Abdourahman A. Waberi [République de Djibouti]

Citation :

Né en 1965, dans ce qui s'appelait encore la Côte française des Somalis, actuelle République de Djibouti, dans un milieu modeste, Abdourahman A. Waberi quitte son pays en 1985 afin de poursuivre des études en France, d'abord à Caen, puis à Dijon. Écrivain et professeur d'anglais en lycée, il publie depuis 1994.


* Pays sans ombre, Serpent à plumes, Paris, 1994,
* Cahier nomade, Serpent à plumes, Paris, 1996
* L'œil nomade : voyage à travers le pays Djibouti CCFAR/L'Harmattan, Djibouti/Paris, 1997
* Balbala, Serpent à plumes, Paris, 1998
* Moisson de crânes, Serpent à plumes, Paris, 2000
* Les Nomades, mes frères vont boire à la Grande Ourse, Hachette Education, Paris, 2000
* Rift, routes, rails, Gallimard, Paris, 2001
* Transit, Gallimard, Paris, 2003
* Aux États-Unis d'Afrique, Jean-Claude Lattès, Paris, 2006
* Passage des larmes, Jean-Claude Lattès, Paris, 2009

Passage des Larmes

Citation :

Djibril a quitté Djibouti depuis de longues années. A Montréal, il est devenu un homme neuf : le pays de son enfance n’est plus pour lui qu’une terre étrangère, poussiéreuse, un terrain vague. Employé par une agence de renseignement, il doit pourtant y retourner pour une mission de quelques jours. Djibouti est devenu un enjeu géostratégique majeur : la France, les Etats-Unis, Dubaï, les islamistes se disputent ce morceau de basalte. Djibril n’a que faire de leurs querelles mais il se sent trahi par ce pays né, comme lui, un 17 juin 1977, jour de l’Indépendance. Les plaies s’ouvrent, les fantômes des siens viennent le hanter, son enquête piétine. Chaque jour, il se laisse entraîner sur les chemins dangereux de la mémoire. De sa prison cachée sur les îlots du Diable, au large de Djibouti, Djamal, le frère jumeau de Djibril, né quelques minutes après lui, a appris le retour de son aîné prodigue : il le suit en pensée où qu’il aille, l’interpelle, ne le laisse pas en paix. On ne revient pas impunément sur les traces de son passé.

Abdourahman A. Waberi, parti de Djibouti dans sa jeunesse, ne peut s’empêcher d’y revenir, fut-ce par le biais de la fiction. Passage des larmes est ainsi un cri d’amour pour son pays natal mais aussi, et surtout, une désolation quant à ce que ce bout de terre est devenu entre relents néo-colonialistes et fondamentalisme religieux. Le roman est construit à partir de trois voix : celle d’un agent de renseignement de retour à Djibouti après de longues années d’absence ; celle de son frère, islamiste et emprisonné ; celle d’un poète tentant de fuir l’oppression nazie. On ne peut s’empêcher de penser que le livre aurait gagné à être plus simple dans sa structure, la première histoire étant suffisamment forte pour nous passionner. Dans ce Djibouti trouble et troublé, le personnage principal est comme contaminé peu à peu par ses souvenirs, malgré ses réticences, alors que le danger est partout et menace son intégrité physique. La maîtrise totale d’un suspense psychologique haletant n’est pas la moindre des qualités d’un récit imparfait mais diablement excitant.

je vois que je ne vais plus jamais avoir de difficultés pour compléter mon voyage autour du monde - avec les auteurs que tu nous présente de tous les pays du monde, c'est gagné
merci pour ce fil.. quand je vais reprendre mon voyage je vais y penser de revenir par ici

Premier essai concluant avec cet auteur, kena. Je continuerai. Ceux qui aiment Mahjoub devraient apprécier aussi.

traversay a écrit:

Premier essai concluant avec cet auteur, kena. Je continuerai. Ceux qui aiment Mahjoub devraient apprécier aussi.

Un argument de poids Traversay

Arabella a écrit:

traversay a écrit:

Premier essai concluant avec cet auteur, kena. Je continuerai. Ceux qui aiment Mahjoub devraient apprécier aussi.

Un argument de poids Traversay

de même pour moi

Cahier nomade

Citation :

Présentation de l’éditeur
Waberi promène son cahier nomade dans le paysage de Djibouti. Composant le deuxième recueil d'une trilogie sur Djibouti, entre Pays sans Ombre et Balbala, voici treize nouvelles, treize caravanes venues de ce pays sans ombre mi-réel, mi-rêvé. Waberi fait la chronique de sa terre africaine depuis le temps où le général-président venu de France visitait ce " confetti de l'Empire " et se souvient de l'époque heureuse où sept salles de cinéma faisaient rêver les Djiboutiens, où son père exorcisait la nuit de son chant. Aujourd'hui les assemblées sont des tours de Babel où chacun y va de son dialecte, les présidents promettent des jeux et des mots à des foules exsangues, et il ne reste plus que les goûteurs d'étoiles et les guetteurs de l'horizon pour nous raconter la légende du sommeil nomade.

J’ai déjà visité ce pays en compagnie de Jean-Claude Guillebaud et Raymond Depardon qui ont fait une courte escale au Djibouti lors de leur séjour dans la corne de l’Afrique.

Divisé en deux parties ce livre se compose de treize nouvelles.
La partie Traces est accompagné de : Chaque nouvelle est une caravane avec son lot de mots, celle de Trames de : Chaque nouvelle est une caravane, cap sur le monde.

Je voulais embarquer avec l’auteur dans ces caravanes, j’avais envie de découvrir ce pays, son monde, ses mots… mais je ressors un peu perplexe. Souvent ses non-dits n’ont pas eu l’effet probablement souhaité par l’auteur. Au lieu de former des images, des idées dans ma tête, ces phrases sont restées des… mots sans sens.

Ce que j’ai compris c’est sa colère envers le pouvoir colonial, le sort, souvent meurtrier, qu’a dû subir son peuple. Et quand il prête les paroles à un de ses personnages :

Les générations futures auront du mal à ensoleiller à nouveau cette terre. Vaste est l’ampleur du désastre : trop de morts chez nous
[…]
Je refuse de suivre les sirènes pacifiques qui prônent l’oubli et le pardon. Oublier m’est impossible, mieux vaut mourir encagé ou écartelé.

Je peux m’imaginer qu'il y met de son ressenti à lui-même.

On peut trouver un avis plus fourni : ici