| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Brigitte Giraud | |
|
+8Queenie Marie Aeriale Epi Sophie Le Bibliomane Chatperlipopette coline 12 participants | |
Auteur | Message |
---|
topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 14:40 | |
| Je n'ai pas lu "Pas d'inquiétude" mais je pense que dans ce genre de situation, il y a plus souvent des gens désarmés et détruits que des formidablement réactifs comme dans La guerre est déclarée. Et j'ai pensé dès le début que le film n'était acceptable que parce que l'enfant a survécu. Qu'en est il dans le livre de B Giraud? (sans vouloir spoiler...) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 14:43 | |
| - topocl a écrit:
- Je n'ai pas lu "Pas d'inquiétude" mais je pense que dans ce genre de situation, il y a plus souvent des gens désarmés et détruits que des formidablement réactifs comme dans La guerre est déclarée. Et j'ai pensé dès le début que le film n'était acceptable que parce que l'enfant a survécu. Qu'en est il dans le livre de B Giraud? (sans vouloir spoiler...)
- Spoiler:
Ce n'est pas explicitement écrit. Le roman s'arrête avant. Mais l'issue fatale ne fait pas de doute.
J'aurais sans doute été plus touché par le livre si je n'avais pas lu Rien ne s'oppose à la nuit, juste avant. De Vigan, Carrère, Chalandon, Ovaldé : c'est mon quarté gagnant de la rentrée (pour l'instant).
Dernière édition par traversay le Lun 26 Sep 2011 - 16:55, édité 1 fois | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 15:49 | |
| Je note tes réserves Traversay mais j'ai quand même hâte de le lire. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 16:05 | |
| Et si vous n' ètes pas obsédés par la rentrée, vous pouvez lire A présent, qui pour etre antérieur à Pas d' inquiétude, est un livre excellent ... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 18:09 | |
| Lors de la présentation de son roman à Manosque, et répondant à une dame qui lui demandait si elle ne craignait pas que le sujet soit trop douloureux pour le lecteur, Brigitte Giraud expliquait que la trâme initiale de son récit, au départ, était ce lien qui existe entre un père et son fils, lorsque celui ci est perturbé par les contingences et les évènements. L'idée de la maladie lui est venue après disait elle, elle cherchait surtout à établir d'autres liens, d'autres transmissions que celles habituellement requises ( le partage du jeu, du sport, des activités physiques en général qui peuvent carcatériser ce rapport) et qui là le prennent au dépourvu, tout démuni qu'il est devant cette fatalité. Le père dans ce roman (que je n'ai pas lu mais qui du coup m'intrigue) dispose de beaucoup de temps puisque ses collègues de travail lui ont offert chacun leurs heures de congé afin qu'il profite au maximum de son fils malade. Le problème dès lors semble être: comment va t'il pouvoir l'aménager, dessiner de nouveaux contours, quelle part de scrupules aussi à rester ainsi à "ne rien faire" avec lui ou si peu, et n'est-ce pas ça finalement qui rend ce rapport à la fois chaotique, intense et très privilégié. Lorsqu'on se retrouve face à ceux qu'on aime, que le temps est là qui frappe à notre porte et que l'on doit inventer un nouveau langage, ici face à la maladie. Je ne sais pas si je me suis bien exprimée (bien moins que l'auteure, l'écouter est un vrai plaisir au passage) mais c'est ce qu'il ressortait de sa réponse, par contre je ne sais pas si elle a réussi à faire passer ce sentiment. D'après ton ressenti traversay ce n'est pas certain... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Lun 26 Sep 2011 - 21:42 | |
| - Aeriale a écrit:
Je ne sais pas si je me suis bien exprimée (bien moins que l'auteure, l'écouter est un vrai plaisir au passage) mais c'est ce qu'il ressortait de sa réponse, par contre je ne sais pas si elle a réussi à faire passer ce sentiment. D'après ton ressenti traversay ce n'est pas certain... Si, c'est bien cela qu'elle raconte et tu en dis d'ailleurs presque trop, vilaine ! Maintenant, je n'ai pas adhéré totalement pour deux raisons : parce que le narrateur est le père et que je voyais toujours la romancière derrière, parce qu'après Rien ne s'oppose à la nuit, aucun livre ne pouvait me débarrasser de son ombre portée. Elle me hante, toujours, d'ailleurs, Lucile. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Sam 5 Nov 2011 - 10:52 | |
| Pas d'inquiétude J’ai commencé Pas d’inquiétude qui est loin de me décevoir
Je comprends que de nombreux auteurs écrivent des livres, romans ou récits, sur cette expérience horrible entre toutes du décès d'un être jeune (et pour ne citer que les plus récents : le fils de Rostand, Olivier de Jérôme Garcin, Tu verras que Nicolas Fargue (fiction), la guerre est déclarée, Son frère de Philippe Besson, D’autres que la mienne d’Emmanuel Carrère…), qu’ils essaient de lutter contre leurs démons, et j'admire la sobriété avec laquelle chacun dans leur genre, ils rapportent ces déchirements, sans jérémiades, sans apitoiement…
Je ne comprends pas par contre pourquoi j'aime tant ce genre de récits : une fascination morbide, une assez peu brillante façon de voir à quoi j'ai échappé, de me réjouir de ma petite chance personnelle, de mon petit bonheur commun, et de me rappeler encore et toujours : CARPE DIEM ? Je trouve en tout cas ces récits toujours bouleversants bien sûr, mais surtout je pense qu’ils nous appellent à mieux vivre, à ne pas éluder la profondeur de nos sentiments, la sincérité de nos attachements, à être vrai, courageux et honnête. (Là, pour le compte, je crois que c'est moi qui tombe un peu dans la sensiblerie, alors que tous ces auteurs avaient su si brillamment y échapper) Je reviendrai sans doute parler du livre quand je l’aurai fini
| |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Dim 6 Nov 2011 - 10:58 | |
| Pas d'inquiétudeC'est le récit de la lente dérive, de l'anéantissement profond d'un père qui est en train de perdre son enfant, et qui se perd lui-même. Alors que la mère se rigidifie en surinvestissant son travail, le père arrive à se dégager de celui-ci et à ne se consacrer qu'à son enfant. Outre la douleur de la maladie et le futur deuil il doit aussi assumer une perte totale de son identité et de sa place de la société, renonçant à être fournisseur d’un travail, élément d'un groupe professionnel chaleureux, nourrisseur de la famille, époux de sa femme (qui a fait des choix autres), père de sa fille aînée, ami de ses amis, responsable de sa maison… Tout en profitant de quelques moments heureux avec son fils (des balades en Vespa, des poèmes appris ensemble par cœur, une visite musée où l'enfant se soucie plus de l'avenir des ours polaires que de son propre sort), il se dissout dans un cocon de repli sur soi, comme s'il ne bougeait plus pour ne pas se heurter. On attend tout de lui, mais il sait qu'il ne peut rien mais il n'a pas d’autre choix. - Citation :
- On me faisait croire que j'étais solide parce que ça arrangeait tout le monde, mais moi je savais bien où j'en étais.
Pas d’inquiétude est l'histoire prenante et d’un anéantissement lucide et désolé. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Dim 13 Nov 2011 - 14:35 | |
| A présent
Difficile de critiquer un livre où Brigitte Giraud nous parle aussi sobrement et dignement de son deuil. Elle adopte un discours extrêmement précis et factuel pour nous décrire scrupuleusement les 10 journées qui vont de la nouvelle du décès de son compagnon dans un accident de moto, jusqu'à l'enterrement de celui-ci. Cependant, et sans doute parce que je n'ai personnellement jamais connu de deuil vraiment proche, je suis restée un peu à l'écart de tout ceci. Intéressée cependant pas l'idée que, prise par le temps et l'énormité des efforts qu'une rébellion demanderait, efforts impossibles à fournir dans une période aussi douloureuse, elle se laisse mener et imposer pour ses obsèques une conduite qui lui déplaît, et qui déplairait à son époux. Rien à redire à ce court texte, plutôt une perception personnelle.
| |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Dim 13 Nov 2011 - 18:36 | |
| Marée noire
Brigitte Giraud écrit de superbes petits livres très denses et douloureux, où s’engouffrer pendant une heure ou deux, et vivre détail par détail la fragilité des destins et la force que les êtres trouvent en eux pour y faire face, leur solitude aussi.
Ils sont cinq, cinq réunis pour des vacances au large de l’océan, un homme veuf et son fils déchiré, une femme divorcée et ses deux filles délicates, bien décidés à construire tous ensemble une nouvelle histoire. A tourner la page sur leur cinq histoires douloureuses, à décider ensemble d’un nouveau chemin qui permettra de dépasser leurs passés mal assumés. Leurs gestes quotidiens, leurs silences, leurs colères , leurs échecs face à ce bonheur qui s’offre à eux, mais qu’ils ne peuvent accueillir parce qu’il n’est pas celui qu ‘ils avaient connu, sont rythmés par la progression d’une marée noire qui dévaste les rivages proches de leur lieu de vacance.
Encore une fois une grande simplicité, une dignité ordinaire, des êtres ballottés par la vie…Beaucoup d’émotion.
| |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Ven 18 Nov 2011 - 14:46 | |
| Pas d'inquiétudeJ'ai aimé retrouver l'écriture de Brigitte Giraud, la facilité avec laquelle elle parvient à se glisser dans la peau de ses personnages, la pudeur de ses ressentis, la justesse de ses mots, d'autant que dans ce récit elle se place au niveau du père. Un père désarmé, maladroit avec ses émotions, qui ne sait plus très bien comment gérer son angoisse, empêtré qu'il est dans ses non dits et cette peur qui le paralyse. Et surtout par ce temps passé avec son fils et dont il ne connait pas les nouveaux repères. Quoi faire de ce rapport, lui qui d'homme actif et chef de famille se retrouve homme au foyer partagé entre les remords, les questionnements, et la peur. Comment trouver la bonne place, adopter son rythme, garder 'le sens des choses', Et que faire de la complaisance pesante du monde extérieur? Un entre deux qu'il a toujours redouté et qui alourdit son âme, un provisoire avec lequel il va devoir composer et réinventer son rôle de parent. - Citation :
- Etait-ce cette chose monstrueuse qui consiste à faire croire qu'on sait alors qu'on est submergé, qui consiste à guider tous feux eteints?
- Citation :
- J'évoluais dans une maquette sans en connaître les dimensions.
- Citation :
- Je redoutais les heures qui arrivaient. Je serais avec Lisa certes, puis avec Mehdi, me disais-je, mais la présence des enfants n'était pas la même que celle de ma femme, les enfants me sollicitaient, me jaugeaient, il fallait une énergie très grande, il fallait savoir leur parler. J'avais l'impression, avec eux, de n'être jamais totalement moi-même, de chercher une justesse que je ne trouvais plus.
Si j'ai apprécié la sobriété du récit, affaire difficile lorsqu'on touche à ce genre de thème sans tomber dans le trop plein (on n'en sait d'ailleurs peu sur le protocole et la maladie en elle-même) je rejoins peut-être en partie- en partie seulement!- Traversay lorsqu'il dit ceci - traversay a écrit:
- Ce portrait de père à la dérive, sans solutions, est ce qu'il y a de plus touchant dans le livre, la dégradation psychologique de son personnage principal lente et inéluctable. Ainsi, Pas d'inquiétude est moins émouvant qu'il aurait pu être, assez monocorde, ne lâchant pas d'une semelle ce père sans repères, démuni et presque pathétique. Il en résulte une tristesse apathique qui, hélas, finit par nous être étrangère .
L'errance de ce père qui ne cesse de s'interroger, obligé de se maîtriser et pris en étau face à une donne si cruelle peut paraître parfois légèrement répétitive, voire pesante, et risque de perdre le lecteur tenu en même temps à distance du fait de cette sobriété dont on parle plus haut. Ce serait le seul petit bémol de ce néanmoins si joli texte où avant tout la vérité de certaines réflexions frappent par leur acuité. - Citation :
- Je ne voulais pas de cette vie et pourtant c'était la mienne, unique, et précieuse, ma vie d'adulte, comme je ne l'avais jamais imaginée. Je commençais à ressentir avec panique le décalage qui me mettait sur la touche, et à quel point m'épuisaient les efforts que j'arrachais pour lutter et rester dans le tempo, ne pas disparaitre.
Toujours sous le charme de cette écriture fragile et discrète, qui ne fait pas de bruit mais vise si juste qu'elle nous semble dérobée à l'insu de son personnage, comme si on ouvrait son journal intime. Une proximité qui me touche particulièrement. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Sam 23 Nov 2013 - 15:23 | |
| Avoir un corps - Citation :
- Avoir un corps est la trajectoire d’une enfant qui devient fille, puis femme, racontée du point de vue du corps, une traversée de l’existence, véritable aventure au quotidien où il est question d’éducation, de pudeur, de séduction, d’équilibre, d’amour, de sensualité, de travail, de maternité, d’ivresse, de deuil et de métamorphoses.
Avoir un corps. Et prendre conscience de son poids, au fil du temps qui passe. S'en étonner, le considérer comme un fardeau, en avoir honte, se réconcilier, enfin, avec lui. Quarante ans de la vie d'une enfant, d'une fille, d'une adolescente, d'une femme, d'une mère. Pendant féminin du Journal d'un corps de Daniel Pennac, Avoir un corps de Brigitte Giraud donne l'impression de feuilleter un journal intime. Mais sans voyeurisme aucun, le style de l'auteure, riche en verbes d'action, s'il ne bride pas l'émotion, la contient et lui donne au fil des pages une densité qui doit beaucoup à une extrême lucidité et acuité des sentiments. Car tout est là, dans ce difficile compromis à trouver entre la tête et le corps, un travail de chaque jour sans cesse remis en question par les événements et accidents de la vie. Avoir un corps est comme un film en accéléré dont les séquences s'enchaînent sans relâche. La linéarité est dans un premier temps gênante d'autant que Brigitte Giraud se garde bien de s'arrêter trop longuement sur des moments clés de l'adolescence. Ce sont les corps des autres, leur délabrement ou leur absence définitive, qui donnent au texte une plus grande densité. A partir de sa deuxième partie, il est impossible de lâcher le récit. Il a enfin pris corps et nous parle directement, que l'on soit lecteur ou lectrice. De ce qui n'aurait pu être qu'un exercice de style avec ses douleurs et ses épiphanies attendues (des premières règles à l'enfantement), Brigitte Giraud réussit à faire un roman qui se lit d'une traite. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Sam 16 Juil 2016 - 15:43 | |
| Nous serons des hérosOlivio a fui le Portugal avec sa mère, après la mort de son père dans les geôles de Salazar. Ils se réfugient à Lyon où la mère forme un nouveau couple avec Max, un pied noir bravache. Et Olivio se noue d'amitié avec Ahmed, qui habite l' HLM d'à côté, fils d' immigrés algériens, empli d'une violence mal contenue. Dès la première ligne on sent que le mélange de ces trois exils sera explosif. On suit la formation d'un adolescent sans repères, par une plume assez douce habilement située à hauteur d'enfant, avec ses énigmes et ses espoirs. Le suspense monte face à ce mélange de trois personnages si similaires et si différents à la fois, et puis sur les cinq pages finales la violence explose dans un sens qu'on n'attendait pas, ou en tout cas pas comme ça, qui, malgré une belle ferveur, surprend par son manque de lien avec les forces en puissances. Tout ça pour ça? Certes, c'est comme dans la vie où les faits ne suivent pas une logique organisée, mais dans un roman cela m'a déconcertée: toutes ces pistes abandonnées. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Brigitte Giraud Sam 16 Juil 2016 - 16:25 | |
| A l'envers Un vide à l'intérieur te cloue au carrelage ta mère ne comprend pas pourquoi tu tombes de la grande roue. Mille ans de fatigue et des poussières dépassent du ciel tout retourné. Tu crois que tu meurs plus que tu t'endors. Tu remets les bouts de ficelle à demain... Un petit poème de Brigitte Giraud extrait de son blog. Et bien dans la "note" de l' auteur. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Brigitte Giraud | |
| |
| | | | Brigitte Giraud | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|