Joyce Carol Oates

Oui : froid n'était pas le terme le plus approprié.

Délicieuses Pourritures

Un livre fort que je peine à résumer et à décortiquer. Une ambiance digne d’un des meilleurs thrillers. Sombre à souhait. Gillian Bauer, la narratrice est une brillante étudiante âgée de vingt ans en troisième année dans une Université de la Nouvelle Angleterre des années 70. Une université pour filles. Rapidement, elle déclare au lecteur sa flamme pour André Harrow, son professeur de littérature. Au cours de l’atelier de poésie auquel assiste un petit comité d’étudiantes triées sur le volet (et dont Gillian fait partie), Harrow subjugue ses élèves, par son charisme, par ses regards appuyés, ses sous-entendus, ses propos libertins, ses textes suggestifs. La jalousie apparaît, les mesquineries aussi. Et lorsqu’André Harrow demande à ses étudiantes d’écrire leur journal intime (il incite sur « intime ») qui sera ensuite lu en classe, l’ambiance tourne à la franche compétition. Les confidences se font audacieuses et le lecteur assiste aux surenchères des rivales. Le jeu devient malsain, l’atmosphère lourde et poisseuse. Des incendies criminels se déclarent. Des tentatives de suicide frappent certaines filles. André Harrow poursuit son enseignement et incite à aller toujours plus profond à chercher la jugulaire.
Le lecteur oscille entre désapprobation, dégout et curiosité. Les personnages sont ambigus et mystérieux. Inquiétants. Tant les étudiantes que le couple libertin : André Harrow et son épouse, l’énigmatique Dorcas.
« Délicieuses pourritures » est un des vers de « Nèfles et sorbes » de D.H. Lawrence. Un vers décrivant à merveille les protagonistes (le couple pervertissant les étudiantes ; les étudiantes elles-mêmes qui sombrent dans l’horreur), le ton glauque et envoutant du discours… L’écriture de JCO est toujours merveilleuse et instille un mélange de sensualité et de noirceur. Le lecteur se sent oppressé. Mais impossible de poser ce livre qui dérange : car l’auteur a solidement ferré son public en titillant habilement notre voyeurisme primaire, notre besoin de savoir avec un texte rarement cru qui se contente la plupart du temps de suggérer. Nous aussi nous désirons nous enfoncer dans cette fange, aller toujours plus profond.
Encore une réussite. Mais peut-être ne suis-je plus tout à fait objectif.

darkanny a écrit:

Délicieuses pourritures

Comment on peut se faire avoir par une couverture et un titre....

Pas grand-chose à retenir de cette histoire d'étudiantes qui vivent un peu du "Cercles des poètes disparus" qui se transforme bien vite au jeu pervers pépère-mémère, ces étudiantes tombant sous le joug d'un couple lubrique à défaut d'être inspiré, formé par Le professeur de poésie et sa sculptrice de femme et du perroquet de la famille, pour compléter le tableau.
Des sculptures au sexe débridé offrent un décor à tout ce théâtre, c'est moche, peu crédible, et racoleur.

Rideau.

Un autre son de cloche !

Ouuuh, ça sent la baston.

Le commentaire d'Harelde donnait une idée attirante du livre.
Celui de Darkanny casse toute envie de s'y plonger.
C'est torturant là vos désaccords !

Je serai peut-être un peu moins sévère que Darkanny mais je ne garde pas un souvenir impérissable de Délicieuses pourritures. Vite lu, vite oublié.

colimasson a écrit:

Ouuuh, ça sent la baston.

Le commentaire d'Harelde donnait une idée attirante du livre.
Celui de Darkanny casse toute envie de s'y plonger.
C'est torturant là vos désaccords !

Il ne te reste plus à le lire et à te faire ta propre idée.
Un peu comme pour le dîner de Herman Koch dont les commentaires ont été très tranchés.

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

LaurenceV a écrit:

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

Quel dommage !

Harelde a écrit:

LaurenceV a écrit:

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

Quel dommage !

Je trouve que tu as raison Laurence. Pas la peine d'insister. Moi j'insiste, et ça ne fonctionne jamais...

Queenie a écrit:

Harelde a écrit:

LaurenceV a écrit:

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

Quel dommage !

Je trouve que tu as raison Laurence. Pas la peine d'insister. Moi j'insiste, et ça ne fonctionne jamais...

Mais on a trouvé pourquoi.
Ou du moins, une piste !

Harelde a écrit:

Queenie a écrit:

Harelde a écrit:

LaurenceV a écrit:

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

Quel dommage !

Je trouve que tu as raison Laurence. Pas la peine d'insister. Moi j'insiste, et ça ne fonctionne jamais...

Mais on a trouvé pourquoi.
Ou du moins, une piste !

Oui !
Comme quoi ça aide de discuter.

Queenie a écrit:

Harelde a écrit:

LaurenceV a écrit:

Je n'ai lu qu'un roman de JCO et c'est Délicieuses pourritures pour lequel je rejoins l'avis de Darkanny. Je l'ai trouvé plutôt sans intérêt et lourd. Du coup, je n'en ai pas lu d'autres.

Quel dommage !

Je trouve que tu as raison Laurence. Pas la peine d'insister. Moi j'insiste, et ça ne fonctionne jamais...

C'est exactement pareil pour moi. J'en ai lu 3 en me disant à chaque fois que j'étais tombée sur le mauvais mais en fait JCO c'est pas pour moi. Point.

A ceux qui n'ont pas réussi à lire JCO :
Avez vous essayé Les Chutes, Nous étions les Mulvaney (il me semble que oui dans le cas de Queenie) ou la Légende de Bloodsmoor ?
Des pavés, certes, mais extraordinaires !

Elle n'est pas meilleure dans le pavé, selon moi. C'est juste que ça prend plus de temps.

Queenie a écrit:

Elle n'est pas meilleure dans le pavé, selon moi. C'est juste que ça prend plus de temps.

Et pourtant l'adage bien connu prétend que plus c'est long, plus c'est bon !


De toute façon, on ne peut pas tous aimer les mêmes choses.
Ne culpabilisez donc pas de ne pas apprécier JCO !