Sylvia Plachy est une photographe américaine d’origine hongroise née en 1943 à Budapest. En 1958 elle suit ses parents et quitte la Hongrie pour les Etats-Unis. Mais le mal du pays la poursuit et dès que possible elle retourne voyager dans son pays natal.
Un autre photographe américain d’origine hongroise, André Kertész, devient tôt son mentor. A ce sujet une anecdote valable pour les deux artistes est racontée par Sylvia Plachy :
« En 1983, dans un square de Budapest, André Kertész se tient à côté de son trépied en regardant sans cesse par l’objectif.
Il semble retenir son souffle.
Une équipe de cinéma et moi l’observons.
« Qu’attendez-vous ? » lui demande le metteur en scène.
« Un pigeon », lui répond Kertész. »
Sylvia Plachy photographie de préférence des hommes et des animaux, en noir et blanc plutôt qu’en couleur. Mais son sujet préféré reste depuis sa naissance son fils, l’acteur Adrien Brody.
Elle publie habituellement ses photographies dans des journaux comme The New York Times Magazine, The Village Voice, The New Yorker, Granta, Artforum, Fortune etc. Elle expose régulièrement dans les galeries de photographies et les musées à Berlin (en occurence au Willy-Brandt-Haus, du 07/02 au 28/03/2010), Budapest, Chicago, Minneapolis, New York, Paris et Tokyo.
En visitant l’exposition j’ai remarqué la récurrence d’un sujet ou objet très net au centre de l’image – pas obligatoirement une personne ou un animal, mais souvent juste une jambe ou une nageoire de poisson – et tout le reste de l’image reste un halo de flou. (Cet effet est mal rendu sur le web.)
Ses portraits sont pris sur le vif de préférence dans l’appartement de son sujet, en lumière naturelle et sans grand équipement technique. Sylvia Plachy utilise une multitude d’appareils photographiques. Elle prend des photos pour ne pas avoir à parler de ce qu’elle voit et pour matérialiser la signification d’une scène, dit-elle.
(Dans le choix de photographies de Sylvia Plachy je me suis limitée à celles que j’ai pues voir à l’exposition que je viens de visiter.)