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| Claire Denis | |
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+6Marie Marko coline darkanny Aeriale traversay 10 participants | Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Claire Denis Jeu 25 Mar 2010 - 23:07 | |
| - Citation :
- Réalisatrice, scénariste et actrice française
Passant une grande partie de son enfance en Afrique, Claire Denis se présente comme une adolescente solitaire et rêveuse lorsqu’elle retourne en France. Passionnée de musique et de littérature, la jeune fille finit par prendre goût au cinéma. Elle s’inscrit à l’IDHEC, école de cinéma dont elle sort diplômée en 1972. Pour ses premières expériences, la jeune cinéaste devient l’assistante de réalisateurs comme Jacques Rivette, Jacques Rouffio, Jim Jarmusch ou encore Wim Wenders. C’est avec ce dernier pour ‘Paris, Texas’ en 1984, qu’elle trouve l’inspiration pour son premier long métrage ‘Chocolat’ en 1988. Le film a le mérite d’être présenté au Festival de Cannes et d’être nommé aux César. Souvent plongée dans un univers nocturne, la cinéaste réalise des films comme ‘S’en fout la mort’ en 1990 et ‘J’ai pas sommeil’ en 1994. En 1996, elle obtient le lion d’argent à Venise pour ‘Nénette et Boni’. Elle enchaîne avec ‘Trouble every day’ en 2001, un film de vampires sensuel et sauvage, et ‘Vendredi soir’ en 2002, long métrage qui permet à Valérie Lemercier de poser son premier rôle dramatique. Elle dévoile aussi un portrait de la légion étrangère à Djibouti grâce à ‘Beau travail’ en 2000, et s’inspire d’un récit de Jean-Luc Nancy pour ‘L’Intrus’ en 2005. Elle concourt dans la section Un Certain Regard en 2013 avec 'Les Salauds'. Perfectionniste, Claire Denis aime à écrire ses propres scénarios, preuve de sa longévité dans le monde du cinéma source: Evene Avant de lire ici des avis enthousiastes à propos de White Material, je me permets d'exprimer mon humble opinion. Il y a une vraie fracture avec ce film, entre ceux qui adorent et ceux qui n'aiment pas du tout. Voir les critiques pour/contre de Telerama ou encore le "baromètre" spectateurs de allociné (29% lui donnent 4 étoiles et 57% aucune, soit très peu d'avis moyens, ce qui est rare). White Material de Claire DenisQuelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d'abandonner sa plantation de café avant la fin de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et les siens. Claire Denis n'est pas une femme facile (en tant que cinéaste), Marie N'Diaye, sa co-scénariste, non plus (en tant que romancière). White Material, fruit de leur collaboration, est, on s'en doute, un film exigeant, ingrat et tout sauf oecuménique. Sa vision de l'Afrique est plus que dérangeante, brutale et pas compassionnelle pour un sou (comme l'explique d'ailleurs Claire Denis dans ses interviews). On peut aussi la trouver froide et réductrice, en particulier pour les enfants-soldats dont la représentation est plus que schématique. "Il n'y a pas de psychologie dans White Material", explique de son côté Isabelle Huppert, dont le rôle est trop proche de celui de Barrage contre le Pacifique (de funeste mémoire) pour convaincre (les mêmes moues, le même regard hagard et ce côté petit soldat d'une guerre perdue d'avance, tellement agaçant). Après 35 rhums, film taciturne, mais baigné d'humanité et de tendresse, White Material, oeuvre spectrale et cauchemar noir, laisse de marbre, d'autant que l'écriture en est outrageusement chaotique. PS : excellente B.O des Tindersticks. Huppert sait faire un bon café. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 5 Avr 2010 - 9:44 | |
| - traversay a écrit:
White Material de Claire Denis
Claire Denis n'est pas une femme facile (en tant que cinéaste), Marie N'Diaye, sa co-scénariste, non plus (en tant que romancière). White Material, fruit de leur collaboration, est, on s'en doute, un film exigeant, ingrat et tout sauf oecuménique. Sa vision de l'Afrique est plus que dérangeante, brutale et pas compassionnelle pour un sou (comme l'explique d'ailleurs Claire Denis dans ses interviews). On peut aussi la trouver froide et réductrice, en particulier pour les enfants-soldats dont la représentation est plus que schématique. "Il n'y a pas de psychologie dans White Material", explique de son côté Isabelle Huppert, dont le rôle est trop proche de celui de Barrage contre le Pacifique (de funeste mémoire) pour convaincre (les mêmes moues, le même regard hagard et ce côté petit soldat d'une guerre perdue d'avance, tellement agaçant). Après 35 rhums, film taciturne, mais baigné d'humanité et de tendresse, White Material, oeuvre spectrale et cauchemar noir, laisse de marbre, d'autant que l'écriture en est outrageusement chaotique. Décidement j'ai du mal avec Huppert. J'ai l'impression que cette actrice se cantonne dans les rôles un peu lunaires, où elle use de ces regards hébétés, de ces airs de petite fille pas concernée (elle commence à être grandinette en plus maintenant) de cette nonchalance et de cette mollesse tellement énervantes qu'on a envie de la baffer pour la réveiller. Tout glisse sur elle, hermétique à souhaits. Le scénario ne l'aide pas il faut dire. Des longueurs interminables, des images chaotiques, caméra à l'épaule on l'on admire dans un clair obscur pendant cinq minutes et de dos la mèche de cheveux négligemment ébouriffée de... de qui déjà? ah oui ça doit être à Huppert. C'est brouillon et prétentieux, froid et confus, léthargique au possible. Une vraie purge. Assez d'accord avec Traversay et ce post sur Allo ciné qui m'a bien fait rire! - Citation :
- Huppert fait de l'huppert (y'en a qui aiment!), Lambert nous fait pitié, les acteurs (?) noirs (hormis Bankolé et encore) récitent leur leçon, Claire Denis s'amuse à bousculer la caméra, le monteur a tout mélangé (ou peut-être a-t-il voulu faire un flash-back?), le scénariste aidé (?) par Marie Ndiaye a baclé son devoir en 3 pages, tout ça fait un bien mauvais film, destiné à donner mauvaise conscience à tout le monde. Tout se vaut, les blancs, les noirs, le gouvernement, les rebelles, tout est dans tout (et réciproquement?). On voit que ça vole haut. prenons l'air intelligent en sortant. La critique professionnelle a encensé ce navet, on comprend qu'ils aient de moins en moins de lecteurs
Huppert hagarde...y'en a marre (de café, ben ouais!) | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 5 Avr 2010 - 10:27 | |
| C'est drôle ça , on vient de me dire grand bien de ce film , me reste à aller le voir . | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 5 Avr 2010 - 22:42 | |
| - darkanny a écrit:
- C'est drôle ça , on vient de me dire grand bien de ce film , me reste à aller le voir .
Moi pareil... Il nous faut aller vérifier... Je sais que je vais devoir attendre un peu... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 5 Avr 2010 - 23:10 | |
| - aériale a écrit:
- traversay a écrit:
White Material de Claire Denis
Claire Denis n'est pas une femme facile (en tant que cinéaste), Marie N'Diaye, sa co-scénariste, non plus (en tant que romancière). White Material, fruit de leur collaboration, est, on s'en doute, un film exigeant, ingrat et tout sauf oecuménique. Sa vision de l'Afrique est plus que dérangeante, brutale et pas compassionnelle pour un sou (comme l'explique d'ailleurs Claire Denis dans ses interviews). On peut aussi la trouver froide et réductrice, en particulier pour les enfants-soldats dont la représentation est plus que schématique. "Il n'y a pas de psychologie dans White Material", explique de son côté Isabelle Huppert, dont le rôle est trop proche de celui de Barrage contre le Pacifique (de funeste mémoire) pour convaincre (les mêmes moues, le même regard hagard et ce côté petit soldat d'une guerre perdue d'avance, tellement agaçant). Après 35 rhums, film taciturne, mais baigné d'humanité et de tendresse, White Material, oeuvre spectrale et cauchemar noir, laisse de marbre, d'autant que l'écriture en est outrageusement chaotique. Décidement j'ai du mal avec Huppert. J'ai l'impression que cette actrice se cantonne dans les rôles un peu lunaires, où elle use de ces regards hébétés, de ces airs de petite fille pas concernée (elle commence à être grandinette en plus maintenant) de cette nonchalance et de cette mollesse tellement énervantes qu'on a envie de la baffer pour la réveiller. Tout glisse sur elle, hermétique à souhaits. Le scénario ne l'aide pas il faut dire. Des longueurs interminables, des images chaotiques, caméra à l'épaule on l'on admire dans un clair obscur pendant cinq minutes et de dos la mèche de cheveux négligemment ébouriffée de... de qui déjà? ah oui ça doit être à Huppert.
C'est brouillon et prétentieux, froid et confus, léthargique au possible. Une vraie purge. Léthargique et froid, un peu c'est vrai, mais prétentieux, brouillon et confus, je n'ai pas trouvé. Je n'ai pas complètement aimé ce film et il m'a parfois un peu ennuyé également mais il a quelques qualités. Il ne cherche pas l'exotisme, c'est une Afrique en vert et marron, mortifère, hostile, pesante, suintante et pourrissante ... Isabelle Huppert croit que parce qu'elle vit ici depuis longtemps elle sera épargnée et que les portes s'ouvriront mais elle oublie qu'elle reste une intruse et qu'à la première occasion elle ne représente plus rien pour eux. La construction éclatée permet une progression un peu abstraite et flottante renforcée par la musique languide des Tindersticks (que je n'aime pas et qui me parait trop artificiellement plaquée même si elle va dans le sens du climat qu'elle instaure). C'est un cauchemar surexposé à la lumière qui ne raconte rien d'autre que cette menace grondante et l'horreur qu'elle va provoquer, une sorte de lente contamination. Les personnages n'y sont que des fantômes, volontairement presque désincarnés. Il y a ce "conteur" d'une radio locale, sorte de sorcier moderne, qui semble prophétiser l'éviction à venir du mal blanc (le White Material) et tous les rares dialogues sont également comme des espèces de sentences un peu artificielles et littéraires qui rappellent certaines malédictions ou superstitions ancestrales (" L'extrême blondeur attire une forme de malheur"). Nicolas Duvauchelle subit une agression qui le transforme en "Chien jaune" comme les orphelins africains dont les parents ont été massacrés deviennent des enfants soldats. Il y a quelque chose du conte africain (c'est là qu'on retrouve l'univers de Marie N'Diaye) dans un langage moderne, d'une parabole maléfique, qui finit par dégager quelque chose d'étrange, de vénéneux, et de très troublant. Une incommunicabilité assez effrayante sous un aspect de fausse placidité. Je ne suis pas totalement emballé mais ce film décante plutôt bien dans mon souvenir. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Claire Denis Ven 22 Oct 2010 - 3:58 | |
| - Citation :
- Il y a une vraie fracture avec ce film, entre ceux qui adorent et ceux qui n'aiment pas du tout
Avis mitigé aussi . Je suis toujours fascinée par ces personnages qui nient complètement la réalité. Qui vont jusqu'au bout de leur folie ( folie assez partagée, dans cette famille !) . Qui ne conçoivent pas que le lendemain puisse être différent du jour même. C'est le côté très humain de ce film par ailleurs c'est vrai légèrement ennuyeux, c'est bien le comble pour un tel contexte. Et d'accord, Aériale, Isabelle Huppert commence à être grandinette pour ses petites robes | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Claire Denis Ven 9 Aoû 2013 - 20:23 | |
| Les salauds - Citation :
- Commandant, à bord d’un supertanker, Marco Silvestri doit rentrer d’urgence à Paris, abandonner le navire. Sa sœur Sandra est aux abois… son mari suicidé, une entreprise en faillite et sa fille unique à la dérive. Sandra désigne le coupable : l’homme d’affaires Edouard Laporte.
Chapeau à celui ou celle qui a réussi à esquisser une accroche synoptique du dernier film de Claire Denis : ce n'était pas simple ! Comme toujours chez la réalisatrice, la narration est chaotique, mélange de scènes habitées et d'énormes langueurs anodines. Les salauds est pourvu d'une intrigue souvent opaque mais elle n'est bien entendu qu'un prétexte à installer un climat de série noire qui tire fréquemment vers le glauque. On a bien compris que le sujet était le désir mais ici il se loge dans des replis très sombres et ne peut être que sale et malsain, jusqu'aux limites du supportable. Heureusement, l'attraction épidermique entre Lindon (comment se fait-il qu'il marmonne des dialogues entiers ?) et Mastroianni donne au film des éclats sensuels qui touchent à la grâce. Sans saisir toutes les subtilités du scénario, si tant est qu'il y en ait, Les salauds fascine comme un objet bizarre, qu'on ne peut s'empêcher de regarder malgré son aspect déplaisant. Avec une dernière scène, de trop, qui nous installe dans la position inconfortable du voyeur. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Claire Denis Ven 9 Aoû 2013 - 22:22 | |
| Les SalaudsAssemblage bizarre, très noir, hautement improbable si ce n'était pas si déconstruit autour de son intrigue et de ses ambiances en décalage. ça tire vers le film noir mais évite de passer par la case thriller, rien n'a l'air (ou presque) de se résoudre trop, le trop clinquant est évité aussi, tourné autour même. Paris est très Paris de façon miraculeusement anonyme entre glauque et glacé haussmannien. Centré sur des trucs horribles et des dérèglements affectifs lourds de conséquences (la fille ou les deux mères c'est terrible !) avec un drôle de rapport au luxe, à travers le temps et l'argent, qui passe très bien à l'écran, qui ressemble aussi à une forme de rôle de pouvoir. mais pas que. Vincent Lindon et Chiara Mastroianni sont électriques. Lindon dans ce film pourrait faire passer James Bond pour un type transparent. La musique passe très bien elle aussi, quelque part dans le trip obscur sans trop en faire. C'est bizarre. Ça reste un peu bancal. C'est directement dérangeant sans faute de goût. Ça finit mal. C'est comme distendu. Et c'est bien foutu sans faire esthétisant. Et puis on a envie de dire que ça fait un film de chez nous a l'air solide qui ne ressemble pas à un sous film américain du box office ou a un téléfilm. on pourrait même, en torturé différemment et en plus chaleureux, avoir une pensé pour du Melville (Bob le flambeur peut-être, parce que plus chaleureux ?). On a pas non plus envie de s'en rouler par terre (ce n'est pas qu'un non compliment) mais c'est vrai bon film je crois bien. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Claire Denis Mar 20 Aoû 2013 - 19:24 | |
| Les salaudsJ'aime souvent le cinéma de Claire Denis qui a un approche atmosphérique et même chorégraphique du cinéma. Elle aime créer des ambiances un peu flottantes souvent soutenues par des musiques électroniques (les Tindersticks sur plusieurs films dont ce dernier). Elle admire Lynch sans jamais le pasticher même si on retrouve des allusions sur certains plans. Elle observe les corps, le désir et la transgression. On se souvient des cannibales de Trouble Every Day par exemple. J'aimais aussi Vendredi Soir qui décrivait une rencontre amoureuse d'une nuit entre 2 inconnus. Le sentiment d'être dans des cauchemars poisseux ou des rêves un peu planants. Dans Les Salauds on se retrouve dans une ambiance extrêmement sombre de film (très) noir. Une discrète déconstruction du récit permet de comprendre l'action tout en laissant des zones de doute et d'attente. On s'interroge au fur et à mesure sur les motivations des uns et des autres. La trame étant elle-même finalement assez ténue. Ce que le film raconte met mal à l'aise et on peut facilement rejeter une telle démarche qui semblera à beaucoup vaine et glauque. Reste qu'elle parvient avec sa directrice de la photo et les Tindersticks a créer une étrangeté et une pesanteur qui poursuivent après la projection. J'en sors sans réel enthousiasme mais j'ai plutôt aimé ce parti pris de raconter des choses très malsaines avec une certaine distance en recourant à des ellipses habiles. De quoi ça parle? Allez le voir! Disons que ça commence par le suicide d'un homme pendant qu'une jeune femme erre nue en état second dans les rues. Ensuite ça se complique... Des petits échos à Mulholland Drive ou Lost Highway mais le temps d'un plan ou deux. Et il y a en effet un certain nombre de salauds dans le film avec une contamination très vénéneuse de la perversité. Pour spectateurs avertis. P.S. On croise dans ce film quelques acteurs de ses précédents films et des invités comme Sharunas Bartas, Miossec ou Maître Dupont Moretti! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: message Mer 21 Aoû 2013 - 7:16 | |
| - Marko a écrit:
- Les salauds
[...] Pour spectateurs avertis. Le film s'était fait vraiment démonter dans le Masque et la Plume (en gros : on n'y comprend rien), même par ceux qui disaient aimer Claire Denis en général... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 2 Sep 2013 - 22:56 | |
| - eXPie a écrit:
- Marko a écrit:
- Les salauds
[...] Pour spectateurs avertis. Le film s'était fait vraiment démonter dans le Masque et la Plume (en gros : on n'y comprend rien), même par ceux qui disaient aimer Claire Denis en général... Et bien c'est qu'ils n'ont pas voulu faire beaucoup d'effort, car même moi (qui ne suis pourtant pas une flèche en matière cinéma) j'ai l'impression d'avoir compris plein de choses (en tout cas j'ai le sentiment que justement seul le spectateur peut avoir une vision d'ensemble des évènements et reconstruire le puzzle du scénario, les acteurs n'ayant que des éléments disparates pour se faire une idée du tout). En tout cas, Claire Denis ne se contente pas de mélanger le vénéneux et l'indicible, l'inaudible et le frisson, elle y ajoute la chair, l'aveuglement, le mensonge et l'argent. Cela donne un film particulièrement difficile et fascinant, lent et obscur, animal et sanguin. | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Claire Denis Lun 2 Sep 2013 - 23:09 | |
| Je pense avoir grosso modo tout compris, avec les dernières scènes, tout devient clair sur le pourquoi du comment... Mais il y a quand-même un ou 2 passages où sérieusement, je me suis demandée le rapport avec le raton laveur... - Comme par exemple...:
... le passage où l'on voit le personnage de Chiara Mastroiani courir dans la forêt et tomber sur le vélo de son fils... elle rêve en fait ?...
Ou d'autres qui semblaient faire... très cinéma, certes. Mais dans la vraie vie, ça ne marche pas... - Spoiler:
Vous avez déjà passer une nuit d'amour, tout nu sur un palier sans vous faire chopper par un voisin, ni mourir de froid, vous ?...
Pour le reste, c'est quand-même un film intéressant, à l'esthétique soignée, une ambiance lourde et glauque bien rendue, on sent l'orage venir... et les salauds, dans le fond... c'est presque tout le monde, et le "chevalier blanc" n'y pourra rien changer. Rien à redire sur l'interprétation, Vincent Lindon est parfait et d'un intensité rare. Pour ma part, je pense que ses "défauts" viennent de partis pris pour faire "film d'auteur", je pense que l'ensemble aurait gagné à être plus tendu et plus clair. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Claire Denis Mar 3 Sep 2013 - 20:23 | |
| - Chymère a écrit:
- Je pense avoir grosso modo tout compris, avec les dernières scènes, tout devient clair sur le pourquoi du comment...
Mais il y a quand-même un ou 2 passages où sérieusement, je me suis demandée le rapport avec le raton laveur...
- Comme par exemple...:
... le passage où l'on voit le personnage de Chiara Mastroiani courir dans la forêt et tomber sur le vélo de son fils... elle rêve en fait ?...
Ou d'autres qui semblaient faire... très cinéma, certes. Mais dans la vraie vie, ça ne marche pas...
- Spoiler:
Vous avez déjà passer une nuit d'amour, tout nu sur un palier sans vous faire chopper par un voisin, ni mourir de froid, vous ?...
Pour le reste, c'est quand-même un film intéressant, à l'esthétique soignée, une ambiance lourde et glauque bien rendue, on sent l'orage venir... et les salauds, dans le fond... c'est presque tout le monde, et le "chevalier blanc" n'y pourra rien changer. Rien à redire sur l'interprétation, Vincent Lindon est parfait et d'un intensité rare. Pour ma part, je pense que ses "défauts" viennent de partis pris pour faire "film d'auteur", je pense que l'ensemble aurait gagné à être plus tendu et plus clair. Complètement d'accord avec toi Chymère, j'ai eu l'impression que par moment Claire Denis voulait dire, montrer, dévoiler, être au plus près d'un certain quotidien, que parfois cela dérapait totalement vers des scènes esthétisantes et puis la plupart du temps le film se joue dans une improbabilité qui le rend bizarrement proche et distant, intense et déroutant, tendu sur une corde qui risque de céder et de glisser vers le ridicule ou le sordide. Et malgré tout, le film est d'une grande qualité, il remue, questionne, interroge, il semble toucher du doigt des problématiques vives, réelles, tangibles. Cette ambivalence est très bancale, dérangeante mais elle fonctionne, étrangement.... | |
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| Sujet: Re: Claire Denis | |
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| | | | Claire Denis | |
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