Pat Conroy

Donald Patrick Conroy est né à Atlanta le 26 Octobre 1945. [Il est décédé le 4 mars 2016 à Beaufort en Caroline du Sud] Il est l’aîné des 7 enfants de Donald Conroy, colonel dans l'US Marine et de Frances Peggy Peek Conroy, décrite par son fils comme une beauté typique de Géorgie du Nord. Conroy dit avoir reçu de sa mère son amour de la langue et de la littérature.


Une autre influence littéraire s'est fait sentir très tôt, celle d’Eugène Norris, professeur d’Anglais au lycée, qui fit découvrir à Pat Thomas Wolfe et le conduisit à Asheville en Caroline du Nord pour visiter la maison de Wolfe. Depuis lors, Wolfe a largement influencé le style de Conroy. Les romans de Conroy sont en effet caractérisés par une prose lyrique et toujours chargée d’émotion, ainsi qu’une prédilection pour les histoires personnelles et familiales et une importance particulière accordée aux lieux.

Fils de militaire, Conroy a déménagé de nombreuses fois pendant son enfance et sa jeunesse -23 fois déclare-t-il- jusqu’à ce qu’il atteingne 15 ans. Pendant ses deux dernières années de lycée, sa famille demeura à Beaufort, en Caroline du Sud, la ville et l’état qui figurent inlassablement dans ses romans. Ces déménagements incessants, ainsi que le caractère très excessif de son père ont laissé au jeune garçon un sentiment d’insécurité et d’incertitude qui ont sans aucun doute largement contribué à cette quête d’identité que l’on retrouve dans tous ses livres.

A l’instigation de son père, Conroy s’engage dans la Citadel, école militaire située à Charleston, en Caroline du Sud. Il réussit fort bien ses études, tant sur le plan scolaire que sportif, mais parallèlement il prend ses distances par rapport à la rigidité du code militaire de l’école. S’apercevant que la domination et les actes abusifs de son père se répétaient ici à l’échelon institutionnel, Conroy prend conscience de l’importance de l’individualité et de la liberté personnelle.

La Citadel apportera à Conroy sa première véritable expérience littéraire. Trois ans après son diplôme, alors qu’il travaille comme professeur à Beaufort, Conroy décide d'enregistrer les souvenirs du commandant auxiliaire des Cadets, le lieutenant colonel Thomas Nugent Courvoisie, dans un ouvrage intitulé The Boo (1970) . Conroy publie ce livre à compte d’auteur. Aujourd’hui, bien que cette publication ait atteint des prix très élevés sur le marché des collectionneurs, l’auteur lui-même la qualifie d' "insipide". Il en a offert un exemplaire à un collège professeur d’anglais avec l'anotation : « Apprends leurs à ne pas écrire comme ça ». Mais The Boo a aidé Conroy à découvrir que l’écriture serait à la fois sa passion et sa vocation.

Après sa première véritable publication : « The water is Wide » en 1972 (qui reçut un prix de l'Associaton Nationale de l'Education et dont fut tiré le film Conrack de Jon Voight) Conroy a écrit une succession de romans et la critique a salué son travail, souvent d’ailleurs porté à l’écran. En 1999 Conroy a reçu le prix inaugural W. Lindberg pour ses contributions significatives à"l'héritage littéraire de la Géorgie". Il fait partie du Georgia Writers Hall of Fame depuis 2005.

Magré ses succès littéraires et cinématographiques la vie personnelle de Part Conroy a été marquée par des conflits avec ses parents et ses frères et soeurs, ainsi que par deux divorces.

L'auteur et son épouse Sandra, également écrivain, partagent leur temps entre San Francisco et la Caroline du Sud

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Le prince des marées

Sur l'île de Melrose, Tom et Savannah ont grandi entre un grand-père illuminé qui se prenait pour le Christ, une grand-mère féministe, un père patron pécheur violent et imprévisible et une mère mythowomane dévorée d'ambition.
Bien des années plus tard la séduisante psychiatre Susan Lowenstein demande à Tom de l'aider à sauver Savannah de ses pulsions suicidaires. Bien que l'idée d'aller à New York lui donne de l'urticaire Tom acceptera de s'y rendre par amour de sa jumelle. Il dira les blessures d'une enfance dure et chaotique mais illuminée par la merveilleuse complicité qui unissait frère et soeur.

Une histoire de famille déchirée, magnifique, violente, remplie de désespoir et rythmée par un humour très caustique...

Beach Music

Après le suicide de sa femme, Jack McCall se réfugié à Rome avec sa fille, fuyant sa famille trop envahissante et tentant de se reconstruire après cette épreuve. Mais le poids du passé, de sa famille sudiste, le rattrapent et il devra retourner dans le pays de son enfance affronter ce qui le hante.
Amour, amitié, humour, passé sordide et tourmenté, tout ces éléments composent un récit attachant, où l'on hésite entre le rire et l'horreur;

Saison noire

Dans ce récit, l'auteur raconte sa "dernière saison" de joueur de basket. Il raconte comment il en est venu à jouer à ce sport, pour échapper à l'enfer familial, principalement, et comment cette pratique a modelé son caractère. On apprend davantage de la défaite, dit-il, ainsi que "le sport révèle ce qu'il y a de meilleur en vous." Cette année voit donc le jeune Pat entrer dans une académie militaire où il découvre le bizutage de rigueur et l'entraînement épuisant. Il y découvre également la littérature et commence timidement sa carrière d'écrivain. Malgré une saison médiocre pour son équipe sportive, cette année restera à jamais marquée dans ses souvenirs, et les liens qu'il y forgera dureront toute sa vie.

Pat Conroy excelle à décrire la souffrance. Ouvrez les pages d'un de ses livres, c'est un abîme d'où l'on sort meurtri. Il est également excellent à vous intéresser à des matches de basket alors que vous n'y connaissez rien (c'est mon cas), et sans jamais vous lasser. J'ai lu ce livre quasiment en apnée, hypnotisée par ce récit fait de sueur, d'humiliations, mais aussi d'amitié forte et (parfois) de victoires. Ce qui me laisse perplexe, c'est la pérennisation d'une éducation guerrière, pour "forger le caractère", dans la droite ligne des principes de l'armée. D'ailleurs le discours patriotique des dernières pages m'a laissée froide, c'est une logique que je ne comprends pas, de même que l'hommage que l'auteur rend à son coach, un homme insensible, qui cherchait à briser les jeunes qu'il avait entre les mains.

Le grand Santini

Dans la famille Meecham, les quatre enfants craignent le retour d'outre-mer de leur père, pilote de chasse dans les marines. Celui-ci a en effet décidé d'élever ses enfants comme des soldats, et rien ne peut le faire changer d'idée, malgré les efforts de son épouse. Le fils aîné, Ben, ressent à l'égard de son père un mélange de crainte, de haine, d'admiration et d'amour et à l'aube de ses dix-huit ans, s'interroge sur ses sentiments.
C'est à la fois drôle et tragique, les dialogues sont excellents, bourrés d'humour et j'ai souvent éclaté de rire en les lisant. L'ambiance de la ville sudiste est très bien rendue. On y découvre aussi les méthodes extrêmement dures d'entraînement des  marines, basées sur la violence et l'humiliation.

Charleston Sud

Dans la ville de Charleston, un jeune homme, Leo, jusque là d'une effrayante timidité, décide de changer sa vie. Il devient le centre d'un groupe d'amis de son lycée, mélange improbable d'aristocrates, de noirs, d'orphelins, sans oublier les jumeaux au passé douloureux. Leo a connu un drame terrible qui a brisé son enfance et après des années d'obscurité et de folie, cette amitié va être le support de sa nouvelle vie.
Comme à chacun de ses romans, Pat Conroy a su m'enchanter, déjà par son style enchanteur, ses descriptions étonnantes d'une ville à laquelle il est profondément attaché, qu'il décrit avec tendresse. Les coutumes des habitants paraissent étranges, d'un autre monde, comme l'humour grinçant et amical qu'ils emploient envers leurs amis,leurs préjugés absurdes, leur fierté guerrière... Les dialogues caustiques m'ont fait sourire, me rappelant ceux de « Le grand Santini », d'autant que les familles du roman ont toutes leur grain de folie. Excellent !

J'ai beaucoup aimé Le prince des marées. Mais après, j'ai lu Le grand Santini, et Beach Music ( en fait, je ne saispas dans quel ordre ils ont été écrits) , et j'ai quand même eu l'impression que Pat Conroy racontait un peu toujours la même chose, ses conflits familiaux?

Merci pour ce fil Krys
un auteur qui se trouvait pendant des années dans ma PAL, mais après avoir vu le film sur le prince des marées, je n'ai plus fait le pas de lire le livre

Je n'ai jamais vu le film !
Pour ce qui est de décrire les conflits familiaux, c'est en effet un de ses thèmes favoris, on peut ne pas apprécier.

J'ai aussi lu Le Prince des Marées, et c'est en effet du pur concentré de relations familiales tumultueuses. Comme tu le dis, pour apprécier, il ne faut pas être rebuté par les étalages de sentiments violents car en plus c'est un pavé...

Le film était très mauvais, mais le roman était bon!

Citation :

Pour ce qui est de décrire les conflits familiaux, c'est en effet un de ses thèmes favoris, on peut ne pas apprécier.

Ce que e voulais dire, c'est que c'est très autobiographique, et que dans chaque roman, il reprend sa propre histoire.

Tiens ! je me rends compte que j' ai lu un Conroy, mais pas celui que vous citez...
Franck Conroy et j' avais apprécié Corps et ames.

J'avais lu Le Prince des Marées il y a bien longtemps, c'était un livre fort, enfin je dirais plutôt violent. Sur le coup, je l'avais lu d'une traite. J'avais aimé l'histoire et aussi l'endroit, l'atmosphère que Conroy avait développé. Ensuite, j'ai vu que les autres romans de Conroy étaient sur le même thème. Alors, je n'en ai jamais lu d'autres. Je crois que je préfère les auteurs qui se renouvellent.

krys a écrit:

Charleston Sud

Dans la ville de Charleston, un jeune homme, Leo, jusque là d'une effrayante timidité, décide de changer sa vie. Il devient le centre d'un groupe d'amis de son lycée, mélange improbable d'aristocrates, de noirs, d'orphelins, sans oublier les jumeaux au passé douloureux. Leo a connu un drame terrible qui a brisé son enfance et après des années d'obscurité et de folie, cette amitié va être le support de sa nouvelle vie.
Comme à chacun de ses romans, Pat Conroy a su m'enchanter, déjà par son style enchanteur, ses descriptions étonnantes d'une ville à laquelle il est profondément attaché, qu'il décrit avec tendresse. Les coutumes des habitants paraissent étranges, d'un autre monde, comme l'humour grinçant et amical qu'ils emploient envers leurs amis,leurs préjugés absurdes, leur fierté guerrière... Les dialogues caustiques m'ont fait sourire, me rappelant ceux de « Le grand Santini », d'autant que les familles du roman ont toutes leur grain de folie. Excellent !

Je vais justement commencer a lire ce roman de Pat Conroy...apres "La plage de Chesil" de McEwan, cela me rafraichira les idees. J'ai aime "Beach Music", pas vous?

krys a écrit:

Charleston Sud

Dans la ville de Charleston, un jeune homme, Leo, jusque là d'une effrayante timidité, décide de changer sa vie. Il devient le centre d'un groupe d'amis de son lycée, mélange improbable d'aristocrates, de noirs, d'orphelins, sans oublier les jumeaux au passé douloureux. Leo a connu un drame terrible qui a brisé son enfance et après des années d'obscurité et de folie, cette amitié va être le support de sa nouvelle vie.
Comme à chacun de ses romans, Pat Conroy a su m'enchanter, déjà par son style enchanteur, ses descriptions étonnantes d'une ville à laquelle il est profondément attaché, qu'il décrit avec tendresse. Les coutumes des habitants paraissent étranges, d'un autre monde, comme l'humour grinçant et amical qu'ils emploient envers leurs amis,leurs préjugés absurdes, leur fierté guerrière... Les dialogues caustiques m'ont fait sourire

Jusqu'ici, d'accord, c'est un roman qu'on a du mal a laisser une fois commence, car la curiosite de savoir ce qui arrivera ne lache pas facilement le lecteur.
Mais je me demande pourquoi j'ai tant aime "Le prince des marees" et "Beach music" et pourquoi j'ai eu du mal a terminer "Charleston sud" Tout me semblait connu et mysteres - bien clairs des le debut.
Pat Conroy est un ecrivain doue, il sait capter le lecteur et creer des personnages peu communs. Et pourtant, il ne dit rien de nouveau - toujours des petit(e)s sexuellement et moralement maltraite(e)s, toujours la "grenouille" (le surnom du personnage principal) qui cache le genial prince charmant qui apres plusieurs souffrances vite transformees en victoires, arrive a voir la lumiere au bout du tunnel.
J'ai failli dire que peu s'en est fallu que ce roman ressemblat a un des roman de Daniell Steel.
Desolee, c'est mon avis qui n'engage personne.

Je me suis retenue de noter le livre de Lauren Groff dont tu viens également de parler Chimère... mais alors ce Prince des marées, je le note. J'ai remonté tout le fil, et je ne peux plus faire autrement. Pourtant je lutte.

Queenie a écrit:

Je me suis retenue de noter le livre de Lauren Groff dont tu viens également de parler Chimère... mais alors ce Prince des marées, je le note. J'ai remonté tout le fil, et je ne peux plus faire autrement. Pourtant je lutte.

Mais la lutte est vaine, laisse toi tenter...gniark

On m'a offert "Le prince des marées" il y a quelques semaines, je vais le lire bientôt

Chimère a écrit:

LE PRINCE DES MAREES de Pat CONROY
Ed Pocket
Pages : 1070
Trad (anglais, Etats Unis) : Françoise Cartano
Format poche
Genre : littérature américaine
Alors attention, si vous n'avez toujours pas lu Le prince des marées, je vous le dis : faites le ! Si vous ne devez prendre qu'une seule bonne résolution cette année ce sera celle-ci.

Le récit commence quand Tom Wingo ancien entraîneur et professeur d'anglais au chômage, est appelé à se rendre à New York après une énième tentative de suicide de sa soeur jumelle Savannah par la psychiatre qui l'a prise en charge Susan Lowenstein. Tom se lance donc à raconter ses souvenirs et l'histoire de sa famille. Il était une fois, trois enfants : Luke, Tom et Savannah qui vivaiten à Colleton en Caroline du Sud avec leurs parents sur l'île Melrose...

J'avais emprunté le livre à la bibliothèque et quand j'ai pris conscience que j'aurai du mal à lâcher prise dans ma lecture, j'ai opté pour foncer dans mon antre de tentation préféré (comprenez une librairie) et acheter le livre rien que pour pouvoir prendre tout mon temps et m'offrir le luxe de relire des chapitres entiers pour mon plaisir sans être pressée par le délai de rendre les emprunts. Et quand, j'en suis au point de préférer acheter en cours de lecture un livre que je viens d'emprunter c'est que je suis tombée sur une perle, un trésor fabuleux qu'il faut avoir dans sa bibliothèque personnelle là maintenant, tout de suite. J'y étais allée un peu à reculons avec ce livre par peur d'être déçue et mon seul regret finalement c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.

Je ne vais pas tout vous raconter parce qu'on en aurait pour une année entière et ce serait vous gâcher pas mal de surprises au cours de la lecture. Sans jamais tomber dans le pathos, et le misérabilisme a outrance, l'auteur dévoile une histoire dense, complexe avec d'incessants allers et retours du présent au passé et inversement. Et puis, il truffe son récit d'aventures et de personnages hors normes (mention spéciale aux grands parents Wingo), j'ai adoré la folle équipée pour sauver Snow le marsouin albinos et applaudi des deux mains, j'ai ri à l'épisode du pari de dingues de grand père Amos pour récupérer son permis de conduire et pleurer quelques lignes plus loin à son enterrement.Et ce ne sont que deux exemples parmi d'autres. Je me suis attachée à Tom le narrateur, j'ai parfois eu envie de le secouer comme un prunier pour qu'il ne fasse pas la "bêtise" qu'il a faite d'ailleurs (j'en ai pleuré qu'il ait fait un choix pareil) mais en même temps c'est fidèle à son caractère. A côté sa soeur jumelle est un personnage plus tourmenté par le passé, avec des traumatismes trops lourds à gérer et le grand frère reste un mystère malgré son côté extrêmement lumineux et touchant. Même le père tortionnaire suscite une forme de compassion.

A côté de ça, l'écriture est fabuleuse de richesse et de fluidité. Le roman se lit, se dévore, se vit réellement. grâce à al description des paysages, des moeurs de la petite ville sudiste de Colleton. On sent que dans ce type d'environnement, les trucs les plus ahurissants deviennent plausibles et il y en a dans le sillage de la famille Wingo.

Chimere, j'ai lu "Le prince des marees" et j'ai ete fort impressionnee et touchee par ce 1er livre de Pat Conroy.Et j'ai vu le film qui etait pas mal. (On en a parle sur le fil).
Le 2eme livre traduit en bulgare etait "Beach music" ou le probleme etait le Holocauste et j'ai egalement apprecie. On en a egalement parle avant moi sur le fil
Voila pourquoi j'ai pris "Charleston sud" et je ne dis pas que c'est un livre a jeter dans la poubelle. Mais il m'a moins plu et j'ai explique pourquoi.
PEUT-ETRE QUE Nous evoluons, nous changeons de gout pour nos lectures - c'est la ou je vois la cause de ne pas avoir apprecie "Charlestone sud" autant que les deux premiers que je connais.