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 Corinne Chevallier [Algérie]

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moinonplus
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moinonplus


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Corinne Chevallier [Algérie] Empty
MessageSujet: Corinne Chevallier [Algérie]   Corinne Chevallier [Algérie] EmptyVen 19 Fév 2010 - 19:25

Citation :
Corinne Chevalier est née et vit à Alger. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont une étude historique, « Les trente premières années de l’Etat d’Alger 1510-1545). Elle poursuit ses recherches sur l’état d’Alger au XVIe siècle.

Un livre que j’ai lu : La petite fille du tassili.


Je ne pourrai pour l’instant en citer d’autres, vu que je n’ai pas trouvé d’informations supplémentaires, et que je suis encore en train de faire mes recherches.



Commentaire après lecture :


« Au cœur du Sahara se dresse un immense plateau rocheux, brûlé par le soleil et noyé dans le sable. Sous la lumière implacable du désert, quelques tribus Touareg parcourent seules, aujourd’hui, ce paysage de pierre, sculpté par le vent. Mais au fond des grottes et sur les parois des abris, un peuple de dessins atteste d’une autre époque. Il y a des milliers d’années, des hommes chassaient dans les forêts et nageaient dans les lacs du Tassili… » ; Après ces lignes mises en exergue, commence l’histoire de Corinne Chevalier, intitulée La petite fille du Tassili. Un roman édité en 2001, aux Éditions Casbah. Ces paroles, après analyse, peuvent témoigner d’un sens profond qui mérite un regard critique et attentif. Elles renvoient à un passé lointain « il y a un passé lointain » dans ce même lieu « Le tassili » mais qui était à l’époque autre chose que le Sahara. Les archéologues ont prouvé que c’était une terre fertile, bordée de lacs, et où les hommes préhistoriques chassaient, et vivaient en toute commodité dans un climat tempéré. Ce néolithique saharien retrouve ses traces dans des peintures rupestres qui témoignent du passé de cette terre. Des figures de personnages, des représentations de scènes de chasse, de guerre, de cheval, d’animaux y sont figurés, à travers des dessins bien précis, parfois étranges, d’une terre autrefois féconde, et qui est devenue aujourd’hui aride, avec des paysages sablonneux et qui présentent des vues splendides sur des rivages éclatants, parfois mystérieux. « Sahara veut dire désert ! A l’âge de pierre il n’y avait ici ni désert, ni chameaux. Le Tassili était boisé, couvert de lacs et de rivières. Les pluies arrosaient les prairies ; les hommes élevaient des bœufs et chassaient l’antilope. » Les trois points de suspension qui suivent la citation précédemment citée, ouvrent la voie au lecteur, pour suivre le narrateur dans son univers de fiction.
On découvre à fur et à mesure que le récit se déploie sous nos yeux les différentes ambitions qui ont menés les personnages à accomplir ce voyage en tant que touristes. Ainsi le professeur Miloud veut trouver au Tassili le silence et la paix. Quant à sa nièce Amel, elle le suit dans ce voyage touristique sans trop savoir pourquoi, si ce n’est l’envie de changer d’air. Rachid, le compagnon du professeur y cherche quelques aspirations et clichés pour ses courts-métrages en Afrique, il pousse son compagnon Stéphane à l’accompagner, pour qu’il apprenne à changer ses habitudes. Monsieur et Madame Catalope sont botanistes, et veulent étudier la flore saharienne. Quant au couple Giacomo, leur désir est de voyager, et dans n’apport quel endroit du monde. Jessie rêve de recopier quelques dessins rupestres. Ce qui est à remarquer, c’est qu’à la fin de l’histoire, ces êtres de papier qui ne se connaissaient pas, arrivés au Sahara par des intentions différentes, se lient les uns aux autres, et se retrouvent attachés dans une même sphère, entourés par un même cercle ; le Tassili instaure en eux la sérénité, la rêverie, le songe, et l’oubli de la pesanteur qui règne dans les villes. « Calme doré, nuits rutilantes », c’est avec une nostalgie partagée, et une lourde mélancolie qu’ils quittent des lieux bien singuliers, qui leur ont offert la sensation de la simplicité de la vie, et le bonheur qu’elle procure quand on contemple ses paysages, et ses sites touristiques.
Dans ce récit, le narrateur feignait au départ plaçait des éléments d’ordre réaliste, parfaitement crédibles, mais, déjouant les attentes de son lecteur, détourne son récit vers un tableau fantastique. Là, il le place dans un horizon d’attente fantaisiste, et comme si il se livrait à une partie d’échecs avec son lecteur, s’amuse à désorienter ses prévisions. Louis Vax, parle d’un monde fantastique « qui ne doit pas seulement faire irruption dans le réel, il faut que le réel lui tende les bras, consente à sa séduction. », par cette hypothèse on comprendrait la raison pour laquelle l’auteur a choisi d’implanter un monde réel comme point de départ à une histoire fantastique. Après cela, la description devient étrange, et inquiétante ; le narrateur à tout moment tente de rapprocher le désert par quelques rapports analogiques à un labyrinthe, sinon des ruines, des vestiges hantés par les djenoun comme le croient les guides touristiques, et qui pour eux, tout peut arriver dans des lieux pareils (« La piste s’enfonçait, par un labyrinthe de couloirs, au cœur d’une irréelle cité en ruines. Ciselés par l’érosion, des rochers aux formes fantasmagoriques évoquaient des arches, des tours, des palais. Le vent, en les creusant, avait sculpté sur leurs parois d’improbables balcons, d’impensables gargouilles… ») A travers de tels passages descriptifs, le narrateur tend à rapprocher deux mondes différents que l’histoire a scié. Le Sahara agricole et vert des six derniers millénaires, et le Sahara, ce déploiement de sable, avec ses plateaux gréseux, ses oasis, ses rochers aux dessins finement sculpté.
Le noyau grâce auquel se déploient toutes les caractéristiques du fantastique, est Tabarat –un nom que donnent les touaregs aux petites filles dont ils ignorent le nom- A partir de cet élément fondamental, le récit fait intervenir des puissances occultes, des pouvoirs magiques, des faits extraordinaires, résurrection, des objets ayant des particularités étranges et illogiques. L’auteur conclut à ce niveau un pacte avec son lecteur, qui est celui d’aller vers l’inconnu progressivement, et d’en explorer certains mystères. Alice, à ce niveau en est le fil conducteur. Les autres personnages sont dans la même situation qu’un lecteur empirique, ils ne comprennent, tardent à déchiffrer certains mystères, et ne réalisent pas ou ne veulent pas avouer qu’ils se passent des choses étranges.
C’est qu’à la fin du récit que beaucoup d’énigmes se trouvent résolues. C’est l’enchantement après l’insolite. Le charme après le mystère.
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Corinne Chevallier [Algérie]
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