Joyce Carol Oates

Pourquoi donc peur? Je t'imagine mal dans ce sentiment...et encore moins par rapport à un livre!

Super Aeriale! Je retiens à distance la force avec laquelle elle nous fait ressentir physiquement ce que vit son héroïne. Le mot viol n'est jamais prononcé mais on n'a jamais autant ressenti intimement par l'écriture ce que ça représente. Et la fin est une illustration de ce que pourrait être une forme de résilience. La force de Oates est vraiment dans cette capacité d'habiter littéralement et viscéralement ses personnages, corps et âme, jusqu'au plus profond de leurs névroses et de leur fragilité. Avec cette bienveillance un peu distante et faussement légère ou se mêlent l'effroi et l'humour. On ne les oublie pas en tout cas. Je ne sais plus si tu as lu "Petite sœur mon amour" Aeriale mais tu devrais adorer.

topocl a écrit:

Pourquoi donc peur? Je t'imagine mal dans ce sentiment...et encore moins par rapport à un livre!

Pas un livre en particulier, mais son style, et le contenu en général qui me font peur

Aeriale a écrit:

-Nous étions les Mulvaney-

J'ai été embarquée dès les premières lignes[...] Superbe.

Ce sera mon prochain Joyce Carol Oates.

Epi a écrit:

Aeriale a écrit:

J'ai été embarquée dès les premières lignes, et bien que certaines anecdotes m'aient paru longuettes parfois (la vie des animaux au sein de la ferme chez le vétérinaire, dans la dernière partie)

Ben quoi, tu n'aimes pas les animaux ? .

Heu ...j'aime bien mais, à part si on veut faire carrière dans la branche, c'est tout de même beaucoup

Igor, Shanidar, Coline, lancez vous aussi. Je n'avais lu d'elle que Viol, une histoire d'amour (hormis Le triomphe du singe araignée, arrété en cours de route) mais je ne peux pas dire que les deux se ressemblent, rien à voir en fait, le premier a une écriture beaucoup plus froide. C'est grâce à votre conversation sur le fil du prix Nobel que je l'ai retentée, et Topocl m'a donné l'impulsion finale.

Marko décrit bien la force de sa narration, viscérale oui, c'est le mot. Ils nous pénètrent de leur désarroi à tel point qu'on n'ose plus les lâcher, comme si on souffrait avec eux. Et pourtant rien n'est appuyé, JCO nous donne juste les clés, à nous d'en ressentir les effets. Je note Petite soeur mon amour en tout cas Marko;)

Ce qui m'a profondément touchée c'est aussi, comme le note plus haut topocl, ce que nous renvoie ce récit, nos propres images, quelle que soit la famille, avec ce que cela comporte de nostalgie, de regrets ou de bonheurs. Ce livre est une merveille, j'en ai la gorge serrée rien que d'y repenser.

JCOates est un auteur avec laquelle je me laisse souvent tenter malgré des déceptions ; « Les chutes » et « Nous sommes les Mulvaney » ont été un moment difficile de lecture à cause de passages un peu lourds. Mais ces sujets m’attirent trop pour la laisser tomber. J'ai aussi lu "fille noire, fille blanche"et "confession d'un gang de filles". Elle décortique ces personnages, il y a souvent un coté malsain et lourd dans ses romans qui m'attire mais j'avoue que j'ai du mal à la lire, il m'arrive de poser le livre puis de le reprendre; mais une fois arrivé à la dernière page, je suis contente de l'avoir lu en entier (pour ceux que j'ai fini)

Merci Aériale pour ton excellent commentaire dans lequel je me retrouve entièrement. Nous étions les Mulvanney reste, avec Les Chutes, mon livre préféré de la dame de Princetone.
Je note une nouvelle fois l'apparition de Petite soeur mon amour dans le commentaire de Marko. Un livre que je n'ai pas encore lu et qui me tente.
Mon prochain JCO sera toutefois Bellefleur qui m'attend dans ma bibliothèque personnelle. Ce sera pour la rentrée.
Eux est également sur les rangs.

Eux m'avait curieusement ennuyée...
Mais Petit sœur mon amour est un régal. Bonnes lectures à vous!

Je n'aime pas cette famille Mulvaney.
Le père, un frimeur qui a une revanche à prendre sur le sien. La mère faussement amicale perdue dans ses vieilleries et une respectabilité religieuse. L'ainé dans le style du père qui dés que l'autorité s'effrite part en chercher une autre chez les marines. Le cadet, orgueilleux. La sœur, une bécasse béni oui-oui et le benjamin, à 200p de la fin on en sait pas grand chose...
JCO écrit bien c'est sûr. J'ai quand même l'impression d'avoir déjà vu, déjà lu cette histoire sans surprise et je me demande pourquoi l'auteur en veut autant à la musique rock.

Et ben dit donc! je me souviens que j'avais trouvé plein de parallèles avec ma propre famille, je ne sais plus trop mais c'était marquant... Ça fait peur! Surement une relecture à prévoir!

C'est le lot de nombreuses familles mais celle là est gratinée.
JCO nous le fait bien ressentir de manière insidieuse. On voudrait bien les aimer mais non, personnellement, ils m'agacent prodigieusement.
Je vais bien sûr arriver au bout de cette histoire, la curiosité d'abord et puis ce n'est pas insupportable à lire. Mais j'avoue que dans cette sorte d'histoires, je préfère nettement un auteur comme Franzen.
Au fait, le fan club JCO est en vacances ?

Igor a écrit:

Au fait, le fan club JCO est en vacances ?

Le fan club de JCO pourrait bien se lire un petit JCO pour sortir de sa période actuelle de marasme!

Nous étions les Mulvaney n'est pas gore du tout.
C'est une histoire familiale dans l’Amérique des années 70/80, très traditionnelle.
J'ai même le sentiment que l'on était plus moderne en Europe dans ces années là.
Tu peux te faire une meilleure idée avec de très bons commentaire dans les pages précédentes...

confessions d'un gang de filles
Après avoir peiné à lire «　nous étions les Mulvaney　», lors de paragraphes longs et détaillés. J’ai eu envie de replonger dans son univers, fastidieux, soit, mais si riche. Le titre de celui-ci m’a attirée, marié le récit d’un gang de fille et la belle écriture de J.C.Oates devait être une réussite.

Le sujet est en effet intéressant　: lire la vie des adolescentes des années 50, sans milieu familiale stable, qui décident de former un gang est peu commun. Legs est la meneuse, elle décide, de qui ont doit se venger　; elle devient populaire et elle prennent de la confiance, et vont donc voler la voiture d’un garçon pour se venger. Cette virée va amener legs en maison de correction, cette partie est instructive. Puis le gang se reforme et décide de vivre ensemble mais il leur faut de l’argent…

A travers ce livre, c’est l’Amérique des années 50, la délinquance, les maisons de redressement, le racisme, etc. L’écriture de J.C. Oates est là encore peu linéaire, alors qu’on lit un évènement présent, un souvenir, un dialogue nous éclaire sur le passé ou sur la vie d’une des filles　; puis on passe à autre chose du présent ; comme un puzzle, l’histoire se met en place, ce style est un peu hachuré, lasse un peu le lecteur. J’ai voulu connaître le fin de l’histoire, j’ai été au delà des descriptions trop détaillées, et une fois finie, je ne regrette pas ma persévérance.

Fille noire, fille blanche
Ce roman a un sujet qui m’accroche, une relation entre deux jeunes filles d’ethnies différentes traitées avec la plume de JCO pouvait que me plaire.

Sa psychologie décrit très bien les divergences de ces deux jeunes filles : un e blanche, petite fille de militant pour la libération des esclave et une noire qui vit dans un milieu qui veut à tout pris être américanisé. Minette, la noire est analysée par Genna qui a bien du mal à s’y retrouver, cette fille de couleur est une énigme. Elle veut tellement s’intégrer qu’elle bascule dans un sorte de rituel où on ne sait plus que penser. Est –elle réellement agresser par racisme ? J’avoue avoir douté. Mais les écrits de JCO laisse toujours le doute s’installer.

En effet, ces romans sont avant tout une ambiance décrite avec précision et psychologie plus qu’une histoire. Par contre, je n’ai pas toujours vu ce que la vie de père venait faire dans tout cela. Je referme encore une fois, un livre de l’auteur avec des points d’interrogation mais peu importe, j’en lirai d’autres.

topocl a écrit:

Igor a écrit:

Au fait, le fan club JCO est en vacances ?

Le fan club de JCO pourrait bien se lire un petit JCO pour sortir de sa période actuelle de marasme!

J'y pensais, oui.
Bellefleur est sur ma table de chevet et m'attend.