Joyce Carol Oates

Un vrai plaisir de lire tes commentaires Babelle! J'ai aussi beaucoup aimé ce roman qui me semble un des ses plus élaborés. Cette fois le "scénario" de vie est encore plus fouillé que d'habitude et a de nombreuses ramifications. Un vrai diamant noir! Je ne sais pas si Oates a "peur du bonheur" mais elle sait que la résilience ne signifie pas forcément la guérison ou un apaisement définitif. Seulement la possibilité d'une trêve ou un compromis avec ces violences transgénérationnelles. Trêve qui permettrait en partie de ne pas vivre en permanence dans la souffrance ou la dépression. Un sujet qui habite toute son oeuvre et qu'elle connait intimement. Ses héroïnes sont souvent des combattantes quand elles ne sont pas elles-mêmes des vecteurs de violence (voir Blonde ou Petite soeur, mon amour notamment).

Bravo Babelle pour ces commentaires qui me remettent en mémoire cet excellent roman palpitant et noir de Joyce Carol Oates où la condition de survie de Rebecca, La fille du fossoyeur, tient dans cette formule: «Rester en mouvement» pour rester en vie ».
Mais y a-t-il un chemin de paix possible pour un être engagé dès le début de sa vie sur un chemin de drames ?

La petite Edna Louise, quatre ans, se prend de passion pour le patinage et devient célèbre lors de sa première compétition. Pour ses parents, et surtout pour sa mère, c’est la porte ouverte à la célébrité, elle que ses voisins huppés snobent, et qui a raté une carrière de patineuse. Elle prend en main la carrière de sa fille, lui impose des séances d’entraînement, des piqûres et ingestions de divers médicaments et compléments alimentaires, sans compter les séances chez le coiffeur, les entrevues avec la presse, le maquillage. Le père, pris par sa carrière et sa propre ambition, s’éloigne peu à peu du foyer, tandis que Skyler, le frère aîné, qui a eu le tort de se blesser gravement lors d’un cours de gymnastique, se morfond de jalousie.
Mais une nuit, la petite star est retrouvée assassinée. Malgré l’arrestation d’un coupable, Skyler est dévoré d’angoisse, se croyant coupable au moins, de n’avoir pas su aimer sa petite sœur et au pire, d’avoir commis un crime dont il aurait tout oublié. Il traîne dans des institutions pour enfants « difficiles », et c’est lui le narrateur de ce récit. Il interpelle le lecteur, revient en arrière, dans un style ironique et désespéré. Gavé de médicaments, puis drogué, il refuse de voir ses parents, surtout sa mère, qui continue d’utiliser sa fille en écrivant des « témoignages » de son drame.
La réussite, voilà le maître-mot de la vie à l’américaine, décriée par l’auteure. Réussite sociale, scolaire, sportive, professionnelle, et familiale : tout doit être parfait, ou sembler l’être, même s’il faut gaver ses enfants de médicaments, les faire travailler jusqu’à l’épuisement, passer du temps avec des personnes qu’on déteste. La famille représentée ici illustre de manière caricaturale cet adage. Comme le dit si bien la petite patineuse « si je tombe, on cessera de m’aimer ».

Merci pour ta chronique krys, elle remet tout en mémoire et est moins "fouillie" que les précédentes.
La légende de Bloodsmoor se déroulant en 1789 ça doit être bien, avec un fond historique cette fois. Que de perspectives de lecture encore!

La légende de Bloodsmoor
En y regardant de plus près, je vois que c'est le second tome d'une trilogie dont le premier volume est Bellefleur.
Je vais dont commencer par le début.

Harelde a écrit:

La légende de Bloodsmoor
En y regardant de plus près, je vois que c'est le second tome d'une trilogie dont le premier volume est Bellefleur.
Je vais dont commencer par le début.

Ils sont complètement indépendants. La trilogie n'est que thématique (le pastiche de roman gothique). J'ai lu Bellefleur et Les mystères de Winterthurn qui sont très différents. Aucune continuité, aucun personnage commun.

Marko a écrit:

Harelde a écrit:

La légende de Bloodsmoor
En y regardant de plus près, je vois que c'est le second tome d'une trilogie dont le premier volume est Bellefleur.
Je vais dont commencer par le début.

Ils sont complètement indépendants. La trilogie n'est que thématique (le pastiche de roman gothique). J'ai lu Bellefleur et Les mystères de Winterthurn qui sont très différents. Aucune continuité, aucun personnage commun.

Ah Ok.
Merci de cette précision qui me donne une grande liberté de choix !

Harelde a écrit:

Marko a écrit:

Harelde a écrit:

La légende de Bloodsmoor
En y regardant de plus près, je vois que c'est le second tome d'une trilogie dont le premier volume est Bellefleur.
Je vais dont commencer par le début.

Ils sont complètement indépendants. La trilogie n'est que thématique (le pastiche de roman gothique). J'ai lu Bellefleur et Les mystères de Winterthurn qui sont très différents. Aucune continuité, aucun personnage commun.

Ah Ok.
Merci de cette précision qui me donne une grande liberté de choix !

Je n'avais pas du tout aimé Bellefleur - trop de personnages pas assez aboutis, un récit qui part dans tous les sens, un livre extrêmement long, avec trop de tout et pas assez de tout... bref, trop long et rien de palpable au bout. Est-ce que la suite resemble à ça ?

domreader a écrit:

Je n'avais pas du tout aimé Bellefleur - trop de personnages pas assez aboutis, un récit qui part dans tous les sens, un livre extrêmement long, avec trop de tout et pas assez de tout... bref, trop long et rien de palpable au bout. Est-ce que la suite resemble à ça ?

ça n'est pas une suite comme je le disais ... "Les mystères de Winterthurn" étaient beaucoup plus concis, une histoire un peu macabre mais surtout très ironique que j'avais beaucoup appréciée. La légende de Bloodsmoor a l'air davantage dans cette dernière lignée vu le thème et le nombre de pages raisonnable.

Merci Marko ! oui j'ai dit suite, en voulant dire 'suite' qui n'en est pas une... j'avais bien lu. Je me demandais juste si c'était de la même veine.

Je ne savais pas que Oates avait écrit ou écrivait aussi des polars.

Babelle a écrit:

Je ne savais pas que Oates avait écrit ou écrivait aussi des polars.

Ooooooooh...tu ne suis pas bien!...

coline a écrit:

Babelle a écrit:

Je ne savais pas que Oates avait écrit ou écrivait aussi des polars.

Ooooooooh...tu ne suis pas bien!...

Disons que ce n'est pas Oates, c'est Rosamond Smith et Lauren Kelly. L'oeil de serpent a été publié en anglais en tant qu'oeuvre de Rosamond Smith. Mais c'est peut-être plus vendeur en France de mettre "Oates" sur la couverture ?

aïe! Joyce Carol Oates a commis quelques titres sous pseudonyme!
Un peu mélangée Babelle...

Babelle a écrit:

aïe! Joyce Carol Oates a commis quelques titres sous pseudonyme!
Un peu mélangée Babelle...

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