Satyajit Ray

traversay a écrit:

Queenie a écrit:

Tiens personne ne parle de La complainte du sentier ? Pourtant au moins deux parfumés l'ont vu non ? (D'ailleurs à qui est ce film que j'ai en ma possession, me souviens plus...).

Me suis ennuyée à dormir devant ce truc... peut-être étais-je fatiguée (à absolument ne pas exclure)... mais je reconnais que le côté chronique d'une petite famille pourrait être intéressant... c'est juste que c'était trop long et répétitif pour moi. Vraiment, des fois ça fonctionne ce genre de truc hyper réaliste et lent, et des fois on passe à côté.

J'ai commencé l'oeuvre de S.Ray par la trilogie d'Apu et notamment avec cette Complainte du sentier. Je m'étais ennuyé aussi. Depuis, j'en ai vu d'autres qui m'ont plu. Je pense que tu pourrais apprécier ses films urbains. Personnellement, j'ai un faible pour Le héros, qui est une sorte de railway-movie.

Ah ce que tu dis m'intéresse...J'avais vu aussi La complainte du sentier prété par Expie (que j'ai fait passer à Queenie l'autre fois) et malgré l'atmosphère générale qui m'avait captée ( très poétique et réaliste à la fois en fait) je n'avais pas réussi à le voir en entier. Il faut prendre son temps, le voir dans des bonnes conditions, si on décroche c'est fichu! Mais j'aimerais revoir un de ses films un jour...

Je vous trouve bien sévères pour La complainte du sentier. Personnellement j'aime beaucoup. C'est vrai qu'il faut être disponible, mais je trouve les personnages tellement attachants, et les images si belles.

Arabella a écrit:

Je vous trouve bien sévères pour La complainte du sentier. Personnellement j'aime beaucoup. C'est vrai qu'il faut être disponible, mais je trouve les personnages tellement attachants, et les images si belles.

Oui, c'est un chef-d'oeuvre du cinéma !
Il n'y a pas de gros effets, il faut sans doute être disponible, oui (un film pour lequel on n'a pas besoin d'être disponible, c'est du cinéma de pur divertissement, non ?) mais il y a une vraie atmosphère, et une vraie empathie pour les personnages, oui.
C'est une bulle d'univers, tellement plus intéressante que le cinéma de Bollywood.
Bref, c'est un film auquel on peut revenir, et auquel tu reviendras peut-être un jour, Queenie.

Sinon, il existe un autre réalisateur, Guru Dutt, qui est à mi-chemin de Satiajit Ray et d'un cinéma plus chanté, qui est intéressant (et parfois sinistre).

eXPie a écrit:

Arabella a écrit:

Je vous trouve bien sévères pour La complainte du sentier. Personnellement j'aime beaucoup. C'est vrai qu'il faut être disponible, mais je trouve les personnages tellement attachants, et les images si belles.

Oui, c'est un chef-d'oeuvre du cinéma !
Il n'y a pas de gros effets, il faut sans doute être disponible, oui (un film pour lequel on n'a pas besoin d'être disponible, c'est du cinéma de pur divertissement, non ?) mais il y a une vraie atmosphère, et une vraie empathie pour les personnages, oui.
C'est une bulle d'univers, tellement plus intéressante que le cinéma de Bollywood.
Bref, c'est un film auquel on peut revenir, et auquel tu reviendras peut-être un jour, Queenie.

Sinon, il existe un autre réalisateur, Guru Dutt, qui est à mi-chemin de Satiajit Ray et d'un cinéma plus chanté, qui est intéressant (et parfois sinistre).

Les deux derniers films de Guru Dutt, L'assoiffé et Fleurs de papier figurent parmi mes films culte (le premier surtout). Le réalisateur s'est suicidé à 39 ans. J'avais pensé créer un fil il y a quelque temps. Il mérite vraiment d'être connu. Sans l'ombre d'un Dutt ?

Votre débat me fait que penser que rien ne vaut le fait de voir un film en salle pour s'immerger complètement et avoir cette disponibilité. Bon ok, voir la trilogie d'Apu en salle est devenu difficile (à part à Paris parfois) Pour ma part j'avais adoré mais il y a longtemps que je ne les ai pas revus.

Marko a écrit:

Votre débat me fait que penser que rien ne vaut le fait de voir un film en salle pour s'immerger complètement et avoir cette disponibilité. Bon ok, voir la trilogie d'Apu en salle est devenu difficile (à part à Paris parfois) Pour ma part j'avais adoré mais il y a longtemps que je ne les ai pas revus.

Je confirme.
Chez soi, on peut plus facilement se laisser distraire par les choses qui nous entourent, ses pensées, ou le confort de son canapé.

Les aventures de Goopi et Bagha (1969)
Une fable musicale complètement atypique dans la carrière de Satyajit Ray. Assez mal fichu, avec des effets spéciaux, ce spectacle naïf n'a d'autre but que de divertir, ce qu'il parvient à faire, de temps en temps. Un petit Ray dont on peut se passer.

Le lâche et le saint (Kapurush o Mahapurush, 1965)
Deux films d'un peu plus d'une heure chacun, qui constituent une sorte de diptyque. Le lâche est une comédie douce/amère où la femme digne s'oppose à l'homme couard. Le saint est un conte satirique qui tourne au burlesque quand un prétendu saint homme se révèle être un vil profiteur. Deux films conçus comme des divertissements, symboliques de l'envie que Ray a toujours eu d'explorer de nouveaux territoires. Et ils sont réussis !

Kanchanjangha (1962)
Promenades, rencontres et conversations au pied de l'Himalaya. L'air pur de Darjeeling est propice aux décisions, aux conciliations. Le film choral de Satyajit Ray est d'abord déconcertant, par son côté anodin. Il faut laisser infuser, pour s'apercevoir que, sous une apparente légèreté, le cinéaste nous parle de l'usure du couple, de l'émancipation des femmes, des mariages arrangés, des différences de caste ... Pas aussi futile qu'il y parait, à première vue. Sa simplicité et sa modestie sont ses plus belles qualités.

Des jours et des nuits dans la forêt



Cela commence comme une jolie comédie de moeurs, quatre amis prennent quelques jours de vacances et partent ensemble pour un endroit isolé. Ils rigolent, se disputent. Et font la connaissance de voisins, un vieil homme et deux femmes, sa fille et sa belle-fille. Ainsi que de quelques habitants de la régions. On parle, on se ballade, on flirt. Presque la sensation d'être chez Rohmer. Mais ce voyage, ces rencontres, font prendre connaissance à chacun ce qu'il est, et ce que sont les autres, ces personnes que l'on croyait proches, et qui restent pourtant bien étrangères. Les gens se découvrent à eux-mêmes et aux autres.

Ce film est vraiment très réussi, dans une tonalité spécifique, que je n'ai trouvé encore dans aucun autre film de Satyajit Ray que j'ai eu l'occasion de voir. Ce mélange de légèreté et de profondeur, de rire et gravité est vraiment séduisant.

Arabella a écrit:

Des jours et des nuits dans la forêt


Ce film est vraiment très réussi, dans une tonalité spécifique, que je n'ai trouvé encore dans aucun autre film de Satyajit Ray que j'ai eu l'occasion de voir. Ce mélange de légèreté et de profondeur, de rire et gravité est vraiment séduisant.

Pas encore vu celui-ci. Ce que tu dis est très vrai pour d'autres films de Ray, également, et peut étonner quand on connait surtout la trilogie d'Apu. Sa palette de cinéaste était en définitive assez large.

Oui, bien sûr, sa palette était très large. J'en ai pourtant vu un certain nombre et il est encore arrivé à me surprendre avec celui-ci. Difficile d'expliquer le charme particulier de ce film, je ne peux que conseiller de le voir.

La ménagerie (Chiriyakhana, 1967)
Considéré comme le plus mauvais film de Ray. Parce qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman policier bengali dénué de tout aspect social ou politique ? Parce que le réalisateur, lui-même, n'accordait guère d'importance à ce divertissement ? Quoi qu'il en soit, ce Sherlock Holmes à l'indienne est fort amusant, avec de vrais morceaux de drame et de comédie dedans. Pas si futile qu'il n'y paraît.

traversay a écrit:

Considéré comme le plus mauvais film de Ray.

On dira plutôt "le moins bon"...

eXPie a écrit:

On dira plutôt "le moins bon"...

Oui , mais pas pour moi, en tous cas. Pour les "experts" d'IMDB !