Thierry Hesse

Jura



Cela n'a rien d’un roman avec un début et une fin. Cela parle de Sam, écrivain plutôt heureux, et quelques faits marquants de sa vie : naissance de sa fille aînée, séjour de vacances dans le Jura quand il avait 3 ans, mort de sa mère… Cela va de l'un à l'autre entre légèreté et nostalgie et nous livre au passage des réflexion sur la vie, le bonheur, la littérature, ainsi que quelques références culturelles souvent superflues dont Thierry Hesse semble décidément ne jamais pouvoir se passer. Cela pourrait avoir un charme fou mais c'est écrit dans un style qui flirte en permanence avec l’afféterie, où l’auteur se gargarise de mots, de récurrences, de digressions, de listes… C'est souvent malheureusement assez illisible.



Un exemple pour se faire une idée (je n’ai pas choisi le pire)

Citation :

Puis il avait d’un coup violent frappé le champ de marguerites avec sa boîte de bière chinoise. Sur le métal à présent déformé, on pouvait voir couler des gouttelettes de condensation, pareilles à celles qui dégoulinent sur les panneaux publicitaires Pelforth ou Kronenbourg que l'on découvre au bord des routes dès les premiers jours de l'été, une fois qu’on est entré, à la périphérie des villes, dans ces zones commerciales d'une laideur répugnante et d'un terrible ennui, semblables au décor sépulcral d'un film d'anticipation polonais, tel qu’on courait en voir au milieu des années 70 lorsque les salles d’art et d’essai n'avaient pas encore été transformées en crèches municipales ni en boutique de cassettes vidéo.

T. Hesse serait-il un écrivain en dents de scie ? Le cimetière américain : très bien, Jura : mauvais (merci pour le com car il traîne chez un bouquiniste depuis quelques temps et je me disais tiens, pourquoi pas... ? donc je chasse cette idée de mon esprit....), Démon : excellent et L'inconscience : pas bon... Le prochain devrait être tip top !

C'est bizarre, ce Jura, je l'aurais bien vu comme un premier roman: il parle tellement de lui sans pour autant être autobiographique; l'histoire d'un écrivain qui parle de ses expériences de père, de fils, de compagnon, et de son travail littéraire. C'est quand même très nombriliste. Et tellement moins abouti que le Cimetière américain!!!