[BD] Chloé Cruchaudet

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BIOGRAPHIE
Chloé est née à Lyon en 1976. Grâce à ses parents, bouquinistes avant d'être brocanteurs, elle a baigné dans l'univers du livre très tôt. Elle a eu la chance d'avoir à disposition un éventail très large de la production graphique : Pilote, Charlie, mais aussi des vieux numéros du Rire ou de L'Illustration. Cette boulimie de lecture, totalement anarchique, se faisait sans hiérarchie et sans forcement correspondre à la tranche d'âge visée. Fascinée par cette variété qui lui a donné une curiosité et un appétit insatiable, elle était aussi sensible à la poésie de Fred avec son personnage de Philémon, qu'au mystérieux "pas-glop pas-glop" de Pifou... Ses premières bandes dessinées datent de son apprentissage de l'écriture ! Au collège, elle vouait un véritable culte à Franquin, puis Boucq, Gossens... À ceux-là se sont ajouté ses coups de cœur d'aujourd'hui, comme Emmanuel Guibert, Blutch, Christophe Blain, Gipi ou Frederik Peeters. Plus que la virtuosité du dessin, ses goûts sont dictés par le ton et l'histoire.
Après des études d'architecture puis d'art graphique à Lyon, elle suit l'école des Gobelins en cinéma d'animation. Elle découvre un autre langage, d'autres univers comme celui du Manga, qui à l'époque n'était pas arrivé jusqu'en province. Les cours où l'on étudie la décomposition du mouvement développent son goût du croquis sur le vif ; notamment les séances de dessin au zoo du jardin des plantes. L'apprentissage de la mise en scène par le travail du story-board lui a donné une approche cinématographique dont on retrouve l'influence dans ses planches. Elle a travaillé dans ce milieu jusqu'à aujourd'hui, en faisant des pauses pour participer à des collectifs de bande dessinée, ainsi qu'à une biographie de Joséphine Baker parue chez Nocturne.
Pour l'écriture, elle s'inspire d'histoires vécues, qu'elles soient issues de livres historiques, d'autobiographies ou de reportages vus à la télé. Cette démarche d'observer, d'écouter, de puiser la matière brute dans le réel, pour ensuite la remodeler d'une manière personnelle la touche particulièrement. En littérature, elle est passionnée d'études sociologiques, de témoignages historiques, et c'est ainsi qu'elle est tombée sur l'histoire de Minik. Cette histoire l'a tellement frappé qu'elle a voulu en savoir plus. D'archives en archives, le destin de ce jeune esquimau l'a bouleversé davantage, et elle a ressenti le besoin de mettre cette histoire en images.

Source: éditeur

site de l'auteur

Groënland Manhattan

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Présentation de l'éditeur
Extrême Nord du Groenland, 1897. Une fois de plus, l'Américain Robert Peary n'a pas réussi à planter son drapeau au pôle Nord malgré l'aide de ceux qu'on appelle encore les Esquimaux. Mais pour l'explorateur, pas question de rentrer les mains vides. L'idée lui vient alors de ramener des souvenir vivants, de vrais sauvages polaires en chair et en os. L'un d'entre eux, Minik, n'est encore qu'un enfant quand il embarque à destination de New York. Leur succès dès leur arrivée est immense. L'exotisme fascine. Muséum d'histoire naturelle, dont la cave sert d'hébergement de fortune aux hommes du Nord, sera quelques années plus tard le théâtre d'un drame qui trouvera un large écho dans la presse et dans la population. Car le destin de Minik est à bien égards symptomatique des cruels bouleversements du siècle qui commence.

Quelle belle découverte. Une histoire vraie que Chloé Cruchaudet a su très bien mettre en images et en texte.
Je n’en savais rien du destin de Minik et c’est passionnant, triste et intéressant à la fois de découvrir.
Un postface et des photos des personnes rencontrées dans le livre parachèvent cette belle lecture.

Waouw, elle a fait l'album toute seule! Scénario + graphisme! Respect! Je vais jeter un oeil dessus!

Nathria a écrit:

Waouw, elle a fait l'album toute seule! Scénario + graphisme! Respect! Je vais jeter un oeil dessus!

vas-y.. et tant que tu es - tu peux jetter aussi l'autre sur son nouveau Ida qui est, surtout point de vue images, très réussi

Ida, Tome 1 : Grandeur et humiliation

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Présentation de l'éditeur
1887. Ida est une vieille fille d'une trentaine d'années hypocondriaque et autoritaire. Son existence prend un tournant imprévisible un beau matin, lorsque son médecin lui prescrit une cure sur la Côte d'Azur. Elle s'aperçoit qu'avec le mouvement ses symptômes disparaissent. Ida prend alors goût au voyage et s'éloigne toujours plus de sa Suisse natale tout en restant fidèle à son corset et à ses bonnes manières. De Tanger à Saint-Louis commencent alors des tribulations qui lui donneront à vivre les joies et les vicissitudes de l'exploration.

Ida, Tome 2 : Candeur et abomination

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Présentation de l'éditeur
Quelque peu agacée par Fortunée, Ida décide de voyager seule. Sitôt débarrassée de sa dame de compagnie au détour du premier comptoir venu, elle se met en tête de découvrir la région de Dahomey. Heureuse coïncidence, la voici officiellement invitée à la cour du roi. Flattée et candide,elle espère être reçue avec le faste approprié à son rang mais c’est un tout autre accueil qui lui sera réservé…

Nous voilà alors avec le deuxième tôme d'Ida.. et je réalise que je n'avais même pas fait un commentaire pour le premier
Bon, ce ne sera pas la série qui va faire trembler le monde de la BD..mais moi j'aime bien ses dessins, les planches sont très jolies. Et l'histoire colle aussi, c'est parfois drôle, toujours intéressant et elle refait un peu l'histoire des femmes voyageants au XIX siècle et c'est tout bon
En tout cas pour une novice comme moi dans ce genre

Ida, Tome 3 : Stupeur et révélation

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Présentation de l'éditeur
Recueillies par des soeurs missionnaires, Ida et Fortuné embarquent pour le Congo français, sans manquer de participer à la cérémonie du passage de l’équateur. Sur place commence une vie faite de règles et de travaux particulièrement pénibles. La question du retour en Europe devient cruciale. Ce n’est qu’une fois à Paris que la suissesse trouvera enfin les réponses sur les origines de son périple africain.

J’avais un peu zappé l'information qu'il y a depuis avril la fin de cette série, mais d’autant plus contente de l’avoir trouvé maintenant.
Comme je l’ai déjà dit dans mon message d’avant, ce n’est pas Ida qui va être indispensable dans le monde de la BD, mais c’était un bel parcours que j’ai vécu avec elle et je ressors tout à fait satisfaite de ce dernier périple.

Et surtout j’aime bien le travail de Chloé Cruchaudet, c’est certain que je vais continuer avec d’autres livres d’elle au futur.


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Mauvais Genre

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Présentation de l’éditeur
Pour échapper à la condamnation qui le menace après avoir été jugé déserteur lors de la Grande Guerre, Paul Grappe, marié à Louise Landy, se travestit en femme et devient Suzanne Landgard. Pendant dix ans, il pousse la dissimulation et le changement d’identité au-delà des genres, prenant plaisir à la bisexualité, l’échangisme ou au proxénétisme occasionnel. Et Louise qui suit. Fidèle. Jusqu’à commettre l’irréparable…

D’après La Garçonne et l’assassin de Fabrice Virgili & Danièle Voldman

Depuis ma première lecture d’une BD de Chloé Cruchaudet je fais partie de ses admirateurs. J’adore les sujets qu’elle se choisit, j’aime ses dessins et sa façon de raconter une histoire.

Je n’avais donc même pas fait des recherches en quoi consistait ce nouveau livre, je savais seulement que je voulais suivre son parcours. Et quelle belle surprise que j’ai eu !
Une biographie romancée, un genre qui figure parmi mes préférés.

Une sublime mise en image de cette histoire à part. Avant la lecture on n'a même pas besoin de savoir plus du destin de ces deux personnages, Chloé Cruchaudet arrive à raconter le tout avec une beauté et verve qui fait plaisir aux yeux.

Impatiente de voir plus de cette artiste !

Dessins très classieux en tout cas...

Mauvais genre est bien original : le lien entre le travestissement et des espaces de liberté dans la bois le Boulogne et les atrocité de la "Grande" guerre n'était pas évident.
Et elle s'en sort bien, sans pathos ni mièvrerie.
Dommage qu'on voit un ou 2 kikis, parce que je l'aurais bien fait acheter pour le CDI du collège.

contente de voir que tu as apprécié, j'aime beaucoup ce qu'elle fait, mais là elle a fait un très bon choix pour adapter cette histoire...

Maryvonne a écrit:

Dommage qu'on voit un ou 2 kikis, parce que je l'aurais bien fait acheter pour le CDI du collège.

ah oui, dommage

Mauvais Genre

Une très belle réussite. Chloé Cruchaudet choisit de raconter l'histoire de Louise et Paul alias Suzanne de manière linéaire, simplement mais cette simplicité permet d'exprimer la longévité d'une histoire (d'amour !?!), de passion, de jalousie et de dangers qui non seulement donne beaucoup de relief et d'envergure aux personnages mais évite de perdre le lecteur. Car il s'en passe des choses dans la vie de ce couple capable de bien des compromis pour pouvoir s'aimer et vivre ensemble...
Le dessin lui aussi est d'une grande simplicité et extrêmement aérien, les attitudes des corps sont comme 'croquées' et il n'est plus alors nécessaire d'avoir recours à un texte pour souligner ce que le dessin dit si bien.
Rien besoin d'ajouter non plus à cette unique touche de couleur rouge qui se déploie le long de l'album et habille avec délicatesse, avec effroi, avec grâce l'une ou l'autre !

A voilà : la grâce ! cette bd en est pleine, malgré le sujet difficile, douloureux parfois déprimant qui est ici exploré.

kenavo et Maryvonne l'ont dit : cette bd qui frôle de nombreux précipices (rien que l'idée de genre qu'il soit bon ou mauvais soulève de nombreuses questions) est si bien maîtrisée qu'elle se suffit à elle-même et ne donne à la fin qu'une seule envie : la reprendre !!

Une planche pour vous donner une idée de cette 'grâce' du dessin :

Mauvais genre

C’est en effet une belle BD qui a du chien.
Le dessin, toujours en mouvement, qui se refuse à l'ellipse , est aussi cru dans la description de la guerre que dans celle du plaisir, de la jouissance et de la liberté. Et si les images de guerre sont un choc en pleine figure, celles du sexe sont toujours d'une joyeuseté sans vulgarité. Tout dérange avec réussite dans ce livre.
Les deux héros sont follement amoureux et vivent follement, donc dangereusement, ils passent du rire aux cris, des caresses aux coups , se débattent dans cette impasse que la vie et la guerre leur ont créé et qui se révèle un curieux chemin pour une libération où les démons les rattraperont.

Juste , je n'ai pas aimé (compris?) les nez pointus.

Merci à Shanidar !

topocl a écrit:

Mauvais genre

C’est en effet une belle BD qui a du chien.
Le dessin, toujours en mouvement, qui se refuse à l'ellipse , est aussi cru dans la description de la guerre que dans celle du plaisir, de la jouissance et  de la liberté. Et si les images de guerre sont un choc en pleine figure, celles du sexe sont toujours d'une joyeuseté sans vulgarité. Tout dérange avec réussite dans ce livre.
Les deux héros sont follement amoureux et vivent follement, donc dangereusement, ils passent  du rire aux cris, des caresses aux coups , se débattent dans cette impasse que la vie et la guerre leur ont  créé et qui se révèle un curieux chemin pour une  libération où les démons les rattraperont.

Juste , je n'ai pas aimé (compris?) les nez pointus.

Merci à Shanidar !

C'est pour donner un peu de piquant ??

Pour être honnête j'avais pris le livre à la médiathèque au moment où tu as fait ton comm, et en premier feuilletage, ces nez pointus m'avaient fait renoncer à le lire. C'est idiot finalement, de s'arrêter sur un détail comme ça. Je n'arrête pas de parler de l'avantage des médiathèques qui permettent de tout tenter beaucoup plus facilement, mais je vois ici que cela peut permettre aussi d'abandonner trop vite.

Je ne l'ai repris que parce que tu avais insisté. Et je m'en réjouis.
Vraiment j'ai beaucoup aimé ce dessin tout en mouvement pour la joie, et plein d’horreur pour la guerre. Chloé Cruchaudet a vraiment ici un langage graphique très personnel, une sincérité sans tabou, qui sait être violente sans être choquante..

Puisque tu as le nez (hé hé) encore dedans et que tu as lu le livre de Pierre Lemaitre Au revoir (...), j'ai très envie de te demander si toi aussi tu as vu un lien de l'un à l'autre ? A savoir l'histoire de ce fameux cheval et de son masque qui hantent les deux protagonistes de la bédé et du roman ? J'ai trouvé extrêmement troublante cette coïncidence de l'un à l'autre. D'autant plus que les deux images sont à peu près utilisées de la même manière (ce qui fait plonger le héros dans la folie) et qu'elles reviennent à intervalles réguliers au fil des lectures (il ne s'agit pas juste d'une simple occurrence). J'ai trouvé très étonnant ce hasard-là... je me suis même demandée si c'était vraiment un hasard (mais il semble que les deux œuvres aient été conçues au même moment donc difficile de juger de la préséance de l'une sur l'autre).