Joon-ho Bong

Dernier film vu en DVD , et je m'aperçois que j'avais été un peu laconique sur Memories of murder, pourtant un très bon film. A cette époque, je ne devais pas encore envisager d'être critique de cinéma.

Et bien!! Quelle actrice! Et quel film.. C'est d'abord très beau , paysages, décors , la BO de Byeong-woo Lee est excellente .
Et puis le scénario est quand même très maitrisé , bien sûr qu'on est manipulé , mais c'est très bien, on vit l'action au même rythme que la mère! Et quel mélange de genres réussi! C'est dramatique mais souvent hilarant.On retrouve nos flics coréens qui n'ont guère changé, même si au niveau scientifique ils ont progressé, ce dont ils semblent tout surpris eux-même!
Bref, excellent film!

Marie a écrit:

Bref, excellent film!

Avec quand même cette manipulation du spectateur. Il omet sciemment de nous montrer un bout de scène, nous fait croire que ce que l'on voit ne comporte pas de coupure, eh bien si. L'actrice est excellente, c'est un vrai réalisateur, je suis d'accord, mais il y a quand même de la triche. Je ne me souviens pas d'une telle triche dans un autre film, ça m'avait un peu énervé. Dans certains films, on sait qu'il nous manque des informations, des données, on cherche... Là, on est perplexe, parce que le réalisateur nous a montré ce qui s'est passé, croit-on... Il nous l'aurait montré en caméra subjective, là d'accord. Mais montrer un plan en caméra "objective", et couper ce qu'il l'arrange pour qu'on croit que telle choses n'est pas arrivée à tel moment alors que si, je trouve ça malhonnête.

Citation :

Il omet sciemment de nous montrer un bout de scène, nous fait croire que ce que l'on voit ne comporte pas de coupure, eh bien si.

Citation :

Là, on est perplexe, parce que le réalisateur nous a montré ce qui s'est passé, croit-on...

Pas vraiment d'accord, eXPie, pour dire que c'est de la triche!
Comme j'avais lu ce que vous écriviez, j'ai fait très attention, et si bien sûr, il y a manipulation comme dans tout bon polar, il y a aussi autre chose lié au psychisme bien particulier de ce jeune homme et aux leçons de maman..

Spoiler:

AlloCiné a écrit:

Synopsis et détails
Interdit aux moins de 12 ans
2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

Vu cet après-midi...
Très bonne surprise, je dois dire. Au départ, je ne savais pas trop qu'en penser (disons, j'hésitais... mais en bonne fan de SF j'attendais une pichnette pour y aller   ), et les critiques plutôt bonnes et une interview des auteurs de la BD originale (que je n'ai pas lu, j'avoue que je lis très peu de BDs) satisfaits de l'adaptation m'y ont encouragée.
Bref... ça change de blockbuster à l'hollywoodienne...
Bonne idée que de confier la réal au coréen Bong Joon Ho, auteur de The Host entre autres... réalisation inventive, graphique, violente, qui rend bien compte des conditions de la vie dans ce train géant, piège qui s'est refermé sur les derniers survivants de l'humanité, et de l'universalité de la lutte des classes et ses manipulations, éternelle tragédie humaine.

La BD est formidable, Chymère !
J'ai hâte de voir ça. Demain  

Avis très favorable aussi sur France culture dans l'émission La Dispute. Ils ont d'ailleurs également beaucoup apprécié Gravity.

Chymère a écrit:

AlloCiné a écrit:

Synopsis et détails
Interdit aux moins de 12 ans
2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…

Vu cet après-midi...
Très bonne surprise, je dois dire. Au départ, je ne savais pas trop qu'en penser (disons, j'hésitais... mais en bonne fan de SF j'attendais une pichnette pour y aller   ), et les critiques plutôt bonnes et une interview des auteurs de la BD originale (que je n'ai pas lu, j'avoue que je lis très peu de BDs) satisfaits de l'adaptation m'y ont encouragée.
Bref... ça change de blockbuster à l'hollywoodienne...
Bonne idée que de confier la réal au coréen Bong Joon Ho, auteur de The Host entre autres... réalisation inventive, graphique, violente, qui rend bien compte des conditions de la vie dans ce train géant, piège qui s'est refermé sur les derniers survivants de l'humanité, et de l'universalité de la lutte des classes et ses manipulations, éternelle tragédie humaine.

L'adaptation de BD deviendrait-il une mode ? Après La vie d'Adèle et avant Quai d'Orsay, Snowpiercer reprend Le Transperceneige qui a laissé sur le flanc la plupart de ses lecteurs dans les années 80. Carrément culte et en avance sur son temps, au moins sur le plan écologique. Bong Joon-ho était le bon réalisateur pour lui donner vie sur un écran. Contrairement à ses compatriotes Kim (Le dernier rempart) et Park (Stoker), Bong a refusé de tourner à Hollywood et il a bien fait, tant on retrouve l'esprit d'un cinéaste indomptable, pas décidé à faire l'ombre d'un compromis, malgré une distribution cosmopolite. Tout en restant fidèle à l'oeuvre originale, il lui donne une plus grande ampleur dans la vision d'une lutte des classes qui débouche sur une révolte des sans grades, digne de celle de Spartacus, impressionnante par sa violence et son nihilisme. Si le film est plus gorgé de scènes d'action que de temps de réflexion, c'est que le sujet de la survie après la fin du monde est somme toute devenu familier depuis une vingtaine d'années et qu'il n'est pas besoin d'enfoncer le clou. Bong joue la carte du spectaculaire à fond et il a raison, s'extirpant de temps à autre de son huis clos ferroviaire avec des images d'une grande beauté d'un train infernal fonçant à travers des paysages glacés. Et l'on reconnait la patte du cinéaste dans des scènes complètement déjantées comme celle de la salle de classe. L'humour noir, l'ironie grinçante, le pessimisme intégral, la vision politique : ce thriller dystopique est un TGV lancé à pleine vitesse sur les rails de la folie humaine. Et il en devient une sorte de classique instantané du film de SF.

Je partage dans l'ensemble votre avis et la mise en scène de Bong Joon-Ho est en effet sans concessions, révélant une violence comme expression d'une radicalité source de chaos. Entre le mouvement perpétuel du train et les cassures de la lutte des classes matérialisées par les portes des wagons, les scènes d'action s'enchaînent sans temps morts et Bong Joon-Ho parvient à leur donner une véritable ampleur.
Je regrette tout de même une tonalité trop didactique, notamment dans la dernière partie avec une confrontation tant attendue. La manipulation des êtres est davantage incarnée par la frénésie des coups portés et l'amertume d'un visage meurtri, rendant les lignes de dialogue presque secondaires et forcément décevantes. Les traits d'humour sont aussi inégaux à force d'être outranciers.

Je ne voulais pas le voir, mais là avec vos commentaires, je pense que je vais succomber...
J'espère ne pas être déçue.

Ben, après ça dépend si tu aimes les films de SF dystopiques dans ce genre, si tu ne crains pas trop la violence aussi (parce dans la salle, il y avait un couple de personnes relativement âgés qui sont sortis de la salle à la première scène de bataille, je pense qu'ils n'avaient pas calculé que ça serait aussi dur pour eux... ) etc...  

Chymère me considère comme une petite vieille  

 

Je ne suis pas spécialement fan de SF (c'est pour cela que je ne comptais pas voir le film), mais à la limite je m'en moque. Ce qui compte ce n'est pas tant l'histoire, c'est le talent du réalisateur, un langage et un univers propre, quelque chose à dire qui ne soit pas formaté et conventionnel. Un vrai créateur, quoi. Qui surprenne et fasse réfléchir. Ce qui est des plus rares.

Le Transperceneige

Pas grand chose à ajouter. Ce film est très spectaculaire, prenant, violent, inventif visuellement, réinventant le récit post-apocalyptique et la parabole totalitariste avec du souffle et une certaine beauté graphique (j'aime que le monde extérieur digitalisé se rapproche plus du trait de crayon de la BD que de la réalité). Il y a des clins d'oeil discrets à Kubrick (on entend la musique du bal dans Shining au cours de la scène dans les saunas finlandais, l'antre de Wilford évoque un peu la chambre de 2001...). La progression incessante de gauche à droite m'a rappelé par moment les jeux vidéos où on affronte des monstres successifs. Un film qui restera un classique du genre à l'évidence comme le dit Traversay. Petit bémol: le cabotinage de Tilda Swinton qui campe un personnage original mais trop cartoonesque. Dire que je ne connaissais pas la BD! Je vais m'empresser de la trouver ne serait-ce que pour comparer.