’Ouest parisien. Les textes de Fabrice Melquiot sont traduits en plusieurs langues.
En 2008, il a reçu le Prix Théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre.
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MessageSujet: Re: Fabrice Melquiot   Fabrice Melquiot EmptyJeu 30 Juil 2009 - 20:58

J'ai retrouvé un ancien poste et l'ai sorti de l'ombre. Pourquoi? Parce que dernièrement, grâce à Queenie, j'ai lu le livre de Barahéni; Lilith et il me semble important de faire le parallèle avec Melquiot et surtout de lui accorder une place parmi nous. Je me rappelle également qu'un des parfumés m'avait dit connaître L'actrice empruntée et à vrai dire son avis m'intéresserait! Voici donc mes impressions sur une pièce que j'ai lue et ai beaucoup appréciée Eileen Shakespear.


L'écriture est assez étrange. C'est l'histoire d'une femme, correspondant avec son frère "Will" par des lettres jetées à la rivière. Correspondance qui on le comprend bien n'arrive jamais à son destinataire. On pourrait la croire folle, le langage est parfois violent. Son rêve est de devenir un homme! Pour être acteur! À elle seule elle regroupe toute les revendications féminines des derniers siècles! Plusieurs fois elle répète:
"Les hommes sont d'accord entre eux."
Sa vie:
Un mariage forcé à 20 ans avec un négociant en laine John.
"Parce que je suis une femme et on me vend."
Sa lutte contre ce mariage, sa lutte absurde
"J'avalerai du sucre par tonnes, à mon mariage j'arriverai grosse ; il faudra une armée pour me porter à l'autel."
Enceinte son accouchement se passe mal. Et par la suite plusieurs fois
elle délire:
"Quand va-t-il se taire mon enfant? Quand va-t-il enfin se décider à se taire et faire sa nuit? Sans me rendre folle, au point de vouloir lui couper la langue, au point de vouloir lui enfoncer dans le larynx le poids de mes nuits, quand va t-il enfin cesser d'être mon enfant, que je puisse sans crainte le jeter aux chiens(...)"
Un enfant qu'elle quitte en même temps que son mari pour partir enfin "Vivre" à Londres .
Là bas au théâtre elle se fait refouler n'étant pas un homme. Elle vie alors une vie de misère et de prostitution ; elle envie son frère, et se travestie afin d'assouvir sa passion du théâtre.
Puis elle écrit beaucoup, vieillie, attrape la peste. Et finit par se faire brûler vive par des hommes pour avoir trop dit, trop pleurée, trop vécue. Et jusqu'au dernier moment elle répète.
"Mon bûcher
Mon bûcher
Je suis une femme qui parlait trop fort
Eileen Shakspeare
Je suis une femme
une femme"
Les dernières pages sont très belles:
"Tu as parlé trop fort, ils disent
Tu t'exhibes
Tu te prends pour une autre
Tu as vécu trop longtemps
Tu crois en des choses qui n'existent pas
Tu parlais d'une montagne plus haute que les autres montagnes, tu disais que les hommes devaient aller plus haut, plus haut que cette montagne, pauvre folle. On brûle celle qu'on ne comprend pas, celle qui s'adresse aux hommes, comme si elle en savait davantage. Pour qui te prends-tu?
Je me prend pour celle que je suis; vous mangiez dans ma main.
Pleure.
Non, je ne pleurerai pas.
Pleure!
Non."
(...)
À lire! "Eleen Shakespeare balaie d’un revers de la main les idées préconçues, nous pousse dans nos retranchements et du fond des siècles nous dit de ne jamais abandonner nos rêves."

La dernière phrase entre guillemets est issue de ce site, très intéressant: http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Eileen-Shakespeare/Allez lire cette critique bien plus intelligente et belle que la mienne.

Un autre site intéressant: http://www.fabricemelquiot.com/
J'ai également lu Le laveur de visage de Melquiot et je l'ai moyennement aimé... Je ne veux pas rester sur un échec et cherche à découvrir d'autres pièces de lui. Si les parfumés ont des avis, ils sont les biens venus!

Quant à Réza Barahéni, ce concernant Lilith et Eileen Shakespear, ces deux écrits ont des points communs: La défense de la femme, du poète et du droit à la parole.
Autant de points communs qui me plaisent!
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Fabrice Melquiot
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