Roberto Bolaño [Chili]

Maline :

Citation :

Mais depuis la mort de Roberto Bolaño je suis devenu beaucoup moins boulimique par peur de ne plus avoir de nouveau à découvrir.

Ne t´inquiète pas, Maline. Tu as vu, Bolaño est mort en 2003. Et si tu regardes tout ce que a été publié après, la famille n´a pas fini de fouiller les fonds de tiroir, et de vivre sur le compte du defunt!

Je ne connaissais pas, du coup, j'ai été voir dans la base de données de ma bibliothèques et je pensais découvrir avec Appels Téléphoniques, qui m'a l'air pas mal. Je ne sais pas si quelqu'un parmi vous l'a déjà lu ?

@ swallow
Heureusement, ils publient encore, et si le texte est publié tel quel avec des remarques de l'éditeur, je n'ai rien contre. Je le lis alors en tant que work in progress ...

@ colimasson
J'ai lu Appels téléphoniques il y a quelques années. C'est un recueil de nouvelles et je crois me souvenir que des écrivains en sont les principaux protagonistes. Plus médiocres ou malchanceux et dont les projets dépassent leur savoir-faire et enchainent de nouvelles déceptions.

Pour les " Detectives sauvages" j´ai souvent eu cette même impression que signalait aujourd´hui Arabella sur le fil "espace Caraïbe" tandis qu´elle parlait de Cabrera Infante ( La Habana para un Infante difunto).
On suit les heros dans leurs épisodes érotiques. S´agissant cette fois de poètes qui carburent au sexe: prostitution, bas-fonds, pucelage et dépucelage.
Ça tourne souvent à vide. Bolaño cherche-t-il la provocation? on suit la piste d´une artiste disparue dans les années 20, sans laisser d´oeuvre: la poétesse mexicaine Cesárea Tinajero. Un mélange de rencontres érotiques et de discussions sur la poésie.
J´en suis restée à la moitié du roman. Une littérature trop bavarde pour moi.

Maline a écrit:

@ colimasson
J'ai lu Appels téléphoniques il y a quelques années. C'est un recueil de nouvelles et je crois me souvenir que des écrivains en sont les principaux protagonistes. Plus médiocres ou malchanceux et dont les projets dépassent leur savoir-faire et enchainent de nouvelles déceptions.

D'accord, ça peut être intéressant...
Merci pour le résumé !

Le mensuel culturel suisse-allemand Du vient de sortir le numéro de septembre sur Roberto Bolaño - poète et vagabond, comme toujours c'est un magazine très bien fait.

Les détectives sauvages - Roberto Belano

De la trempe de Borges, en plus insolent et plus moderne, Belano écrit avec ce livre de près de mille pages non pas un polar mais une singulière enquête qui tourne à vide.
Au Mexique, en 1975, un étudiant en droit rencontre un drôle de groupe de poètes "réal-viscéralistes" qui au fond n'écrit rien mais s'interroge sur la disparition de celle qui a été leur inspiratrice et qui a disparue dans les années 20.

Voici un livre foisonnant d'idées, sur l'échec, le vide, le rien, le dégoût de la réalité, l'art de la fuite qui ne signifie rien, un livre rempli d'ombres fuyantes et, au fond, impossible à décrire.

Dans une première partie, noter jeune étudiant apprend la vie avec ses mentors poètes et découvre le sexe et la poésie révolutionnaire. Dans la seconde partie, dépositions et témoignages rendent compte des pérégrinations de notre héros, double de l'auteur, et de ses deux mentors, rattrapés par la société qu'ils fuyaient mais toujours décalés de tout.

Roman obsessionnel s'il s'en faut, on aimera ou pas cette fuite constante de la réalité, ce vertige du vide et cette recherche de la poésie. Dérangeant, agaçant mais aussi passionnant.

Mirabelle a écrit:

De la trempe de Borges, en plus insolent et plus moderne, Belano écrit avec ce livre de près de mille pages non pas un polar mais une singulière enquête qui tourne à vide.
Au Mexique, en 1975, un étudiant en droit rencontre un drôle de groupe de poètes "réal-viscéralistes" qui au fond n'écrit rien mais s'interroge sur la disparition de celle qui a été leur inspiratrice et qui a disparue dans les années 20.

Ma seule incursion chez Bolano, avec Le gaucho insupportable, n'a pas été très concluant... Je suis vraiment très partagé (même si ce livre n'est pas censé être le meilleur de l'auteur).
Un livre de près de mille pages qui constitue "une enquête singulière qui tourne à vide"... je verrai si, un jour, j'ai beaucoup de temps devant moi (et fini le lire les pavés"incontournables" de ma PAL).
Borges, au moins, faisait dans le concis...

eXPie a écrit:

Mirabelle a écrit:

De la trempe de Borges, en plus insolent et plus moderne, Belano écrit avec ce livre de près de mille pages non pas un polar mais une singulière enquête qui tourne à vide.
Au Mexique, en 1975, un étudiant en droit rencontre un drôle de groupe de poètes "réal-viscéralistes" qui au fond n'écrit rien mais s'interroge sur la disparition de celle qui a été leur inspiratrice et qui a disparue dans les années 20.

Ma seule incursion chez Bolano, avec Le gaucho insupportable, n'a pas été très concluant... Je suis vraiment très partagé (même si ce livre n'est pas censé être le meilleur de l'auteur).
Un livre de près de mille pages qui constitue "une enquête singulière qui tourne à vide"... je verrai si, un jour, j'ai beaucoup de temps devant moi (et fini le lire les pavés"incontournables" de ma PAL).
Borges, au moins, faisait dans le concis...

Tu peux essayer les nouvelles. Elles sont souvent très bonnes et n' ont rien à envier à ses romans. Coups de téléphone par exemple.

bix229 a écrit:

eXPie a écrit:

Mirabelle a écrit:

De la trempe de Borges, en plus insolent et plus moderne, Belano écrit avec ce livre de près de mille pages non pas un polar mais une singulière enquête qui tourne à vide.
Au Mexique, en 1975, un étudiant en droit rencontre un drôle de groupe de poètes "réal-viscéralistes" qui au fond n'écrit rien mais s'interroge sur la disparition de celle qui a été leur inspiratrice et qui a disparue dans les années 20.

Ma seule incursion chez Bolano, avec Le gaucho insupportable, n'a pas été très concluant... Je suis vraiment très partagé (même si ce livre n'est pas censé être le meilleur de l'auteur).
Un livre de près de mille pages qui constitue "une enquête singulière qui tourne à vide"... je verrai si, un jour, j'ai beaucoup de temps devant moi (et fini le lire les pavés"incontournables" de ma PAL).
Borges, au moins, faisait dans le concis...

Tu peux essayer les nouvelles. Elles sont souvent très bonnes et n' ont rien à envier à ses romans. Coups de téléphone par exemple.

Le gaucho insupportable est un recueil de nouvelles, mais je crois que c'était un peu les "fonds de tiroir", les textes non publiés ou retrouvés à sa mort.
Je ferai un deuxième essai, oui, et sans doute avec Coups de téléphone (plus qu'avec 2666 et ses 1360 pages).

Shanidar, si tu n'as pas trouvé 2666 assez humain (quand même....   ) Il faut absolument que tu lise Les détectives sauvages.

Je suis un peu épouvanté de ce qu'a dit swallow (érotique ???? provocation ???) par ailleurs, je suis pas toujours d'accord avec les autres commentaires élogieux...

Dreep a écrit:

Shanidar, si tu n'as pas trouvé 2666 assez humain (quand même....   ) Il faut absolument que tu lise Les détectives sauvages.

Je suis un peu épouvanté de ce qu'a dit swallow (érotique ???? provocation ???) par ailleurs, je suis pas toujours d'accord avec les autres commentaires élogieux...

je note le titre et l'invitation et je suis curieuse de te voir développer un peu ce que tu dis des autres commentaires... si tu as le temps et l'envie...

Je vais parler des Détectives Sauvages pour le coup.

Pour moi, ce livre fonctionne sur un épicentre de paradoxes (au sens le plus galvaudé du terme, mais je n'ai pas trouvé mieux) pour plusieurs raisons : Il est profond, énigmatique, complexe ; mais aussi simple et agréable à lire. Incroyablement riche sans être pédant. L'histoire est assez sombre, glauque. Mais aussi profondément humaine, optimiste, rafraîchissante. Elle est assez charnelle (donc certains passages érotiques) mais la provocation est hors-sujet, je dirai que le côté charnel est pour amplifier le côté humain de ce livre. Je disais optimiste, je n'osais pas dire philanthrope car ce serait inexact : il s'agit plus d'engloutir l'être humain dans toute son ambiguïté, sa complexité et son caractère. Presque dans l'esprit de Dostoïevski (quoique le raisonnement et ses conclusions en seront radicalement différents)

La structure du roman fait aussi toute sa force : la deuxième partie, est un coeur puissant de polyphonie narrative (surpassant V. Woolf) avec tout ces personnages errants dans les nuits de Mexico, vers l'espoir ou bien l'autodestruction passive ou désespérée. Seuls les lecteurs désintéressés se lasseront de cette partie où on ne se fixe sur aucune histoire en particulier, si ce n'est celle des êtres plus ou moins perdus.

Oui, c'est riche, ça parle de poésie, de prostitution, de précarité, d'écriture... d'un tas de choses qui m'ont touché, moi personnellement. C'est un livre que j'ai lu dans les tréfonds de ma solitude adorée...