Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Tristan Egolf

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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyMar 15 Jan 2013 - 22:10

sentinelle a écrit:
Et vous attendez quoi pour le lire les filles ? Il se trouve dans ma PAL depuis une quinzaine et ce sera probablement ma prochaine lecture !

Y'a trooop de choses à lire !
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odrey
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyMar 15 Jan 2013 - 23:10

sentinelle a écrit:
Et vous attendez quoi pour le lire les filles ? Il se trouve dans ma PAL depuis une quinzaine et ce sera probablement ma prochaine lecture !

On attendait ton avis!
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colimasson
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyVen 18 Jan 2013 - 22:35

odrey a écrit:
colimasson a écrit:
Je l'avais lu, mais de travers et en diagonale (mauvaise période).
Mais j'ai envie de recommencer l'expérience !

Tu as lu lequel? Le seigneur des porcheries ou Kornwolf?

Le premier !

sentinelle a écrit:
Et vous attendez quoi pour le lire les filles ? Il se trouve dans ma PAL depuis une quinzaine et ce sera probablement ma prochaine lecture !

Justement, il ne se trouve pas dans ma PAL... (et priorité toujours à celle-ci)
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 19 Jan 2013 - 10:26

Je suis en pleine lecture de Kornwolf et je retrouve assez bien le Tristan Egolf du seigneur des porcheries. Et je me rends compte que je n'avais pas écrit mon billet de ce roman sur parfum. Je répare ça tout de suite.

Le seigneur des porcheries

Nous sommes à Baker, une sinistre bourgade du Midwest ravagée et fossilisée. Les habitants de la ville recourent volontiers à un révisionnisme local pour expliquer les faits tragiques qui s’y sont déroulés, rejetant la faute sur le bouc émissaire idéal, à savoir John Kaltenbrunner, né à Baker mais décrit depuis les faits comme une espèce de monstre abject sorti d’on ne sait où :
Citation :
Il était impossible que John Kaltenbrunner ait été un fils du pays. Rien à Baker n’avait pu produire une telle abomination… Il ne pouvait pas être un intrus nourri en notre sein, il ne pouvait pas avoir surgi de la cave et être entré par la porte de derrière sans prévenir. Il devait venir d’autre part – ou d’autre chose.

Et les rumeurs s’en donneront à cœur joie : John l’avorton/rat, l’immigrant, le fasciste, l’homosexuel, l’immaculée conception. Tout plutôt que de reconnaître John comme l’un des leurs, tout pour se dédouaner et présenter la communauté sous un jour plus seyant.

Mais John, figure christique un peu particulière, avait aussi ses apôtres et ceux-ci veulent témoigner par l'entremise d'une version non frelatée, bien qu’impartiale, « des faits tels qu’ils se sont passés ».

Nous revenons donc au début des événements et découvrons ce monstre littéraire qu’est devenue pour moi ce John Kaltenbrunner, un concentré d’humanité jeté à la figure, un personnage putride issu de la fange et de la déchéance sociale et communautaire auquel il appartient (n'en déplaise aux révisionnistes de Baker) et qui donnera un bon coup de pied au cul mérité à sa communauté.

Quel feu d’artifice, quelle énergie, quelle puissance ! Ce roman énorme, foisonnant, grotesque et démesuré n’offre aucun répit pour reprendre son souffle. Il se dévore, tout simplement. Ce nouveau testament à la Tristan Egolf avec comme figure christique ce John Kaltenbrunner m’a laissée pantelante. Un gros coup de cœur !
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 19 Jan 2013 - 10:35

Bonne explication du commencement et de la raison d'être du bouquin selon son narrateur, senti. Je ne voyais pas comment aborder cette partie. Senti l'a fait !
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 19 Jan 2013 - 15:31

Merci Exini Very Happy
En attendant, je poursuis avec bonheur Kornwolf !
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyVen 8 Fév 2013 - 12:20

Kornwolf - Le Démon de Blue Ball

tristan - Tristan Egolf - Page 3 Gallim10


Citation :
Quatrième de couverture

Owen Brynmor ne comptait plus retourner dans la Pennsylvanie profonde de son enfance, pays provincial et rétrograde partagé entre " Habits rouges " et " Bataves ", autrement dit entre beaufs américains et amish rigoristes. Mais à peine engagé comme reporter au journal local, il décroche un scoop : le retour du Démon de Blue Ball, cette bête mystérieuse qui jadis ravagea la région. À moins qu'il ne s'agisse d'un canular... Or, si son enquête l'amène à exhumer la légende du Kornwolf, ce loup-garou qui hanta l'Europe du dix-septième siècle, elle croise aussi, à chaque pas, la trajectoire d'Ephraim Bontrager, un orphelin muet qui vit en marge de sa communauté religieuse. Mais où s'incarne vraiment le Mal ? Dans un monstre quelconque, ou parmi les humains qui le pourchassent ? Dans ce dernier roman, Tristan Egolf renoue avec la veine truculente et enragée du Seigneur des porcheries. Tout en pastichant la littérature fantastique, il manifeste une verve gourmande et une énergie langagière de tous les instants pour offrir une peinture vengeresse d'une Amérique dégénérée, dont seuls les parias méritent d'être sauvés. On n'est pas près d'oublier la puissance visionnaire de cette écriture torrentielle.

Tristan Egolf renoue avec les thématiques déjà présentes dans son premier roman « Le seigneur des porcheries », à savoir une figure désignée en marge de sa communauté qui cristallise toutes les peurs, haines et rumeurs malveillantes ainsi que le rejet de cette incarnation du mal par la communauté humaine dans la violence et le déchainement des pulsions les plus viles, la victime devenant bien malgré elle le catalyseur de toutes les bassesses humaines.

Cette figure sacrificielle prend ici les traits d’un jeune garçon innocent atteint de lycanthropie, maladie dégénérative qui lui a été transmisse par héritage familial. Une fois de plus, personne n’est épargné dans ce roman, ni la communauté Amish ni les « Gens simples » ni les « Habits rouges » et encore moins la police locale. Même la plus petite structure humaine, à savoir la famille, est totalement défaillante : tout n’est qu’asphyxie, paralysie , destruction et désolation. L’auteur n’est décidemment pas tendre envers le genre humain !

Un roman moins puissant que l’excellentissime « Le seigneur des porcheries » mais qui séduira tout de même les fans de la première heure.
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyVen 8 Fév 2013 - 12:52

A lire, alors ! miammiam
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 23 Fév 2013 - 14:01

Tellement de choses ont été dites sur Le seigneur des porcheries, qu'il est difficile d'en rajouter. Roman de la démesure, de l'excès, pour mettre en évidence ce dont on ne parle pas, des ordures au propre comme au figuré, celle que l'on jette dans la poubelle ou celles qui existent à l'intérieur des êtres. C'est évidemment grossi, ce qui ramène un peu ce livre du côté de La conjuration des imbéciles (je rejoins Queenie).

Evidemment que ce n'est pas réaliste, et il ne faut surtout par rechercher une profondeur psychologique chez les personnages : John est un amplificateur, il produit comme mécaniquement une réaction en chaîne qui pousse les choses au maximum, et allant jusqu'au bout déclenche des explosions, jusqu'à l'explosion finale, vraiment grandiose. Cela a au final quelque chose de très libérateur. Je sens que la plupart ne seront pas en accord avec moi, mais je trouve que l'accumulation et l'excès ont un effet ironique, un humour au second degré, qui fait pour moi un des intérêt du livre, j'ai ris à certains endroits très franchement.

Et le côté un peu de la mort annoncée, comme dans les tragédies grecque en somme, c'est à la fois tragique et outré, pour ne pas peut être s'abandonner trop aux souffrances et à l'impuissance.
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyLun 8 Avr 2013 - 14:55

Le Seigneur des porcheries (1998)


tristan - Tristan Egolf - Page 3 Trista10

Petit biquet deviendra grand…pourtant, personne ne l’aurait parié. Et c’est peut-être justement parce que personne ne l’aurait parié que John Kaltenbrunner est devenu l’ogre qui dévora Baker, sa bourgade natale.


Baker : encore un coin reclus des Etats-Unis, dégénéré en quelques siècles et décennies de consanguinité et d’immigration –comme si tous les pires relents de l’humanité s’étaient concertés pour se retirer dans une zone encore inhabitée du Nouveau Continent. Les pires ne sont pas ceux qu’on aurait pu imaginer –clochards, alcooliques, apatrides- mais surtout ceux qui, se distinguant à peine de ces catégories par le port d’un costume propre et d’une voiture fonctionnelle, se croient disposés à faire valoir leur loi éculée à la manière de petits rois furibonds. La crainte d’être minable semble d’autant plus grande que les probabilités de l’être sont avérées. Heureusement, Baker est une petite ville, et ses habitants semblent avoir trouvé un moyen de décharger leur angoisse de dépréciation sociale en lui permettant de s’incarner en l’un d’entre eux. La décharge cathartique ne s’effectue jamais consciemment : ainsi, John Kaltenbrunner ne sera pas élu du jour au lendemain comme représentant sur pattes de la cruauté de ses congénères, mais la pertinence de son élection se renforcera au fil des mois et des années, au gré de ses bizarreries comportementales, de ses passions obsessives, et d’une certaine forme de génie inquiétante.


tristan - Tristan Egolf - Page 3 Doroth10

Dans un climat de conte médiéval chargé de symbolique et d’inventions retorses, la légende autour de John Kaltenbrunner se forge peu à peu. Orphelin de père, mère sans joie, les sources de sa naissance ameutent les fantasmes les plus glauques. John s’élève d’un terrain stérile qu’il essaie de cultiver avec rage et acharnement ; alors qu’il a seulement neuf ans, il réussit à transformer la ferme familiale, la rendant non seulement productive et rentable, mais ne cessant outre de lui donner les moyens de s’agrandir et de se diversifier. John est un maniaque au génie agricole, acharné au travail, mais aussi profondément asocial. On comprend la fascination et l’effroi des habitants de Baker, et la transformation progressive de leurs sentiments en une traque acharnée contre ce pauvre hère qui s’est distingué de ses semblables sans jamais avoir semblé le vouloir.


Les atteintes portées au génie de John –aux seules émanations de la grâce qui parviennent à s’extirper de Baker- sont d’autant plus cruelles qu’elles révèlent la bassesse des intentions et qu’elles ne parviennent jamais totalement à miner leur victime. Au contraire, John Kaltenbrunner se gonfle et s’enorgueillit de sa vigueur, et résiste à tout va aux destructions, aux brimades, aux violences et à la diffamation. Pas un incendie, pas un saccage, pas un accident ne le feront dévier d’un aboutissement que lui seul semble connaître. En tentant de l’annihiler, les habitants de Baker finissent en réalité de parfaire sa constitution extrême. Son acharnement monomaniaque ne sera plus dirigé dans la construction d’un empire agricole mais dans la destruction de cette communauté flagellatrice.


Tristan Egolf possède un peu des caractéristiques de son personnage : avec une frénésie qui semble entièrement dirigée dans la volonté de décrire un microcosme poisse –sorte de terrain d’expérimentation pour humains dégénérés-, les descriptions s’enchaînent dans des envolées vers les recoins les plus obscurs de l’âme humaine, à un rythme soutenu ne laissant aucun répit. En tant que lecteur, il nous faut souffrir autant que John, et il nous faut ressentir la cadence effrénée de son destin. La première partie du Seigneur des porcheries est une ode à la destruction majestueuse. Mais une fois le climax atteint, la deuxième partie du livre se déroule avec un intérêt diminué, peut-être parce que John Kaltenbrunner, personnage désormais achevé et gonflé de haine à ras-bord, s’efface derrière la narration des employés de la décharge de Baker. C’est à travers eux que John décide en effet de prendre sa revanche, parce qu’ils représentent les déshérités de Baker –comme lui-, alors que sans eux, Baker croulerait sous les détritus. Même si le déchaînement revanchard et machiavélique des opérations menées par John ne fait pas perdre de sa frénésie au roman, celui-ci perd toutefois sa capacité à nous émerveiller. On comprend dès lors où veut nous conduire Tristan Egolf, et si l’acharnement de la plèbe contre John n’était pas vraiment compréhensible et pouvait susciter notre horreur dans la première partie du livre, le désir de revanche de John qui fait l’objet de la deuxième partie du livre semble légitime au point que ses pires machinations susciteront à peine l’étonnement.


tristan - Tristan Egolf - Page 3 Doroth11

Malgré tout, cet émerveillement sordide en partie occultée, il reste que le Seigneur des porcheries n’a pas fini de nous tourner dans la tête… Destin baroque, mystérieux… John Kaltenbrunner ne s’est pas exprimé une seule fois au cours des quelques quatre cent pages qui constituent le tracé de son itinéraire, et comme les habitants de Baker, nous devrons accepter l’idée de ne pas tout savoir.


« De toute notre existence, nous n’avions jamais vu quelqu’un qui soit animé d’une énergie aussi farouche. Plusieurs d’entre nous avaient approché Wilbur pour lui demander quel était le problème. Avait-il perdu tout son arbre généalogique dans une collision en chaîne de douze voitures ou quoi ? Des problèmes avec sa bonne femme ? Etait-ce la drogue ? Etait-il en conditionnelle ? Il devait y avoir une explication. Vu dans les rétroviseurs du camion, il semblait assouvir la soif de sang d’une vie entière sur quelques sacs d’ordures. Il en avait manifestement contre quelqu’un ou quelque chose, et nous n’étions pas entièrement sûrs que ce n’était pas nous. »


En cherchant à le détruire avec véhémence, la plèbe de Baker cherchait peut-être simplement à révéler quelque chose qui puisse être compréhensible dans le comportement de John. Ne reste qu’une légende, mais si parfaitement retranscrite que nous aurons l’impression de l’avoir vécue nous aussi…



tristan - Tristan Egolf - Page 3 Doroth12


Citation :
« Nulle part dans un pays on ne perpétue avec de telles œillères un système plus suranné d’éthique du travail germanique et de moralité à la noix que dans ce bidonville de baraques de chantier et de bureaux décatis qui jouxte le cimetière. Les programmes en vigueur sont éculés et démodés depuis des générations. La plupart des manuels remontent à plus de vingt ans. Les enseignants eux-mêmes sont souvent incultes, mal informés, non qualifiés, voire ignorants des plus élémentaires principes de la grammaire anglaise. La bibliothèque est un maigre dépotoir de littérature de gare, soumis à l’examen sourcilleux d’un comité de censure fondamentaliste composé de harpies méthodistes illettrées et de prédicateurs à la petite semaine. Malgré toute la pompe et le cérémonial qui entouraient les rencontres sportives et les remises de diplôme, la majorité des élèves quittait Holborn High en croyant dur comme fer que les dinosaures avaient disparu parce que Noé n’avait pas assez de place pour eux sur l’arche. »


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« Un de ces jours, [...] il allait comprendre qu’il était censé vivre les plus belles années de sa vie. »


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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyLun 8 Avr 2013 - 15:29

Quel magnifique commentaire Coli !
Bravo ! Tu me donnes envie de le relire Very Happy
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyMer 10 Avr 2013 - 21:32

Tant mieux alors ! Very Happy
Moi-même je ne suis pas déçue de l'avoir relu... ma première lecture était tombée au mauvais moment, je n'étais pas assez disponible pour prêter à ce livre l'attention qu'il méritait.
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptyJeu 11 Avr 2013 - 7:54

Exini a écrit:
...La violence est partout dans le livre, et encore plus psychologique que physique. L'auteur y dresse un portrait acide d'une société hypocrite et sans âme, c'est le "leitmotiv" du livre. Mais Kaltenbrunner n'est pas pour autant décrit comme un héros, loin de là. Il vomit Baker, sa violence ne cause aucune mort (sauf...) mais sert de catalyseur pour que l'hypocrisie (je me rappelle encore de ce "combat du net") et la monstruosité de cette ville se dévoilent au grand jour.
...
Livre haletant, passionnant, avec un humour décapant et d'une violence psychologique inouïe (mais ça fait quelques mois, peut-être un an que je ne l'ai pas lu. Quelqu'un est d'accord avec moi ?). A lire.

Arabella a écrit:
Tellement de choses ont été dites sur Le seigneur des porcheries, qu'il est difficile d'en rajouter. Roman de la démesure, de l'excès, pour mettre en évidence ce dont on ne parle pas, des ordures au propre comme au figuré, celle que l'on jette dans la poubelle ou celles qui existent à l'intérieur des êtres. C'est évidemment grossi, ce qui ramène un peu ce livre du côté de La conjuration des imbéciles (je rejoins Queenie).

Evidemment que ce n'est pas réaliste, et il ne faut surtout par rechercher une profondeur psychologique chez les personnages : John est un amplificateur, il produit comme mécaniquement une réaction en chaîne qui pousse les choses au maximum, et allant jusqu'au bout déclenche des explosions, jusqu'à l'explosion finale, vraiment grandiose. Cela a au final quelque chose de très libérateur. Je sens que la plupart ne seront pas en accord avec moi, mais je trouve que l'accumulation et l'excès ont un effet ironique, un humour au second degré, qui fait pour moi un des intérêt du livre, j'ai ris à certains endroits très franchement.

Et le côté un peu de la mort annoncée, comme dans les tragédies grecque en somme, c'est à la fois tragique et outré, pour ne pas peut être s'abandonner trop aux souffrances et à l'impuissance.

Si, si, je te rejoins Arabella !

Mais pas jusqu'au parallèle avec "La conjuration des imbéciles", que j'ai relu récemment.
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 13 Avr 2013 - 21:35

En effet, cette exagération est très drôle mais elle n'est pas vraiment de la même nature que celle qu'on peut trouver dans la Conjuration des imbéciles... peut-être à cause de la situation plus tragique de John Kaltenbrunner, qui se sait diminué et qui doit sans cesse prouver sa supériorité aux autres, alors que Ignatius Reilly est au contraire fermement persuadé de sa supériorité, ce qui lui permet de se laisser aller à des faiblesses physiques et morales réjouissantes... ?
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MessageSujet: Re: Tristan Egolf   tristan - Tristan Egolf - Page 3 EmptySam 13 Avr 2013 - 21:36

On peut toujours, en fonction du point de vue auquel on se place être plus sensible au convergences ou aux divergences. Et les différences entre les deux sont nombreuses bien sûr.
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