Alison Wong [Nouvelle-Zélande]

Alison Wong est née en 1960 en Nouvelle-Zélande. Après ses études, elle passe deux années en Chine puis choisit de revenir à Wellington et de se consacrer à l’écriture. En 2007, un recueil de poésies, Cup, figure sur les listes de nombreux prix nationaux. Les amants papillons, son premier roman (Prix Janet Frame 2009), fait écho à sa propre histoire familiale. Il est publié en France, fin janvier 2010, aux Editions Liana Levi.

Citation :

Comme beaucoup de ses concitoyens, Yung a quitté pays et famille pour la Nouvelle Montagne d’Or – le nom plein de promesses que les immigrants donnent à la Nouvelle-Zélande en ce début de XXe siècle. C’est l’amour de Katherine, une jeune veuve, mère de deux enfants, qui l’aidera à surmonter ce racisme quotidien et à comprendre les mœurs des « diables blancs » britanniques.

"Pire qu'un juif, à peine mieux qu'un chien." Telle était la considération dont jouissaient les émigrés chinois en Nouvelle-Zélande au tournant du XXème siècle. Alison Wong, auteure de Les amants papillons (traduction approximative de As the Earth turns Silver) sait de quoi elle parle car si elle réfute le terme d'auto-biographie pour son roman, il n'est pas interdit de penser que l'histoire de sa famille l'a beaucoup nourrie. Alison Wong est une poétesse et son premier ouvrage de fiction s'en ressent, pour notre plus grand bonheur, avec cette atmosphère ethérée qui contraste avec la dureté et la violence de l'époque. Racisme, mais aussi émancipation des femmes, sont au coeur de ce livre qui raconte un amour interdit et, par conséquent, clandestin. Katherine et Yung deviennent ainsi des amants de la nuit puisque leur amour n'est pas convenable en plein jour. L'écriture d'Alison Wong, au-delà de ses qualités poétiques, est un modèle de précision (voir la description de l'échoppe des frères Wong ou l'évocation de la Chine pré-révolutionnaire du début du siècle dernier). La romancière n'a pas besoin de surligner, elle frôle de ses ailes les sentiments et les actes de ses personnages avec une pudeur rare qui n'en est pas moins explicite. Un beau premier roman tout en doigté et sensibilité blessée.

Présentation de l'éditeut et couverture m'avaient déjà donné envie de noter.
Ton commentaire confirme mon envie de lire ce livre

kenavo a écrit:

Présentation de l'éditeut et couverture m'avaient déjà donné envie de noter.
Ton commentaire confirme mon envie de lire ce livre

Dont la belle langue doit être encore plus "palpable" en anglais.

traversay a écrit:

Dont la belle langue doit être encore plus "palpable" en anglais.

bonne idée, je vais voir en anglais

As the earth turns silver

traversay a écrit:

Alison Wong, auteure de Les amants papillons (traduction approximative de As the Earth turns Silver) sait de quoi elle parle car si elle réfute le terme d'auto-biographie pour son roman, il n'est pas interdit de penser que l'histoire de sa famille l'a beaucoup nourrie.

on n'a pas terminé de se poser des questions pour le choix de certaines traductions.. mais bon, celon ton commentaire je pense qu'on a trouvé tous les deux le même contenu, et c'est le plus important
oui, en effet, tout comme toi, je pense que l'histoire de la famille de Alison Wong se trouve en quelque sorte 'tressée' entre les lignes de ce roman

traversay a écrit:

Alison Wong est une poétesse et son premier ouvrage de fiction s'en ressent, pour notre plus grand bonheur, avec cette atmosphère ethérée qui contraste avec la dureté et la violence de l'époque. Racisme, mais aussi émancipation des femmes, sont au coeur de ce livre qui raconte un amour interdit et, par conséquent, clandestin. Katherine et Yung deviennent ainsi des amants de la nuit puisque leur amour n'est pas convenable en plein jour. L'écriture d'Alison Wong, au-delà de ses qualités poétiques, est un modèle de précision (voir la description de l'échoppe des frères Wong ou l'évocation de la Chine pré-révolutionnaire du début du siècle dernier).

Un livre qui arrive avec tout un choeur de voix à donner une très bonne impression aussi bien de la Chine, mais surtout de la Nouvelle-Zélande du temps.. et c'est souvent effrayant, mais son écriture arrive à adoucir et surtout elle m'a happé à partir de quelques pages, impossible de poser le livre avant la fin..

traversay a écrit:

La romancière n'a pas besoin de surligner, elle frôle de ses ailes les sentiments et les actes de ses personnages avec une pudeur rare qui n'en est pas moins explicite. Un beau premier roman tout en doigté et sensibilité blessée.

oui, pour le côté 'frôler' l'image avec les papillons n'est pas si loin et j'ai eu beaucoup de plaisir avec ce premier roman..

Je viens de découvrir ce roman mais mieux vaut tard que jamais. Je sors enchantée de cette lecture. C'est vraiment un beau et bon roman.

Découvrir les relations inter raciales dans une Nouvelle-Zélande, qui, pour nous, est vraiment le bout du bout du monde, est enrichissant. Mais j'ai été encore plus intéressé par la thématique autour de la condition et de l'émancipation féminines. J'ai trouvé le personnage secondaire de Mrs Newmann intéressant : une femme forte, patronne de presse, qui pousse les autres femmes dont Katherine sur le chemin de la liberté.

kenavo a écrit:

traversay a écrit:

La romancière n'a pas besoin de surligner, elle frôle de ses ailes les sentiments et les actes de ses personnages avec une pudeur rare qui n'en est pas moins explicite. Un beau premier roman tout en doigté et sensibilité blessée.

oui, pour le côté 'frôler' l'image avec les papillons n'est pas si loin et j'ai eu beaucoup de plaisir avec ce premier roman..

Pour l'image des papillons, j'ai pensé aux papillons de nuit. L'histoire entre katherine et Chung-Yung ne peut se vivre au grand jour. La nuit est leur refuge comme pour les papillons de nuit.

Merci pour remonter ce fil
contente que tu as eu autant de plaisir à lire ce livre que moi

Anna a écrit:

Pour l'image des papillons, j'ai pensé aux papillons de nuit. L'histoire entre katherine et Chung-Yung ne peut se vivre au grand jour. La nuit est leur refuge comme pour les papillons de nuit.

ah oui.. très bien.. je te suis dans cette idée..

Je trouve que ce livre a vraiment deux versants, un aspect très descriptif du quotidien lourd pour chacun ; les deux personnages centraux sont parfaitement posés dans leur grande solitude propre. Lui Yung qui a laissé son âme en Chine, comme tous les émigrés je suppose. Il y a laissé aussi sa femme, son fils qu’il n’a pas connu,… et la Révolution. Il mène une vie de labeur acharné qu’il essaie de sauver par la réflexion et la chaleur humaine qui le caractérisent. Et Katherine, veuve d’une union douloureuse , désespérément dévouée à ses enfants, peu à peu émancipée par son employeuse Mrs Newman, ce qui en même temps la sauve et la démarque des autres femmes de son entourage. Tout ceci est très précis et instructif.
Le deuxième aspect, ce sont ces deux solitudes qui se retrouvent dans une union lumineuse quoique désespérée, et là on sort du factuel pour entrer dans un lyrisme poétique extrêmement touchant.

Une lecture très intéressante, dans son évocation dense et douloureuse de la vie d'un couple mixte, à travers cette rencontre de deux solitudes et frustrations. J'ai aussi été sensible à ce contexte, passionnant, de l'immigration chinoise en Nouvelle-Zélande.
Cependant, je n'ai pas été emporté par l'écriture : la brieveté des chapitres, la multiplication des points de vue, n'offrent pas un édifice cohérent à mon goût. Il y a certes des fulgurances poétiques, mais je trouve dans l'ensemble le style maladroit dans ses ambitions. Le mouvement des lieux et des époques manque d'ampleur et d'équilibre.
La trame historique est une autre faiblesse, n'apportant pas grand chose au caractère des protagonistes. Les effets de répétition (notamment autour de la fascination de Yung pour Sun Yat-Sen) semblent même gratuits.
Malgré tout, je préfère retenir de ce premier roman des intentions audacieuses et quelques images marquantes.